Demandons au Seigneur de nous guérir

Demandons au Seigneur de nous guérir

Jésus et la cananéenne
Jésus et la cananéenne

Avant de réciter la prière de l’angélus, place Saint-Pierre, le Pape François a expliqué lors du commentaire de l’Évangile de ce dimanche 16 août, que si nous nous présentons au Seigneur dans notre pauvreté, Il ne pourra qu’accueillir notre prière. Il n’y a aucune barrière pour une foi humble et inconditionnelle.

L’Évangile selon saint Mathieu raconte la rencontre entre Jésus, ses disciples et une Cananéenne. Cette femme vient implorer Jésus pour sa fille malade : «prends pitié de moi, Seigneur» (Mt 15,22).

«C’est le cri qui nait d’une vie marquée par la souffrance, par le sentiment de l’impuissance d’une maman qui voit sa fille tourmentée par le mal.» Pourtant, Jésus l’ignore au début mais la femme insiste. À ses disciples, il dit qu’il n’est venu que pour les «brebis perdues de la maison d’Israël.»

Il finit même par dire à la Cananéenne qu’«il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens.» Ce à quoi elle répond : «Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.»

«Par ces mots, cette mère montre qu’elle a eu l’intuition que la bonté de Dieu le Très Haut, présent en Jésus, est ouverte à toute nécessité de ses créatures.» Jésus en est frappé et finit par dire : «Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux !»

Se présenter à Dieu avec notre pauvreté

«La grande foi est celle qui porte sa propre histoire, marqué aussi par les blessures, aux pieds du Seigneur en lui demandant de la guérir, de lui donner un sens.» Cette histoire, elle n’est pas toujours «propre», elle comporte «beaucoup de douleurs», «de problèmes» et «de péchés». Inutile de la cacher, «nous devons la porter devant le Seigneur» et lui dire : «Seigneur, si tu veux, tu peux me guérir.»

Cette Cananéenne, une païenne, nous enseigne ainsi «le courage de porter sa propre histoire de douleur devant Dieu, devant Jésus pour toucher la tendresse de Dieu et de Jésus». Le Pape invite alors tout le monde à penser à sa propre histoire, et à frapper à la porte du cœur de Jésus.

«Nous, nous pourrons le faire si nous avons toujours avec nous le visage de Jésus, si nous comprenons comment est le cœur de Jésus : un cœur qui a de la compassion, qui porte en lui nos douleurs, nos péchés, nos erreurs, nos échecs», un cœur qui nous aime comme nous sommes, «sans artifices».

C’est pourquoi il est «nécessaire de comprendre Jésus, d’être familier avec Jésus.» D’où ce conseil : porter sur soi un petit Évangile de poche et le lire au moins une fois par jour.

Après la prière de l’Angélus

le Pape François a exprimé de nouveau sa préoccupation pour le Liban et a évoqué la Biélorussie. Il y a appelé au respect de la justice et du droit et condamné la violence de ces derniers jours.

«Je continue de prier pour le Liban et pour les autres situations dramatiques dans le monde qui causent des souffrances aux gens.» Le Liban doit faire face aux conséquences de l’explosion dévastatrice survenue le 4 août dernier dans le port de Beyrouth.

Le Pape François avait déjà exprimé sa douleur et sa proximité dès le lendemain de la catastrophe et tout au long de la semaine. Alors que la crise politique et sociale qui secoue le pays s’amplifie, le Saint-Père fait part ainsi de sa proximité avec les Libanais.

Autre pays au cœur des préoccupations du ¨Pape : la Biélorussie. «Je suis avec attention la situation post-électorale dans ce pays et je lance un appel au dialogue, au refus de la violence et pour le respect la justice et le droit.» «Je confie tous les Biélorusses à la protection de la Vierge, reine de la paix.»

Être proches des victimes indirectes de la covid

Le Pape a salué aussi des religieux brésiliens présents alors que l’Église du Brésil célèbre la première semaine nationale de la vie consacrée. En ce temps de vacances, ils a rappelé que ces journées de congés «peuvent être un temps pour ressourcer le corps, mais aussi l’esprit via des moments de prière, le silence et le contact apaisant avec la beauté de la nature, don de Dieu.»

Mais attention à ne pas oublier les problèmes liés à la pandémie de Covid-19. «Beaucoup de familles n’ont pas de travail qui l’ont perdu et n’ont pas à manger : que notre pause estivale soit aussi accompagnée par la charité et par la proximité avec ces familles.»

avec Dieu, rien ne sera perdu !

avec Dieu, rien ne sera perdu !

Vitrail-de-l-Assomption - Saint-Martin-Vésubie Eglise-Notre-Dame-de-l'Assomption
Vitrail-de-l-Assomption – Saint-Martin-Vésubie Eglise-Notre-Dame-de-l’Assomption

La solennité de l’Assomption que l’Église célèbre ce samedi 15 août nous montre que nous sommes «précieux aux yeux de Dieu», destinés à la Résurrection, a affirmé le Pape juste avant de réciter la prière de l’Angélus. À l’exemple de Marie qui magnifie le Seigneur, «souvenons-nous de louer Dieu pour les grandes choses qu’il a faites.»

«Lorsque l’homme a posé le pied sur la lune, une phrase est devenue célèbre : “C’est un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l’humanité”» ; mais en réalité, dans l’Assomption de Marie, l’Église célèbre une «conquête infiniment plus grande». Car voici que la Mère de Dieu entre au Paradis, corps et âme. «Ce petit pas de la Vierge de Nazareth a été le grand saut en avant de l’humanité.»

Voir l’une des leurs, une créature de Dieu, vivre au Ciel avec son corps est une source d’espérance pour les croyants: «nous comprenons que nous sommes précieux, destinés à ressusciter», car «Dieu ne laissera pas nos corps s’évaporer dans les airs. Avec Dieu, rien ne sera perdu !»

Avec Marie, l’objectif est atteint et nous avons sous les yeux la raison pour laquelle nous marchons sur cette terre: «non pour conquérir les choses d’ici-bas, qui disparaissent, mais la patrie là-haut, qui est pour toujours», sous le regard de la Madone, l’étoile qui montre la voie.

En ce jour de grâce, le Vierge Marie conseille de «magnifier le Seigneur» (Lc 1, 46). «Habitués à entendre ces mots, nous ne prêtons peut-être plus attention à leur signification.» Magnifier signifie littéralement «agrandir». Marie «grandit le Seigneur et non les problèmes», qui pourtant ne manquaient pas pour elle.

«Combien de fois, au contraire, nous nous sommes laissés submerger par les difficultés et absorber par les peurs ! Ce n’est pas le cas de la Vierge, car elle considère Dieu comme la première grandeur de la vie. De là jaillit le Magnificat, de là naît la joie: non pas de l’absence de problèmes, qui tôt ou tard arrivent, mais de la présence de Dieu. Parce que Dieu est grand. Et il se tourne vers les petits.»

La jeune fille de Nazareth exalte le Seigneur pour sa miséricorde, pour les «grandes choses» qu’il accomplit pour les plus humbles, c’est-à-dire «ceux qui ne se croient pas grands mais qui donnent à Dieu une grande place dans la vie.»

«Et nous, nous souvenons-nous de louer Dieu ? Le remercions-nous pour les grandes choses qu’il fait pour nous ? Pour chaque jour qu’il nous donne, parce qu’il nous aime toujours et nous pardonne, pour sa tendresse ?»

En oubliant de rendre grâce pour le bien, «notre cœur se rétrécit.» Si nous nous mettons à l’école de Marie, si nous louons Dieu pour ses bienfaits, alors «nous faisons un grand pas en avant, le cœur va s’élargir et la joie augmenter». En ce jour de solennité, le Pape invite donc les fidèles à se tourner vers leur mère du Ciel, à lui demander la grâce de commencer chaque jour en tournant son regard vers Dieu pour lui dire «merci».

Au terme de l’Angélus, le Pape a salué tous ceux qui sont en vacances, et tous ceux qui n’ont pas la possibilité d’en prendre, «spécialement les malades, les personnes seules, et ceux qui assurent les services indispensables à la collectivité». Il a également enjoint les habitants de la Ville éternelle à se rendre aujourd’hui à la basilique de Sainte-Marie-Majeure, pour prier devant l’icône de la «Salus Populi Romani».

L’ACCOMPLISSEMENT DE TOUT

L’ACCOMPLISSEMENT DE TOUT

La vie dans le royaume de Dieu sera meilleure que tout ce que nous connaissons maintenant. Même maintenant, l’œuvre du Christ continue dans le monde. Déjà le royaume de Dieu a commencé à apparaître, déjà il grandit. Mais il attend un acte décisif de Dieu, une action du Christ, pour porter à son achèvement l’œuvre qu’il a commencée en nous.

La foi chrétienne n’attend pas une catastrophe finale pour marquer la fin des temps ; bien plutôt, pleine de confiance, elle se réjouit d’avance de la délivrance par laquelle Dieu introduira son peuple dans la liberté parfai­te et l’entière plénitude de vie.

Couronnement de l’œuvre de Dieu dans le Christ, voilà la fin de l’histoire actuelle, la résurrection du corps, le jugement dernier, et la vie à venir, la vie éternelle où nous verrons Dieu tel qu’il est, et où nous saurons que nous avons atteint la patrie où nous sommes chez nous, et non plus des pèlerins et des étrangers.

d’après « L’enseignement du Christ »

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