prier avec Notre-Dame des douleurs et le Pape – Covid-19

prier avec Notre-Dame des douleurs et le Pape
pour ceux qui aident à résoudre les problèmes du Covid-19

Lors de la messe célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe en ce 5e vendredi de carême, le Pape a prié pour tous ceux qui pensent à «l’après-pandémie» et aux problèmes qui en découleront.

 

L’antienne d’ouverture lue au début de la célébration est un appel à l’aide au milieu de l’angoisse: «Pitié Seigneur car je suis en détresse; tu es mon Dieu, mes jours sont dans ta main, délivre-moi de l’ennemi qui s’acharne» (Ps 30, 10.15-16).

Le Saint-Père a ensuite donné l’intention suivante:«Il y a des personnes qui commencent maintenant à penser à l’après-pandémie, à tous les problèmes qui viendront : problèmes de pauvreté, de travail, de faim… Prions pour tous ceux qui aident aujourd’hui et qui pensent déjà à l’après, pour nous aider demain».

homélie :

icône de Notre-Dame des douleurs
icône de Notre-Dame des douleurs

Dans son homélie, François a parlé de Marie, Notre-Dame des Douleurs. Aujourd’hui pensons aux douleurs de la Vierge Marie et  remercions-la parce qu’elle a accepté d’être mère.

En ce vendredi de la Passion, l’Église se souvient des douleurs de Marie, Notre-Dame des Douleurs. Depuis des siècles, cette vénération du peuple de Dieu se manifeste. Des hymnes ont été écrits en l’honneur de Notre-Dame des Douleurs : elle se tenait au pied de la croix et on la contemple là, souffrante. La piété chrétienne a recueilli les douleurs de la Vierge et parle des “sept douleurs”.

.La première, 40 jours seulement après la naissance de Jésus, est la prophétie de Siméon qui parle d’une épée qui lui transpercera le cœur.
.La deuxième douleur, c’est la fuite en Egypte pour sauver la vie de son Fils.
.La troisième douleur, ce sont ces trois jours d’angoisse lorsque son Fils est resté dans le temple.
.La quatrième douleur, c’est lorsque la Vierge rencontre Jésus sur le chemin du Calvaire.
.La cinquième douleur c’est la mort de Jésus, et la vue de son Fils là, crucifié, nu, mourant.
.La sixième douleur, la descente de Jésus de la croix, mort, et elle le prend dans ses mains comme elle l’avait pris dans ses mains plus de 30 ans [auparavant] à Bethléem.
.La septième douleur est la mise au tombeau de Jésus.
Ainsi, la piété chrétienne suit ce chemin de Marie qui accompagne Jésus. Cela me fait du bien, lorsque je prie l’Angélus tard dans la soirée, de prier ces sept douleurs en souvenir de la Mère de l’Église, la Mère de l’Église qui, avec tant de douleur, nous a tous mis au monde.

La Vierge n’a jamais rien demandé pour elle-même, jamais. Oui, pour d’autres : pensons à Cana, quand elle va parler à Jésus. Elle n’a jamais dit : « Je suis la Mère, regardez-moi : je serai la Reine Mère ». Elle n’a jamais dit cela. Elle n’a pas demandé quelque chose d’important pour elle, dans le collège apostolique. Elle accepte seulement d’être mère.

Elle a accompagné Jésus en tant que disciple, car l’Évangile montre qu’elle a suivi Jésus : avec ses amis, des femmes pieuses, elle a suivi Jésus, elle a écouté Jésus. Une fois, quelqu’un l’a reconnue : « Ah, voici la mère », « Ta mère est là » …

Elle suivait Jésus. Jusqu’au Calvaire. Et là, debout … les gens ont sûrement dit : « Mais, pauvre femme, comme elle va souffrir », et les méchants ont sûrement dit : « Mais, elle aussi est à blâmer, parce que si elle l’avait bien éduqué cela ne se serait pas terminé ainsi ». Elle était là, avec le Fils, avec l’humiliation du Fils.

Honorer la Vierge et dire : « C’est ma mère », parce qu’elle est mère. Et c’est le titre qu’elle a reçu de Jésus, juste là, au moment de la Croix. Tes enfants, tu es mère. Il n’a pas fait d’elle son Premier ministre ni ne lui a donné des titres de « fonctionnalité ». Juste « mère ».

Et puis, les Actes des Apôtres la montrent en prière avec les Apôtres comme une mère. La Vierge n’a voulu enlever aucun titre à Jésus ; elle a reçu le don d’être sa mère et le devoir de nous accompagner en tant que mère, d’être notre mère.

Elle n’a pas demandé à être elle-même une quasi-rédemptrice ou une co-rédemptrice : non. Il n’y a qu’un seul Rédempteur et ce titre ne se double pas. Seulement disciple et mère. Et donc, en tant que mère, nous devons penser à elle, nous devons la chercher, nous devons la prier.

Elle est la mère. Dans l’église-mère. Dans la maternité de la Vierge, nous voyons la maternité de l’Église qui reçoit tout le monde, bon et mauvais : tout le monde.

Aujourd’hui, cela nous fera du bien de nous arrêter un peu et de penser à la douleur et aux chagrins de la Vierge. Elle est notre mère. Et comment elle les a portés, bien portés, avec force, avec des pleurs : ce n’était pas des larmes pour faire semblant, c’était son cœur détruit par la douleur.

Cela nous fera du bien de nous arrêter un peu et de dire à la Vierge : « Merci d’avoir accepté d’être mère quand l’Ange vous l’a dit, et merci d’avoir accepté d’être mère quand Jésus vous l’a dit.

Comme chaque matin, le Pape a conclu cette messe par un temps d’adoration et la  bénédiction eucharistique, en invitant les fidèles à un acte de communion spirituelle.

prière récitée par le Pape:

«Mon Jésus, je crois à votre présence dans le Très Saint Sacrement. Je vous aime plus que toute chose et je désire que vous veniez dans mon âme. Je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement dans mon Cœur : venez-y au moins spirituellement. Je vous embrasse comme si vous étiez déjà venu, et je m’unis à vous tout entier. Ne permettez pas que j’ai le malheur de me séparer de vous».

Avant que le Pape ne quitte la chapelle, l’antiphone mariale Ave Regina Caelorum a été chantée:
«Salut, Reine des cieux ! Salut, souveraine des anges ! Salut, tige de Jessé ! Salut, porte d’où la lumière s’est levée sur le monde ! Réjouis-toi, Vierge glorieuse, qui l’emportes sur toutes en beauté ! Adieu, ô toute belle, et prie le Christ pour nous».

L’étreinte de Dieu à l’humanité dans la tempête

face à la solitude et l’abandon

Christ dans la bibliothèque apostolique Vatican
Christ dans la bibliothèque apostolique Vatican

En 1955, l’écrivain anglais C.S. Lewis, veuf depuis peu suite à la mort prématurée de sa femme, atteinte d’une tumeur, écrit à son ami Malcom, gravement malade, une lettre pour le consoler et il lui raconte la Passion de Jésus, abandonné de tous, fouetté et condamné injustement à mort, si seul sur la croix que ses paroles adressées au Père sont « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» Une façon vraiment singulière de consoler.

Une question pleine d’angoisse, une question sur la mort, avait été posée à Jésus auparavant : « Tu ne te soucies pas de ce que nous périssons ?» Ce sont les disciples qui réveillent Jésus qui dort à la poupe de la barque en proie à la tempête sur le lac de Tibériade.

C’est sur cette scène racontée par l’Évangile de Marc que s’est arrêté le Pape François qui a répété à plusieurs reprises cette question dans son discours prononcé sur la place Saint-Pierre. Le Pape a ensuite prié face à l’icône de la Salus Populi Romani et devant le crucifix de l’église Saint-Marcel, transporté pour l’occasion et installé sur la place, devant la basilique, sous la pluie.

Sur le visage en bois, le rictus de la douleur, on dirait qu’il demande : « Vous ne vous souciez pas de ce que je péris ?» Jésus est mort seul, condamné par son peuple, abandonné par ses amis. Il est mort seul, en raison des atroces souffrances dues non seulement à ses blessures, mais, avant tout, il est mort d’étouffement après avoir été pendu à la croix.

Un crucifié meurt d’asphyxie. Hier, près de mille personnes en Italie sont mortes du coronavirus, elles sont mortes seules et en suffoquant, sans pouvoir respirer. L’aspect le plus atroce de cette pandémie est précisément la solitude dans laquelle elle nous condamne à vivre, et surtout à mourir.

Tout cela effraie tout homme, mais au chrétien, outre la peur, il donne mystérieusement quelque chose en plus. Le chrétien sait que c’est Jésus qui continue de souffrir dans ces frères et sœurs, comme si s’accomplissait ce qui manque à ses souffrances (Col 1, 24).

A la fin de cette lettre à Malcom, datant de 1955, C.S. Lewis concluait : « Je suis convaincu que ce que toi et moi pouvons véritablement partager en ce moment est uniquement l’obscurité ; la partager entre nous et, ce qui compte le plus, avec notre Maître. Nous ne sommes pas sur un sentier pas encore battu, mais sur la route principale. »

D’après ANDREA MONDA – L’OSSERVATORE ROMANO p.1 mardi 31 mars 2020, numéro 13

 

Covid19 : prière à la Vierge Marie

Covid19 : prière à la Vierge Marie

En ces temps d’épreuve pour l’humanité tout entière, les évêques de Croatie appellent à se tourner vers la Mère de Dieu, ainsi qu’il en fut lors des terribles guerres de Yougoslavie.

En 1992, un conflit fratricide dilacère les Balkans ; les évêques de Croatie en appellent alors à la Vierge Marie et décident de confier leur pays meurtri à son Cœur Immaculé. Une prière est donc écrite par le cardinal Franjo Kuharić et lue ensemble par tous les évêques.

Pour Mgr Želimir Puljić, archevêque de Zara et président de la conférence épiscopale, les temps troublés que nous vivons invitent à renouveler cette consécration à la Vierge Marie afin qu’elle nous délivre «de l’isolement et de l’incertitude» devenue si prégnante avec la propagation mondiale de la pandémie.

Le président de l’épiscopat de Croatie enjoint tous les fidèles à réciter chez eux cette prière (adaptable selon les pays, ici pour la France) :

«Bienheureuse Vierge Marie, réconfort dans la douleur et santé des malades !

Nos aïeux t’ont conféré le vocable de Mère et Avocate fidèle de la France. Tu as été avec nous durant notre histoire difficile ! Aujourd’hui, animés d’une profonde confiance, nous te demandons d’être notre avocate auprès de ton Divin Fils et Notre Sauveur Jésus Christ, afin de calmer les inquiétudes de ces jours et de combler les espérances des personnes et des nations.

Dans le tumulte qui afflige la patrie à cause du danger de contracter le coronavirus, notre peuple et nos citoyens, comme d’autres peuples et d’autres pays, se confient dans ton amour de mère : prie pour nous et prie avec nous, que le Seigneur miséricordieux répande sa paix dans nos cœurs, dans nos familles, entre les hommes et les nations.

Humble servante du Seigneur et reine de la paix, demande au cœur de ton Divin fils la paix dans la vérité et l’amour, la paix dans la liberté et la justice, la paix avec Dieu, la paix avec l’homme. Nous voulons être dignes de cette paix, en nous repentant de nos péchés personnels, des péchés de nos familles et de notre peuple contre les commandements de Dieu.

O mère miséricordieuse, refuge des pécheurs, prie pour que les dons de l’Esprit-Saint descendent sur nous, qu’ils changent les pensées et les cœurs des hommes vers le bien, de la justice et de la paix.

Consolation des affligés et santé des malades,

Au nom de ton peuple tourmenté et effrayé,

Au nom des larmes des blessés et des réfugiés,

Au nom de la souffrance des innocents et des contaminés du virus, nous te supplions de protéger tes fils, qui avec une foi ferme et une invincible espérance,  demandent l’intercession du Père céleste à travers toi.

Puissent ces jours difficiles prendre fin rapidement et puisse la paix de Dieu enfin resplendir dans notre pays et le monde entier. Notre mère, prie pour nous. Amen ».

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