8e centenaire de la rencontre entre St François et le Sultan

Lettre du Pape pour le 8e centenaire
de la rencontre entre St François et le Sultan Al-Malik

Rencontre de St François d'Assise et du Sultan Al-Kamil, en 1219.
Rencontre de St François d’Assise et du Sultan Al-Kamil, en 1219.

Ne pas céder à la violence, notamment sous des prétextes religieux, mais promouvoir la paix et le dialogue: c’est le cœur de la lettre du Pape adressée au cardinal Sandri, son envoyé spécial aux commémorations du 8e centenaire de la rencontre entre St François d’Assise et le Sultan Al-Malik.

 

Dans cette lettre publiée originellement en latin, le Pape rappelle que le Poverello d’Assise était un homme de paix et qu’il incitait ses frères à saluer les personnes comme le Christ l’enseigne: «que le Seigneur te donne la paix». Saint François, écrit le Pape, avait compris que toute chose a été créée par un seul créateur, bon et père de tous les hommes.

Il désirait par conséquent apporter à tous les hommes, «avec une âme joyeuse et ardente», la nouvelle de l’amour ineffable d’un «Dieu puissant et miséricordieux»,  qui «veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité» (1 Tim 2, 3-4). C’est pour cela qu’il envoya plusieurs de ses frères vers les Sarrasins et d’autres non-chrétiens, en dépit du danger.

Le Poverello d’Assise devant le sultan

François lui-même, raconte le Pape, prenant avec lui un compagnon répondant au nom de frère Illuminé,  prit la route de l’Égypte en 1219. A Damiette, dans le delta du Nil, il rencontra le Sultan.

Face aux questions du chef des Sarrasins, «le serviteur de Dieu répondit qu’il avait été envoyé d’au-delà des mers non par un homme mais par le Dieu très-haut pour lui indiquer, à lui et à son peuple, la voie du salut et leur annoncer l’Évangile qui est la vérité». Et le Sultan, «émerveillé du courage et de l’ardeur de François, l’écoutait avec plaisir». (saint Bonaventure, Legenda Maior, 7-8).

«Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée»

Le Pape enjoint le cardinal Sandri à porter son «salut fraternel à tous», chrétiens et musulmans; souhaitant que personne ne cède à la violence sous quelque motif religieux, mais que soient plutôt réalisés des «projets de dialogue, de réconciliation et de coopération» qui «portent les hommes à la communion fraternelle», en répandant la paix et le bien selon les paroles du prophète Isaïe : «Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée; ils n’apprendront plus la guerre» (Isaïe 2, 4).

Le Pape conclut sa lettre en bénissant tous ceux qui prendront part à cet «événement mémorable», ainsi qu’à «tous les promoteurs du dialogue interreligieux et de la paix».

La visite aux Émirats, 800 ans après la rencontre de Damiette

Début février, la visite du Pape aux Émirats arabes unis a coïncidé avec le 8e centenaire de cette rencontre; ce voyage a notamment été marqué par la signature , aux côtés de l’imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayyeb, d’un document sur la «Fraternité humaine pour la paix mondiale et  la coexistence commune».

Durant la rencontre interreligieuse au Founder’s Memorial, le Souverain Pontife avait affirmé: «avec un esprit reconnaissant au Seigneur, en ce huitième centenaire de la rencontre entre Saint François d’Assise et le sultan al-Malik al-Kāmil, j’ai accueilli l’opportunité de venir ici comme croyant assoiffé de paix, comme frère qui cherche la paix avec les frères. Vouloir la paix, promouvoir la paix, être instruments de paix : nous sommes ici pour cela».

Le chrétien, armé de sa seule foi et de son amour

Alors que la cinquième Croisade faisait rage, François n’hésita pas à entreprendre un long voyage, armé uniquement d’un Évangile, pour se rendre auprès de ceux qui étaient alors les ennemis jurés des chrétiens. Huit siècles plus tard, cette audacieuse initiative reste un geste prophétique pour toute l’humanité.

Dans la messe qu’il a célébrée au Zayed Sports City d’Abou Dhabi le 5 février dernier, le Pape est longuement revenu sur la béatitude de la douceur, rappelant les instructions prodiguées par François aux frères qui allaient à la rencontre des non-chrétiens : «Ne faire ni procès ni disputes, être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu et confesser simplement qu’ils sont chrétiens » (Première Règle, XVI).

Et le Pape avait ainsi conclu: «à cette époque, tandis que beaucoup partaient revêtus de pesantes armures, saint François a rappelé que le chrétien part armé seulement de sa foi humble et de son amour concret. Elle est importante la douceur : si nous vivons dans le monde à la manière de Dieu, nous deviendrons des canaux de sa présence ; autrement, nous ne porterons pas de fruit».

Il y a la miséricorde de Dieu mais aussi sa colère

Lumière sur ma route
Lumière sur ma route

« Ne te laisse pas vaincre pas les passions, n’attend pas pour convertir ton cœur à Dieu. » Le Pape François, dans l’homélie de sa messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, a invité à faire chaque jour un examen de conscience, un bref bilan de ses actions car «aucun de nous n’est sûr de la façon dont finira sa propre vie».

 

S’arrêter, prendre conscience de ses propres échecs, savoir que la fin peut arriver d’un moment à l’autre et ne pas vivre en répétant que la compassion de Dieu est infinie, comme si c’était une justification pour faire ce qu’on veut… Le Pape François a repris les conseils contenus dans le Livre de Ben Sira le Sage, et il a exhorté à changer le cœur, à se convertir au Seigneur.

Dominer ses passions

«La sagesse est une chose de tous les jours». Elle nait de la réflexion sur la vie, et du fait d’écouter les suggestions, comme celle de Ben Sira le Sage, qui ressemblent aux indications «d’un père à un fils, d’un grand-père à un petit enfant».

«Ne suis pas ton instinct, ta force, en te soumettant aux passions de ton cœur. Nous avons tous des passions. Mais sois attentif, domine les passions. Prend-les en main, les passions ne sont pas des choses mauvaises, elles sont, disons, le “sang” pour faire avancer beaucoup de bonnes choses, mais si tu n’es pas capable de dominer tes passions, ce seront-elles qui te domineront. Arrête-toi, arrête-toi.»

se convertir conversion sans délai

Le Pape a mis l’accent sur la relativité de la vie. Il a cité le verset d’un psaume qui dit : «Hier je suis passé, et j’ai vu un homme ; aujourd’hui je suis revenu et il n’était plus là».

«Il ne faut pas être téméraire et hasardeux au point de croire que tu t’en sortiras. “Ah, je me suis sorti jusqu’à maintenant, je vais m’en sortir…” Non. Tu t’en es sorti, oui, mais maintenant tu ne sais pas… Il ne faut pas dire : “La compassion de Dieu est grande, il me pardonnera mes nombreux péchés”, et ainsi j’avance en faisant ce que je veux. Il ne faut pas dire cela. »

«Et c’est le conseil ultime de ce père, de ce “grand-père”. “N’attend pas pour te convertir au Seigneur”, n’attend pas pour te convertir, pour changer de vie, pour perfectionner ta vie, pour retirer cette mauvaise herbe, nous en avons tous, il faut la retirer… N’attend pas pour te convertir au Seigneur et ne renvoie pas de jour en jour, parce qu’à l’improviste éclatera la colère du Seigneur.»

5 minutes par jour pour changer le cœur

«N’attend pas pour te convertir» : c’est l’invitation lancée par le Pape, qui exhorte à ne pas remettre à plus tard le changement dans sa propre vie, à toucher avec la main les échecs que nous avons tous, à ne pas s’effrayer mais à être plus capable de dominer ce qui nous passionne.

«Faisons ce petit examen de conscience chaque jour, pour nous convertir au Seigneur : “Mais, demain je ferai en sorte que ceci n’arrive plus”. Cela arrivera peut-être, un peu mois, mais tu as réussi à te gouverner toi-même et non à être gouverné par tes passions, par tant de choses qui arrivent, parce qu’aucun de nous n’est sûr de la façon dont sa vie finira et de quand elle finira.»

«Ces 5 minutes à la fin de la journée nous aideront beaucoup à penser et à ne pas remettre à plus tard le changement du cœur et la conversion du Seigneur. Que le Seigneur nous enseigne avec sa sagesse à aller sur cette voie.»

Que ton nom soit sanctifié

Catéchèse sur le « Notre Père »: 8. Que ton nom soit sanctifié

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 27 février 2019


Frères et sœurs, la prière du « Notre Père » est composée de sept demandes, facilement divisibles en deux sous-groupes.

Avec les trois premières, Jésus nous fait entrer dans ses désirs, tous tournés vers le Père, alors que, dans les quatre autres demandes, c’est lui qui entre en nous et se fait l’interprète de nos besoins. Là se trouve la matrice de toute prière chrétienne : la contemplation de Dieu et de son mystère, d’une part, et de l’autre, une sincère et courageuse demande de ce qui nous est nécessaire pour vivre, et vivre bien.

Point n’est besoin de vaines paroles pour parler avec Dieu : le premier pas de la prière chrétienne est toujours de s’en remettre à Dieu, à sa providence, car il connaît notre cœur mieux que nous-mêmes. Ainsi, la confiance nous conduit à demander ce dont nous avons besoin, sans angoisse ni agitation.

C’est pour cela que nous prions en disant, « que ton nom soit sanctifié ». En demandant avec Jésus, que Dieu le Père soit reconnu par tous et adoré pour ce qu’il est vraiment, nous prions aussi pour que la sainteté de Dieu soit manifestée par notre vie et dans le monde.

Car la sainteté de Dieu est une force en expansion ; elle s’élargit en cercles concentriques. Voilà pourquoi la prière chasse toute peur. Une chose est sûre : l’Esprit travaille en secret pour la rédemption du monde et les jours du mal sont comptés !

Demandons à l’Esprit Saint de nous aider à manifester par toute notre vie la sainteté de Dieu et à rendre son nom présent dans le monde. Que notre prière nous permette ainsi de grandir dans la confiance en Dieu, en sa providence. Que Dieu vous bénisse !


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