Vigile de Pentecôte : écouter l’Esprit Saint avec le cœur

Vigile de Pentecôte : écouter l’Esprit Saint avec le cœur

Le Pape François a présidé ce samedi soir une messe de la Vigile de Pentecôte, Place Saint-Pierre, à l’initiative du diocèse de Rome.
Raphaël, La Madone de l'amour divin, Pinacothèque, Agnelli, Turin, Capodimonte, Naples, Jésus, Vierge, saint Jean-Baptiste, sainte Elisabeth
Raphaël, La Madone de l’amour divin, Pinacothèque, Agnelli, Turin, Capodimonte, Naples, Jésus, Vierge, saint Jean-Baptiste, sainte Élisabeth

Le Pape François a orienté son homélie vers la «maternité de l’Église», en expliquant qu’il y a 75 ans, le 11 juin 1944, le Pape Pie XII avait accompli un acte spécial de remerciement et de supplication à la Vierge pour la protection de la ville de Rome, dans le contexte de la bataille d’Italie. Il l’avait fait dans l’église de Saint-Ignace, où avait été apportée l’image vénérée de la Madone du Divin Amour.

À travers Marie, «il y a le Christ Ressuscité qui nous parle, nous communique le feu de l’Esprit Saint, nous invite à descendre au milieu du peuple pour écouter le cri.»

«Dieu nous laisse faire pour un peu de temps, de façon à nous faire expérimenter jusqu’à quel point de mal et de tristesse nous sommes capables d’arriver sans Lui». Mais l’Esprit Saint nous fait découvrir la Jérusalem aux «portes toujours ouvertes pour tous, où les différentes langues de l’homme se composent dans l’harmonie de l’Esprit, parce que l’Esprit est l’harmonie».

Un nouveau chemin de disponibilité à l’Esprit Saint

Cette «nouveauté de l’Esprit» doit nous conduire sur «un nouveau chemin» de disponibilité. Moïse, choisi par Dieu pour «susciter et alimenter le rêve de liberté des Hébreux» et en faire un peuple libre, «lié à Lui par une alliance d’amour», a pu accomplir sa mission en descendant au milieu du peuple. «Le cœur de Moïse est devenu comme celui de Dieu, attentif et sensible aux souffrances et aux rêves des hommes.»

De même, Dieu nous demande «d’apprendre à écouter avec le cœur. «Cela me fait pleurer quand je vois une Église qui croit être fidèle au Seigneur et se mettre à jour quand elle cherche des voies purement fonctionnalistes, des voies qui ne viennent pas de l’Esprit de Dieu.»

«Il s’agit d’ouvrir les yeux et les oreilles, mais surtout le cœur, écouter avec le cœur. Alors nous nous mettrons vraiment en chemin. Alors nous sentirons en nous le feu de la Pentecôte, qui nous pousse à crier aux hommes et aux femmes de cette ville que leur esclavage est fini, et que le Christ est la voie qui mène à la Cité du Ciel.» «Demandons le don de la foi pour aller sur cette route».

bilan de la visite du Pape en Roumanie

Le Pape François a consacré l’essentiel de l’audience générale de ce mercredi 5 juin 2019 à son récent voyage en Roumanie, accompli de vendredi à dimanche dernier.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 5 juin 2019


Chers frères et sœurs, en fin de semaine dernière j’ai accompli un voyage apostolique en Roumanie. A travers les diverses rencontres, j’ai développé le thème de ce voyage, « marcher ensemble ».

En Roumanie, la plus grande partie des fidèles appartient à l’Église orthodoxe ; la communauté catholique quant à elle est vivante et active. L’union entre tous les chrétiens, encore incomplète, est fondée sur l’unique Baptême : elle est aussi scellée dans le sang et la souffrance subie ensemble dans les temps obscurs de la persécution.

Avec le Patriarche Daniel et le Saint Synode de l’Église Orthodoxe, nous avons eu une rencontre très cordiale, où j’ai répété la volonté de l’Église catholique de marcher ensemble vers la pleine unité.

L’importante dimension œcuménique du voyage a culminé dans la prière du Notre Père, patrimoine commun de tous les baptisés. Comme Communauté catholique, nous avons célébré trois Liturgies eucharistiques, à Bucarest, au sanctuaire de Sumuleu Ciuc, et à Blaj.

Dans ce centre de l’Eglise Gréco-Catholique en Roumanie, j’ai eu la joie de béatifier sept évêques martyrs, témoins de la liberté et de la miséricorde qui viennent de l’Évangile. La rencontre avec les jeunes et les familles, à Iasi, a été particulièrement intense et festive.

La dernière étape du voyage a été la visite à la Communauté Rom de Blaj, où j’ai renouvelé l’appel contre toute discrimination et pour le respect des personnes de toute ethnie, langue et religion.

Chers Frères et Sœurs, remercions Dieu pour ce voyage et demandons-lui, par l’intercession de la Vierge Marie, qu’il porte des fruits abondants pour la Roumanie et pour l’Église dans ce pays.

A quelques jours de la fête de la Pentecôte, je vous invite, vous aussi, à marcher ensemble sur les routes de la foi, et à accueillir la venue de l’Esprit Saint afin qu’il vous aide à être des témoins authentiques de l’amour du Seigneur pour tous. Que Dieu vous bénisse !


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Rencontre du Pape François avec des membres de la communauté Rom

Ce dimanche après-midi, à Blaj, le Pape François a rencontré un peu plus de 300 membres de la communauté rom, qui forment environ 9% de la population de la ville. Dans son discours, le Saint-Père leur a adressé une demande de pardon, rappelant ensuite l’importance de choisir «le chemin de Jésus», celui où, dans la fraternité et la singularité, les peuples peuvent marcher vers la paix.

 

Clocher de la chapelle dédiée à l’apôtre Saint André et au bienheureux Ioan Suciu à Blaj Roumanie

C’est par une rencontre avec le peuple rom, qui représente 2% de la population de la Roumanie, que s’est achevé le voyage du Pape François. Après la béatification des sept évêques martyrs, au “Champ de la liberté” de Blaj, il s’est rendu dans le plus ancien quartier de la ville, “Barbu Lautaru”. La rencontre s’est déroulée dans la petite chapelle dédiée à l’apôtre Saint André et au bienheureux Ioan Suciu, consacrée le 19 mai dernier.

En Roumanie, la majorité des Roms se déclare orthodoxe (environ 76%), mais le nombre de catholiques de rite latin ou de gréco-catholiques n’est pas négligeable. Dans la ville de Blaj, les liens avec l’Église gréco-catholique sont renforcés par le fait que celle-ci vient en aide aux Roms à travers des actions pastorales et de l’assistance sociale.

Pardon pour toutes les formes de mal subies

La rencontre avec le Saint-Père s’est ouverte par le témoignage d’un prêtre gréco-catholique d’origine rom. L’Église, a dit alors le Pape, «est un lieu de rencontre et nous avons besoin de le rappeler non pas comme un beau slogan mais comme un élément de la carte d’identité de notre être chrétien». «L’Évangile de la joie se transmet dans la joie de se rencontrer et de savoir que nous avons un Père qui nous aime. Regardés par Lui, nous comprenons comment nous regarder les uns les autres.»

«Mais dans mon cœur, je porte un poids», celui «des discriminations, des ségrégations et des mauvais traitements subis par votre communauté». «L’histoire nous dit que même les chrétiens, même les catholiques, ne sont pas étrangers à tant de mal»:

«Je voudrais demander pardon pour cela. Je demande pardon – au nom de l’Église, au Seigneur et à vous – pour les fois où, au cours de l’histoire, nous vous avons discriminés, maltraités ou regardés de travers, avec le regard de Caïn et non pas celui d’Abel, et où nous n’avons pas été capables de vous reconnaître, de vous valoriser, et de vous défendre dans votre singularité».

Jour après jour, choisir le bien, avec le Christ

Dans l’histoire de l’humanité, il y a «la main tendue et la main qui frappe. Il y a l’ouverture de la rencontre et la fermeture de l’affrontement. Il y a l’accueil et il y a la mise au rebut. Il y a celui qui voit en l’autre un frère et celui qui voit en lui un obstacle sur son propre chemin. Il y a la civilisation de l’amour et il y a celle de la haine».

«Chaque jour, il y a à choisir entre Abel et Caïn», et «un choix décisif se pose tant de fois face à nous : suivre le chemin de la réconciliation ou celui de la vengeance». «Choisissons le chemin de Jésus.» «C’est un chemin qui coûte de la peine, mais c’est le chemin qui conduit à la paix».

Après avoir mis en garde contre l’esprit de «rancune», le Pape François a encouragé la population Rom: «vous avez, en tant que peuple, un rôle prépondérant à assumer, et vous ne devez pas avoir peur de partager et d’offrir ces notes particulières qui vous constituent», – entre autres – «la valeur de la vie et de la famille au sens large», «la valorisation et le respect des anciens», «le sens religieux de la vie, la spontanéité et la joie de vivre».

«Ne privez pas de ces dons les sociétés où vous vous trouvez et encouragez-vous aussi à recevoir tout le bien que les autres peuvent vous offrir et vous apporter.» Puis le Pape les a exhortés à «marcher ensemble, là où vous êtes, dans la construction d’un monde plus humain, en allant au-delà des peurs et des soupçons», en visant la fraternité, et dans une dignité aux formes multiples: «la dignité de la famille, la dignité de gagner le pain de chaque jour – c’est ce qui te fait avancer –  et la dignité de la prière».

Un voyage à sa fin

«Et maintenant je rentre à la maison enrichi, emportant avec moi des lieux et des moments, mais surtout des visages. Vos visages coloreront mes souvenirs et peupleront ma prière». Bénissant et saluant les personnes rassemblées, le Saint-Père est sorti de la chapelle au son des chants joyeusement entonnés par un chœur d’enfant.

Après cette rencontre, le Pape a quitté Blaj pour l’aéroport de Sibiu, où s’est déroulé la cérémonie de départ de la Roumanie, en présence du président du pays, Klaus Iohannis.

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