la véritable autorité est de servir, non d’exploiter les autres

«L’autorité est un service» «pour le bien de tous» : le Pape François est revenu sur l’épisode des vignerons homicides lors de l’angélus, place Saint-Pierre, ce dimanche 4 octobre. Il a mis en garde contre la tentation pour ceux qui ont une autorité dans le peuple de Dieu de ne servir que leurs propres intérêts au détriment de ceux de Dieu.

Vendanges de hautains en automne de l'an 1390 Tacuinum Sanitatis (ca. 1390), Wien, Codex Vindobonensis Series nova 2644, fol. 54 verso
Vendanges de hautains en automne de l’an 1390 Tacuinum Sanitatis (ca. 1390), Wien, Codex Vindobonensis Series nova 2644, fol. 54 verso

C’est une parabole «très dure» de Jésus que le Pape François a expliquée avant la prière de l’angélus. Celle des vignerons homicides qui n’hésitent pas à frapper, à lapider et même à tuer les serviteurs ainsi que le fils du maître de la vigne dont ils avaient soin.

La vigne, c’est le peuple de Dieu, les serviteurs sont les prophètes envoyés par Dieu et le fils, c’est Jésus, lui aussi «repoussé et tué». Si Jésus prend la parole et s’adresse aux grands prêtres et aux anciens du peuple, c’est pour les avertir qu’ils sont «sur le point de prendre une mauvaise route». Jésus prévoit en effet sa passion et sa mort.

***

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche 4 octobre 2020

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans l’Évangile d’aujourd’hui (cf. Mt 21, 33-43), Jésus, prévoyant sa passion et sa mort, raconte la parabole des locataires meurtriers, pour avertir les grands prêtres et les anciens du peuple qui s’apprête à prendre un mauvais chemin. Ceux-ci, en fait, ont de mauvaises intentions à son égard et cherchent un moyen de l’éliminer.

Le récit allégorique décrit un maître qui, après avoir pris grand soin de sa vigne (cf. v. 33), la confie à des paysans pour qu’ils la quittent. Puis, au moment de la récolte, il envoie des serviteurs pour ramasser le fruit; mais ces locataires accueillent les domestiques avec des bâtons et certains les tuent même.

Le maître envoie d’autres serviteurs, plus nombreux, qui reçoivent cependant le même traitement (cf. vv. 34-36). Le point culminant est atteint lorsque le propriétaire décide d’envoyer son fils: les vignerons n’ont aucun respect pour lui, au contraire, ils pensent qu’en l’éliminant ils pourront reprendre la vigne, donc ils le tuent aussi (cf. vv. 37-39).

L’image de la vigne est claire: elle représente le peuple que le Seigneur a choisi et formé avec tant de soin; les serviteurs envoyés par le maître sont les prophètes, envoyés par Dieu, tandis que le fils est la figure de Jésus, et tout comme les prophètes ont été rejetés, Christ a été rejeté et tué.

A la fin de l’histoire, Jésus demande aux dirigeants du peuple: « Quand le propriétaire de la vigne viendra, que fera-t-il à ces agriculteurs? » (v.40). Et eux, pris par la logique du récit, prononcent leur propre condamnation: le maître – disent-ils – punira sévèrement les méchants et confiera la vigne « à d’autres fermiers, qui livreront le fruit en temps voulu » (v. 41).

Avec cette parabole très dure, Jésus place ses interlocuteurs devant leur responsabilité, et il le fait avec une extrême clarté. Mais nous ne pensons pas que cet avertissement s’applique uniquement à ceux qui ont rejeté Jésus à ce moment-là. Il est valable à tout moment, même pour le nôtre. Aujourd’hui encore, Dieu attend les fruits de sa vigne de ceux qu’il a envoyés y travailler. Nous tous.

À chaque époque, ceux qui ont une autorité, une autorité quelconque, même dans l’Église, dans le peuple de Dieu, peuvent être tentés de faire leurs propres intérêts, au lieu de ceux de Dieu lui-même. Et Jésus dit que la véritable autorité, c’est quand on fait du service, c’est en servant, pas en exploitant les autres.

La vigne appartient au Seigneur, pas à la nôtre. L’autorité est un service, et en tant que telle elle doit être exercée, pour le bien de tous et pour la diffusion de l’Évangile. C’est mal de voir quand les personnes en position d’autorité dans l’Église cherchent leurs propres intérêts.

Saint Paul, dans la seconde lecture de la liturgie d’aujourd’hui, nous dit comment être de bons ouvriers dans la vigne du Seigneur: ce qui est vrai, noble, juste, pur, aimable, honoré; ce qui est vertu et mérite louange, que tout cela soit l’objet quotidien de notre engagement (cf. Ph 4,8).

Je le répète: ce qui est vrai, noble, juste, pur, aimable, honoré; ce qui est vertu et mérite des éloges, que tout cela soit l’objet quotidien de notre engagement. C’est l’attitude d’autorité et aussi de chacun de nous, car chacun de nous, à sa manière, a une certaine autorité.

De cette manière, nous deviendrons une Église toujours plus riche en fruits de sainteté, nous rendrons gloire au Père qui nous aime avec une tendresse infinie, au Fils qui continue de nous donner le salut, à l’Esprit qui ouvre nos cœurs et nous pousse vers la plénitude du bien.

Nous nous tournons maintenant vers Marie Très Sainte, spirituellement unie avec les fidèles rassemblés dans le sanctuaire de Pompéi pour la supplication, et au mois d’octobre nous renouvelons l’engagement de prier le Saint Rosaire.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs!

Hier, j’étais à Assise pour signer la nouvelle Encyclique Frères Tous sur la fraternité et l’amitié sociale. Je l’ai offerte à Dieu au tombeau de saint François, qui l’a inspiré, comme la précédente Laudato si ‘. Les signes des temps montrent clairement que la fraternité humaine et le souci de la création constituent la seule voie vers le développement intégral et la paix, déjà indiquée par les Saints Papes Jean XXIII, Paul VI et Jean Paul II.

Aujourd’hui, à vous qui êtes sur la place – et aussi à l’extérieur de la place – j’ai la joie de vous donner la nouvelle encyclique, dans l’édition extraordinaire de l’Osservatore Romano. Et avec cette édition, l’édition quotidienne papier de l’Osservatore Romano recommence. Que saint François accompagne le chemin de la fraternité dans l’Église, parmi les croyants de toutes les religions et parmi tous les peuples.

Aujourd’hui se termine le Temps de la Création, qui a commencé le 1er septembre, au cours duquel nous avons célébré un «Jubilé pour la Terre» avec nos frères de diverses Églises chrétiennes. Je salue les représentants du Mouvement catholique mondial pour le climat, les différents cercles Laudato si ‘et les associations de référence, engagés dans les voies de l’écologie intégrale. Je me réjouis des initiatives qui se déroulent aujourd’hui dans divers endroits, en particulier celle du delta du Pô.

Le 4 octobre, il y a 100 ans, Stella Maris Opera est né en Écosse pour soutenir les gens de la mer. En cet anniversaire important, j’encourage les aumôniers et les bénévoles à témoigner joyeusement de la présence de l’Église dans les ports, parmi les gens de mer, les pêcheurs et leurs familles.

Aujourd’hui, à Bologne, Don Olinto Marella est béatifié, prêtre natif du diocèse de Chioggia, berger selon le cœur du Christ, père des pauvres et défenseur des faibles. Que son témoignage extraordinaire soit un modèle pour tant de prêtres, appelés à être des serviteurs humbles et courageux du peuple de Dieu.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de différents pays – je vois beaucoup de drapeaux… -: familles, paroisses, associations et fidèles individuels. En particulier, je salue la famille et les amis de la Garde suisse qui sont venus aujourd’hui assister à l’assermentation des nouvelles recrues. Ces gars sont bons! La Garde suisse fait un voyage de vie au service de l’Église, du Souverain Pontife. Ce sont de bons gars qui viennent ici depuis 2, 3, 4 ans et plus. Je vous demande un chaleureux applaudissement pour la Garde suisse.

Et je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!

 


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Préparer l’avenir avec Jésus qui sauve et guérit

Le cycle des catéchèses du Pape François sur l’attitude que les chrétiens doivent adopter dans un monde (post-)pandémique, intitulé  «Guérir le monde», s’est achevé avec l’audience générale de ce mercredi 30 septembre.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Cour Saint-Damase
Mercredi 30 septembre 2020


Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, pour nous encourager à générer un monde nouveau et meilleur, nous devons fixer le regard sur Jésus. C’est lui qui rénove et réconcilie toute créature, et qui nous donne les moyens nécessaires pour aimer et guérir, comme lui-même savait le faire. Pour y parvenir, il nous faut contempler la beauté de tout être humain et de toute créature. Chacun a été pensé, voulu, aimé par Dieu, chacun est nécessaire.

Cette profonde vérité nous porte à reconnaître la présence du Christ dans nos frères pauvres et souffrants, et à les rencontrer et à entendre leur détresse. Nous pourrons alors contribuer à organiser nos sociétés selon le Règne de Dieu, sur la base du partage, de la participation de chacun, et du don. Les grandes inégalités qui règnent dans le monde ne sont ni naturelles ni inévitables.

Elles sont l’œuvre de l’homme. Il est urgent d’adopter de bonnes politiques, de concevoir des systèmes socio-économiques qui favorisent la participation, l’attention et la générosité plutôt que l’indifférence, l’exploitation et les intérêts particuliers. Une société solidaire ou chacun est pris en considération est une société plus résistante à tout genre de virus.

***

Catéchèse «Guérir le monde»: 9. Préparer l’avenir avec Jésus qui sauve et guérit

Chers frères et sœurs, bonjour!

Ces dernières semaines, nous avons réfléchi ensemble, à la lumière de l’Évangile, sur la façon de guérir le monde qui souffre d’un malaise que la pandémie a souligné et accentué. Il y avait un malaise: la pandémie l’a souligné davantage, l’a accentué. Nous avons parcouru les voies de la dignité, de la solidarité et de la subsidiarité, des voies indispensables pour promouvoir la dignité humaine et le bien commun.

Et en tant que disciples de Jésus, nous nous sommes proposés de suivre ses pas en optant pour les pauvres, en repensant l’usage des biens et en prenant soin de la maison commune. Au milieu de la pandémie qui nous frappe, nous nous sommes ancrés aux principes de la doctrine sociale de l’Église, en nous laissant guider par la foi, par l’espérance et par la charité.

Nous avons trouvé là une aide solide pour être des agents de transformation qui rêvent en grand, qui ne s’arrêtent pas aux mesquineries qui divisent et blessent, mais qui encouragent à engendrer un monde nouveau et meilleur.

Je voudrais que ce chemin ne finisse pas avec mes catéchèses, mais que nous puissions continuer à avancer ensemble, «en gardant le regard fixé sur Jésus» (He 12, 2), comme nous avons entendu au début; le regard sur Jésus qui sauve et guérit le monde. Comme nous le montre l’Évangile, Jésus a guéri des malades de tous les types (cf. Mt 9, 35), il a rendu la vue aux aveugles, la parole aux muets, l’ouïe aux sourds.

Et quand il guérissait les maladies et les infirmités physiques, il guérissait aussi l’esprit en pardonnant les péchés, parce que Jésus pardonne toujours, ainsi que les “douleur sociales” en incluant les exclus (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1421).

Jésus, qui renouvelle et réconcilie chaque créature (cf. 2 Co 5, 17; Col 1, 19-20), nous offre les dons nécessaires pour aimer et guérir comme Il savait le faire (cf. Lc 10, 1-9; Jn 15, 9-17), pour prendre soin de tous sans distinctions de race, de langue ou de nation.

Afin que cela arrive réellement, nous avons besoin de contempler et d’apprécier la beauté de chaque être humain et de chaque créature. Nous avons été conçus dans le cœur de Dieu (cf. Ep 1, 3-5). «Chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun de nous est aimé, chacun est nécessaire» (Benoît XVI, Homélie pour le début du ministère pétrinien,  24 avril 2005); cf. Enc. Laudato si’, n. 65).

En outre, chaque créature a quelque chose à nous dire du Dieu créateur (cf. Enc. Laudato si’, nn. 69. 239). Reconnaître cette vérité et rendre grâce pour les liens intimes de communion universelle avec toutes les personnes et avec toute les créatures, met en œuvre «une protection généreuse et pleine de tendresse» (ibid., n. 220).

Et nous aide également à reconnaître le Christ présent dans nos frères et sœurs pauvres et qui souffrent, à les rencontrer et à écouter leur cri et le cri de la terre qui s’en fait l’écho (cf. ibid., n. 49).

Intérieurement mobilisés par ces cris qui réclament que nous prenions une autre route (cf.  ibid., n. 53), qui réclament que nous changions, nous pourrons contribuer à la guérison des relations avec nos dons et nos capacités (cf. ibid., n. 19). Nous pourrons régénérer la société et ne pas revenir à la soi-disant “normalité”, qui est une normalité malade, et d’ailleurs malade depuis même avant la pandémie: la pandémie l’a soulignée!

«A présent revenons à la normalité»: non, cela ne va pas, car cette normalité était malade d’injustices, d’inégalités et de dégradation environnementale. La normalité à laquelle nous sommes appelés est celle du Royaume de Dieu, où «les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont guéris et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres» (Mt 11, 5).

Et que personne ne fasse l’innocent en regardant d’un autre côté. C’est ce que nous devons faire, pour changer. Dans la normalité du Royaume de Dieu, le pain arrive à tous et il en reste, l’organisation sociale se base sur la contribution, le partage et la distribution, pas sur la possession, l’exclusion et l’accumulation (cf. Mt 14, 13-21).

Le geste qui fait avancer une société, une famille, un quartier, une ville, tout le monde, est celui de se donner, de donner; ce n’est pas faire l’aumône, mais c’est une manière de se donner qui vient du cœur. Un geste qui éloigne l’égoïsme et l’angoisse de posséder. Mais la manière chrétienne de faire cela n’est pas une manière mécanique: c’est une manière humaine.

Nous ne pourrons jamais sortir de la crise que la pandémie a soulignée, mécaniquement, avec de nouveaux instruments – qui sont très importants, qui nous font aller de l’avant et dont il ne faut pas avoir peur –  en sachant que pas même les moyens les plus sophistiqués pourront faire beaucoup de choses, mais il y a une chose qu’ils ne pourront pas faire: donner de la tendresse.

Et la tendresse est le signal propre de la présence de Jésus. Cette manière de s’approcher de son prochain pour marcher, pour guérir, pour aider, pour se sacrifier pour l’autre.

Cette normalité du Royaume de Dieu est donc importante: que le pain arrive à tous, que l’organisation sociale se base sur la contribution, le partage, la distribution, avec tendresse, pas sur la possession, l’exclusion et l’accumulation. Car à la fin de notre vie nous n’emporterons rien dans l’autre vie!

Un petit virus continue à causer des blessures profondes et démasque nos vulnérabilités physiques, sociales et spirituelles. Il a mis à nu la grande inégalité qui règne dans le monde: l’inégalité des opportunités, des biens, de l’accès à la santé, à la technologie, à l’éducation: des millions d’enfants ne peuvent pas aller à l’école, et la liste continue ainsi.

Ces injustices ne sont pas naturelles ni inévitables. Elles sont l’œuvre de l’homme, elles proviennent d’un modèle de croissance détaché des valeurs plus profondes. Le gaspillage des restes d’un repas: avec ce gaspillage on peut donner à manger à tous. Et cela a fait perdre l’espérance à de nombreuses personnes et a augmenté l’incertitude et l’angoisse.

C’est pourquoi, pour sortir de la pandémie, nous devons trouver le remède non seulement pour le coronavirus – qui est important! –  mais également pour les grands virus humains et socio-économiques. Il ne faut pas les cacher, en passant un coup de peinture pour qu’ils ne se voient pas.

Et assurément nous ne pouvons pas nous attendre à ce que le modèle économique qui est à la base d’un développement inique et non durable résolve nos problèmes. Il ne l’a pas fait et il ne le fera pas, parce qu’il ne peut pas le faire, même si certains faux prophètes continuent à promettre  “l’effet en cascade” qui n’arrive jamais (“Trickle-down effect” en anglais, “derrame” en espagnol; cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 54) ).

Peut-être avez-vous entendu parler du théorème du verre: l’important est que le verre se remplisse et ainsi le contenu se répand sur les pauvres et sur les autres, et ils reçoivent des richesses. Mais il se produit un phénomène: le verre commence à se remplir et quand il est presque plein, il grandit, il grandit et grandit encore, et la cascade n’a jamais lieu. Il faut faire attention.

Nous devons nous mettre à travailler urgemment pour générer de bonnes politiques, définir des systèmes d’organisation sociale où soient récompensés la participation, le soin et la générosité, plutôt que l’indifférence, l’exploitation et les intérêts particuliers.

Nous devons avancer avec tendresse. Une société solidaire et équitable est une société plus saine. Une société participative – où les “derniers” sont tenus en considération comme les “premiers” – renforce la communion. Une société où l’on respecte la diversité est beaucoup plus résistante à tout type de virus.

Plaçons ce chemin de guérison sous la protection de  la Vierge Marie, Mère de la Santé. Que Celle qui porta Jésus dans son sein nous aide à être confiants. Animés par l’Esprit Saint, nous pourrons travailler ensemble pour le Royaume de Dieu que le Christ a inauguré dans ce monde, en venant parmi nous.

C’est un Royaume de lumière au milieu de l’obscurité, de justice au milieu des nombreux outrages, de joie au milieu des multiples douleurs, de guérison et de salut au milieu des maladies et de la mort, de tendresse au milieu de la haine. Que Dieu nous accorde de “viraliser” l’amour et de mondialiser l’espérance à la lumière de la  foi.


Je salue cordialement les personnes de langue française. Frères et sœurs, sous la protection de la Vierge Marie, mettons-nous à l’œuvre, chacun selon nos moyens, pour réaliser autour de nous une société où les derniers sont pris en considération au même titre que les premiers. Que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les fidèles anglophones; en particulier, les nouveaux séminaristes arrivés à Rome pour commencer leur chemin de formation et les diacres du Collège Pontifical du Nord. Que le Seigneur soutienne leurs efforts pour être des serviteurs fidèles de l’Évangile. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur Jésus-Christ. Dieu vous bénisse!

Dans quelques jours, nous célébrerons la fête des anges gardiens. Tournons-nous fréquemment vers eux dans la prière, afin qu’ils nous aident dans toutes les situations de notre vie et nous aident à garder le regard fixé sur Jésus, notre seul salut.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. De manière particulière, je salue le groupe de prêtres du Collège Pontifical Mexicain, qui poursuivent leur formation intégrale ici à Rome, pour se conformer de plus en plus au Christ Bon Pasteur. Aujourd’hui, nous nous souvenons de Saint Jérôme, étudiant passionné de la Sainte Écriture, qui en a fait le moteur et la nourriture de sa vie. Puisse son exemple nous aider aussi à lire et à connaître la Parole de Dieu, « car ignorer les Écritures – dit-il – c’est ignorer Christ ». Que Dieu vous bénisse.

J’adresse un salut cordial aux fidèles de langue portugaise. Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de saint Jérôme qui nous rappelle que l’ignorance des Écritures est l’ignorance du Christ. Chers amis, faites volontiers de la Bible la nourriture quotidienne de votre dialogue avec le Seigneur, de cette manière vous deviendrez des collaborateurs de plus en plus disponibles pour travailler pour le Royaume que le Christ a inauguré dans ce monde. Que Dieu vous bénisse ainsi que ceux qui vous sont chers!

Je salue les fidèles arabophones. Regardons le Christ avec courage, en contemplant sa vie et en travaillant ensemble pour son Royaume, qu’il a inauguré dans ce monde en venant parmi nous. Un royaume de lumière au milieu des ténèbres, de justice au milieu de tant d’outrages, de joie au milieu de tant de douleurs, de guérison et de salut au milieu de la maladie et de la mort. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement les Polonais. Chers frères et sœurs, nous sommes sur le point d’entrer dans le mois d’octobre, traditionnellement dédié à Notre-Dame du Rosaire. Soyez fidèle à votre coutume de prier le chapelet dans vos communautés et, surtout, dans les familles. En méditant chaque jour sur les mystères de la vie de Marie à la lumière de l’œuvre salvifique de son Fils, faites-lui partager vos joies, vos inquiétudes et vos moments de bonheur. Par ses mains que Dieu vous bénisse!


APPEL

Aujourd’hui, j’ai signé la Lettre apostolique «Sacrae Scripturae affectus», à l’occasion du 16e centenaire de la mort de saint Jérôme.

Que l’exemple de ce grand docteur et père de l’Église, qui a placé la Bible au centre de sa vie, suscite chez tous un amour renouvelé pour l’Écriture Sainte et le désir de vivre en dialogue personnel avec la Parole de Dieu.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

pas d’authentique vie chrétienne sans engagement ni conversion

Avant la prière de l’Angélus, le Saint-Père a commenté l’Évangile de ce 26e dimanche du temps ordinaire, la parabole dite “des deux fils” (Mt 21, 28-32). Jésus veut montrer que la religion n’est pas une «pratique extérieure», mais demande un engagement de toute la personne, qui est souvent le fruit d’une conversion, grâce à demander à Dieu.

« Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de Saint Vincent de Paul, patron de toutes les associations caritatives. Que l’exemple de Saint Vincent nous conduise tous à un service joyeux et désintéressé aux plus démunis, et nous ouvre à l’hospitalité et au don de la vie. » (Tweet du Pape François)

 

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Piere
Dimanche 27 septembre 2020

Chers frères et sœurs,

dans mon pays, ils disent: «Par mauvais temps, bonne figure». Avec cette « bonne figure » je vous dis: bonjour!

Avec sa prédication sur le Royaume de Dieu, Jésus s’oppose à une religiosité qui n’implique pas la vie humaine, qui ne défie pas la conscience et sa responsabilité face au bien et au mal. Il le démontre également avec la parabole des deux fils, qui est proposée dans l’Évangile de Matthieu (cf. 21, 28-32).

A l’invitation du père d’aller travailler à la vigne, le premier fils répond impulsivement « non, je n’y vais pas », mais se repent et y va; au lieu de cela, le deuxième enfant, qui répond immédiatement «oui, oui papa», en réalité ne le fait pas, ne part pas.

L’obéissance ne consiste pas à dire «oui» ou «non», mais toujours à agir, à cultiver la vigne, à réaliser le Royaume de Dieu, à faire le bien. Avec cet exemple simple, Jésus veut vaincre une religion comprise uniquement comme une pratique extérieure et habituelle, qui n’affecte pas la vie et les attitudes des gens, une religiosité superficielle, seulement «rituelle», dans le mauvais sens du mot.

Les tenants de cette  religiosité de »façade », que Jésus désapprouve, étaient à cette époque « les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple » (Mt 21, 23) qui, selon l’avertissement du Seigneur, dans le Royaume de Dieu seront dépassé par les collecteurs d’impôts et les prostituées (cf. v. 31).

Jésus leur dit: « Ce seront les collecteurs d’impôts, c’est-à-dire les pécheurs et les prostituées qui vous précéderont dans le Royaume des Cieux ». Cette affirmation ne doit pas nous amener à penser que ceux qui ne suivent pas les commandements de Dieu, ceux qui ne suivent pas la morale, et disent: « De toute façon, ceux qui vont à l’Église sont pires que nous! »

Non, ce n’est pas l’enseignement de Jésus, Jésus ne désigne pas les collecteurs d’impôts et les prostituées comme des modèles de vie, mais comme des « privilégiés de la grâce ». Et je voudrais souligner ce mot «grâce», car la conversion est toujours une grâce.

Une grâce que Dieu offre à tous ceux qui s’ouvrent et se convertissent à Lui. En effet, ces gens, écoutant sa prédication, se sont repentis et ont changé leur vie. Pensez à Matthieu, par exemple, à Saint Matthieu, qui était un percepteur d’impôts, un traître à sa patrie.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, celui qui fait la meilleure impression est le premier frère, non pas parce qu’il a dit « non » à son père, mais parce qu’après le « non » il s’est converti au « oui », il s’est repenti. Dieu est patient avec chacun de nous: il ne se fatigue pas, il n’abandonne pas après notre «non»; cela nous laisse également libres de nous détourner de lui et de faire des erreurs. Penser à la patience de Dieu est merveilleux!

Comme le Seigneur nous attend toujours; toujours à nos côtés pour nous aider; mais respectez notre liberté. Et il attend avec impatience notre «oui», pour nous accueillir à nouveau dans ses bras paternels et nous combler de son infinie miséricorde.

La foi en Dieu demande de renouveler chaque jour le choix du bien sur le mal, le choix de la vérité sur le mensonge, le choix de l’amour du prochain sur l’égoïsme. Celui qui se convertit à ce choix, après avoir expérimenté le péché, trouvera les premières places dans le Royaume des Cieux, où il y a plus de joie pour un seul pécheur converti que pour quatre-vingt-dix-neuf justes (cf. Lc 15, 7).

Mais la conversion, changer le cœur, est un processus, un processus qui nous purifie des incrustations morales. Et parfois c’est un processus douloureux, car il n’y a pas de chemin vers la sainteté sans un certain renoncement et sans combat spirituel. Se battre pour le bien, lutter pour ne pas tomber dans la tentation, faire ce que nous pouvons de notre part, venir vivre dans la paix et la joie des Béatitudes.

L’Évangile d’aujourd’hui remet en question la manière de vivre la vie chrétienne, qui n’est pas faite de rêves et de belles aspirations, mais d’engagements concrets, afin de toujours nous ouvrir à la volonté de Dieu et d’aimer nos frères.

Mais cela, même le plus petit engagement concret, ne peut se faire sans grâce. La conversion est une grâce que nous devons toujours demander: «Seigneur, donne-moi la grâce de m’améliorer. Donne-moi la grâce d’être un bon chrétien.»

Que Marie Très Sainte nous aide à être dociles à l’action du Saint-Esprit. C’est Lui qui fait fondre la dureté des cœurs et les dispose à la repentance, afin d’obtenir la vie et le salut promis par Jésus.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs!

Des affrontements inquiétants ont été signalés dans la région du Caucase. Je prie pour la paix dans le Caucase et je demande aux parties au conflit de faire des gestes concrets de bonne volonté et de fraternité, ce qui peut conduire à résoudre les problèmes non pas par le recours à la force et aux armes, mais par le dialogue et la négociation. Prions ensemble, en silence, pour la paix dans le Caucase.

Hier, à Naples, Maria Luigia du Saint-Sacrement a été proclamée bienheureuse, Maria Velotti, fondatrice de la Congrégation des adorateurs franciscains de la Sainte-Croix. Nous rendons grâce à Dieu pour cette nouvelle Bienheureuse, exemple de contemplation du mystère du Calvaire et infatigable dans l’exercice de la charité.

Aujourd’hui, l’Église célèbre la Journée mondiale des migrants et des réfugiés. Je salue les réfugiés et les migrants présents sur la place autour du monument intitulé «Des anges sans le savoir» (cf. He 13, 2), que j’ai béni il y a un an. Cette année, j’ai voulu dédier mon message aux personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui sont forcées de fuir, comme cela est arrivé à Jésus et à sa famille.

«Comme Jésus forcé de fuir», les déplacés, les migrants le sont aussi. Notre mémoire et nos prières vont à eux d’une manière particulière et à ceux qui les assistent.

Aujourd’hui, c’est aussi la Journée mondiale du tourisme. La pandémie a durement frappé ce secteur, qui est si important pour tant de pays. J’adresse mes encouragements à ceux qui travaillent dans le tourisme, en particulier les petites entreprises familiales et les jeunes. J’espère que tout le monde se remettra bientôt des difficultés actuelles.

Et maintenant, je vous salue, chers fidèles romains et pèlerins de diverses régions d’Italie et du monde. Il y a tellement de drapeaux différents! Une pensée spéciale pour les femmes et toutes les personnes impliquées dans la lutte contre le cancer du sein. Que le Seigneur soutienne votre engagement! Et je salue les pèlerins de Sienne qui sont venus à pied à Rome.

Et à vous tous, je vous souhaite un bon dimanche, un dimanche en paix. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

site officiel en France