nouvelle attaque contre l’Église catholique au Burkina Faso

Au lendemain de l’attentat contre une église dans la commune de Dablo, une procession mariale a été attaquée à Zimtenga, dans le nord du Burkina Faso.

Quatre catholiques ont été tués ce lundi 13 mai 2019 lors de cette procession en honneur de la Vierge Marie, au lendemain de l’attaque d’une église à Dablo, ayant fait six morts dont un prêtre. Les assaillants ont stoppé la procession. «Ils ont laissé partir les mineurs, exécuté quatre adultes et détruit la statue de la Vierge», a raconté un habitant.

Ces violences s’inscrivent dans une stratégie de tension où le Burkina est confronté à une multiplication des attaques de groupes islamistes qui ciblent de plus en plus fréquemment les églises.

Les chrétiens visés par une série d’attaques

Les obsèques des six personnes, dont le prêtre célébrant la messe, tuées dimanche lors de l’attaque à Dablo, ont été célébrées lundi, en présence de représentants du gouvernement, et de responsables musulmans et protestants.

L’archevêque de Koupela, Mgr Séraphin Rouamba, a présidé la cérémonie en rappelant que «cela fait des années et des années que nous travaillons ensemble. Musulmans, protestants, catholiques, ceux de religions traditionnelles, nous avons toujours marché main dans la main. Par conséquent, il ne faut pas que des actes aussi tragiques puissent venir nous séparer.»

Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS).

D’abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale Ouagadougou et d’autres régions, notamment l’Est, et fait depuis 2015 près de 400 morts, selon un comptage de l’AFP.

Les attaques djihadistes ciblent régulièrement des responsables religieux, chrétiens et musulmans, principalement dans le Nord du pays où les chrétiens représentent environ 35% de la population, les musulmans quelque 65%.

À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo (Nord) a été enlevé par des individus armés. Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, a été tué dans le Centre-Est.

La déstabilisation du Niger voisin

Le Niger, qui avait lui aussi longtemps fait office de relatif îlot de stabilité dans les vastes étendues du Sahel, difficiles à administrer et à sécuriser, fait également face à une série d’attaques de plus en plus nombreuses.

Un prêtre nigérien a été blessé lundi soir par balle dans l’attaque d’une église catholique dans le village de Dolbel, dans la région de Tillabéri, zone de l’ouest proche du Burkina Faso et du Mali en proie à des attaques jihadistes récurrentes, a indiqué mardi la mission catholique du Niger.

«Deux individus armés, à moto, se sont rendus chez la femme du gardien de l’église (de Dolbel) pour lui demander “où sont les prêtres ?”. Elle a répondu “ils ne sont pas là”, alors les assaillants se sont énervés et ont commencé à tirer des coups de feu. Les prêtres sont sortis et l’un a reçu deux balles au pied et à la main», a déclaré Thomas Codjovi, chargé de la communication de la mission catholique du Niger.

Les assaillants sont ensuite repartis avec «un véhicule de la mission». L’un des deux prêtres en poste à Dolbel a déjà été acheminé dans la capitale pour plus de sécurité. L’église de Dolbel est située à quelques km du Burkina Faso et à une trentaine de km du Mali. C’est la première attaque directe d’une église au Niger par des hommes armés.

Les chrétiens du Burkina Faso ont le cœur broyé

Burkina Faso
Burkina Faso

Six personnes, dont un prêtre, ont été tuées dimanche pendant la messe dans une église catholique à Dablo, dans le nord du Burkina Faso. La communauté a été la cible de plusieurs dizaines d’assaillants armés. C’est la première attaque contre une église catholique dans le pays depuis le début des attaques terroristes.

«Le Saint-Père a appris avec douleur la nouvelle de l’attaque menée contre une église à Dablo, au Burkina Faso. Il prie pour les victimes, pour leurs familles et pour toute la communauté chrétienne de ce pays», est-il écrit sur son compte Twitter.

«Vers 9 heures, au cours de la messe, des individus armés ont fait irruption dans l’église» a dit le maire de Dablo, Ousmane Zongo. «Ils ont commencé à tirer alors que les fidèles essayaient de s’enfuir».

Les assaillants, arrivés à moto devant l’église, sont parvenus à «immobiliser certains fidèles. Ils ont tué cinq (personnes). Le prêtre qui célébrait la messe a également été tué, portant à six le nombre de morts». «Ils ont fermé les portes et demandé à voir les responsables de l’église.» «Les fidèles avaient d’abord pensé à une prise d’otage».

«Ils ont incendié l’église, puis des boutiques et un maquis (petit restaurant ou bar) avant de se rendre au centre de santé où ils ont fouillé le local et incendié le véhicule de l’infirmier chef de poste.» «Dans la ville règne un climat de panique. Les gens sont terrés chez eux, aucune activité n’est fonctionnelle. Les boutiques et magasins sont fermés. C’est pratiquement une ville morte.» «Il n’y avait aucun signe d’une quelconque menace sur cette commune.»

inquiétude de l’évêque de Kaya

La sécurité dans la région est très précaire mais «c’est la première fois que nous subissons une attaque de cette ampleur» a indiqu » Mgr Théophile Nare. L’évêque de Kaya, diocèse dont dépend le village attaqué, évoque la douleur de la communauté chrétienne. «C’est la désolation, j’ai le cœur broyé». Le diocèse traverse une grande épreuve, avec cette attaque.

Les communautés chrétiennes plusieurs fois visées

Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS) .D’abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’Est, et fait depuis 2015 près de 400 morts.

Les attaques ciblent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le Nord. Plusieurs prélats chrétiens et musulmans ont été visés depuis 2015. Il s’agit cependant de la première attaque contre un lieu de culte catholique.

Fin mars, six personnes avaient été tuées dans une église protestante de Silgadji, dans le nord du pays. Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, a été tué lors d’une attaque armée attribuée à des jihadistes à Nohao, dans le centre-est du pays. À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, a été enlevé par des individus armés. On est sans nouvelles de lui depuis lors.

L’attaque des églises fait partie de la stratégie des jihadistes, afin de faire monter les tensions ethniques et déstabiliser le pays.

Suivre le Bon Pasteur mène à la plénitude de la vie éternelle

La figure du Christ Bon Pasteur, que présente l’évangile de ce quatrième dimanche de Pâques, a été abordée aujourd’hui par le Pape François dans son message prononcé depuis la fenêtre du Palais Apostolique, place Saint-Pierre à Rome. La relation de Jésus avec ses brebis est celle d’une connaissance réciproque. Une intimité qui porte des fruits de joie et ouvre l’horizon de la vie éternelle.

Entretenir l’intimité avec Jésus

Bon Pasteur église Saint Pierre Leschelle (03)
Bon Pasteur église Saint Pierre Leschelle (03)

Dans son récit, l’évangéliste Jean rapporte les propos de Jésus qui se présente comme «le vrai Pasteur du peuple de Dieu». Jésus parle du lien qui l’unit à ses brebis, c’est-à-dire à chacun des membres du Peuple de Dieu. C’est une relation «de connaissance réciproque», qui se manifeste par diverses attitudes.

Attitude de Jésus envers chacune de ses brebis, d’une part. «Jésus parle, Jésus connaît, Jésus donne la vie éternelle, Jésus prend soin.» «Connaissant en profondeur» ce qui habite notre cœur, le Bon Pasteur «nous accueille et nous aime tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts».

«À chacun de nous il “donne la vie éternelle”, c’est-à-dire qu’il nous offre la possibilité de vivre une vie pleine, sans fin.» Jésus, comme y fait l’écho le psaume 22, nous aide «à traverser les sentiers accidentés et les voies parfois risquées qui se présentent sur le chemin de la vie».

Attitude de chacun d’entre nous envers Jésus, d’autre part. «Écouter et reconnaître sa voix implique une intimité avec Lui, qui se consolide dans la prière, dans la rencontre cœur à cœur avec le divin Maître et Pasteur de nos âmes». Le fait de «parler avec Jésus renforce notre désir de le suivre», de «nous mettre en route sur les nouvelles voies de la fraternité et du don de nous-mêmes, à  son imitation».

Ainsi, «nous sommes l’unique troupeau et nous devons seulement nous efforcer d’écouter sa voix, tandis que Lui, avec amour, scrute la sincérité de nos cœurs». «De cette continuelle intimité avec notre Pasteur (…) jaillit la joie de le suivre en se laissant conduire à la plénitude de la vie éternelle». Le Pape a enfin invité les pèlerins à se tourner vers Marie, «Mère du Christ Bon Pasteur», avant de réciter avec eux la prière du Regina Cœli.

« Nos pensées vont  à notre maman céleste, que nous célébrerons demain le 13 mai, sous le nom de Notre-Dame de Fatima. Nous nous confions à elle pour continuer notre chemin avec joie et générosité. »

« Aujourd’hui, le quatrième dimanche de Pâques, dimanche du « Bon Pasteur« , est la Journée mondiale de prière pour les vocations, qui a pour thème cette année: « Le courage de risquer la promesse de Dieu ».  Suivre Jésus est toujours un risque, mais il faut du courage. Dans toutes les communautés, nous prions de manière spéciale pour les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. »

« Ce matin, dans la basilique Saint-Pierre, j’ai eu la joie d’ordonner dix-neuf nouveaux prêtres. Alors que je salue affectueusement ces nouveaux prêtres avec leur famille et leurs amis, je vous invite à vous rappeler combien de fois le Seigneur continue d’appeler, comme il l’a fait un jour avec les apôtres sur les rives du lac de Galilée, afin qu’ils puissent devenir des « pêcheurs d’hommes » . Sur ces nouveaux prêtres, deux  ont été invités à vous saluer et à vous bénir avec moi. »

Et les deux d’entre eux présents à ses côtés, depuis la fenêtre du Palais Apostolique, ont béni la foule venue pour ce Regina Cœli, prière à Marie en ce temps de Pâques.


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