Comme saint Jean Bosco, que nos prêtres soient toujours joyeux

Portrait de saint Jean Bosco, par Carlo Felice
Portrait de saint Jean Bosco, par C. Felice

En ce jour où l’Église célèbre la mémoire liturgique de saint Jean Bosco, le Pape est revenu sur la figure du prêtre turinois lors de sa messe matinale, à la Maison Sainte Marthe au Vatican. «Que les prêtres ne soient pas des fonctionnaires mais qu’ils aient le courage d’avoir les yeux de Dieu.»

 

Le Pape exhorte les prêtres à imiter Don Bosco, qui a regardé la réalité avec le cœur d’un père et d’un maitre, ainsi que le rappelle la collecte de ce jour. C’est justement ce regard qui lui a indiqué la voie: il a vu ces jeunes pauvres sur les routes et s’en est ému, réfléchissant à ce qu’il pourrait faire pour les faire grandir. Il a marché et pleuré avec eux.

Regarder avec les yeux de l’homme et les yeux de Dieu

Le jour de son ordination, sa mère, une femme humble «qui n’avait pas étudié dans une faculté de théologie»,  lui dit : «aujourd’hui, tu commenceras à souffrir». La souffrance fait partie de la vie du prêtre; si elle en est absente, cela veut dire que quelque chose ne va pas. «C’est une prophétie de mère», une femme simple mais avec le cœur rempli de l’Esprit Saint.

Pour le prêtre, la souffrance est un signal que tout va bien, qu’il est sur la bonne voie, comme Don Bosco qui a su regarder la réalité avec ses yeux d’homme, mais aussi avec les yeux de Dieu. «Il a vécu dans une période de francs-maçons, de ‘bouffeurs de curés’, d’une aristocratie  fermée, où les pauvres étaient réellement pauvres, considérés comme du rebut, et lui, Don Bosco a vu ces jeunes dans la rue, et il s’est dit ‘non, ce n’est pas possible !’»

Don Bosco a regardé la réalité avec un amour de père, et il a regardé Dieu avec des yeux d’un mendiant, lui demandant sa lumière avant d’avancer.

Un prêtre accessible

Le prêtre doit avoir cette polarité : «regarder la réalité avec ses yeux d‘homme, et avec les yeux de Dieu»; et cela signifie «passer beaucoup de temps devant le tabernacle». Don Bosco ne s’est pas contenté de se présenter aux jeunes avec un catéchisme et un crucifix en leur disant «faites ceci ou faites cela», fait observer le Pape. Il est allé vers eux, les a fait jouer comme des frères, il a marché avec eux, a pleuré avec eux et les a fait avancer. «Un prêtre toujours accessible, qui regarde avec humanité».

Pas employés ni fonctionnaires

Le prêtre n’est ni un «employé ni un fonctionnaire, qui reçoit par exemple de 15h à 17h30». «Nous avons tellement de bons fonctionnaires, qui font bien leur travail. Mais le prêtre n’est pas fonctionnaire et il ne peut l’être». En regardant la réalité avec des yeux d’homme, il «te sera donnée  la sagesse de comprendre que ce sont tes enfants, tes frères», et de prendre conscience que le prêtre est celui qui «combat avec Dieu».

Il y a toujours un risque  à regarder trop l’humain au détriment du divin, et inversement, mais si «nous ne risquons rien, nous ne ferons jamais rien dans la vie», avertit-il. Un père risque toujours pour son enfant, un frère risque pour son frère, lorsqu’il y a de l’amour. Cela comporte une part de souffrance, les commérages peuvent commencer, comme ce fut le cas pour Don Bosco.

Don Bosco, le maitre de la joie

Le Pape remercie donc Dieu pour le don de saint Jean Bosco, qui, depuis son plus jeune âge, savait comment gagner son pain chaque jour, avait compris ce qu’était la piété et la vérité. Cet homme a reçu de Dieu un cœur de père et de maitre.

La joie reste le signe le plus manifeste de la «bonne santé» du prêtre: «quand un prêtre ne trouve plus de joie, qu’il s’arrête et se demande pourquoi ». «La joie de Don Bosco était connue, il était le maitre de la joie», affirme le Saint-Père qui demande au Seigneur la grâce de la joie pour tous les prêtres.

Audience sur le voyage apostolique au Panamá

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 30 janvier 2019
condensé


Voyage apostolique au Panamá

Frères et sœurs,

je souhaite rendre grâce avec vous pour le voyage que je viens de faire à Panama à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse, qui ont été un don du Seigneur à l’Église et au peuple de ce pays. Avant que n’arrivent à Panama des jeunes du monde entier d’autres appartenant aux peuples indigènes ou d’origine africaine s’étaient déjà réunis, manifestant la diversité de l’Église en Amérique centrale.

Le thème de ces journées était la réponse que la Vierge Marie fit à l’Ange : « Qu’il me soit fait selon ta parole ». De fait, tant que se lèveront de nouvelle générations capables de répondre à Dieu : me voici, le monde aura un avenir. En Amérique centrale, beaucoup de jeunes vivent dans des conditions difficiles, victimes de toutes sortes de servitudes et de pauvretés.

A cet égard, le Chemin de croix et la liturgie pénitentielle, célébrée dans une maison de rééducation pour mineurs, ont été significatifs. Pendant la veillée, j’ai voulu proposer aux jeunes la Vierge Marie comme celle qui, dans sa petitesse, a le plus influencé l’histoire du monde. Et lors de la Messe, le Christ ressuscité les a de nouveau invités à vivre aujourd’hui l’Évangile car ils sont l’aujourd’hui de l’Église et du monde.

Je vous invite, chers frères prêtres, à la suite de ces journées Mondiales de la Jeunesse, à toujours sentir avec l’Église, dans la proximité des jeunes, des pauvres et de tout le peuple fidèle, afin de puiser dans l’Esprit Saint, une fécondité toujours nouvelle. Que Dieu vous bénisse.


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unité et fidélité sont les forteresses du mariage

Le Pape François a reçu ce mardi matin en audience les membres du tribunal ecclésiastique chargé de traiter les questions matrimoniales (la Rote Romaine), un rendez-vous traditionnel pour faire le point.

 

« La société dans laquelle nous vivons est toujours plus sécularisée, et ne favorise pas la croissance de la foi avec pour conséquences que les fidèles catholiques ont des difficultés à témoigner un style de vie selon l’Évangile, en ce qui concerne aussi le sacrement du mariage. Dans ce contexte, il est nécessaire que l’Église, dans toutes ses articulations, agisse pour offrir un soutien spirituel et pastoral adapté

« L’unité et la fidélité, ces deux biens inaliénables et constitutifs du mariage, sollicitent l’action pastorale de l’Égliseen particulier des évêques et des prêtres , pour accompagner la famille dans les diverses étapes de sa formation et de son développement. »

Une coresponsabilité dans la préparation au mariage 

Si les responsables de la nécessaire préparation au mariage restent avant tout les pasteurs, le Pape plaide aussi pour une plus grande participation de la communauté ecclésiale dans ce cheminement, pour pouvoir être « coresponsables de cette pastorale, sous la conduite de l’évêque diocésain et du prêtre de la paroisse. »

« Demandons ainsi à l’Esprit Saint de donner aujourd’hui aussi à l’Église des prêtres capables d’apprécier et valoriser les charismes des époux avec la foi robuste et l’esprit apostolique d’Aquila et Priscille», compagnons fidèles de Saint-Paul. Ce couple de riches Romains a été précieux dans la mission apostolique de Paul.

L’importance de la Parole de Dieu

Le soin pastoral et permanent de l’Église pour le bien du mariage et de la famille demande d’abord l’enracinement dans la Parole de Dieu, à travers la Lectio Divina, la célébration des sacrements, la participation aux groupes de familles et aux services caritatifs et l’ouverture aux plus nécessiteux.

Les époux qui vivent leur mariage dans l’unité généreuse et l’amour fidèle, en se soutenant mutuellement avec la Grâce du Seigneur sont aussi une aide pastorale précieuse pour l’Église. « Cette fidélité silencieuse » ne fait pas de bruit, contrairement aux scandales des divorces et séparations largement répercutés.

«La bonne nouvelle est que la fidélité est possible, parce qu’elle est un don, que ce soit à travers les époux ou dans le sacerdoce. »

Le Pape a enfin rappelé aux membres de la Rote combien leur interprétation du droit matrimonial était au service du salut des âmes et de la foi des époux.

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