SOLENNITÉ DE LA SAINTE TRINITÉ 2021

SOLENNITÉ DE LA SAINTE TRINITÉ 2021

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 30 mai 2021

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans cette fête où nous célébrons Dieu: le mystère d’un Dieu unique, et ce Dieu est le Père et le Fils et le Saint-Esprit. Trois personnes, mais Dieu est un! Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l’Esprit est Dieu, mais ce ne sont pas trois dieux: il est un Dieu en trois personnes. C’est un mystère que Jésus-Christ nous a révélé: la Sainte Trinité.

Aujourd’hui, nous nous arrêtons pour célébrer ce mystère, car les gens ne sont pas un adjectif de Dieu, non. Ce sont de vraies personnes, différentes, différentes; ce ne sont pas – comme l’a dit ce philosophe – des « émanations de Dieu », non, non! Ce sont des gens. Il y a le Père, que je prie avec le Notre Père; il y a le Fils, qui m’a donné la rédemption, la justification; il y a le Saint-Esprit, qui habite en nous et habite l’Église.

Et cela parle à notre cœur, car nous le trouvons enfermé dans cette expression de saint Jean qui résume toute l’Apocalypse: «Dieu est amour» (1 Jn 4, 8,16). Le Père est amour, le fils est amour, le Saint-Esprit est amour. Et en tant qu’il est amour, Dieu, tout en étant un et unique, n’est pas solitude mais communion, entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Parce que l’amour est essentiellement un don de soi, et dans sa réalité originelle et infinie c’est le Père qui se donne en générant le Fils, qui se donne à son tour au Père et leur amour mutuel est le Saint-Esprit, lien de leur unité . Ce n’est pas facile à comprendre, mais vous pouvez vivre ce mystère, nous tous, vous pouvez vivre beaucoup.

Ce mystère de la Trinité nous a été révélé par Jésus lui-même. Il nous a fait connaître le visage de Dieu en tant que Père miséricordieux; il s’est présenté, vrai homme, comme Fils de Dieu et Parole du Père, Sauveur qui donne sa vie pour nous; et il a parlé du Saint-Esprit qui procède du Père et du Fils, de l’Esprit de Vérité, du Paraclet – nous avons parlé de ce mot «Paraclet» dimanche dernier – c’est-à-dire Consolateur et Avocat.

Et quand Jésus est apparu aux apôtres après sa résurrection, Jésus les a envoyés évangéliser «tous les peuples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit» (Mt 28, 19). La fête d’aujourd’hui nous fait donc contempler ce merveilleux mystère d’amour et de lumière d’où nous venons et vers lequel s’oriente notre voyage terrestre.

En proclamant l’Évangile et dans toutes les formes de la mission chrétienne, nous ne pouvons ignorer cette unité à laquelle Jésus appelle parmi nous, suivant l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit: nous ne pouvons ignorer cette unité. La beauté de l’Évangile demande à être vécue – l’unité – et témoignée dans l’harmonie entre nous, qui sommes si différents!

Et cette unité que j’ose dire est essentielle au chrétien: ce n’est pas une attitude, une façon de dire, non, elle est essentielle, car c’est l’unité qui naît de l’amour, de la miséricorde de Dieu, de la justification de Jésus-Christ et de la présence du Saint-Esprit dans nos cœurs.

La Très Sainte Marie, dans sa simplicité et son humilité, reflète la Beauté du Dieu trinitaire, car elle a pleinement accueilli Jésus dans sa vie. Elle soutient notre foi; qui fait de nous des adorateurs de Dieu et des serviteurs de nos frères.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs!

Hier à Astorga, en Espagne,
María Pilar Gullón Yturriaga,
Octavia Iglesias Blanco et
Olga Pérez-Monteserín Núñez ont été béatifiées.

Ces trois courageuses laïques, à l’imitation du bon Samaritain, se consacrent à soigner les blessés de guerre sans les abandonner au moment du danger, elles prennent des risques et sont tuées par haine de leur foi. Nous louons le Seigneur pour son témoignage évangélique. Une salve d’applaudissements pour les nouvelles Béattifiées!

Le 1er juillet, je rencontrerai au Vatican les principaux responsables des communautés chrétiennes présentes au Liban, pour une journée de réflexion sur la situation préoccupante du pays et pour prier ensemble pour le don de la paix et de la stabilité.

Je confie cette intention à l’intercession de Mère Dieu, si vénérée au Sanctuaire d’Harissa, et à partir de ce moment je vous demande d’accompagner la préparation de cet événement par une prière de solidarité, invoquant un avenir plus pacifique pour ce pays bien-aimé.

Aujourd’hui c’est la Journée mondiale de la sclérose en plaques et, en Italie, la Journée nationale de secours. J’exprime ma gratitude pour ces initiatives; rappelons-nous que la proximité « est un baume précieux qui apporte soutien et consolation à ceux qui souffrent de maladie » (Message pour la journée mondiale des malades 2021).

Ce matin, j’ai reçu un petit groupe de fidèles qui m’ont apporté l’intégralité de la traduction de la Bible dans leur dialecte. Un homme l’a fait : huit ans de travail! Écrite, il y a huit volumes, toute en dialecte. Et lui, qui était présent, m’a dit qu’il avait lu, prié et traduit. Je voudrais vous remercier pour ce geste, et aussi vous dire encore une fois de lire la Bible, de lire la Parole de Dieu, d’y trouver la force de notre vie.

Et aussi – en cela je me répète – de toujours avoir avec vous le Nouveau Testament, un Évangile de poche: dans votre sac à main, dans votre poche, pour pouvoir le lire à tout moment de la journée. Ainsi, nous trouverons Jésus dans les Saintes Écritures. Apprenons de l’exemple de cet homme qui a travaillé pendant huit ans pour comprendre cela. Et il m’a dit: «Je l’ai fait en priant».

Je vous salue tous chaleureusement de Rome, d’Italie et d’autres pays. Je vois qu’il y a le Canada, la Colombie … Il faut prier pour la Colombie! Et il y a aussi la Pologne là-bas, et ici d’autres pays …

Je vous salue tous! En particulier, les confirmands de la paroisse des Protomartyrs romains. Je salue les pèlerins polonais et je bénis les participants au grand pèlerinage au sanctuaire marial de Piekary Śląskie. Et comme d’habitude, je salue les enfants de l’Immaculée Conception.

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Trinité

La Trinité - vitrail central de l'église de MORTCERF (Seine-et-Marne - FRANCE)

Aujourd’hui encore, l’Église nous demande de contempler Dieu dans son mystère d’Amour. Il est Père, Fils et Esprit.

A travers sa docile humilité, la Vierge Marie s’est faite servante de l’Amour divin : elle a accueilli la volonté du Père et a conçu le Fils par l’Esprit Saint. En Elle, le Tout-puissant s’est construit un temple digne de Lui, et il en a fait le modèle et l’image de l’Église, mystère et maison de communion pour tous les hommes. Que Marie, miroir de la Sainte Trinité, nous aide à grandir en la foi dans le mystère trinitaire.

A la suite de Marie, je vous convie à vivre cet amour trinitaire afin d’en être ses témoins dans notre monde qui en a tant besoin. En ce mois de juin [qui vient], je vous invite également à prier pour ceux qui vont être ordonnés prêtres ou diacres, ainsi que pour les séminaristes et pour leurs formateurs.

(Pape émérite Benoît XVI en 2009] © Copyright  Librairie Éditrice du Vatican

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Homélie sur la Trinité – Père Gonzague Danjou  +
– Chapelle St Vincent de Paul Paris

Frères et sœurs dans le Christ,

Dimanche dernier, par la célébration de la Pentecôte, nous avons clôturé la célébration du Mystère pascal, le Mystère central de notre Foi en Jésus, mort et ressuscité pour nous. Nous sommes maintenant entrés dans le temps que nous appelons le Temps ordinaire où l’Église nous invite à méditer et à vivre les multiples richesses de notre Foi de chrétiens.

Dimanche dernier, nous avons célébré le Mystère de la Pentecôte, jour où les Apôtres, investis par l’Esprit-Saint promis par Jésus avant son retour au Père, se sont lancés audacieusement dans l’annonce de l’Évangile à tous, et cela  jusqu’au témoignage de leur vie.

Aujourd’hui, l’Église nous invite à célébrer le Mystère de Dieu Unique qui est, pour nous chrétiens, Père, Fils et Esprit-Saint. Ce Mystère de Dieu que Jésus nous révèle à travers sa vie et son enseignement est pour nous, non pas seulement un mystère insondable pour notre esprit, mais surtout un mystère de la Foi qui nous permet d’entrer en relation personnelle avec Dieu.

Qui est Dieu pour nous ? Dieu, c’est d’abord le Christ-Jésus, mort et ressuscité, qui nous appelle à croire en Lui, à écouter Sa Parole, à le suivre sur la route qu’Il a suivi pour participer à Sa Vie et à Son Amour. Mais à travers tout ce qu’Il a été et ce qu’Il nous a enseigné, Jésus nous a révélé que tout son Être se définissait en référence à Celui qu’Il appelait Son Père. « Je vis dans le Père… Je suis venu pour réaliser la volonté de mon Père… Le Père et moi nous sommes UN… Je retourne à mon Père. » L’Être de Jésus, c’est sa relation au Père.

A nous qui écoutons sa voix et qui somme ses disciples, Jésus nous montre le chemin vers le Père… C’est toujours pour être de véritables enfants du Père que Jésus nous enseigne : priez dans le silence pour que votre Père vous écoute… aimez même vos ennemis pour être de vrais fils et filles du Père… Jésus est vraiment la Voie, Celui qui par sa vie, son enseignement, son Être tout entier nous conduit vers le Père.

Dans l’Évangile aussi, Jésus nous révèle ce qu’Il est dans Sa Relation au Père, en nous parlant de l’Esprit, de cet Esprit qui l’unit à Son Père, et qu’Il envoie à Son Église et en chacun de nous depuis le jour de la Pentecôte. Cet Esprit qui se manifeste sur Jésus au jour du Baptême et de la Transfiguration à travers l’image d’une colombe et d’une nuée lumineuse, et qui se manifeste sur chacun des Apôtres à travers l’image des langues de feu.

Le Mystère de Dieu que nous découvrons dans l’Évangile, c’est le Mystère d’un Être Unique, mais qui est en même temps Père, Fils et Esprit-Saint, parce qu’Il est AMOUR. «Dieu est Amour» nous dit saint Jean et nous croyons que ce Dieu Unique n’est pas « solitaire ». Il est respiration d’Amour, comme le dit un auteur spirituel. Dieu est AMOUR, « Père, Fils et Esprit-Saint » et nous sommes invités, nous chrétiens, par la foi et la charité à participer à vivre de ce Mystère du Dieu-Amour.

Au jour de notre Baptême, nous avons été baptisés au nom du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint. Tout au long de la journée, lorsque nous faisons le signe de la croix, nous le faisons au nom du Père, du fils et du Saint-Esprit. Avec Jésus, nous nous tournons vers Dieu, notre Père et nous nous plongeons dans l’esprit d’amour qui est l’Esprit qui unit le Père et le Fils.

Remercions le Christ-Jésus qui nous a révélé le Mystère insondable du Dieu-Amour, Père, Fils et Esprit-Saint.

Demandons au Seigneur de nous aider à recevoir et à vivre ce Mystère à travers notre relation personnelle avec Celui qui est notre Père, avec Jésus notre frère, avec l’Esprit qui demeure en nous et qui est notre Lumière et notre Force.

Redisons cette prière héritée de nos Ancêtres dans la Foi : « Père, par Ton Fils Jésus, donne-nous Ton Esprit. » Ayons toujours à cœur de tracer sur nous, dans le respect et la Foi, le signe de la croix [de cette croix qui se trouve sur notre Médaille Miraculeuse].

O Seigneur, fais de nous des témoins de ce que Tu es, à travers notre amour filial envers Toi et notre amour fraternel entre nous. Amen !

Homélie donnée en en la fête de la Trinité 2009

 

 

Catéchèse – 35. La certitude d’être entendus dans la prière

Catéchèse – 35. La certitude d’être entendus dans la prière

La prière n’est pas une baguette magique. Lorsque l’on prie, «pourquoi semble-t-il parfois que Dieu n’écoute pas ?» C’est à cette délicate question que le Pape François a tenté de répondre lors de l’audience générale de ce 26 mai, qui s’est déroulée dans la Cour Saint-Damase. Il s’est notamment appuyé sur des épisodes de l’Évangile qui invitent à garder foi et espérance face au silence de Dieu.


PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Cour Saint-Damase
Mercredi 26 mai 2021

Chers frères et sœurs, bonjour!

Il existe une contestation radicale de la prière, qui dérive d’une observation que nous faisons tous: nous prions, nous demandons, et pourtant nos prières semblent parfois ne pas être écoutées: ce que nous avons demandé – pour nous ou pour les autres – ne s’est pas réalisé. Nous vivons cette expérience, très souvent.

Ensuite, si le motif pour lequel nous avons prié était noble (comme peut l’être l’intercession pour la santé d’un malade, ou pour que cesse une guerre), sa non réalisation nous paraît scandaleuse. Par exemple, pour les guerres: nous prions pour que finissent les guerres, ces guerres dans tant de parties du monde, pensons au Yémen, pensons à la Syrie.

Des pays qui sont en guerre depuis des années, des années! Des pays martyrisés par les guerres, nous prions et elles ne finissent pas. Mais comment cela se fait-il? «Certains cessent même de prier parce que, pensent-ils, leur demande n’est pas exaucée» (Catéchisme de l’Église catholique, n. 2734).

Mais si Dieu est le Père, pourquoi ne nous écoute-t-il pas? Lui qui a assuré qu’il donnait de bonnes choses à ses enfants qui le lui demandent (cf. Mt 7,10), pourquoi ne répond-il pas à nos requêtes? Nous avons tous des expériences de ce genre : nous avons prié, prié, pour la maladie de cet ami, de ce père, de cette mère, et ensuite ils sont partis, Dieu ne nous a pas exaucés. C’est une expérience que nous avons tous faite.

Le Catéchisme nous offre une bonne synthèse sur cette question. Il nous met en garde contre le risque de ne pas vivre une authentique expérience de foi, mais de transformer la relation avec Dieu en quelque chose de magique. La prière n’est pas une baguette magique: c’est un dialogue avec le Seigneur.

En effet, quand nous prions, nous pouvons tomber dans le risque que ce ne soit pas nous qui servons Dieu, mais de prétendre que ce soit Lui qui nous serve (cf. n. 2735). Voilà alors une prière qui réclame toujours, qui veut orienter les événements selon notre dessein, qui n’admet pas d’autres projets que nos désirs. Jésus a eu, en revanche, une grande sagesse en mettant sur nos lèvres le « Notre Père ».

C’est uniquement une prière de demandes, comme nous le savons, mais les premières que nous prononçons sont entièrement du côté de Dieu. Elles demandent que se réalise non pas notre projet, mais sa volonté à l’égard du monde. Il vaut mieux Le laisser faire: «Que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite» (Mt 6, 9-10).

Et l’apôtre Paul nous rappelle que nous ne savons même pas ce qu’il convient de demander (cf. Rm 8, 26). Nous demandons pour nos nécessités, nos besoins, les choses que nous voulons, «mais cela est mieux pour nous ou pas?». Paul nous dit : nous ne savons même pas ce qu’il convient de demander. Quand nous prions, nous devons être humbles : c’est la première attitude pour aller prier.

De même qu’il y a l’habitude dans de nombreux endroits, où pour aller prier à l’église, les femmes se mettent le voile, ou bien de prendre l’eau bénite pour commencer à prier, nous devons réfléchir avant la prière à ce qui convient le plus afin que Dieu me donne ce qui convient le plus: Lui le sait.

Quand nous prions nous devons être humbles,  pour que nos paroles soient effectivement des prières et non un verbiage que Dieu refuse. On peut également prier pour de mauvais motifs: par exemple, pour vaincre notre ennemi en guerre, sans se demander ce que Dieu pense de cette guerre.

Il est facile d’écrire sur un étendard “Dieu est avec nous”; de nombreuses personnes sont soucieuses d’assurer que Dieu soient avec elles, mais peu d’entre elles se préoccupent de vérifier si elles sont effectivement avec Dieu.

Dans la prière, c’est Dieu qui doit nous convertir, ce n’est pas nous qui devons convertir Dieu. C’est l’humilité. Je vais prier, mais Toi, Seigneur, convertis mon cœur pour qu’il demande ce qui convient, qu’il demande ce qui sera le mieux pour ma santé spirituelle.

Toutefois,  le scandale demeure: quand les hommes prient avec un cœur sincère, quand ils demandent des biens qui correspondent au Royaume de Dieu, quand une mère prie pour son enfant malade, pourquoi semble-t-il parfois que Dieu n’écoute pas? Pour répondre à cette question, il faut méditer calmement les Évangiles.

Les récits de la vie de Jésus sont pleins de prières: de nombreuses personnes blessées dans leur corps et dans leur esprit lui demandent d’être guéries; il y a celui qui le prie pour un ami qui ne marche plus; il y a des pères et des mères qui lui amènent leurs garçons et leurs filles malades… Toutes ces prières sont imprégnées de souffrance. C’est un immense chœur qui invoque: “Aie pitié de nous!”.

Nous voyons que la réponse de Jésus est parfois immédiate, dans d’autres cas, en revanche, elle est différée dans le temps: il semble que Dieu ne répond pas.  Pensons à la femme cananéenne qui supplie Jésus pour sa fille: cette femme doit insister longuement pour être exaucée (cf. Mt 15, 21-28).

Elle a aussi l’humilité d’écouter une parole de Jésus qui semble un peu offensante: nous ne devons pas jeter le pain aux chiens, aux petits chiens. Mais l’humiliation importe peu à cette femme: c’est la santé de sa fille qui importe. Et elle continue: «Oui, les petits chiens aussi mangent ce qui tombe de la table», et cela a plu à Jésus. Le courage dans la prière.

Ou bien pensons au paralytique porté par ses quatre amis: au début Jésus pardonne ses péchés et ce n’est que dans un deuxième temps qu’il le guérit dans son corps (cf. Mc 2,1-12). Dans certaines occasions, la solution du drame n’est donc pas immédiate. Même dans notre vie, chacun de nous fait cette expérience.

Ayons un peu de mémoire: combien de fois avons-nous demandé une grâce, un miracle, disons-le ainsi, et rien ne s’est produit. Ensuite, avec le temps, les choses se sont arrangées, mais à la manière de Dieu, la manière divine, pas selon ce que nous voulions à ce moment-là. Le temps de Dieu n’est pas notre temps.

De ce point de vue, la guérison de la fille de Jaïre mérite une attention particulière (cf. Mc 5,21-33). Il y a un père qui court haletant: sa fille est malade et c’est pour cette raison qu’il demande l’aide de Jésus. Le Maître accepte immédiatement, mais pendant qu’ils vont vers la maison, une autre guérison se produit, et ensuite arrive la nouvelle que la petite fille est morte.

Cela semble la fin, en revanche Jésus dit au Père: «Sois sans crainte, aie seulement la foi!» (Mc 5, 36). “Continue à avoir la foi ”: car c’est la foi qui soutient la prière. Et en effet, Jésus réveillera cette petite fille du sommeil de la mort. Mais pendant un certain temps Jésus a dû marcher dans l’obscurité, avec seulement la petite flamme de la foi. Seigneur, donne-moi la foi! Que ma foi grandisse!

Demander cette grâce, d’avoir la foi. Dans l’Évangile, Jésus dit que la foi déplace les montagnes. Mais avoir vraiment la foi. Jésus, devant la foi de ses pauvres, de ses hommes, tombe vaincu, il ressent une tendresse spéciale devant cette foi. Et il écoute.

La prière que Jésus adresse au Père au Gethsémani semble elle aussi ne pas être écoutée. «Père, si cela est possible, éloigne de moi ce qui m’attend». Il semble que le Père ne l’a pas écouté. Le Fils devra boire jusqu’à la lie le calice de la passion. Mais le Samedi saint n’est pas le chapitre final, car le troisième jour, c’est-à-dire le dimanche, il y a la résurrection.

Le mal est le seigneur de l’avant-dernier jour: rappelez-vous bien de cela. Le mal n’est jamais un seigneur du dernier jour, non: de l’avant-dernier, le moment où la nuit est la plus sombre, précisément avant l’aurore. Là, lors de l’avant-dernier jour, il y a la tentation où le mal nous fait croire qu’il a vaincu: «Tu as vu? J’ai gagné!» Le mal est le seigneur de l’avant-dernier jour: le dernier jour, il y a la résurrection.

Mais le mal n’est jamais le seigneur du dernier jour: Dieu est le Seigneur du dernier jour.  Car celui-ci n’appartient qu’à Dieu, et c’est le jour où s’accompliront toutes les aspirations humaines de salut. Apprenons cette patience humble d’attendre la grâce du Seigneur, attendre le dernier jour. Très souvent l’avant-dernier jour est très laid, car les souffrances humaines sont laides. Mais le Seigneur est là le dernier jour et Il résout tout.


Je salue cordialement les pèlerins de langue française. A la suite de la fête de la Pentecôte laissons le Saint Esprit agir dans nos cœurs. Que lui-même forme en nous la prière au Père qui convient et qui nous fasse entrer généreusement dans sa volonté. Que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Unis en ce mois de mai avec Notre-Dame, puissions-nous grandir dans la certitude que notre Père céleste entend toujours nos prières. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!

Je souhaite la bienvenue aux pèlerins germanophones. Marie, Mère de l’Église, est le brillant exemple de la prière persévérante que l’Esprit Saint éveille dans les fidèles. Puisse-t-elle aussi nous obtenir la grâce de ne jamais cesser de prier et de rendre grâce.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones, le Mexique, le Pérou, le Venezuela, tant de hispanophones. Je vous encourage à vous laisser guider par l’Esprit qui crie en nous « Abba, Père ». Demandons à grandir dans la foi, l’espérance et la charité, afin de rechercher en tout et pour tout la gloire de Dieu et le salut des hommes. Que le Seigneur vous bénisse tous. Merci beaucoup.

Je salue les fidèles lusophones et je vous encourage à toujours vivre vos journées sous le regard de notre Mère céleste. Elle réconforte ceux qui sont en procès et garde l’horizon de l’espoir ouvert. En vous confiant vous et vos familles à sa protection, j’invoque la Bénédiction de Dieu sur chacun

Je salue les fidèles arabophones. Dimanche dernier, nous avons célébré la Pentecôte, la fête pour laquelle Jésus a envoyé le Saint-Esprit sur nous, le Paraclet qui renforce la foi en nous et soutient la prière. Répétons donc la prière que Jésus nous a enseignée : « Que ta volonté soit faite » et non la nôtre. Le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement tous les Polonais. En ce mois de mai, lorsque nous vénérons la Bienheureuse Vierge Marie, je confie toutes les mères à son intercession, en particulier celles qui attendent la naissance de leurs enfants. Que la Mère de Dieu étende sa protection bienveillante à toutes les femmes et invoque de son Fils pour chacune les grâces et bénédictions nécessaires à la vie familiale, maternelle et professionnelle. Je vous bénis de tout mon cœur.

J’adresse un salut cordial aux pèlerins de langue italienne. Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire liturgique de saint Philippe Néri, communément appelé le « saint de la joie ». Que la joie rassurante, don du Seigneur, accompagne et enrichisse le chemin de chacun de vous.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Je vous exhorte à cultiver la prière, car c’est seulement avec elle que se nourrit la foi, à la lumière de laquelle tout peut être compris et accepté.


Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, nos prières semblent parfois ne pas être entendues, alors même que le mobile en est noble et désintéressé. Pourquoi le Père, qui a promis de donner de bonnes choses à ses enfants qui les lui demandent, ne répond-il pas ? Il est vrai qu’existe le risque de prétendre se faire servir par Dieu, et non plus le servir, lui.

Nous formulons alors une prière qui voudrait orienter les événements selon notre dessein, alors que Jésus nous apprend à demander que la volonté du Père se réalise. Et saint Paul nous rappelle que nous ne savons pas ce qu’il convient de demander. Cependant l’interrogation demeure, lorsque la prière est sincère et qu’elle demande un bien correspondant au Règne de Dieu.

Nous voyons parfois dans l’Évangile Jésus tarder à répondre. Il ne résout pas toujours immédiatement le problème mais demande la foi à celui qui le sollicite. La prière de Jésus lui-même sur la croix ne semble pas être entendue du Père, et le Fils doit boire jusqu’au fond le calice de la passion. Mais le dernier mot reviendra toujours à Dieu, le jour où toutes les aspirations des hommes au salut seront accomplies.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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