Le Pape à Sainte-Marie-Majeure à la veille de son 31e voyage apostolique

Ce mardi matin, le Saint-Père s’est rendu comme d’habitude pour un temps de prière avant son 31e voyage apostolique, dans la basilique romaine Sainte-Marie-Majeure dédiée à la Vierge Marie, située au sommet de l’Esquilin à Rome. Il s’est recueilli devant l’icône de Marie Salus Populi Romani, se trouvant dans l’une des chapelles latérales, la chapelle Pauline.

 

Le Saint-Père est très attaché à cette représentation de la Vierge Marie et de l’Enfant-Jésus, qui est attribuée à saint Luc, mais qui serait en réalité l’œuvre d’un auteur anonyme, datée entre le IXe et le XIIe siècle.

«Elle représente Marie avec son Fils dans les bras qui, d’une main bénit et de l‘autre tient le livre. Il s’agit d’une Vierge Hodigitria, c’est-à-dire celle qui indique le chemin du Christ, son Fils. […] Dans la main gauche, Marie, tient un mouchoir, prête à sécher les larmes de ceux qui s’adressent à elle en pleurant et lui demandent son secours. Les lettres grecques dans le fond sont les abréviations de mèter theoù, “mère de Dieu”, selon la définition du concile d’Éphèse».

Le Pape François quitte demain le sol italien pour se rendre en avion jusqu’au Mozambique, où débutera son 31e voyage apostolique. Il se rendra ensuite à Madagascar, du 6 au 8 septembre, puis à l’île Maurice  le 9 septembre. Il retournera à Madagascar le 9 septembre au soir, pour revenir à Rome le lendemain.

choisir la voie de l’humilité et de la générosité

Réfléchissant sur l’Évangile de ce dimanche, en saint Luc, le Pape a parlé, avant la prière de l’Angélus,  des deux voies indiquées par le Christ : l’humilité et la générosité désintéressée.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 1 septembre 2019


frères et sœurs, bonjour!

L’évangile de ce dimanche (cf. Lc 14, 1.7-14) nous montre Jésus participant à un banquet dans la maison d’un chef des pharisiens. Jésus regarde et observe comment les invités courent, ils se dépêchent pour obtenir les premières places.

C’est une attitude plutôt répandue, même de nos jours, et pas seulement lorsque nous sommes invités à un déjeuner: nous recherchons généralement la première place pour affirmer une supériorité présumée sur les autres.

En réalité, cette course aux premières places blesse la communauté civile et ecclésiale, car elle ruine la fraternité. Nous connaissons tous ces gens : ceux qui montent toujours pour monter, monter … Ils blessent la fraternité, ils endommagent la fraternité. Face à cette scène, Jésus raconte deux courtes paraboles.

La première parabole est adressée à celui qui est invité à un banquet et le presse de ne pas se mettre à la première place, «car – dit-il -sinon,  s’il y un autre invité plus digne que vous, celui qui vous a invité  vient vous dire: « S’il te plaît, va en arrière, donne-lui ta place! » ». Dommage! « Alors vous occuperez honteusement la dernière place » (voir les versets 8 à 9).

Au lieu de cela, Jésus nous apprend à adopter une attitude opposée: « Lorsque vous êtes invité, allez à la dernière place, car lorsque celui qui vous a invité viendra, il vous dira: » Ami, avance! «  » (V. 10) Par conséquent, nous ne devons pas solliciter l’attention et la considération des autres de notre propre initiative, mais plutôt laisser les autres être ceux qui nous les donnent.

Jésus nous montre toujours le chemin de l’humilité – nous devons apprendre le chemin de l’humilité! – parce que c’est le plus authentique, ce qui permet également des relations authentiques. La vraie humilité, pas la fausse humilité, celle qui, dans le Piémont, est appelée la « mugna quacia », non, pas celle-là. Mais la vraie humilité.

Dans la deuxième parabole, Jésus s’adresse à celui qui invite et, évoquant la manière de sélectionner les invités, lui dit: « Lorsque tu offre un banquet, invite les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles; et tu seras bénis parce qu’ils n’ont pas de quoi te rembourser » (vv. 13-14).

Ici aussi, Jésus va complètement à l’encontre du courant, manifestant comme toujours la logique de Dieu le Père. Et il ajoute aussi la clé pour interpréter ce discours. Et quelle est la clé ? Une promesse si vous le faites, « car vous recevrez votre récompense à la résurrection du juste » (v. 14).

Cela signifie que ceux qui se comportent de la sorte auront la récompense divine bien supérieure à l’échange humain : je vous fais cette faveur en attendant que vous m’en donniez une autre. Non, ce n’est pas chrétien. La générosité est chrétienne.

En fait, les échanges humains faussent généralement les relations, les rendent « commerciales », introduisant des intérêts personnels dans une relation qui devrait être généreuse et libre. Au lieu de cela, Jésus nous invite à la générosité désintéressée, pour ouvrir la voie à une joie beaucoup plus grande, la joie de participer à l’amour même de Dieu qui nous attend tous, dans le banquet céleste.

Que la Vierge Marie, « humble et élevée plus que toute créature » (Dante, Paradis, XXXIII, 2), nous aide à nous reconnaître tels que nous sommes, c’est-à-dire petits; et à nous réjouir de donner sans retour.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, le 1er septembre est la Journée mondiale de prière pour le soin de la création. Une prière œcuménique, qui anime la prise de conscience et l’engagement de protéger notre maison commune, à partir d’un mode de vie personnel et familial plus durable.

À partir d’aujourd’hui jusqu’au 4 octobre, fête de saint François d’Assise, c’est le moment propice à la louange de Dieu pour toutes ses créatures et à la prise de responsabilité face au le cri de la Terre.

Mercredi prochain, si Dieu le veut, je partirai pour un voyage apostolique en Afrique afin de visiter les peuples du Mozambique, de Madagascar et de Maurice. Je vous demande de m’accompagner de la prière pour que cette visite pastorale porte les fruits souhaités.

Le 5 octobre, je tiendrai un consistoire pour la nomination de dix nouveaux cardinaux. Leur origine exprime la vocation missionnaire de l’Église qui continue à proclamer l’amour miséricordieux de Dieu à tous les peuples de la terre.

Prions pour les nouveaux cardinaux afin que, confirmant leur adhésion au Christ, ils puissent m’aider dans mon ministère d’évêque de Rome pour le bien de tout le saint peuple fidèle de Dieu.

Et je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.*


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

* Le Pape François est arrivé avec quelques minutes de retard aux fenêtres des appartements pontificaux, expliquant qu’il avait été bloqué dans l’ascenseur avant d’en être délivré grâce à l’intervention des pompiers du Vatican, pour lesquels le Souverain Pontife, amusé de cette petite mésaventure, a demandé des applaudissements.

La Mère du condamné à mort

La Mère du condamné à mort

Crucifixion, Paul Bony - Vitrail de l’église Saint-Jacques à Chatellerault (1957-58), D.R.
Crucifixion, Paul Bony – Vitrail de l’église Saint-Jacques à Chatellerault (1957-58), D.R.

Que contient le revers de notre Médaille ? Sainte Catherine nous l’a dit en révélant la volonté que lui a exprimée la Vierge Marie, quand son confesseur lui a demandé ce qu’il fallait y mettre : « la croix, le M et les deux cœurs en disent assez. »

La croix, porteuse du Crucifié, et devenue pour nous glorieuse, comme nous le fêtons de 14 septembre ! Et pourtant signe d’humilité, face cachée. Les cris : « À mort, à mort », avaient fusé au Prétoire, suivis de la condamnation, des humiliations et du chemin de Croix dont nous connaissons l’aboutissement.

Le M nous est aisé à comprendre. Il synthétise le verset de l’Évangile selon saint Jean : « Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. » (Jean 19, 25) Marie est au pied de la croix, comme l’exprime la Médaille.

Elle n’est pas seule. Elle forme comme une trinité de femmes avec la sœur de sa mère, Marie, et Marie Madeleine. Ne séparons pas les trois Marie. De quoi réfléchir au mystère féminin de la compassion, miroir de la Passion divine, exprimée en Jésus crucifié.

La présence des deux coeurs marque combien l’amour filial et l’amour maternel sont présents. Sur le Golgotha, cet amour réciproque se prolonge dans le disciple en qui nous reconnaissons le jeune Jean : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19, 26-27)

Mais est concerné aussi tout disciple de Jésus qui désire aimer sa Mère et être aimé d’elle, la prenant « chez lui » tout près de son cœur. Ainsi se réalise la mission de Jésus qui remet l’esprit en disant : « Tout est accompli. » (Jean 19, 30) ■

Jean-Daniel Planchot

 

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