Se reconnaître pécheur est le premier pas pour connaître Jésus

Se reconnaître pécheurs, concrètement, et connaître l’amour du Christ, pour faire l’expérience de Jésus et ne pas être des «chrétiens de paroles». C’est l’exhortation lancée par le Pape ce matin lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe.

 

«Qui est Jésus-Christ pour toi ?»  le Pape François a posé cette question. Si quelqu’un nous demande «Qui est Jésus-Christ ?», nous dirons ce que nous avons appris : il est le Sauveur du monde, le Fils du Père, celui que nous «récitons dans le Credo», mais c’est un peu plus difficile de répondre à la question sur qui est Jésus-Christ «pour moi». C’est une question qui «nous met un peu dans l’embarras» parce que, pour répondre, «je dois arriver à mon cœur», c’est-à-dire partir de l’expérience.

Comme saint Paul, partir de sa propre expérience

Saint Paul, en effet, a justement l’inquiétude de transmettre le fait que lui, il a connu Jésus à travers son expérience, quand il est tombé du cheval, quand le Seigneur lui a parlé au cœur. Il n’a pas connu le Christ «en commençant par les études théologiques», même si, ensuite, «il est allé voir comment, dans l’Écriture, était annoncé Jésus».

«Ce que Paul a entendu, il veut que nous, les chrétiens, nous l’entendions. À la question que nous pouvons faire à Paul : “Paul, qui est le Christ pour toi ?”, lui, il nous dira sa propre expérience, simple : “Il m’a aimé et il s’est donné pour moi”. Mais lui, il est impliqué avec le Christ qui a payé pour lui. Cette expérience, Dieu veut que les chrétiens, et dans ce cas les chrétiens d’Éphèse, la vivent, qu’ils entrent dans cette expérience au point que chacun puisse dire : “Il m’a aimé et il s’est donné pour moi”, mais en le disant avec sa propre expérience.»

Choisi par amour mais pécheur

Et pour arriver à l’expérience que saint Paul a eu avec Jésus, le Pape François a souligné que réciter le Credo de nombreuses fois peut aider, mais que la meilleure voie passe par le fait de se reconnaître pécheurs : c’est le premier pas. Quand, en effet, Paul dit que Jésus s’est donné pour lui, cela veut dire qu’il a payé pour lui et il le raconte dans ses Lettres.

La première définition qu’il donne de lui-même est donc celle d’être «un pécheur», en disant qu’il a persécuté les chrétiens, et il part justement du fait d’être «choisi par amour, mais pécheur». «Le premier pas pour la connaissance du Christ, pour entrer dans ce mystère c’est la connaissance de son propre péché, de ses propres péchés.»

Dans le sacrement de la Réconciliation «nous disons nos péchés» mais «une chose est de dire les péchés», «une autre chose est de reconnaître pécheurs de nature, capables de faire quelque chose, de se reconnaître une saleté». Saint Paul a fait cette expérience de sa propre misère. Il a besoin du sacrifice du Christ, en prenant honte de lui-même et en se reconnaissant pécheur.

Connaître Jésus et ne pas se contenter de paroles

Il y a ensuite un deuxième pas pour connaître Jésus : celui de la contemplation, de la prière pour demander à connaître Jésus. «Il  y a une belle prière, d’un Saint : “Seigneur, que tu me connaisses et que je Te connaisse” : se connaître soi-même, c’est connaître Jésus». «Ne pas se contenter de dire trois ou quatre paroles justes sur Jésus», parce que «connaître Jésus est une aventure, mais une aventure sérieuse», car l’amour de Jésus est sans limites.

«Paul lui-même le dit : “Lui, Il a le pouvoir de faire beaucoup plus que ce que nous pouvons demander ou penser. Il a la puissance de la faire. Mais nous devons le demander : “Seigneur, que je Te connaisse ; que quand moi je parlerai de Toi, je ne dise pas des paroles de perroquet, mais que je dise des paroles nées de mon expérience. Et que comme Paul je puisse dire : “Il m’a aimé et il s’est donné pour moi”, et le dire avec conviction”. Ceci est notre force, ceci est notre témoignage. Ces chrétiens de paroles, nous en avons beaucoup. Nous aussi, nous le sommes souvent. Ceci, ce n’est pas la sainteté. La sainteté, c’est d’être des chrétiens qui font dans la vie ce que Jésus a enseigné et ce que Jésus a semé dans le cœur.»

Prier tous les jours pour connaître Jésus

En conclusion, le Pape François a rappelé les deux pas pour connaître Jésus-Christ : «Le premier pas, se connaître soi-même : pécheurs, pécheur. Sans cette connaissance et aussi sans cette confession intérieure, que je suis un pécheur, nous ne pouvons pas avancer. Deuxième pas, la prière au Seigneur, qui avec sa puissance nous fasse connaître ce mystère de Jésus qui est le feu que Lui il a amené sur la Terre. Ce sera une belle habitude si tous les jours, à un certain moment, nous pouvons dire : “Seigneur, que je Te connaisse et que tu me connaisses.” Et ainsi, aller de l’avant.»

On ne peut aimer seulement quand ça convient


Le sixième commandement: « Ne commettez pas d’adultère », est le thème de la catéchèse d’aujourd’hui. Le Pape a parlé de l’importance de la fidélité dans les relations humaines et, en ce qui concerne le mariage, insistant sur la nécessité d’une préparation adéquate. Il est revenu sur l’adultère qui fait référence à la fidélité : «aucun rapport humain n’est authentique sans fidélité et loyauté.»

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 24 octobre 2018

Frères et sœurs, le 6ème Commandement, « tu ne commettras pas d’adultère », est un appel direct à la fidélité, sans laquelle aucun rapport humain n’est authentique. De fait, l’amour se manifeste vraiment au-delà du seuil de l’intérêt personnel, quand on donne tout sans réserves, comme le Christ nous l’a révélé.

L’être humain a besoin d’être aimé sans conditions, sans quoi il risque de se résigner à la médiocrité de relations immatures qui, dans le meilleur des cas, ne sont qu’un reflet de l’amour. C’est pourquoi l’appel à la vie conjugale demande un discernement approfondi sur la qualité de la relation et un temps de fiançailles pour la vérifier.

Car les fiancés ne peuvent pas se promettre fidélité, seulement sur la base de la bonne volonté ou de l’espoir que « tout fonctionne » : ils ont besoin de prendre appui sur le socle de l’amour fidèle de Dieu.

La fidélité est donc une manière d’être, un style de vie qui requiert que la fidélité de Dieu puisse entrer dans notre existence, pour que nous soyons des hommes et des femmes fidèles et fiables en toutes circonstances. Ainsi le 6ème Commandement nous appelle à tourner notre regard vers le Christ qui, par sa fidélité, peut nous donner un cœur fidèle.

En Jésus-Christ, et en lui seulement, se trouve l’amour sans réserves, le don total sans parenthèses, la persévérance de l’accueil jusqu’au bout. Que de la communion avec Lui, avec le Père et le Saint Esprit, puisse grandir la communion entre nous et le savoir-vivre dans la fidélité toujours !

Ne pas commettre d’adultère est invitation à rester fidèle et à préserver l’amour de la plaie de la trahison: seul l’amour fondé sur la pierre de la foi en Dieu et de la confiance en autrui peut résister au vent des tentations, aux tempêtes de sautes d’humeur et séductions du monde. Le mot « je t’aime », en fait, contient en lui-même la promesse d’une fidélité permanente. Le Seigneur vous bénit tous et vous protège du malin

Chers amis, le message évangélique du Christ ne nous demande pas de faire des choses extraordinaires, mais de laisser Dieu agir dans nos vies. Il nous a dit: « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). La vie chrétienne est la rencontre de nos faiblesses avec la force de la grâce de Dieu, qui nous permet de vivre chaque jour une vie pleine et joyeuse, où la charité signifie tout faire avec joie et humilité, pour la gloire de Dieu et pour le bien des hommes.

Que la Vierge Marie veille sur votre chemin et vous aide à être un signe de confiance et d’espoir parmi vos frères. Que la bénédiction de Dieu descende sur vous et sur vos familles.


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L’espérance, c’est de vivre pour la rencontre avec Jésus

Dans son homélie prononcée ce mardi à la Maison Sainte-Marthe, le pape François a médité sur l’espérance. Ce n’est pas une vertu abstraite, mais une vie dans l’attente de la véritable rencontre avec Jésus. Pour s’y préparer, rien de tel que de savoir se réjouir des petites rencontres avec le Seigneur dans notre vie quotidienne.

 

La femme enceinte qui attend joyeusement la rencontre avec son enfant à naître et qui le touche chaque jour pour le caresser. Telle est l’image employée ce matin par le Pape François pour expliquer ce qu’est l’espérance. Celle-ci forme, comme la foi et la charité, l’une des vertus théologales.

Citoyenneté et héritage

Le Pape François a commencé son homélie par une réflexion sur deux mots rencontrés dans les lectures du jour : «citoyenneté» et «héritage». On les rencontre dans la lettre de saint Paul aux Éphésiens. Nous avoir rendu «citoyens», «c’est un cadeau que Dieu nous a fait», consistant à nous avoir donné «une carte d’identité».

Dieu, en son Fils Jésus, a en effet «aboli la Loi» pour nous réconcilier, afin que nous puissions «nous présenter, les uns et les autres, au Père en un seul Esprit». Notre identité «est vraiment d’être guéris par le Seigneur, être construits en communauté et avoir le Saint Esprit en nous ».

Dieu «nous fait marcher» vers l’héritage. Et l’héritage «est ce que nous cherchons sur notre chemin, ce que nous recevrons à la fin».  Mais il faut le chercher chaque jour, et ce qui nous fait aller de l’avant est justement l’espérance, «la vertu peut-être la plus petite, peut-être la plus difficile à comprendre».

Si tu espères, tu ne seras jamais déçu

La foi, l’espérance et la charité sont un don. La foi est facile à comprendre, tout comme la charité. «Mais l’espérance, qu’est-ce que c’est ?»

C’est «Vivre dans l’espérance c’est marcher, oui, vers un prix, vers le bonheur que nous n’avons pas ici mais que nous aurons là-bas… c’est une vertu difficile à comprendre. C’est une vertu humble, très humble. C’est une vertu qui ne déçoit jamais : si tu espères, tu ne seras jamais déçu. Jamais, jamais. C’est aussi une vertu concrète.  » Mais comment peut-elle être concrète, si je ne connais pas le Ciel ni ce que m’attend ?  » L’espérance n’est pas une idée, ce n’est pas être dans un bel endroit… non. C’est une rencontre. Jésus souligne toujours cet aspect de l’espérance, celui d’être en attente, de rencontrer.»

La femme enceinte qui vit pour la rencontre avec son enfant

L’Évangile du jour raconte l’épisode du maître au retour des noces. Il s’agit toujours d’une rencontre concrète avec le Seigneur. Pour mieux le faire comprendre, l’image suivante :

«Quand je pense à l’espérance, une image concrète me vient à l’esprit : la femme enceinte, la femme qui attend un enfant. Elle va chez le médecin, qui lui fait voir l’échographie…  » Ah, oui, le bébé… il va bien « … Non ! Elle est joyeuse ! Et tous les jours elle se touche le ventre pour caresser cet enfant, elle est dans l’attente de cet enfant, elle vit en attendant cet enfant. Cette image peut nous faire comprendre ce qu’est l’espérance : vivre pour cette rencontre. Cette femme imagine comment seront les yeux de son bébé, comment sera son sourire, s’il sera blond ou brun… mais elle imagine la rencontre avec son enfant.»

Savoir se réjouir des petites rencontres avec Jésus

Une autre question :

«Est-ce que j’espère comme ça, concrètement, ou un peu de manière diffuse, un peu comme un gnostique ? L’espérance est concrète, elle est de chaque jour parce que c’est une rencontre. Et chaque fois que l’on rencontre Jésus dans l’Eucharistie, dans la prière, dans l’Évangile, dans les pauvres, dans la vie communautaire, chaque fois nous faisons un pas de plus vers cette rencontre définitive. La sagesse de savoir se réjouir des petites rencontres avec Jésus dans la vie, qui préparent cette rencontre définitive».

En conclusion, le Pape a invité l’assemblée à s’interroger sur sa manière d’être chrétien, et si l’attente vécue est celle d’un Ciel abstrait ou d’une véritable rencontre avec le Seigneur.

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