Message du Pape pour les Vocations : répondre à la promesse de Dieu

Journée mondiale de prière pour les vocations
Journée mondiale de prière pour les vocations

Pour la Journée mondiale de prière pour les vocations, ce dimanche 12 mai, le Pape a écrit un message, signé le 31 janvier dernier en la fête de saint Jean Bosco. il y revient tout d’abord sur le Synode des Jeunes et les JMJ de Panama, «deux grands rendez-vous, qui ont permis à l’Église de tendre l’oreille à la voix de l’Esprit et aussi à la vie des jeunes, à leurs interrogations, aux lassitudes qui les accablent et aux espérances qui les habitent».

Il y développe ensuite une réflexion sur le thème «le courage de risquer pour la promesse de Dieu», en partant de la scène de l’appel des premiers disciples près du lac de Galilée, dans l’Évangile selon saint Marc.

«Jésus marche, il voit ces pêcheurs et s’approche». Rencontre, toute simple, qui va bouleverser leur vie, comme pour chacun d’entre nous. «C’est arrivé avec la personne avec laquelle nous avons choisi de partager la vie dans le mariage, ou quand nous avons senti l’attrait pour la vie consacrée : nous avons vécu la surprise d’une rencontre et, à ce moment, nous avons entrevu la promesse d’une joie capable de combler notre vie.»

Le Seigneur ne veut pas nous rendre prisonniers

«L’appel du Seigneur alors n’est pas une ingérence de Dieu dans notre liberté. Ce n’est pas une “cage” ou un poids qui nous est mis sur le dos. C’est au contraire l’initiative amoureuse avec laquelle Dieu vient à notre rencontre et nous invite à entrer dans un grand projet dont il veut nous rendre participants, visant l’horizon d’une mer plus vaste et d’une pêche surabondante.»

«Le désir de Dieu, en effet, est que notre vie ne devienne pas prisonnière de l’évidence, ne soit pas entraînée par inertie dans les habitudes quotidiennes et ne reste pas inerte devant ces choix qui pourraient lui donner une signification.»

Comme nous le rappelle le baptême, «notre vie n’est pas le fruit d’un hasard, mais le don du fait d’être des enfants aimés du Seigneur, rassemblés dans la grande famille de l’Église», «c’est pourquoi nous devons l’aimer également lorsque nous découvrons sur son visage les rides de la fragilité et du péché, et nous devons contribuer à la rendre toujours plus belle et lumineuse, afin qu’elle puisse être témoin de l’amour de Dieu dans le monde.»

Ne pas avoir peur de s’engager

Différentes vocations sont possibles dans la perspective chrétienne, comme «le choix de s’épouser dans le Christ et de former une famille», ainsi que les «autres vocations liées au monde du travail et des métiers, à l’engagement dans le domaine de la charité et de la solidarité, aux responsabilités sociales et politiques, et ainsi de suite.»

«Il s’agit de vocations qui nous rendent porteurs d’une promesse de bien, d’amour et de justice non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les contextes sociaux et culturels dans lesquels nous vivons, qui ont besoin de chrétiens courageux et d’authentiques témoins du Royaume de Dieu.»

À ceux qui s’interrogent sur une vocation sacerdotale ou religieuse : «Ne vous laissez pas contaminer par la peur, qui nous paralyse devant les hauts sommets que le Seigneur nous propose. Rappelez-vous toujours que, à ceux qui laissent les filets et la barque pour le suivre, le Seigneur promet la joie d’une vie nouvelle, qui comble le cœur et anime le chemin.» L’Église doit offrir aux jeunes «des occasions d’écoute et de discernement» pour les guider.

Enfin regarder Marie : «Dans l’histoire de cette jeune fille, la vocation a été aussi en même temps une promesse et un risque. Sa mission n’a pas été facile, pourtant elle n’a pas permis à la peur de prendre le dessus. Son “oui” a été le “oui” de celle qui veut s’engager et risquer, de celle qui veut tout parier, sans autre sécurité que la certitude de savoir qu’elle était porteuse d’une promesse.» (Propos tenus lors de la veillée de prière des JMJ de Panama, le 26 janvier dernier).

amoureux de la pureté de la Loi de Dieu

Pour faire comprendre la valeur de l’ouverture de notre cœur à la voix de Dieu, lors de la messe célébrée à la Maison Sainte-Marthe, le Pape s’est appuyé sur la Lecture du jour qui évoque la conversion de Paul sur le chemin de Damas.

 

Saint Paul sur le chemin de Damas - vitrail cathédrale de Chartres
Saint Paul sur le chemin de Damas – vitrail cathédrale de Chartres

La conversion de Saul sur le chemin de Damas, appelé par la voix du Seigneur, constitue un «changement de page dans l’histoire du Salut», et signe l’ouverture aux «païens, aux gentils, à ceux qui n’étaient pas israélites». C’est «la porte ouverte sur l’universalité de l’Église». C’est ce qu’évoque, dans le passage des Actes des Apôtres,  le choix de Jésus de changer la vie d’un homme, jusqu’alors persécuteur des chrétiens.

L’Apôtre des Gentils, devenu aveugle après sa chute de cheval, est resté trois jours à Damas sans eau ni nourriture, jusqu’à ce que Ananias, envoyé par le Seigneur, ne vienne lui rendre la vue en lui donnant la possibilité de commencer le chemin de conversion et de prédication en étant «rempli de l’Esprit Saint».

Cohérence et zèle

Paul était «un homme fort» et «amoureux de la pureté de la loi», mais il était «honnête», et, même s’il était «caractériel», il était «cohérent».

«Avant tout, il était cohérent parce qu’il était un homme ouvert à Dieu. S’il persécutait les chrétiens, c’est parce qu’il était convaincu que Dieu le voulait.» Son tempérament était peut-être têtu, mais pas son âme. Paul était «ouvert aux suggestions de Dieu». Avec le «feu intérieur», il incarcérait et tuait les chrétiens, mais «une fois qu’il a entendu la voix du Seigneur, il est devenu comme un enfant, il se laissait porter.»

«Aveugle, il s’est laissé mener à Damas, il a jeûné trois jours, il a attendu que le Seigneur parle… Toutes ces convictions qu’il avait sont restées silencieuses, en attendant la voix du Seigneur : “Qu’est-ce que je dois faire, Seigneur ?” Et il va à la rencontre à Damas, à la rencontre de cet autre homme docile, et il se laisse catéchiser comme un enfant, il se laisse baptiser comme un enfant. Et ensuite il reprend des forces et qu’est-ce qu’il fait ? Il se tait. Il s’en va en Arabie pour prier, nous ne savons pas combien de temps, peut-être des années. La docilité. L’ouverture à la voix de Dieu et la docilité.»

Le charisme chrétien du petit et du grand

«Persévérer. Et ceci est un signal de l’Église. Je voudrais remercier aujourd’hui, à travers vous, tant d’hommes et de femmes, courageux, qui risquent leur vie, qui vont de l’avant, et qui cherchent de nouvelles routes dans la vie de l’Église.» Il faut aller «dans la profondeur de la prière, dans la profondeur de la docilité, du cœur ouvert à la voix de Dieu. C’est ainsi que se font les vrais changements dans l’Église, avec des personnes qui savent lutter dans le petit et dans le grand.»

Le chrétien doit donc avoir «ce charisme du petit et du grand», a conclu le Pape François, en adressant une prière à saint Paul, à la fin de son homélie, pour lui demander «la grâce de la docilité à la voix du Seigneur et du cœur ouvert au Seigneur; la grâce de ne pas avoir peur de faire de grandes choses, d’aller de l’avant, à condition d’avoir la délicatesse de prendre soin des petites choses.»

marcher sur le chemin de la fraternité

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint Pierre
Mercredi 8 mai 2019


Frères et sœurs, je suis rentré hier d’un voyage en Bulgarie et en Macédoine du Nord et je rends grâce à Dieu. Le peuple Bulgare est appelé à faire un pont entre Europe centrale, orientale et méridionale.

Avec la devise « Pacem in terris » de saint Jean XIII, j’ai invité tout le monde à marcher sur le chemin de la fraternité. C’est ainsi que j’ai eu la joie de faire un pas en avant lors de la rencontre avec le patriarche de l’Église orthodoxe bulgare, le patriarche Neofit et les membres du Saint-Synode

Sur ce chemin, les chrétiens ont vocation à être des signes d’unité. C’est pourquoi je suis resté en prière devant l’image des Saints Cyrille et Méthode, patrons de l’Europe, qui ont évangélisé cette région. D’origine grecque, ils ont pu utiliser leur culture avec créativité pour transmettre le message chrétien aux peuples slaves; ils ont créé un nouvel alphabet avec lequel ils ont traduit la Bible et les textes liturgiques en slave.

Même aujourd’hui, des évangélisateurs passionnés et créatifs sont nécessaires pour que l’Évangile puisse atteindre ceux qui ne le connaissent pas encore et irriguer les terres où les anciennes racines chrétiennes se sont taries. A leur suite, j’ai renouvelé la communauté catholique dans son espérance et le don d’elle-même.

La Macédoine du Nord accueille diverses appartenances ethniques et religieuses. J’ai béni la première pierre d’un sanctuaire dédié à Mère Térésa de Calcutta, qui est née et a reçu la foi dans ce pays.

Cette sainte, petite mais remplie de la force de l’Esprit Saint, représente bien l’Église accueillante de ce pays et dans d’autres périphéries du monde: une petite communauté qui, avec la grâce du Christ, devient un foyer accueillant où beaucoup trouvent un rafraîchissement pour leur vie.

J’ai exhorté les jeunes à s’impliquer, répondant à la voix de Dieu qui se fait entendre dans la prière et dans la chair de pauvres.  La messe célébrée dans la capitale a renouvelé, en cette périphérie de l’Europe, le miracle de Dieu qui rassasie la faim des multitudes.

Je recommande à votre prière le présent et l’avenir des peuples que j’ai visités lors de mon récent voyage afin qu’ils puissent s’ouvrir à de nouveaux horizons sans perdre leurs racines. Que l’Évangile y rejoigne tous ceux qui ne le connaissent pas encore.

Aux chrétiens du Moyen-Orient,  aux « pèlerins de langue arabe » : « Chers frères et sœurs, le Seigneur ne se lasse pas d’appeler. C’est la force de l’Amour qui a déjoué tous les pronostics et qui sait recommencer depuis le début. En Jésus, Dieu cherche à toujours donner une possibilité : il nous appelle à revivre notre histoire d’amour avec Lui.

Je voudrais aussi dédier une pensée à un grand homme de l’Église décédé hier, Jean Vanier. Il travaillait pour les plus pauvres, pour les plus abandonnés, même pour ceux qui avaient été condamnés à mort dans le ventre de leur mère – parfois, ils essayaient de convaincre leurs parents de ne pas les laisser naître. Il les a accueillis et a donné sa vie. Que Jean Vanier reste un exemple pour nous tous, Qu’il nous aide du ciel.

J’adresse une pensée particulière aux jeunes, aux personnes âgées, aux malades et aux jeunes mariés. Aujourd’hui, a lieu la supplication à la Vierge de Pompéi. Nous sommes en union spirituelle avec ceux qui, dans ce sanctuaire marial, comme ailleurs, se réuniront à midi pour réciter avec foi la supplication à Notre-Dame, afin qu’elle tourne son regard sur le monde et intercède pour toute l’Église et pour ceux qui souffrent de corps et d’esprit.

Et aussi aujourd’hui, dans mon pays natal, est célébrée la solennité de Notre Dame de Luján. Prions tous ensemble pour l’Argentine.

Que Dieu vous bénisse.


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