À la Saint François d’Assise, la Création célébrée dans les jardins du Vatican

À la Saint François d’Assise,
la Création célébrée dans les jardins du Vatican

La fête de Saint-François d’Assise a été célébrée ce vendredi dans les jardins du Vatican. En présence de responsables des Églises amazoniennes ainsi que de plusieurs représentants de peuples autochtones, le Pape François a symboliquement planté un chêne venu d’Assise. Car c’est au « Poverello » que les travaux du synode sur l’Amazonie ont été confiés.

Étaient présents à cette célébration des responsables du Réseau ecclésial panamazonien (Repam), de l’Ordre franciscain, du Mouvement catholique pour le climat, mais aussi de représentants des peuples autochtones d’Amazonie.

Une occasion de consacrer au « Poverello » les travaux du synode qui débuteront le 6 octobre, et de clore le « temps de la Création », temps de prière qui s’était ouvert le 1er septembre dernier.

Cette cérémonie a été rythmée par des prières à Saint François mais aussi des chants provenant des cultures amazoniennes. Le cardinal Turkson, président du Dicastère pour le Service du développement humain intégral a rappelé que, dès la messe inaugurale, son pontificat avait évoqué la fragilité de la Création.

Le cardinal Claudio Hummes, archevêque émérite de Sao Paulo et rapporteur général du synode, a expliqué les enjeux de cette assemblée, voulue par le Pape, rappelant que ce synode rassemblait trois références : l’évangélisation, les populations indigènes et la forêt amazonienne.

Semer sans répit

Sœur Liliana Franco, présidente de la Confédération des religieuses d’Amérique Latine et des Caraïbes a livré une réflexion sur le chêne vert planté lors de cette célébration. «Aujourd’hui, 4 octobre, alors que l’immense jardin amazonien nous attend, nous reconnaissons, dans ce petit jardin, qu’il nous reste à semer et à le faire sans relâche

Avant la plantation de l’arbre, de la terre a été très symboliquement apportée des quatre coins du monde, d’Inde ou de terres de migrations, là où le cri des plus pauvres doit être le plus entendu. Puis le Cantique des Créatures de Saint-François d’Assise a été chanté.

Le Pape François, entouré des futurs cardinaux qui seront créés samedi lors du consistoire, a conclu ce temps de célébration en récitant la prière du Notre-Père.

Avec la Parole de Dieu vient la joie

Avec la Parole de Dieu vient la joie

La rencontre avec la Parole de Dieu nous remplit de joie, et c’est notre force. Ce jeudi matin lors de sa messe quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape l’a souligné.  Sans la Parole de Dieu, on ne peut pas comprendre que le dimanche soit une fête.

 

Lecture du livre de Néhémie
Lecture du livre de Néhémie

Il convient d’écouter avec attention la Parole de Dieu, car «ouvrir son cœur à la Parole de Dieu nous rend heureux». Ce jeudi matin était lu le livre de Néhémie : «Esdras ouvrit le livre de la Loi, il bénit le Seigneur, et tout le peuple répondit : Amen ! Amen !» (Ne 8, 1-4a.5-6.7b-12).

Ce récit raconte la rencontre du peuple de Dieu avec la Parole au moment de la reconstruction du Temple et du retour de l’exil. Néhémie, le gouverneur, parle avec le prêtre et scribe Esdras pour «introduire» la Parole de Dieu. Tout le peuple se rassembla alors sur la place devant la porte des Eaux.

«Esdras ouvrit le livre ; tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout». Ils avaient faim de la Parole de Dieu et ils se levèrent. «Figurez-vous que cela faisait des décennies que cela n’était pas arrivé: la rencontre du peuple et de son Dieu». Les lévites expliquaient la Loi au peuple, «une belle chose». Aujourd’hui, «nous sommes habitués» à avoir accès à la Parole de Dieu, mais «mal habitués».

Ce jour-là, Néhémie, le gouverneur, le prêtre et scribe Esdras et les lévites dirent au peuple : «Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu !» Pour les catholiques, cette journée est le dimanche, un «grand jour», «le jour de la rencontre du peuple, de notre famille et de nous-mêmes avec le Seigneur».

Ouvre-t-on son cœur à la Parole ?

À la lecture du livre de la Loi de Dieu, tous se mirent à pleurer, rapporte la Première lecture. Ils pleuraient «d’émotions» et «de joie». Aujourd’hui , «que se passe-t-il dans mon cœur ?» «Est-ce que je laisse la Parole toucher mon cœur ou bien suis-je là à regarder la plafond en pensant à autre chose, laissant la Parole entrer dans une oreille et ressortir dans l’autre» ; « qu’est-ce que je fais pour me préparer à recevoir la Parole ?»

Lorsque la Parole arrive au cœur, c’est la fête. Voilà pourquoi, Néhémie, Esdras et les lévites invitèrent les membres de l’assemblée à ne pas prendre le deuil, ni verser des larmes, mais au contraire à manger des viandes savoureuses et à partager avec celui qui n’a rien de prêt. «Les pauvres sont les enfants de chœur de la fête chrétienne.»

Car «la joie du Seigneur est votre force.» «Les chrétiens sont joyeux parce qu’ils ont accepté et reçu dans leur cœur la Parole, et qu’ils vont souvent à sa rencontre». La joie du Seigneur «nous relève, nous guide, nous fait chanter et pleurer de joie».

Un des psaumes dit qu’au moment de la libération de Babylone, le peuple juif pensait rêver, il ne pouvait y croire. La même expérience arrive «quand nous rencontrons le Seigneur, nous pensons que c’est un rêve, incrédules devant tant de beauté». Que le Seigneur donne à chacun la grâce d’ouvrir son cœur pour cette rencontre avec sa Parole.

L’Esprit Saint est le protagoniste de l’évangélisation

L’Esprit Saint est le protagoniste de l’évangélisation

Lors de l’audience générale, de ce mercredi 2 octobre 2019, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur les Actes des Apôtres. Il a relaté le parcours du diacre Philippe et sa rencontre avec un Éthiopien, haut fonctionnaire qui témoigne de la compréhension du sens de la Parole de Dieu.

 

Philippe et l'eunuque, haut fonctionnaire éthiopien
Philippe et l’eunuque, haut fonctionnaire éthiopien

Deux jours après avoir institué le Dimanche de la Parole de Dieu, le Pape François est revenu sur la richesse et le sens du texte sacré. «Après le martyre d’Étienne, une violente persécution se déchaîne contre l’Église de Jérusalem» et «beaucoup de chrétiens se dispersent dans d’autres endroits de la Judée et en Samarie». Dans le livre des Actes des Apôtres,  «la persécution apparaît comme l’état permanent de la vie des disciples» mais «au lieu d’éteindre le feu de l’évangélisation, elle l’alimente d’avantage».

C’est «une nouvelle étape du voyage de l’Évangile», qui incite Philippe à aller à la rencontre d’un étranger le cœur ouvert. Cette rencontre se passe entre Philippe «qui commence à évangéliser les villes de la Samarie» témoignant de signes de libération et de guérison, et un haut fonctionnaire de la reine d’Éthiopie. Ce grand banquier «avait tout le pouvoir de l’argent» mais «il était humble», et avait besoin d’être guidé pour comprendre la Parole de Dieu.

Évangéliser avec joie en s’abandonnant à l’Esprit Saint

Cette rencontre met en relief le fait qu’il «ne suffit pas de lire les Écritures», il faut en comprendre le sens, l’Esprit. Il faut pénétrer la Parole de Dieu et «être prêt à dépasser ses propres limites» pour rencontrer Dieu et se conformer au Christ qui est la Parole vivante du Père.

Philippe donne donc à son interlocuteur une clef de lecture et l’Éthiopien demande ensuite le baptême et professe la foi du Seigneur Jésus. Cet élan de Philippe est le fruit de l’Esprit Saint. «l’Esprit Saint est le protagoniste de l’évangélisation». «S’il n’y a pas l’Esprit Saint, il n’y a pas d’évangélisation», il peut alors s’agir «de prosélytisme, de publicité».

Évangéliser, c’est «s’abandonner à l’Esprit-Saint pour témoigner même à travers le martyre, même avec la Parole». Et la joie est le signe que les chrétiens sont des évangélisateurs, même dans le martyr.

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