Dans les cieux est le vrai trésor et non dans les biens matériels

Le prêteur d'argent et sa femme - motif d'un tableau de Quentin Matsys 1514 Louvre
Le prêteur d’argent et sa femme – motif d’un tableau de Quentin Matsys 1514 Louvre

Les biens matériels, même s’ils sont nécessaires, ne peuvent constituer le but de notre existence, le «vrai trésor» se trouve dans les cieux. C’est ce que nous dit le Pape François avant l’Angélus de ce jour sur la Place Saint Pierre à Rome.

L’Évangile proposé par la liturgie de ce jour (Lc 12, 13-21) nous montre Jésus sollicité pour intervenir sur un problème d’héritage familial. Mais le Seigneur n’affronte pas directement la question; Il exhorte plutôt à se garder de toute avidité, et pour illustrer son propos, raconte la parabole du riche insensé, qui se croit heureux et à l’abri grâce aux biens accumulés. Mais un contraste apparaît bientôt entre ce que le riche prévoit pour lui et ce que Dieu lui annonce.

Les richesses peuvent enchainer le cœur

Le riche pense à trois considérations: les nombreux biens amassés, les nombreuses années qu’ils lui assurent, la tranquillité et le bien-être illimité. Mais la Parole de Dieu vient annuler ces projets. «Au contraire des ‘nombreuses années’, Dieu indique l’immédiateté de ‘cette nuit’ ; au lieu de la ‘jouissance de l’existence’, Il lui présente le fait de rendre compte de sa vie».

Quant à la réalité des biens du riche, elle est recouverte par le sarcasme de cette question que Dieu pose: «et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?». Cet homme, que Dieu traite de «fou», «a renié Dieu et n’a pas fait ses comptes avec Lui».

«Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu» : la conclusion de l’Évangile sonne comme un «avertissement», et nous révèle l’horizon qui doit être le nôtre.

«Les biens matériels sont nécessaires à la vie, mais ne doivent pas constituer la fin de notre existence, ils sont un moyen pour vivre honnêtement, dans le partage avec ceux qui en ont besoin». Jésus nous fait comprendre que «les richesses peuvent enchaîner le cœur, et le détourner du vrai trésor qui est dans les cieux». Saint Paul le rappelle à son tour, dans sa lettre aux Colossiens 3, 1-5, 9-11.

Un style de vie évangélique et non mondain

Cela ne veut pas dire qu’il faut s’éloigner de la réalité, tempère le Pape, mais qu’il convient de «chercher les choses qui ont une vraie valeur: la justice, la solidarité, l’accueil, la fraternité, la paix, toutes ces choses qui constituent la dignité de l’homme».

Il faut tendre vers une vie qui porte l’empreinte d’un style évangélique, non mondain: «aimer Dieu de tout notre être, aimer son prochain comme soi-même, dans le service et le don de soi». «L’amour vécu de cette manière est la source du vrai bonheur, tandis que la recherche démesurée des biens matériels et des richesses et souvent foyer d’inquiétude, d’adversité, de prévarications, de guerre».

Et le Pape de conclure en s’adressant comme de coutume à la Mère de Dieu: «qu’elle nous aide à ne pas être fascinés par les sécurités qui passent, mais à être chaque jour des témoins crédibles des valeurs éternelles de l’Évangile».

Lettre aux prêtres

Au terme de l’Angélus, le Pape François a rappelé le 160e anniversaire de la mort du saint Curé d’Ars, «modèle de bonté et de charité» célébré ce dimanche 4 août. «En cette fête significative, j’ai voulu envoyer une lettre aux prêtres du monde entier, pour les encourager dans la fidélité à la mission à laquelle le Seigneur les a appelés. Que le témoignage de ce curé, humble et dévoué à son peuple, aide à redécouvrir la beauté et l’importance du sacerdoce ministériel dans la société contemporaine».

Prière pour les victimes de fusillade aux États-Unis

« Soyons spirituellement proches des victimes de la violence qui a ensanglanté le Texas, la Californie et l’Ohio aux États-Unis, frappant des personnes sans défense.Je vous invite à me joindre à ma prière pour ceux qui ont perdu la vie, pour les blessés et leurs familles. » Le Pape a adressé une prière à Marie pour les victimes.

Le Pape remercie les prêtres en la mémoire liturgique du saint Curé d’Ars

Vitrail de saint Jean-Marie Vianney, dans la chapelle Notre-Dame-de-Consolation à Pierrelongue Drôme
Vitrail de saint Jean-Marie Vianney, dans la chapelle Notre-Dame-de-Consolation à Pierrelongue Drôme

Aujourd’hui 4 août, ce sont les 160 ans de la mort de saint Jean-Marie Vianney, le Curé d’Ars présenté par Pie XI comme le patron de tous les curés du monde, le Pape adresse une lettre à tous ses «frères prêtres» pour leur exprimer sa reconnaissance et les encourager dans ce «temps de purification de l’Église» qui les met à l’épreuve mais qui seront, dans un avenir proche, «très féconds», s’ils restent fidèles à la volonté de Dieu.

En la mémoire liturgique du saint Curé d’Ars, le Pape montre dans une lettre sa proximité à «ses frères» qui, «sans faire de bruit», ont «tout quitté» pour s’engager auprès de leurs communautés, travaillant «dans la tranchée» en y prenant des risques quotidiennement et «sans se donner trop d’importance» pour prendre soin du Peuple de Dieu.

Il s’adresse à chacun d’eux «qui, si souvent, de manière inaperçue et sacrifiée, dans la lassitude ou la fatigue, la maladie ou la solitude», assument leur mission et écrivent «les pages les plus belles de la vie sacerdotale».

La lettre du Saint-Père s’articule autour de quatre mots : souffrance, gratitude, courage et louange.

Souffrance

La «souffrance» est d’abord celle des «frères victimes d’abus» de pouvoir, de conscience et sexuel de la part de ministres ordonnés. Leur «cri» s’est fait entendre ces derniers temps avec «davantage de clarté», eux qui furent souvent «silencieux et réduits au silence».

Le Pape rappelle le ferme engagement de l’Église pour mettre en œuvre les réformes nécessaires afin que «la culture de l’abus ne trouve pas d’espace pour se développer et, encore moins, se perpétuer».

Il rejette l’omission qui fut, par le passé, une forme de réponse; «nous souhaitons aujourd’hui que la conversion, la transparence, la sincérité et la solidarité avec les victimes deviennent notre manière de faire l’histoire».

Cette souffrance n’est pas indifférente aux prêtres. Il évoque leur «indignation» et souligne leur sentiment d’impuissance. «La souffrance qu’engendrent la suspicion et la remise en cause a pu provoquer, chez quelques-uns ou beaucoup, le doute, la peur et le manque de confiance».

Il salue également la mobilisation de certains pasteurs qui «cherchent des mots et des chemins d’espérance». Sans nier, ni rejeter le dommage causé par quelques-uns, il serait «injuste de ne pas être reconnaissant pour tant de prêtres qui, de manière constante et honnête, donnent tout ce qu’ils sont et ce qu’ils possèdent pour le bien des autres».

Ces prêtres, innombrables, qui font de leur vie une œuvre de miséricorde, dans des conditions souvent inhospitalières, même au risque de leur propre vie. «Dans des moments de trouble, de honte et de souffrance», le Pape salue et apprécie leur exemple courageux et constant.

Si les prêtres restent fidèles à la volonté de Dieu, ces temps de purification seront féconds dans un avenir proche. Le Seigneur est «en train de nous sauver de l’hypocrisie et de la spiritualité des apparences. Il souffle son Esprit pour redonner la beauté à son Épouse, surprise en flagrant délit d’adultère».

«Notre humble repentir, qui reste silencieux, dans les larmes, face à la monstruosité du péché et à l’insondable grandeur du pardon de Dieu, est le début de notre sainteté».

Reconnaissance

Dans les moments «de tribulation, de fragilité (…) de faiblesse et de manifestation de nos limites, quand la pire de toutes les tentations est de rester à ruminer le désespoir», le Pape invite les prêtres -et c’est selon lui «crucial»- à revenir à ce «moment lumineux» où ils ont fait l’expérience de l’appel du Seigneur; «ce point incandescent où la grâce de Dieu m’a touché au début du chemin»; l’étincelle à laquelle chacun peut allumer le feu quotidien et «porter chaleur et lumière» à ses frères.

Il ne faut pas perdre la mémoire reconnaissante du passage du Seigneur dans leur vie, la mémoire de son regard miséricordieux pour, à leur tour, en témoigner. Le «Oui» à l’appel de Dieu a une portée dont l’importance est inconcevable.

La reconnaissance est toujours une ‘arme puissante’. «Ce n’est qu’en étant à même de contempler et d’apprécier concrètement tous les gestes d’amour, de générosité, de solidarité et de confiance, ainsi que de pardon, de patience, d’endurance et de compassion avec lesquels nous avons été traités que nous laisserons l’Esprit nous offrir cet air frais capable de renouveler (et non de rapiécer) notre vie et notre mission».

Remerciements aux prêtres

Le Pape prend là un long moment pour remercier les prêtres, pour leur fidélité aux engagements pris, alors que la société et la culture actuelle a transformé ‘le superficiel’ en valeur ; pour la joie avec laquelle ils ont donné leur vie, luttant pour que leur cœur ne s’aigrisse pas mais au contraire s’élargisse avec les années.

Il les remercie de leur effort pour renforcer les liens de fraternité et d’amitié entre eux et avec leurs évêques, en se soutenant mutuellement. Rire, pleurer ensemble pour encourager un frère à assumer ses responsabilités ou profiter de sa sagesse. «Combien sont nécessaires ces espaces!»

Le Pape salue leur témoignage de persévérance et d’endurance dans l’engagement pastoral. Il les remercie de célébrer l’Eucharistie et «de faire paître avec miséricorde dans le sacrement de la réconciliation, sans rigorisme, ni laxisme, en prenant en charge les personnes et en les accompagnant sur le chemin de conversion vers la vie nouvelle que le Seigneur offre à tous».

Il se réjouit pour toutes les fois «où, en vous laissant émouvoir jusqu’aux entrailles, vous avez accueilli les personnes tombées, soigné leurs blessures en donnant de la chaleur à leurs cœurs». Rien n’est plus urgent que cette proximité.

Le cœur du pasteur est celui qui a appris «la saveur spirituelle de se sentir un avec son peuple» dont il provient et dont il est au service en adoptant un style de vie austère et simple, sans accepter des privilèges qui n’ont pas la saveur de l’Évangile.

Le Pape rend grâce enfin pour la sainteté du Peuple de Dieu. Dans sa constance à aller de l’avant chaque jour, il voit la sainteté de l’Église militante. «Laissons-les nous aider et nous encourager par leur témoignage».

Courage

Dans cette lettre, le Pape encourage également longuement les prêtres car la mission à laquelle ils ont été appelés, ne les immunise pas contre la souffrance ou l’incompréhension, et que tout le monde a besoin de réconfort.

Il les invite à regarder les problématiques qui s’imposent à eux ou d’ailleurs leurs propres limites en face, à les assumer pour laisser le Seigneur les transformer.

Pour connaître leur cœur, il leur propose un test : voir comment ils réagissent à la douleur : en détournant les yeux et en ignorant l’homme à terre, en intellectualisant la douleur ou en s’en approchant de manière sélective ce qui ne génère qu’isolement et exclusion ? En faisant ainsi, jamais ils ne toucheront leurs blessures, celles des autres et ainsi celles de Jésus.

Le Pape les met également en garde contre «le plus apprécié des élixirs du démon » selon l’expression de Bernanos, à savoir «la tentation de nous attacher à une douce tristesse». Elle peut naître d’un sentiment de déception vis-à-vis de la réalité quotidienne, de l’Église ou de soi-même.  Cette tristesse est «nocive».

Elle sème le découragement, le sentiment d’abandon et conduit au désespoir. Elle rend «stérile toute tentative de transformation et de conversion en propageant ressentiment et animosité». Si ce sentiment menace, les prêtres sont invités à demander à l’Esprit de venir les réveiller pour les libérer de l’inertie.

Il leur rappelle les Paroles de saint Paul à ses communautés: «Je combats pour que leurs cœurs soient remplis de courage» pour transmettre la joie de l’Évangile.

Prière du Pasteur

«Le Seigneur est le premier à prier et combattre pour vous et pour moi». C’est à ce moment-là que l’on fait l’expérience «de notre bienheureuse pauvreté qui nous rappelle que nous sommes des disciples nécessiteux de l’aide du Seigneur et qui nous libère de cette tendance ‘prométhéenne de ceux qui, en définitive, font confiance uniquement à leurs propres forces’

Dans la prière, Jésus procure le repos à toutes ses brebis, il transforme les fragilités et pousse à la mission. C’est le Seigneur qui montre le chemin d’espérance, et non des «réponses faciles, rapides et préfabriquées», «les recettes et les priorités» déterminées par le prêtre.

Comment maintenir le cœur courageux ? Il ne faut pas négliger ni son rapport avec Jésus, ni l’accompagnement spirituel, mais avoir un frère avec qui se confronter, discuter et discerner en pleine confiance et transparence ; avec qui vivre l’expérience de se savoir disciple. C’est une aide «irremplaçable».

Le Pape leur demande également de faire croître et d’alimenter le lien avec leur peuple, sans s’isoler ou, pire, se cloîtrer dans des groupes élitistes, mais en se mettant en sortie. Devant lui pour le guider, à ses côtés pour le comprendre et derrière lui pour le maintenir uni et parce qu’il a «un sens de l’odorat dans la recherche de nouveau chemin pour marcher».

«La douleur de tant de victimes, du peuple et la nôtre ne peut être vaine». «Notre temps, marqué par de vieilles et de nouvelles blessures nécessite que nous soyons artisans de relation et de communion, ouverts, confiants et attendant la nouveauté que le Royaume de Dieu veut susciter aujourd’hui».

Louange

On ne peut parler de gratitude et d’encouragement sans contempler Marie qui «nous enseigne la louange capable d’ouvrir le regard à l’avenir et de rendre l’espérance au présent». Se tourner vers Marie est recommencer à croire en «la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection».

«Si jamais le regard commence à s’endurcir, ou si nous sentons que la force séductrice de l’apathie ou de la désolation veut s’enraciner et s’emparer du cœur ; si (…)nous nous sentons poussés vers une attitude élitiste (…) si parfois nous sommes tentés de nous isoler (…) ou si la lamentation, la plainte, la critique ou l’ironie s’emparent de nos actions sans aucun désir de se battre, d’espérer et d’aimer…regardons Marie pour qu’elle nettoie notre regard de toute poussière” qui peut nous empêcher d’être attentifs et éveillés pour contempler et célébrer le Christ qui vit au milieu de son Peuple.»

«Laissons la gratitude susciter la louange et nous encourager une fois encore dans la mission de consacrer nos frères dans l’espérance ». Le Pape les invite à être des hommes qui témoignent par leur vie de la compassion et de la miséricorde que Jésus seul peut offrir.

Visite surprise du Pape auprès des Filles de la Charité

Visite surprise du Pape auprès des Filles de la Charité

Le Pape François s’est rendu dimanche après-midi à la maison provinciale des Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul à Rome.
Le Pape en visite privée chez les Filles de la Charité à la Casa Regina Mundi à Rome le 28 juillet 2019
Le Pape en visite privée chez les Filles de la Charité à la Casa Regina Mundi à Rome le 28 juillet 2019

L’évêque de Rome s’est déplacé à la Casa Regina Mundi, la maison provinciale des Filles de la Charité située via Pompeo Magno dans le quartier romain de Prati, afin de rendre visite à sœur Maria Mucci, qui a travaillé durant de nombreuses années à la Maison Sainte-Marthe, la résidence du Pape au Vatican, et qui est maintenant soignée à l’infirmerie de la communauté.

Le Pape François a contemplé une relique de saint Jean-Paul II, un maillot de corps taché de sang, qu’il portait lors de l’attentat du 13 mai 1981 et qui avait été donné aux sœurs lors du Jubilé de l’an 2000. Au terme de sa visite, le Pape a béni les sœurs, les employés et les hôtes de la maison.

Les Filles de la Charité, une communauté apostolique

Les Filles de la Charité de Saint Vincent-de-Paul sont une société de vie apostolique de droit pontifical, et constituent le plus grand groupe de religieuses au monde, avec plus de 15 000 sœurs recensées en 2016. Elles sont notamment présentes dans le monde de la santé et l’enseignement.

Elles ont été fondées en 1633 par saint Vincent de Paul et sainte Louise de Marillac, qui furent ainsi à l’initiative de la première communauté religieuse féminine à ne pas être soumise à la règle de la clôture. Elle ont tenu un rôle central dans le développement du système hospitalier, en France notamment.

C’est dans la Chapelle de leur Maison-Mère à Paris qu’ont eu lieu les apparitions à Sainte Catherine Labouré et que fut révélée la MÉDAILLE MIRACULEUSE.

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