prier pour les pharmaciens et les remercier de leur aide aux malades

prier pour les pharmaciens et les remercier de leur aide aux malades

Lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe en ce jeudi de l’octave de Pâques, 16 avril 2020, le Pape François a remercié les pharmaciens qui travaillent en cette période de pandémie pour aider les malades. Dans son homélie, il a affirmé que la grande force que nous avons pour prêcher l’Évangile est la joie du Seigneur, une joie «fruit de l’Esprit Saint».

 

Philippe et l'Eunuque de la reine Candace (Decani Monastery)
Philippe et l’Eunuque de la reine Candace (Decani Monastery)

«Ces jours-ci, l’on m’a grondé parce que j’ai oublié de remercier un groupe de personnes qui travaillent aussi… J’ai remercié les médecins, les infirmières, les bénévoles… « Mais vous avez oublié les pharmaciens » : ils travaillent aussi si dur pour aider les malades à sortir de leur maladie. Prions pour eux aussi».

Dans son homélie, le Pape François a commenté l’Évangile du jour (Lc 24, 35-48) dans lequel Jésus ressuscité apparaît aux disciples, bouleversés et apeurés car ils croyaient voir un fantôme. Il ouvre leur esprit à l’intelligence des Écritures. Les disciples ne pouvaient croire à la présence  du Ressuscité parmi eux. Être rempli de joie est la plus haute expérience de consolation.

«C’est la plénitude de la présence du Seigneur, c’est le fruit de l’Esprit Saint, c’est une grâce»(exhortation apostolique de saint Paul VI «Evangelii Nuntiandi», qui évoque «de joyeux évangélisateurs»). La grande force que nous avons pour prêcher l’Évangile et aller de l’avant en tant que témoins de la vie est donc cette joie du Seigneur, qui est le fruit de l’Esprit Saint.

homélie :

À cette époque, à Jérusalem, les gens avaient beaucoup de sentiments: la peur, l’étonnement, le doute. En ces jours-là, l’infirme que Pierre et Jean venaient de guérir ne les lâchait plus. Tout le peuple accourut vers eux au Portique dit de Salomon.

Les gens étaient stupéfaits: il y avait un atmosphère inquiète, parce qu’il y avait des choses qui se passaient qu’on ne comprenait pas Le Seigneur est allé vers ses disciples. Eux aussi savaient qu’il était déjà ressuscité, Pierre le savait parce qu’il avait parlé avec lui ce matin-là.

Ces deux-là qui étaient de retour d’Emmaüs le savaient aussi, mais lorsque le Seigneur est apparu, ils ont eu peur. «Bouleversés et remplis de peur, ils crurent voir un fantôme»; ils avaient fait la même expérience sur le lac quand Jésus était venu marcher sur les eaux.

Mais à ce moment-là, Pierre, faisant le courageux, avait dit au Seigneur : «Mais si c’est toi, laisse-moi marcher sur les eaux». Là, Pierre est resté silencieux, il avait parlé avec le Seigneur ce matin-là, mais personne ne sait ce qu’ils s’étaient dit, et donc là, il s’est tu. Mais ils étaient si remplis de peur, bouleversés, qu’ils croyaient avoir vu un fantôme.

Et Jésus dit: «Mais non, pourquoi êtes-vous perturbés? Pourquoi les doutes surgissent-ils dans votre cœur? Regardez mes mains, mes pieds… », en leur montrant ses plaies. C’est le trésor de Jésus, qui l’a emmené au Ciel pour le montrer au Père et intercéder pour nous. «Touchez-moi et regardez; un fantôme n’a ni chair ni os.»

Et puis vient une phrase qui me donne tant de consolation et pour cette raison, ce passage de l’Évangile est l’un de mes préférés: «de joie, ils n’osaient y croire… », encore et toujours plein d’étonnement, la joie les empêchait de croire. Il y a eu tellement de joie que « non, cela ne peut pas être vrai. Cette joie n’est pas réelle, c’est trop de joie ». Et cela les a empêchés de croire.

La joie. Les moments de grande joie. Ils étaient pleins de joie mais paralysés par la joie. Et la joie est l’un des souhaits que Paul a adressé aux Romains : « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de joie », leur a-t-il dit. Remplissez-vous de joie, soyez plein de joie. C’est l’expérience la plus haute de consolation, quand le Seigneur nous fait comprendre que c’est autre chose que d’être joyeux, positif, lumineux…

Non, c’est autre chose. Être joyeux, mais plein de joie, une joie débordante qui nous prend vraiment. Et c’est pourquoi Paul souhaite aux Romains que « le Dieu de l’espérance vous remplisse de joie ».

Et ce mot, cette expression, “remplir de joie” est répétée, beaucoup, beaucoup de fois. Par exemple, lorsqu’en prison, Pierre sauve la vie du geôlier qui était sur le point de se suicider parce que les portes ont été ouvertes avec le tremblement de terre, il lui annonce l’Évangile, le baptise, et le geôlier, était « plein de joie » d’avoir cru.

Il en va de même pour le trésorier de la reine Candace, lorsque Philippe l’a baptisé, il a suivi son chemin « plein de joie ». La même chose s’est produite le jour de l’Ascension : les disciples sont retournés à Jérusalem, dit la Bible, « pleins de joie ». C’est la plénitude de la consolation, la plénitude de la présence du Seigneur.

Car, comme le dit Paul aux Galates, « la joie est le fruit de l’Esprit Saint », elle n’est pas la conséquence d’émotions qui éclatent pour quelque chose de merveilleux… Non, elle est plus. Cette joie, cette joie qui nous remplit est le fruit de l’Esprit Saint. Sans l’Esprit, vous ne pouvez pas avoir cette joie. Recevoir la joie de l’Esprit est une grâce.

Cela me rappelle les derniers paragraphes de l’exhortation Evangelii Nuntiandi de Paul VI, lorsqu’il parle de chrétiens joyeux, de joyeux évangélisateurs, et non de ceux qui vivent toujours tristes. Aujourd’hui est une belle journée pour le lire. Pleins de joie.

Il y a un passage du livre de Néhémie qui nous aidera aujourd’hui dans cette réflexion sur la joie. Le peuple est retourné à Jérusalem et a trouvé le livre de la loi, il a été redécouvert – il connaissait la loi par cœur,  mais il n’avait pas trouvé le livre de la loi – ; c’est une grande fête et tout le peuple se réunit pour écouter le prêtre Esdras lire le livre de la loi.

Les gens émus pleuraient, ils pleuraient de joie parce qu’ils avaient trouvé le livre de la loi et ils pleuraient, ils étaient joyeux, ils pleuraient… A la fin, quand le prêtre Esdras a terminé, Néhémie a dit au peuple : « Soyez rassurés, maintenant ne pleurez plus, gardez la joie, car la joie dans le Seigneur est votre force ».

Ce mot du livre de Néhémie nous aidera aujourd’hui. La grande force que nous avons pour transformer, pour prêcher l’Évangile, pour aller de l’avant en tant que témoins de la vie est la joie du Seigneur qui est le fruit de l’Esprit Saint, et aujourd’hui nous lui demandons de nous accorder ce fruit.

Le Pape a terminé la célébration par une adoration et une bénédiction eucharistique, nous invitant à la communion spirituelle.

prière récitée par le Pape :

Mon Jésus, je crois que tu es vraiment présent dans le Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus tout et te désire dans mon âme. Puisque je ne peux pas vous recevoir sacramentellement maintenant, venez au moins spirituellement dans mon cœur. Comme je suis déjà venu, je T’embrasse et toutes choses te rejoignent. Ne laisse jamais cela me séparer de Toi.

Avant de quitter la chapelle dédiée au Saint-Esprit, l’antienne mariale du « Regina caeli », chantée au temps de Pâques, a été entonnée:

Regína caeli laetáre, allelúia.
Quia quem merúisti portáre, allelúia.
Resurréxit, sicut dixit, allelúia.
Ora pro nobis Deum, allelúia.

Reine du ciel, réjouis-toi, alléluia.
Le Christ, que tu as porté, alléluia
s’est levé, comme il l’avait dit, alléluia.
Priez le Seigneur pour nous, alléluia.

La paix nécessite des voies nouvelles pour aimer

La paix nécessite des voies nouvelles pour aimer

Lors de l’audience générale de ce mercredi 15 avril 2020, tenue dans la bibliothèque du Palais apostolique, le Pape François est revenu sur le sens de la septième béatitude : «Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu» (Mt 5, 9). Il a expliqué que la paix du Christ est le fruit de sa mort et de sa résurrection, et qu’œuvrer pour la paix impose de chercher des «voies toujours nouvelles pour aimer».

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 15 avril 2020


Chers frères et sœurs, la catéchèse d’aujourd’hui est consacrée à la septième béatitude : Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Je me réjouis qu’elle arrive juste après Pâques, parce que la paix du Christ est le fruit de sa mort et de sa résurrection.

Quand Jésus affirme : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne » (Jn 14,27), il nous dit que sa paix est différente de la paix humaine. Comment le monde donne-t-il la paix ? Si nous pensons aux conflits, ils se terminent soit par la défaite d’une des parties, soit par des traités de paix.

Aujourd’hui, dans une guerre “ par morceaux ”, dans le cadre d’une mondialisation faite surtout d’intérêts économiques, la “ paix ” des uns correspond à la “ guerre ” des autres. Ce n’est pas cela la paix du Christ ! Par contre, comment le Seigneur Jésus nous donne-t-il sa paix ?

Saint Paul nous a dit que la paix du Christ c’est d’annuler l’inimitié et de réconcilier. Et la route pour réaliser cette œuvre de paix c’est son corps. En effet, il réconcilie toutes choses et établit la paix par le sang de sa croix. Qui sont alors les artisans de paix ?

Sont appelés fils de Dieu ceux qui ont appris l’art de la paix et l’exercent, ils savent qu’il n’y a pas de réconciliation sans don de sa propre vie, et que la paix doit être cherchée toujours et partout. Ce n’est pas le fruit de notre propre capacité, c’est la manifestation de la grâce reçue du Christ, qui nous a rendus fils de Dieu.  Cette paix vient de sa croix et génère une humanité nouvelle.

Alors que nous célébrons la Résurrection du Seigneur, demandons-lui de faire de nous des artisans de paix et de réconciliation, afin qu’en ces temps d’épreuve nous nous reconnaissions tous enfants d’un même Père! De nouveau bonne fête de Pâques à tous, dans la paix du Christ. Et que Dieu vous bénisse.


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COVID-19 : Sœur Bipendu, de la RD Congo sauve des vies en Italie

COVID-19 : Sœur Bipendu, de la RD Congo sauve des vies en Italie

Religieuse et médecin originaire de la République démocratique du Congo, Sr Angel Bipendu vit en Italie depuis plusieurs années. Elle explique sa mission de religieuse et de médecin au chevet des malades victimes du covid-19 à Bergame, ville italienne devenue l’épicentre de la pandémie.

 

A l’instar de plusieurs autres « héros », Sœur Bipendu se retrouve au front de la lutte contre le nouveau coronavirus dans la partie la plus touchée de l’Italie, Bergame. Après avoir travaillé pendant deux ans dans l’apostolat de la mer comme volontaire à l’ordre de Malte, elle s’est dirigée à Bergame où l’épidémie l’a trouvée.

Point de départ

D’abord un constat au regard de la tragédie que cause la maladie : une chaîne de contaminations des personnes, y compris du corps médical ; des personnes infectées qui souffrent seules et désespérées, etc. La religieuse congolaise a ainsi estimé qu’il était plus que jamais temps de mettre à contribution ses compétences médicales au service de ses semblables.

Mais, c’est surtout portée par l’idéal de la vie religieuse, une vie reçue pour être donnée, qu’elle a pris l’option, volontairement, de venir en aide à ses frères et sœurs en détresse qui, dit-elle, outre ceux qui sont morts, font « l’expérience de manque d’aide et de suivi ».

Visite de maison en maison

Touchée par la situation de souffrance des patients et victimes du covid-19, Sœur Bipendu a décidé de se mettre en route pour rendre visite à toutes ces personnes. Une visite qu’elle réalise personnellement maison par maison dans la ville italienne de Bergame.

Au cours de ces visites, elle évalue notamment la condition des malades. Quand on sait que tous ne sont pas acheminés d’office à l’hôpital pour des raisons de désengorgement des structures sanitaires, Sœur Bipendu dispense des soins qui répondent au guide thérapeutique en usage dans les hôpitaux.

L’idéal religieux, moteur d’engagement dans le service du prochain

Parlant de la motivation de son action, Sœur Bipendu reconnaît que sa formation médicale y est pour quelque chose. Toutefois, elle fait remarquer que c’est surtout le fait d’être religieuse qui l’a déterminée à s’engager auprès des personnes vulnérabilisées par la pandémie.

En étant « religieuse, je me suis consacrée pour donner ma vie aux autres », déclare-t-elle en assurant que sa compétence et son expérience de médecin sont une valeur ajoutée pour servir encore plus efficacement celles et ceux qui ont besoin d’elle. Il s’agit des personnes désespérées qui ont besoin d’un soutien moral et spirituel.

La peur d’être infectée soi-même ?

Sœur Bipendu dit qu’elle n’a pas peur d’être contaminée elle-même. Et pour cause ?, un « oui ». Celui donné à Dieu à travers le don de soi vécu dans l’engagement au sein de la vie religieuse. Elle indique que ce « oui » est bel et bien une source d’énergie qui la mobilise pour aller partout où le Seigneur l’emmène.

En revanche, s’il y a une peur qu’elle avoue pourtant éprouver, c’est celle « de ne pas être capable d’arriver au chevet des malades et leur porter secours ».

Par ailleurs, Sœur Bipendu avoue que depuis l’avènement de cette pandémie, son horaire n’est pas resté sans subir quelques changements du fait d’un engagement plus que total dans son apostolat qui se fait parfois « de 20 heures à 8 heures du matin ».

Une autre expérience, celle de la mer

Si Sœur Bipendu affronte courageusement l’ennemi invisible du covid-19, ce n’est pas sans avoir eu une expérience antérieure dans des apostolats à haut risque. En effet, la religieuse congolaise a déjà travaillé dans le secteur de l’apostolat de la mer pour secourir les réfugiés et migrants qui traversent la méditerranée. Et le courage pour accomplir cette mission, reconnait-elle, émane de Dieu.

Servir aussi son pays ou son continent ?

La République démocratique du Congo comme beaucoup d’autres pays africains sont pris dans les filets du nouveau coronavirus. Pour avoir vu les dégâts humains que cette maladie est capable de causer, Sœur Bipendu exprime la crainte de voir la maladie prendre les proportions qu’elle a déjà prises en Occident.

Les structures sanitaires en Afrique étant inadéquates, elle prie pour que le Seigneur arrête les effets de cette maladie sur le continent où le pire est certainement à craindre. La religieuse se dit toutefois disponible à se mettre au service de son pays si cela lui est demandé.

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