Audience générale : Catéchèse: 5. La prière d’Abraham

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 3 juin 2020

Catéchèse: 5. La prière d’Abraham

Chers frères et sœurs, bonjour!

Il y a une voix qui résonne soudainement dans la vie d’Abraham. Une voix qui l’invite à s’engager sur un chemin qui a le goût de l’absurde: une voix qui l’incite à se déraciner de sa patrie, des racines de sa famille, pour aller vers un nouvel avenir, un avenir différent. Et tout cela sur la base d’une promesse à laquelle vous n’avez qu’à faire confiance. Et faire confiance à une promesse n’est pas facile, il faut du courage. Et Abraham avait confiance.

La Bible est muette sur le passé du premier patriarche. La logique des choses suggère qu’il adorait d’autres divinités; c’était peut-être un homme sage, habitué à scruter le ciel et les étoiles. En fait, le Seigneur lui promet que ses descendants seront aussi nombreux que les étoiles qui parsèment le ciel.

Et Abraham part. Écouter la voix de Dieu et faire confiance à sa parole. C’est important: il a confiance en la parole de Dieu et avec son départ, une nouvelle façon de concevoir la relation avec Dieu est née; c’est pour cette raison que le patriarche Abraham est présent dans les grandes traditions spirituelles juives, chrétiennes et islamiques comme l’homme parfait de Dieu, capable de se soumettre à lui, même lorsque sa volonté se révèle difficile, sinon incompréhensible.

Abraham est donc l’homme de la Parole. Lorsque Dieu parle, l’homme devient le récepteur de cette Parole et sa vie le lieu où elle demande à s’incarner. C’est une grande nouveauté dans le cheminement religieux de l’homme: la vie du croyant commence à se concevoir comme une vocation, c’est-à-dire comme un appel, comme un lieu où s’accomplit une promesse; et il bouge dans le monde non pas tant sous le poids d’une énigme, mais avec la force de cette promesse, qui un jour se réalisera.

Et Abraham crut à la promesse de Dieu, il crut et s’en alla, sans savoir où il allait – ainsi dit la Lettre aux Hébreux (cf. 11, 8). Mais il avait confiance. En lisant le livre de la Genèse, nous découvrons comment Abraham a vécu la prière dans une fidélité continue à cette Parole, qui apparaissait périodiquement sur son chemin. En résumé, nous pouvons dire que dans la vie d’Abraham, la foi devient histoire. La foi devient histoire.

En effet, Abraham, par sa vie, par son exemple, nous enseigne ce chemin, ce chemin sur lequel la foi devient histoire. Dieu n’est plus seulement vu dans les phénomènes cosmiques, comme un Dieu lointain, qui peut instiller la terreur. Le Dieu d’Abraham devient « mon Dieu », le Dieu de mon histoire personnelle, qui guide mes pas, qui ne m’abandonne pas; le Dieu de mes jours, le compagnon de mes aventures; le Dieu Providence.

Je me demande et je vous demande: avons-nous cette expérience de Dieu? « Mon Dieu », le Dieu qui m’accompagne, le Dieu de mon histoire personnelle, le Dieu qui guide mes pas, qui ne m’abandonne pas, le Dieu de mes jours. Avons-nous cette expérience? Réfléchissons-y.

Cette expérience d’Abraham est également attestée par l’un des textes les plus originaux de l’histoire de la spiritualité: le Mémorial Blaise Pascal. Il commence ainsi: « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, pas des philosophes et des érudits. Certitude, certitude. Sentiment. Joie. Paix. Dieu de Jésus-Christ ».

Ce mémorial, écrit sur un petit parchemin et retrouvé après sa mort cousu à l’intérieur d’un vêtement du philosophe, exprime non pas une réflexion intellectuelle qu’un homme sage comme lui peut concevoir de Dieu, mais le sens vivant et expérimenté de sa présence. Pascal note même le moment précis où il a senti cette réalité, l’ayant finalement rencontrée: la soirée du 23 novembre 1654.

Ce n’est pas le Dieu abstrait ou le Dieu cosmique, non. Il est le Dieu d’une personne, d’un appel, le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, le Dieu qui est certitude, qui ressent, qui est joie.

«La prière d’Abraham s’exprime d’abord par des actions: homme de silence, à chaque étape il construit un autel au Seigneur» (Catéchisme de l’Église catholique, 2570). Abraham ne construit pas un temple, mais disperse le chemin des pierres qui rappellent le passage de Dieu.

Un Dieu surprenant, comme quand il lui rend visite sous la forme de trois invités, que lui et Sarah accueillent et qui annoncent la naissance de leur fils Isaac (cf. Gen 18.1-15). Abraham avait cent ans et sa femme quatre-vingt-dix, plus ou moins. Et ils ont cru, ils ont fait confiance à Dieu, et Sarah, sa femme, a conçu. À cet âge ! C’est le Dieu d’Abraham, notre Dieu, qui nous accompagne.

Ainsi Abraham se familiarise avec Dieu, également capable de discuter avec lui, mais toujours fidèle. Parlez à Dieu et discutez. Jusqu’à l’épreuve ultime, quand Dieu lui demande de sacrifier son propre fils Isaac, le fils de la vieillesse, le seul héritier.

Ici, Abraham vit la foi comme un drame, comme une marche à tâtons dans la nuit, sous un ciel cette fois sans étoiles. Et souvent, il nous arrive aussi de marcher dans l’obscurité, mais avec foi. Dieu lui-même arrêtera la main d’Abraham déjà prête à frapper, car il a vu sa disponibilité vraiment totale.

Frères et sœurs, nous apprenons d’Abraham, nous apprenons à prier avec foi: écoutez le Seigneur, marchez, dialoguez jusqu’à la discussion. Nous n’avons pas peur de discuter avec Dieu! Je dirai aussi quelque chose qui semble une hérésie.

Plusieurs fois, j’ai entendu des gens me dire: « Vous savez, cela m’est arrivé et je me suis mis en colère contre Dieu » – « Avez-vous eu le courage de vous mettre en colère contre Dieu? » – « Oui, je me suis mis en colère » – « Mais c’est une forme de prière ». Parce que seul un enfant peut se mettre en colère contre son père et le rencontrer à nouveau.

Nous apprenons d’Abraham à prier avec foi, à dialoguer, à discuter, mais toujours prêts à accepter la parole de Dieu et à la mettre en pratique. Avec Dieu, nous apprenons à parler comme un fils avec son père: écoutez-le, répondez, discutez. Mais transparent, comme un fils avec papa. Alors Abraham nous apprend à prier. Merci.

Salutations

Je salue cordialement les personnes de langue française. Alors que nous sommes entrés dans le temps liturgique ordinaire, nous sommes appelés, à l’exemple d’Abraham, à marcher quotidiennement en présence de Dieu, à demeurer à l’écoute de sa parole, toujours prêts à l’accueillir et à la mettre en pratique. Que Dieu vous bénisse.

Je salue les fidèles anglophones qui se joignent à nous par le biais des médias. Chers frères et sœurs des États-Unis, j’ai été témoin avec une grande inquiétude des troubles sociaux inquiétants dans votre pays ces derniers jours, à la suite du décès tragique de M. George Floyd. Mes amis, nous ne pouvons tolérer ni fermer les yeux sur le racisme et l’exclusion sous quelque forme que ce soit et prétendre pourtant défendre le caractère sacré de toute vie humaine.

En même temps, nous devons reconnaître que «la violence des dernières nuits est autodestructrice et destructrice. Rien n’est gagné par la violence et tant de choses sont perdues. Aujourd’hui, je me joins à l’Église de Saint Paul et de Minneapolis, et dans tous les États-Unis, pour prier pour le repos de l’âme de George Floyd et de tous ceux qui ont perdu la vie à cause du péché de racisme.

Prions pour la consolation de leurs familles et amis en deuil et implorons la réconciliation nationale et la paix auxquelles nous aspirons. Que Notre-Dame de Guadalupe, Mère d’Amérique, intercède pour tous ceux qui œuvrent pour la paix et la justice sur votre terre et dans le monde. Que Dieu vous bénisse tous et vos familles.

Je salue cordialement les fidèles de langue allemande. La prière nous fait sentir que Dieu est proche de nous et nous guide. Nous accueillons sa parole avec foi et joie et la mettons en pratique. Ce vendredi, nous célébrons la fête de Saint Boniface, l’apôtre de l’Allemagne; qu’il nous aide à proclamer le Seigneur par nos vies, notre salut et notre espérance.

Je salue cordialement les fidèles de langue espagnole qui suivent cette catéchèse à travers les médias. Demandons au Seigneur de nous accorder d’apprendre à prier avec la même foi qu’Abraham, que nous soyons dociles et disponibles pour accepter sa volonté et la mettre en pratique, en tant que fils et filles qui ont confiance en sa providence paternelle. Que Dieu vous bénisse.

Je vous adresse un salut cordial, fidèles de langue portugaise, vous encourageant à chercher et à trouver Dieu dans la prière: ainsi vous ferez l’expérience de la direction du Saint-Esprit qui fera de chacun de vous de véritables témoins de la foi chrétienne dans la société. Avec bonheur, je vous bénis ainsi que vos proches !

Je salue les fidèles arabophones qui suivent cette audience sur les réseaux sociaux. Abraham était un homme de prière et un ami de Dieu, qui a construit un autel pour le Seigneur partout où il allait. Dans sa prière, il a pu discuter avec Dieu, tout en lui restant toujours fidèle, même dans l’épreuve suprême, quand Dieu lui a demandé de sacrifier son propre fils Isaac. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement les Polonais. En particulier, j’exprime ma proximité avec les jeunes qui se joignent à la veillée de prière et de louange dans le cadre de la XXIVème Rencontre des Jeunes LEDNICA 2000. Cette fois, peu seront en mesure de se rassembler physiquement à côté des fonts baptismaux de Pologne, mais beaucoup pourront participer par les moyens de communication.

Vous remerciez tous Dieu pour le don du Saint-Esprit qui anime l’enthousiasme de la foi et témoigne de la joie de ceux qui essaient de vivre à la lumière du Christ ressuscité. Que le patron de ces rencontres vous accompagne, Saint Jean-Paul II, dont c’est le centenaire de la naissance cette année. Faites sienne sa devise « Totus tuus » et, comme lui, vivez votre jeunesse en vous confiant au Christ et à sa Mère pour continuer hardiment vers les horizons de l’avenir.

Lors de votre rencontre, vous ferez un geste courageux: vous donnerez la bénédiction à vos parents. Faites-le comme un humble geste d’amour et de gratitude filiale pour le don de la vie et de la foi. Je me joins à la prière et vous demande: priez pour moi aussi. Que Dieu vous bénisse!

Je salue les fidèles italophones. La fête proche de la Sainte Trinité nous ramène au mystère de la vie intime du Dieu Unique et Trinitaire, le centre de la foi chrétienne et nous stimule à trouver notre confort et notre paix intérieure dans l’amour de Dieu.

J’adresse mes pensées aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Faites confiance au Saint-Esprit, « qui est le Seigneur et qui donne la vie » et soyez ouvert à son amour afin que vous puissiez transformer votre vie, vos familles et vos communautés.

Ma bénédiction à vous tous!

 

mémoire de Marie Mère de l’Église

Conformément à la volonté du Pape, la mémoire de Marie Mère de l’Église est désormais obligatoire pour toute l’Église de rite romain, le lundi après la Pentecôte, cette année le 1er juin 2020.

Lectures de la messe – Liturgie de la Parole :

Vierge Marie, Mère de l'Église
Vierge Marie, Mère de l’Église
  • 1ère lecture : Gn 3, 9-15.20 ou Ac 1, 12-14
  • Psaume 86 (87), 1-2.3 et .6-7
  • Évangile : Jn 19, 25-34

PAPE FRANÇOIS

Prière à Marie, Mère de l’Église et Mère de notre foi

Ô Mère, aide notre foi !

Ouvre notre écoute à la Parole, pour que nous reconnaissions la  voix de Dieu et son appel.

Éveille en nous le désir de suivre ses pas, en sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.

Aide-nous à nous laisser toucher par son amour, pour que nous puissions le toucher par la foi.

Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour,
surtout dans les moments de tribulations et de croix, quand notre foi est appelée à mûrir.

Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.

Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.

Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus, pour qu’il soit lumière sur notre chemin. Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant, qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur !

*Prière à Marie extraite de l’encyclique Lumen Fidei (29 juin 2013)

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

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Chers frères et sœurs, bonjour !

En poursuivant les catéchèses sur l’Église, je voudrais aujourd’hui tourner mon regard vers Marie comme image et modèle de l’Église. Je le fais en reprenant une expression du Concile Vatican ii. La constitution Lumen gentium dit : « De l’Église, comme l’enseignait déjà saint Ambroise, la Mère de Dieu est le modèle dans l’ordre de la foi, de la charité et de la parfaite union au Christ » (n. 63).

1. Partons du premier aspect. Marie comme modèle de foi. De quelle manière Marie représente-t-elle un modèle pour la foi de l’Église ? Pensons à qui était la Vierge Marie : une jeune fille juive, qui attendait de tout son cœur la rédemption de son peuple. Mais dans ce cœur de jeune fille d’Israël, il y avait un secret qu’elle-même ne connaissait pas encore : dans le dessein d’amour de Dieu, elle était destinée à devenir la Mère du Rédempteur.

Dans l’Annonciation, le Messager de Dieu l’appelle « pleine de grâce » et lui révèle ce projet. Marie répond « oui » et à partir de ce moment-là, la foi de Marie reçoit une lumière nouvelle : elle se concentre sur Jésus, le Fils de Dieu né de sa chair et dans lequel s’accomplissent les promesses de toute l’histoire du salut.

La foi de Marie est l’accomplissement de la foi d’Israël, en elle est vraiment concentré tout le chemin, toute la route de ce peuple qui attendait la rédemption, et en ce sens elle est le modèle de la foi de l’Église, qui a comme centre le Christ, incarnation de l’amour infini de Dieu.

Comment Marie a-t-elle vécu cette foi ? Elle l’a vécue dans la simplicité des mille occupations et préoccupations quotidiennes de toute maman, comment s’occuper de la nourriture, des vêtements, du soin de la maison… C’est précisément cette existence normale de la Vierge qui fut le terrain où se développa une relation singulière et un dialogue profond entre elle et Dieu, entre elle et son Fils.

Le « oui » de Marie, déjà parfait au commencement, a grandi jusqu’à l’heure de la Croix. Là, sa maternité s’est élargie pour embrasser chacun de nous, notre vie, pour nous conduire à son Fils. Marie a vécu toujours plongée dans le mystère du Dieu fait homme, comme sa première et parfaite disciple, en méditant toute chose dans son cœur à la lumière du Saint-Esprit, pour comprendre et mettre en pratique toute la volonté de Dieu.

Nous pouvons nous poser une question : nous laissons-nous éclairer par la foi de Marie, qui est notre Mère ? Ou bien pensons-nous qu’elle est lointaine, trop différente de nous ? Dans les moments de difficulté, d’épreuve, d’obscurité, tournons notre regard vers elle comme vers un modèle de confiance en Dieu, qui veut toujours et uniquement notre bien ? Pensons à cela, peut-être cela nous fera-t-il du bien de retrouver Marie comme modèle et figure de l’Église dans cette foi qu’elle avait !

2. Venons au deuxième aspect : Marie modèle de charité. De quelle manière Marie est-elle pour l’Église un exemple vivant d’amour ? Pensons à sa disponibilité à l’égard de sa parente Élisabeth. En lui rendant visite, la Vierge Marie lui a aussi apporté une aide matérielle, mais pas seulement, elle lui a apporté Jésus, qui vivait déjà dans son sein. Apporter Jésus dans cette maison voulait dire apporter la joie, la pleine joie.

Élisabeth et Zacharie étaient heureux pour la grossesse qui semblait impossible à leur âge, mais c’est la jeune Marie qui leur apporte la pleine joie, celle qui vient de Jésus et de l’Esprit Saint et s’exprime dans la charité gratuite, dans le partage, dans l’aide mutuelle, dans la compréhension réciproque. La Vierge veut nous apporter à nous aussi, à nous tous, le grand don qu’est Jésus ; et avec Lui, elle nous apporte son amour, sa paix, sa joie.

Ainsi, l’Église est comme Marie : l’Église n’est pas un magasin, ce n’est pas une agence humanitaire, l’Église n’est pas une ONG, l’Église est envoyée pour apporter à tous le Christ et son Évangile ; elle ne s’apporte pas elle-même — qu’elle soit petite, qu’elle soit grande, qu’elle soit forte, qu’elle soit faible, l’Église apporte Jésus et doit être comme Marie quand elle est allée rendre visite à Élisabeth.

Que lui apportait Marie ? Jésus. L’Église apporte Jésus : tel est le centre de l’Église, apporter Jésus ! Si, par hypothèse, il arrivait une fois que l’Église n’apporte pas Jésus, ce serait une Église morte ! L’Église doit apporter la charité de Jésus, l’amour de Jésus, la charité de Jésus.

Nous avons parlé de Marie, de Jésus. Et nous ? Nous qui sommes l’Église ? Quel est l’amour que nous portons aux autres ? C’est l’amour de Jésus, qui partage, qui pardonne, qui accompagne, ou bien est-ce un amour dilué, comme lorsqu’on allonge du vin qui semble devenir de l’eau ? Est-ce un amour fort, ou faible au point de suivre les sympathies, qui recherche une contre-partie, un amour intéressé ?

Une autre question : Jésus aime-t-il l’amour intéressé ? Non, il ne l’aime pas, car l’amour doit être gratuit, comme le sien. Comment sont les rapports dans nos paroisses, dans nos communautés ? Nous traitons-nous en frères et sœurs ? Nous jugeons-nous, parlons-nous mal les uns des autres, nous occupons-nous chacun de notre « petit jardin », ou bien avons-nous soin l’un de l’autre ? Ce sont des questions de charité !

3. Et abordons brièvement un autre aspect : Marie modèle d’union avec le Christ. La vie de la Sainte Vierge a été la vie d’une femme de son peuple : Marie priait, travaillait, allait à la synagogue… Mais chaque action était toujours accomplie en union parfaite avec Jésus.

Cette union atteint son sommet sur le Calvaire : là, Marie s’unit à son Fils dans le martyre du cœur et dans l’offrande de la vie au Père pour le salut de l’humanité. La Vierge a fait sienne la douleur de son Fils et a accepté avec Lui la volonté du Père, dans cette obéissance qui porte du fruit, qui donne la véritable victoire sur le mal et sur la mort.

Cette réalité que Marie nous enseigne est très belle : être toujours unis à Jésus. Nous pouvons nous demander : nous rappelons-nous de Jésus seulement quand quelque chose ne va pas et que nous avons besoin, où avons-nous une relation constante, une amitié profonde, même quand il s’agit de le suivre sur le chemin de la croix ?

Demandons au Seigneur qu’il nous donne sa grâce, sa force, afin que dans notre vie et dans la vie de chaque communauté ecclésiale se reflète le modèle de Marie, Mère de l’Église. Ainsi soit-il!

Frères et sœurs, comme Marie, soyons toujours unis à Jésus, dans les joies comme dans les peines, et ayons à cœur de communiquer son amour et sa joie tout autour de nous.

PAPE FRANÇOIS AUDIENCE GÉNÉRALEPlace Saint-Pierre – mercredi 23 octobre 2013

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La Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements a publié le samedi 3 mars 2018 un décret, signé le 11 février 2018, date du cent-soixantième anniversaire de la première apparition de la Vierge à Lourdes. Voir page 2.

Décret sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Église dans le Calendrier Romain Général

prière à Marie du Pape François pour la fin du mois de mai

prière à Marie du Pape François pour la fin du mois de mai

Le Pape François a prié la Sainte Vierge ce samedi 30 mai, lui confiant les souffrances de l’humanité en ce temps marqué par la pandémie de coronavirus.

 

En ce week-end de Pentecôte qui coïncide cette année avec la conclusion du mois marial, et dans un contexte de sortie du confinement après la pandémie de coronavirus, le Pape a participé ce samedi soir à la récitation du chapelet devant la Grotte de Lourdes située dans les Jardins du Vatican. Ce temps de prière était réalisé en liaison avec de nombreux sanctuaires à travers le monde, notamment Lourdes bien sûr, mais aussi Fatima, Guadalupe ou encore Lujàn, dans l’Argentine natale du Pape François.

L’événement, sous le titre : « Unis d’un seul cœur dans la prière avec Marie » (Actes 1, 14), était organisé par le Conseil pontifical pour la Nouvelle Évangélisation. Les dizaines de “Je vous salue Marie” ont été récités par des hommes et des femmes représentant les différentes catégories de personnes qui ont été particulièrement touchées par la Covid-19.

Il s’agissait d’un médecin et d’une infirmière, d’une personne qui s’est remise de la maladie et d’une personne qui a perdu un être cher à cause de celle-ci, d’un prêtre, d’un aumônier d’hôpital, et d’une religieuse qui est infirmière. Parmi les autres participants figuraient un pharmacien, un médecin, un journaliste, un volontaire de la protection civile italienne et aussi une jeune famille qui a mis au monde un bébé pendant la pandémie.

La prière du Pape François

Après la méditation des mystères glorieux, le Pape François a récité cette prière, la deuxième des prières mariales proposées en ce temps de pandémie:

«Sous ta protection nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. 

Dans la présente situation dramatique, chargée de souffrances et d’angoisses qui frappent le monde entier, nous recourons à Toi, Mère de Dieu et notre Mère, et nous cherchons refuge sous ta protection.

Ô Vierge Marie, tourne vers nous tes yeux miséricordieux dans cette pandémie du coronavirus, et réconforte ceux qui sont perdus et qui pleurent leurs proches qui sont morts, enterrés parfois d’une manière qui blesse l’âme. Soutiens ceux qui sont angoissés pour les personnes malades auprès desquelles, pour empêcher la contagion, ils ne peuvent être proches. Suscite la confiance en celui qui est inquiet pour l’avenir incertain et pour les conséquences sur l’économie et sur le travail.

Mère de Dieu et notre Mère, implore pour nous de Dieu, Père de miséricorde, que cette dure épreuve finisse et que revienne un horizon d’espérance et de paix. Comme à Cana, interviens auprès de ton Divin Fils, en lui demandant de réconforter les familles des malades et des victimes, et d’ouvrir leur cœur à la confiance.

Protège les médecins, les infirmiers et les infirmières, le personnel sanitaire, les volontaires qui, en cette période d’urgence, sont en première ligne et risquent leur vie pour sauver d’autres vies. Accompagne leur fatigue héroïque et donne-leur force, bonté et santé.

Sois aux côtés de ceux qui, nuit et jour, assistent les malades ainsi que des prêtres qui, avec sollicitude pastorale et engagement évangélique, cherchent à aider et à soutenir chacun.

Vierge Sainte, éclaire l’esprit des hommes et des femmes de science, pour qu’ils trouvent de justes solutions pour vaincre ce virus.

Assiste les Responsables des Nations, pour qu’ils œuvrent avec sagesse, sollicitude et générosité, en secourant ceux qui manquent du nécessaire pour vivre, en programmant des solutions sociales et économiques avec clairvoyance et avec esprit de solidarité.

Marie très Sainte, touche les consciences pour que les sommes considérables utilisées pour accroître et perfectionner les armements soient au contraire destinées à promouvoir des études adéquates pour prévenir de semblables catastrophes dans l’avenir.

Mère très aimée, fais grandir dans le monde le sens d’appartenance à une seule grande famille, dans la conscience du lien qui nous unit tous, pour que nous venions en aide aux nombreuses pauvretés et situations de misère avec un esprit fraternel et solidaire. Encourage la fermeté dans la foi, la persévérance dans le service, la constance dans la prière.

O Marie, Consolatrice des affligés, embrasse tous tes enfants dans la tribulation et obtiens que Dieu intervienne de sa main toute puissante pour nous libérer de cette terrible épidémie, afin que la vie puisse reprendre dans la sérénité son cours normal.

Nous nous confions à Toi, toi qui resplendis sur notre chemin comme signe de salut et d’espérance, ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie. Amen.»

Le Pape François a enfin adressé quelques mots en espagnol pour les sanctuaires d’Amérique latine, un continent particulièrement affecté par la pandémie actuellement, en les remerciant de s’être associé à ce temps de prière.

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