la pauvre veuve est notre modèle de vie chrétienne

L’Évangile du jour, selon Saint-Marc,  expose deux figures opposées : le scribe et la veuve. Lors de la prière de l’Angélus, le Pape François l’a expliqué.

 

Il a précisé que le jugement de Jésus sur les scribes dénonce l’instrumentalisation de la loi de Dieu à des fins de pouvoir personnel. «Jésus démasque ce mécanique pervers : il dénonce l’oppression des faibles faite de façon instrumentale sur la base de motivations religieuses, en disant clairement que Dieu est du côté des derniers.»

l'obole de la pauvre veuve - mosaïque ancienne
l’obole de la pauvre veuve – mosaïque ancienne

Pour sa part, la pauvre veuve, vulnérable, proie facile de personnages plus puissants, n’avait plus de mari pour la défendre. Elle dépose ses deux pièces sans vouloir se faire remarquer, mais «ce geste plein de sacrifice n’échappe pas au regard attentif de Jésus, qui y voit briller le don total de soi auquel il veut éduquer ses disciples».

Aujourd’hui aussi, avec nous, Jésus nous mesure non pas la quantité de ce que nous donnons, mais la qualité, dans un état d’esprit qui échappe à toute logique de ritualisme, de formalisme, comme aussi à toute logique de calcul. «Cette veuve pauvre et généreuse» est mise en valeur dans l’Évangile comme «un modèle de vie chrétienne à imiter».

Nous ne connaissons pas son nom, mais «nous connaissons son cœur, et c’est ce qui compte devant Dieu». Son exemple doit donc nous aider «à nous dépouiller du superflu pour aller vers ce qui compte vraiment, et à rester humbles», comme la Vierge Marie, «une femme pauvre qui s’est donnée totalement à Dieu». Qu’elle nous aide à donner au Seigneur «non pas quelque chose de nous, mais nous-mêmes, dans une offrande humble et généreuse».

La Vierge Marie, une femme pauvre qui s’est totalement donnée à Dieu, nous soutient dans le but de donner au Seigneur et à nos frères, non pas quelque chose de nous-mêmes, mais nous-mêmes en personne, dans une offrande humble et généreuse.

Au terme de l’Angélus, outre sa prise de parole sur le centenaire de l’Armistice de 1918, le Pape a rendu hommage aux 16 martyrs de la guerre d’Espagne béatifiés samedi à Barcelone. «Ces nouveaux bienheureux ont tous été tués pour leur foi, dans des lieux et des dates différents, durant la guerre et la persécution religieuse du siècle dernier en Espagne. Louons le Seigneur pour ces courageux témoins.»

Le Pape a aussi évoqué la deuxième Journée mondiale des pauvres qui sera organisée dimanche prochain, en espérant que cette Journée favorisera «une attention croissante aux besoins des derniers et des marginalisés». Il a rappelé qu’une tente avec des services sanitaires destinés aux personnes dans le besoin avait été installée devant la Place Saint-Pierre à l’approche de cette Journée.

Le manque d’accès à l’eau : une honte pour l’humanité

La gouvernance d’un bien commun: l’accès à l’eau pour tous”, était le thème d’une conférence internationale le 8 novembre à l’université Pontificale Urbanienne de Rome, organisée par le dicastère pour le développement humain intégral en collaboration avec quatre ambassade près le Saint-Siège parmi lesquelles celle de la France. Un message du Pape lu à cette occasion invite à la responsabilité.

Selon ses organisateurs, son objectif était triple:

  •  évaluer les progrès et impasses dans l’accès à l’eau,
  • souligner la conception de l’eau comme bien commun essentiel à la vie
  • et apporter une contribution utile dans les débats et réunions internationales à venir concernant l’eau.

Dans son message, le Pape se désole que dans de nombreux pays la population n’aie pas accès à l’eau alors que les armes ne manquent pas et contribuent à détériorer la situation. «La corruption et les intérêts d’une économie qui exclut et qui tue prévalent trop souvent sur les efforts qui, de manière solidaire devraient garantir l’accès à l’eau.»

L’Église engagée dans l’accès à l’eau

«J’espère que les participants qui interviennent et participent à ce colloque puissent dans leurs environnements respectifs, professionnels et politiques, partager l’urgence, la volonté et la détermination nécessaire.» «Le Saint-Siège et l’Église sont engagés à favoriser l’accès à l’eau potable à tous.»

Les statistiques  de la soif dans le monde sont dramatiques et de nombreuses personnes tombent encore malades en raison d’une eau de mauvaise qualité, «une énorme honte pour l’humanité du XXI ème siècle.»

Les propositions déjà dessinées dans son encyclique Laudato Si saluent également les efforts de nombreux acteurs pour garantir l’accès à l’eau à tous, que ce soit par les infrastructures ou l’éducation.

Dimension symbolique et culturelle de l’eau

Dans son message, il invite également à envisager la question sur un plan anthropologique : le manque d’accès à l’eau est en effet une atteinte à la dignité humaine. Aussi, faut-il voir la question à la lumière de l’Évangile, seul voie pour moyen pour atteindre le bien commun de la famille humaine.

Il encourage enfin les participants du colloque à s’interroger sur la dimension spirituelle et culturelle de l’eau, importante dans les diverses traditions religieuses.

La première session de la conférence était d’ailleurs consacrée au thème «culture et spiritualité» avec des témoignages venus d’Afrique ou encore d’Inde, après un exposé du père Duffé, secrétaire du dicastère pour le développement humain intégral sur «la spiritualité biblique et le symbolisme de l’eau dans les Écritures».

Les sacrements n’ont pas de prix

Jésus et les marchands du temple - église Saint-Aignan Chartres
Dans le temple, Jésus trouva les marchands de bœufs, de moutons et de pigeons et les installations des changeurs. Église Saint-Aignan Chartres

En la fête de la Dédicace de la Basilique du Latran, l’Évangile du jour, dit de la «purification du Temple» est un extrait de saint Jean (Jn 2,13-22) qui invite l’assemblée à réfléchir sur le zèle et le respect que nous portons aujourd’hui à nos églises. Dans son homélie matinale au cours de la Messe célébrée ce matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape François l’a commenté.

 

Les églises sont la «maison de Dieu» et non des «marchés» ou des salons imprégnés de «mondanité».  Le Saint-Père a expliqué les raisons de l’impétuosité de Jésus, qui chasse violemment les marchands du Temple. Le Fils de Dieu est poussé par l’amour, «par le zèle» pour la maison du Seigneur, «convertie en marché».

Les idoles rendent esclave

En entrant dans le Temple, Jésus se rend compte que ce lieu était peuplé d’idoles, d’hommes prêts à servir «l’argent» plutôt que Dieu. «Derrière l’argent il y a une idole». «Les idoles sont toujours en or. Et les idoles rendent esclaves..

«Cela nous fait penser à la façon dont nous nous occupons de nos temples, de nos églises, si elles sont vraiment des maisons de Dieu, des maisons de prière et de rencontre avec le Seigneur, si les prêtres favorisent cela. Ou si elle ressemblent à des marchés.»

«Quelques fois, j’ai vu, non pas à Rome mais autre part, j’ai vu une liste des prix. ‘Mais qu’est-ce que ça veut dire, les sacrements se paient ? Non, mais c’est une offre’. Mais si l’on veut faire une offrande, qu’on la mette dans la boîte à offrandes, cachée, que personne ne voie combien on donne. Aujourd’hui aussi il y a ce danger : ‘Mais nous devons soutenir de l’Église. Oui, oui, oui, vraiment’. Que les fidèles la soutiennent, mais dans la boîte à offrandes, pas une liste des prix».

Que les églises ne deviennent pas un marché

«Pensons à quelques célébrations d’un sacrement, ou bien d’une commémoration, à laquelle tu vas et tu vois : tu ne sais pas si la maison de Dieu est un lieu de culte ou un salon social. Quelques célébrations glissent vers la mondanité». Il faut réfléchir sur «notre zèle pour nos églises, le respect que nous avons quand nous y entrons».

Le temple du cœur

Dans sa première lettre aux Corinthiens, Saint Paul souligne que le cœur de chacun forme «un temple : le temple de Dieu». Dans la conscience d’être pécheur, chacun doit donc s’interroger sur son propre cœur pour vérifier s’il n’est pas «mondain et idolâtre».

«Je ne demande pas quel est ton péché, mon péché. Je demande s’il y a en toi une idole, s’il y a le seigneur de l’argent. Car lorsqu’il y a le péché il y a le Seigneur Dieu miséricordieux qui pardonne si tu vas vers Lui. Mais s’il y a un autre seigneur, le dieu argent, tu es un idolâtre, un corrompu : pas déjà un pécheur, mais un corrompu. Le noyau de la corruption est véritablement l’idolâtrie : avoir vendu son âme au dieu argent, au dieu pouvoir.»

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