Le Pape se recueille à Guadalupe

14-02-2016 Radio Vatican

Notre Dame de Guadalupe« Je viens comme missionnaire de miséricorde et de paix mais également comme un fils qui veut rendre hommage à sa mère, la Vierge de Guadalupe, et se laisser regarder par elle. » Le Pape a exprimé ainsi son l’émotion ce samedi 13 février 2016 en se rendant au sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe à Mexico. Il s’est recueilli en prière, seul, devant l’image dans le ‘camerino’ situé derrière l’image à l’issue de la cérémonie.

Après avoir traversé la ville et avoir goûté à la ferveur et à la joie des Mexicains, le Pape, sous un ciel immaculé, est arrivé au sanctuaire. Il s’est d’abord rendu à la vieille basilique, celle qui a été construite après les apparitions. Avant de rejoindre en procession la nouvelle basilique, consacrée en 1976. C’est à l’intérieur qu’il a célébré la messe.

Dans son homélie, le Pape est revenu sur la rencontre entre Marie et sa cousine Élisabeth, Marie venue « en hâte, sans hésiter, sans tarder » alors qu’Élisabeth en était dans ses derniers mois de grossesse. C’est sur la figure de Marie, sur le message qu’elle a transmis à Juan Diego, l’Amérindien qui l’a vue, que le Pape s’est attardé.

C’est la « femme du oui, un oui du don d’elle-même à Dieu, et en en même temps, un oui du don à ses frères. C’est le oui qui l’a poussée à donner le meilleur en se mettant en route vers les autres ». Parmi ces autres figures, il y a bien sûr Juan Diego à qui elle s’est adressée dans sa langue, revêtue de ses costumes. Elle l’a choisi, lui qui ne s’en sentait pas digne. « De la même manière, elle continue d’être présente à nous tous ; surtout à ceux qui, comme lui, sentent ‘qu’ils ne valaient rien’ .  Ce choix particulier, disons préférentiel, n’a été contre personne mais en faveur de tous. »

La Vierge s’adresse aux plus humbles

Lors de cette rencontre, dans le matin d’un jour de décembre 1531, « Dieu a réveillé et réveille l’espérance des petits, des souffrants, des déplacés et des marginalisés, de tous ceux qui sentent qu’ils n’ont pas une place digne sur cette terre. » « Ce matin, Dieu s’est approché et s’approche du cœur souffrant mais endurant de tant de mères, pères, grands-parents, qui ont vu leurs enfants partir, se perdre, voire être arrachés de manière criminelle. »

Au-delà du sanctuaire de pierre, il y a « celui de la vie, celui de nos communautés, de nos sociétés et de nos cultures »« personne ne peut être marginalisé. » « Nous sommes tous nécessaires, surtout ceux qui normalement ne comptent pas parce qu’ils ne sont pas ‘à la hauteur des circonstances’ ou n’ ‘apportent pas le capital nécessaire’ à ces constructions. Le Sanctuaire de Dieu est la vie de ses enfants, de tous et dans toutes leurs conditions, surtout celle des jeunes sans avenir, exposés à d’interminables situations douloureuses, risquées, et celle des personnes âgées non reconnues, oubliées à tant d’endroits. Le Sanctuaire de Dieu, ce sont nos familles qui ont besoin du minimum nécessaire pour pouvoir se construire et grandir. Le Sanctuaire de Dieu, c’est le visage de tant de personnes qui croisent nos chemins. »

Faire silence devant la Vierge

Le Pape, se mettant dans la peau du pèlerin se rendant devant la Vierge, reconnait que l’on peut amener « nos douleurs, nos peurs, nos désespoirs, nos tristesses et lui dire : ‘‘Que puis-je apporter si je ne suis pas instruit ?’’ ». Alors, le Pape recommande de faire silence devant la Vierge, elle qui a « l’honneur » « d’être notre mère ». « Cela nous donne la certitude que les larmes de ceux qui souffrent ne sont pas stériles. Elles sont une prière silencieuse qui monte vers le ciel et qui trouve toujours chez Marie une place sous son manteau. En elle et avec elle, Dieu se fait frère et compagnon de route, partage avec nous la croix pour que ne soyons pas écrasés par nos douleurs. »

De la même manière qu’elle a envoyé Juan Diego, la Vierge nous envoie pour être son ambassadeur, « pour construire de nombreux et nouveaux sanctuaires, pour accompagner de nombreuses vies, pour essuyer de nombreuses larmes ». Pour cela, nous devons donner « à manger à l’affamé, à boire à celui qui a soif », accueillir « celui qui est dans le besoin », habiller « celui qui est nu » et visiter « le malade ». « Va au secours du prisonnier, pardonne à celui qui t’a offensé, console celui qui est triste, sois patient avec les autres et surtout supplie et prie notre Dieu. »

regarder le peuple comme la Vierge Morenita

13-02-2016 Radio Vatican

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Le Pape François a montré son attachement à la Vierge de Guadalupe, la ‘‘Vierge Morenita’’ ,  qu’il voit dans l’après-midi, lors de sa rencontre avec les évêques du Mexique ce samedi 13 février 2016 en la cathédrale de Mexico. Devant les problèmes dont souffre le Mexique, il a rappelé aux évêques  dans un long discours certains de leurs devoirs essentiels et leurs responsabilités envers leurs Églises et envers leur peuple. « Comme je voudrais que ce soit elle-même, la Vierge Morenita, qui vous exprime, jusqu’au plus profond de vos âmes de Pasteurs et, par vous, à chacune de vos Églises particulières présentes dans ce vaste Mexique, tout ce qui s’écoule intensément du cœur du Pape. » Nous aussi , en tant qu’associés de la Médaille Miraculeuse, nous avons prendre en compte à notre niveau le contenu de son exhortation.

Regarder le peuple

En allant voir la Vierge de Guadalupe, les Mexicains cherchent un sein maternel. De là, l’invitation du Pape « à repartir de ce besoin de sein qui émane de l’âme de votre peuple ». De la même manière que la Vierge, les évêques sont invités à s’incliner « délicatement et avec respect, sur l’âme profonde » du peuple, et à déchiffrer « son mystérieux visage ». « Percevoir que le monde doit être toujours et seulement sauvé n’est-ce pas un antidote contre l’autosuffisance arrogante de ceux qui croient pouvoir se passer de Dieu ? »
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le désir de voir la Vierge de Guadalupe

En saluant les journalistes, au début du vol Rome-La Havane, le Pape François a confié que son désir le plus intime était de s’arrêter devant la Vierge de Guadalupe, de contempler ce mystère que l’on ne cesse d’étudier mais pour lequel il n’existe pas d’explication humaine. Le Saint-Père a souligné l’importance de ce voyage tant désiré, par lui-même et par les Mexicains.

Arrivé à l’aéroport international de Mexico en Airbus A330 ce vendredi 12 février 2016 à 19h25 heure locale en provenance de la Havane, dans un tweet, le Pape a  rappelé le but premier de sa venue : « Au Mexique je vais regarder Marie dans les yeux, la supplier de toujours nous regarder avec miséricorde. A Notre Mère je confie mon voyage. »

Des tribunes ont  permis à des milliers de Mexicains d’accueillir le Pape, au son des chansons populaires mexicaines. Agitant des foulards blancs et jaunes aux couleurs du Vatican, ils ont acclamé le Pape. Des danseuses en costumes traditionnels ont dansé sur la musique des mariachis.

A son arrivée à Mexico, le Pape François a été accueilli par le nonce et reçu par le président de la République. Quatre enfants ont alors offert un bouquet de fleurs au Pape qui les a bénis. Un groupe tout de blanc vêtu a alors entonné une chanson, le public allumant les briquets. Les mariachis ont pris le relais avec les danseurs. Puis le Pape François a donné sa bénédiction à tous. Il a été coiffé d’un sombrero par le chef du groupe de mariachis et a ensuite salué les autorités présentes ainsi que le conseil permanent des évêques mexicains.

Autorités, évêques et Guadalupe

Le début effectif de son voyage au Mexique commence ce samedi 13 février par une visite au Palais national, au cœur de la capitale fédérale. Après un entretien en privé avec le chef de l’État, l’échange de cadeaux, le Pape rencontre les autorités politiques, des représentants de la société civile et le corps diplomatique. Le Pape se rend ensuite en fin de matinée à la cathédrale, de l’autre côté de la place centrale de Mexico, où il rencontrera les évêques. En fin d’après-midi, il ira au sanctuaire de Guadalupe prier devant l’image de la Vierge et célébrer la messe.

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