L’espérance, c’est de vivre pour la rencontre avec Jésus

Dans son homélie prononcée ce mardi à la Maison Sainte-Marthe, le pape François a médité sur l’espérance. Ce n’est pas une vertu abstraite, mais une vie dans l’attente de la véritable rencontre avec Jésus. Pour s’y préparer, rien de tel que de savoir se réjouir des petites rencontres avec le Seigneur dans notre vie quotidienne.

 

La femme enceinte qui attend joyeusement la rencontre avec son enfant à naître et qui le touche chaque jour pour le caresser. Telle est l’image employée ce matin par le Pape François pour expliquer ce qu’est l’espérance. Celle-ci forme, comme la foi et la charité, l’une des vertus théologales.

Citoyenneté et héritage

Le Pape François a commencé son homélie par une réflexion sur deux mots rencontrés dans les lectures du jour : «citoyenneté» et «héritage». On les rencontre dans la lettre de saint Paul aux Éphésiens. Nous avoir rendu «citoyens», «c’est un cadeau que Dieu nous a fait», consistant à nous avoir donné «une carte d’identité».

Dieu, en son Fils Jésus, a en effet «aboli la Loi» pour nous réconcilier, afin que nous puissions «nous présenter, les uns et les autres, au Père en un seul Esprit». Notre identité «est vraiment d’être guéris par le Seigneur, être construits en communauté et avoir le Saint Esprit en nous ».

Dieu «nous fait marcher» vers l’héritage. Et l’héritage «est ce que nous cherchons sur notre chemin, ce que nous recevrons à la fin».  Mais il faut le chercher chaque jour, et ce qui nous fait aller de l’avant est justement l’espérance, «la vertu peut-être la plus petite, peut-être la plus difficile à comprendre».

Si tu espères, tu ne seras jamais déçu

La foi, l’espérance et la charité sont un don. La foi est facile à comprendre, tout comme la charité. «Mais l’espérance, qu’est-ce que c’est ?»

C’est «Vivre dans l’espérance c’est marcher, oui, vers un prix, vers le bonheur que nous n’avons pas ici mais que nous aurons là-bas… c’est une vertu difficile à comprendre. C’est une vertu humble, très humble. C’est une vertu qui ne déçoit jamais : si tu espères, tu ne seras jamais déçu. Jamais, jamais. C’est aussi une vertu concrète.  » Mais comment peut-elle être concrète, si je ne connais pas le Ciel ni ce que m’attend ?  » L’espérance n’est pas une idée, ce n’est pas être dans un bel endroit… non. C’est une rencontre. Jésus souligne toujours cet aspect de l’espérance, celui d’être en attente, de rencontrer.»

La femme enceinte qui vit pour la rencontre avec son enfant

L’Évangile du jour raconte l’épisode du maître au retour des noces. Il s’agit toujours d’une rencontre concrète avec le Seigneur. Pour mieux le faire comprendre, l’image suivante :

«Quand je pense à l’espérance, une image concrète me vient à l’esprit : la femme enceinte, la femme qui attend un enfant. Elle va chez le médecin, qui lui fait voir l’échographie…  » Ah, oui, le bébé… il va bien « … Non ! Elle est joyeuse ! Et tous les jours elle se touche le ventre pour caresser cet enfant, elle est dans l’attente de cet enfant, elle vit en attendant cet enfant. Cette image peut nous faire comprendre ce qu’est l’espérance : vivre pour cette rencontre. Cette femme imagine comment seront les yeux de son bébé, comment sera son sourire, s’il sera blond ou brun… mais elle imagine la rencontre avec son enfant.»

Savoir se réjouir des petites rencontres avec Jésus

Une autre question :

«Est-ce que j’espère comme ça, concrètement, ou un peu de manière diffuse, un peu comme un gnostique ? L’espérance est concrète, elle est de chaque jour parce que c’est une rencontre. Et chaque fois que l’on rencontre Jésus dans l’Eucharistie, dans la prière, dans l’Évangile, dans les pauvres, dans la vie communautaire, chaque fois nous faisons un pas de plus vers cette rencontre définitive. La sagesse de savoir se réjouir des petites rencontres avec Jésus dans la vie, qui préparent cette rencontre définitive».

En conclusion, le Pape a invité l’assemblée à s’interroger sur sa manière d’être chrétien, et si l’attente vécue est celle d’un Ciel abstrait ou d’une véritable rencontre avec le Seigneur.

Le service est l’antidote contre la recherche des premières places

Le Pape François, ce dimanche 21 octobre, dans sa catéchèse dominicale, avant la prière de l’Angélus récitée place Saint-Pierre à Rome, s’est arrêté sur la vanité des gloires de ce monde, sur la nécessité de se tourner plutôt vers la simplicité et le service et  sur la manière dont Jésus convertit la mentalité du monde à celle de Dieu (cf. Mc 10, 35-45).

Le baptême plutôt que le trône de gloire

les apôtres Jacques et Jean dans la cathédrale de Compostelle
les apôtres Jacques et Jean dans la cathédrale de Compostelle

Ainsi des frères Jacques et Jean qui furent les deux premiers apôtres à le suivre, Jésus sait combien ils sont enthousiastes, mais aussi combien cette attente et ce zèle sont «pollués» par l’esprit du monde.

En effet lorsque les deux frères dissertent sur les «trônes de gloire» où il s’assiéraient à ses côtés, Jésus lui parlait « de calice et de baptême »,  c’est-à-dire de sa passion et de sa mort. «Être assis à ma droite ou ma gauche, il ne m’appartient pas de vous l’accorder, leur répondit alors Jésus, cela appartient à ceux qui s’y sont préparés.» Aimer signifie quitter l’égoïsme et l’auto-référentialité pour servir les autres.

 «Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur»

Quant la manière de réagir des autres apôtres, tout aussi mondaine, Jésus leur donne une leçon, qui s’applique aux chrétiens de tous les temps.

«Vous savez que les chefs des nations tyrannisent, et que les grands asservissent. Il n’en sera pas de même entre vous. Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur;  et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave.… C’est la règle du chrétien.»

Le trône inconfortable de Dieu

Tandis que les grands de ce monde se construisent des «trônes» pour leur propre pouvoir, Dieu choisit lui un trône inconfortable : la Croix, sur laquelle il règne en donnant la vie. «Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup.» (v. 45)

Simplicité et service

Enfin, le chemin du service est l’antidote le plus efficace contre la maladie «de la recherche des premières places», qui infecte de nombreux contextes humains et n’épargne pas non plus la hiérarchie ecclésiastique. Ainsi à l’inverse, «en tant que disciples du Christ», il s’agit de témoigner «avec le courage et la générosité d’une Église qui s’incline aux pieds des derniers pour les servir avec amour et simplicité.»

«Que la Vierge Marie, qui a pleinement et humblement adhéré à la volonté de Dieu, nous aide à suivre avec joie Jésus sur le chemin du service, le grand chemin qui mène au ciel.»

Après l’Angélus : Journée mondiale des missions

«Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale des missions sur le thème « Ensemble avec les jeunes, nous apportons l’Évangile à tous ». Ensemble avec les jeunes : c’est le chemin! Et c’est la réalité que, grâce à Dieu, nous vivons ces jours-ci dans le Synode qui leur est dédié: en les écoutant et en les impliquant, nous découvrons de nombreux témoignages de jeunes qui ont trouvé le sens et la joie de vivre en Jésus.»

«Et souvent, ils l’ont rencontré grâce à d’autres jeunes, déjà impliqués dans sa compagnie de frères et de sœurs qu’est l’Église. Nous prions pour que les nouvelles générations ne passent pas à côté de la proclamation de la foi et de l’appel à collaborer à la mission de l’Église.»

«Je pense à beaucoup de chrétiens, d’hommes et de femmes, de laïcs, de personnes consacrées, de prêtres, d’évêques, qui ont passé leur vie et la dépensent encore loin de leur patrie pour annoncer l’Évangile. À eux notre amour, notre gratitude et notre prière. Nous prions pour eux un ‘Ave Maria‘.»

l’Esprit Saint levain des chrétiens pour la rédemption

Lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe ce vendredi matin, le Pape François a parlé des chrétiens hypocrites qui n’acceptent pas le levain de l’Esprit Saint, capable de faire grandir «vers l’extérieur».

 

Avancer avec le «levain de l’Esprit Saint» qui conduit à cette «hérédité» laissée à tous par le Seigneur : le Saint-Père s’est arrêté sur deux types de personnes qui apparaissent dans l’Évangile du jour, selon saint Luc.

Il y a deux genres de levain : le «bon»,  qui fait grandir «vers l’intérieur» et celui qui «ruine». C’est celui des pharisiens, des docteurs de la Loi, c’est «l’hypocrisie» de ceux qui sont renfermés sur eux-mêmes, qui font «semblant», qui donnent l’aumône et qui font sonner les trompettes pour le faire savoir.

Ils veulent conserver leur propre sécurité, leur égoïsme. Et quand ils sont en difficulté, agressés par des brigands ou rencontrant un lépreux, «ils regardent ailleurs», selon leurs «lois internes».

La promesse d’un bonheur immense

Dans la lettre aux Éphésiens, saint Paul explique comment «nous avons été faits, des héritiers, des prédestinés dans le Christ. Parfois elles commettent des erreurs, mais elles se corrigent ; parfois elles tombent, mais elles se relèvent. Parfois même, elles pèchent, mais elles se repentent. Mais toujours vers l’extérieur, vers cette hérédité, parce qu’elle a été promise. Et ces gens sont joyeux parce qu’on leur a promis un bonheur immense». Et le levain de ces gens, nous dit saint Paul, c’est l’Esprit Saint, qui «nous pousse à louer la gloire de Dieu.»

Le sceau de l’Esprit Saint est la «caution de notre hérédité», en attente de la «complète rédemption». Et Jésus nous veut toujours «en chemin avec le levain de l’Esprit Saint qui ne fait jamais grandir vers l’intérieur», mais qui, au contraire «pousse dehors, vers l’horizon». Jésus veut que «nous soyons des chrétiens», et ce même «avec les difficultés, les souffrances, les problèmes, et les chutes.»

site officiel en France