le rôle central du Christ dans la création et l’œuvre de notre salut

Christ Pantocrator église de Chora, Istanbul, Turquie, mosaïque
Christ Pantocrator église de Chora, Istanbul, Turquie, mosaïque

La lettre aux Éphésiens met en valeur le rôle central du Christ dans la création, aussi bien que dans l’œuvre de notre salut. J’ai tenu à vous citer ce passage très significatif: “C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus-Christ, pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre”. En somme, la bonté de notre conduite humaine est le fruit de la Rédemption.

Bonté de la conduite humaine: qu’est-ce à dire? Notre expérience personnelle et quotidienne nous oblige à reconnaître que certaines actions jaillissent, avec l’aide du Seigneur, de notre liberté profonde, sont pleinement nôtres, et que d’autres, hélas, n’en découlent pas. C’est cette conduite librement décidée qui manifeste la personne et qui construit une personnalité authentique.

C’est pourquoi la foi de l’Église nous enseigne que la personne humaine sera jugée selon ses œuvres. Oui, chacun est responsable de ses actes libres et devient ainsi responsable de lui-même. Il faut toutefois préciser que la personne humaine n’est pas maîtresse absolue d’elle-même. Créée par Dieu, elle a été dotée d’une vérité ontologique particulière, d’une nature spécifique.

Précisément, la bonté de la conduite humaine vient de l’harmonie entre cette vérité profonde de l’être et ses actes. Le contraire met la personne dans une situation de déséquilibre, de rupture. C’est la grande misère du mal moral, dont la puissance rédemptrice de la grâce de Dieu dans le Christ nous libère. Au fond, la grâce de la Rédemption apporte avec elle une éthique, une manière de vivre “dans la justice et la sainteté”.

Que votre vie quotidienne, chers frères et sœurs, remplie de bonnes actions, en soit le signe. En vous souhaitant à tous ce profond bonheur, je vous bénis au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Saint Jean-Paul II – Audience du mercredi 20 juillet 1883

© Copyright 1983 – Libreria Editrice Vaticana

La nuit du 18 juillet 1830 de Sœur Catherine

fresque de la 1ère apparition - chœur de la chapelle rue du Bac
fresque de la 1ère apparition – chœur de la chapelle rue du Bac

Le 18 juillet 1830, veille de la fête de Saint Vincent de Paul (à  l’époque), durant la nuit, elle s’entend appeler trois fois de suite par un enfant d’une beauté ravissante. « Venez, dit-il, venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend. Ne craignez rien, il est onze heures et demie, tout le monde dort, je vous accompagne« .

Sœur Catherine s’habille à la hâte et suit l’enfant. La porte de la chapelle s’ouvre, toute illuminée. Elle s’avance jusqu’à la table de Communion et reste agenouillée, dans la prière.

Vers minuit, l’enfant la prévient : “Voici la Sainte Vierge”. Bientôt une dame d’une grande beauté vient s’asseoir dans le sanctuaire. Ne suivant que le mouvement de son cœur, Catherine se précipite alors aux pieds de la Sainte Vierge, posant familièrement les mains sur ses genoux…

Leur entretien dure plus de deux heures. La Voyante en a écrit un récit de sa main sur invitation de son directeur : Là, il s’est passé un moment, le plus doux de ma vie ; il me serait impossible de dire tout ce que j’ai éprouvé. Elle me dit comment je devais me conduire dans mes peines ; de venir me jeter au pied de l’autel et y répandre mon cœur. Là, je recevrais toutes les consolations dont j’aurais besoin.

Puis elle me dit encore : « Mon enfant, le Bon Dieu veut vous charger d’une mission ; vous aurez bien de la peine, mais vous vous surmonterez en pensant que vous le faites pour la gloire du Bon Dieu. Vous serez contredite, mais vous aurez la grâce, ne craignez pas ; dites tout ce qui se passe en vous, avec simplicité et confiance, à celui qui est chargé de vous conduire. Vous verrez certaines choses ; vous serez inspirée dans vos oraisons, rendez-en compte. Ayez confiance, ne craignez pas. »

Cette mission dont la Sainte Vierge voulait charger Sœur Catherine, c’était de faire connaître au monde la Médaille Miraculeuse. Mais ce n’est que plus tard, le 27 novembre 1830, que cette mission lui sera précisée. ■

P. J.-Daniel Planchot, cm

Le Père Georges Lemaître et le Bing Bang

Remarquable cosmologiste, le Père Georges Lemaître proposa le premier avec A. Friedmann l’idée d’un Univers en expansion. Il a aussi pressenti l’existence du rayonnement cosmologique diffus, plus de 30 ans avant sa découverte.

Biographie

Georges Lemaître est né le 17 juillet 1894 à Charleroi, en Belgique. C’est à l’âge de 9 ans, en 1903, qu’il prend la décision de donner son existence à Dieu et à la science. « La science n’a jamais ébranlé ma foi et la religion n’a jamais amené à mettre en question ce que je concluais de mes raisonnements scientifiques », écrira-t-il plus tard.

Et pourtant, le salut ne peut être ni démontré ni expérimenté. La science a quelque chose de commun avec Dieu ; plus on en sait, moins on en sait…

Les mathématiques, la physique et la cosmologie sont les matières qu’il affectionne le plus au cours de ses brillantes études au collège des jésuites de Charleroi puis à l’Université Catholique de Louvain, en Belgique. Il est accepté en 1923 à l’université de Cambridge comme étudiant-chercheur, suite à la rédaction d’un mémoire sur « La Physique d’Einstein ».

Il est ordonné prêtre la même année. Lemaître parviendra toujours à concilier ses aspirations scientifiques et religieuses. Pour lui le commencement de l’Univers et son explication physique et mathématique ne sont pas incompatibles avec l’idée philosophique de création de l’Univers.

Travaillant aux côtés de l’astronome A. Eddington, Lemaître s’intéresse beaucoup à la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein. S’appuyant sur les travaux du savant russe A. Friedmann, Lemaître propose en 1927 le modèle d’un Univers en expansion. il va être le premier à contredire Einstein qui a imaginé un univers stable pour proposer l’idée révolutionnaire d’un univers en expansion, à l’origine rassemblée en un point ; l’hypothèse du Big Bang est née : Fiat lux…

C’est une idée révolutionnaire pour l’époque : alors que tout le monde, Einstein compris, imagine un Univers statique, Lemaître le conçoit avec un commencement (une explosion initiale qui s’appellera bientôt le Big Bang), une évolution et peut-être une fin. En 1929 l’astronome E. Hubble confirmera les théories de Lemaître en découvrant par l’observation l’éloignement des galaxies au sein d’un Univers en expansion.

A la même époque Lemaître émet une nouvelle hypothèse : dans sa théorie de l’atome primitif, destinée à expliquer le commencement de l’Univers, il soupçonne que les évènements qui se sont produits au moment de la naissance de l’Univers ont laissé une trace sous forme d’un rayonnement cosmique. Ce fond diffus cosmologique sera découvert fortuitement en 1965.

A partir de l’entre deux guerres le cosmologiste belge obtient une reconnaissance internationale pour ses recherches. Il rencontre à plusieurs reprises Einstein et on l’invite dans les plus grandes universités. Amené à utiliser des machines à calculer, il en apprend la programmation. Il se spécialise également dans l’étude de la formation des nébuleuses.

Atteint d’une leucémie, il meurt le 20 juin 1966. Quelques mois plus tôt, on lui avait annoncé la découverte du rayonnement fossile (par Penzias et Wilson) qu’il avait imaginé dans les années 30. Un cratère lunaire et un astéroïde portent son nom.

L’expansion était pour lui accélérée ; ce qui sera confirmé en 1998. Et l’univers, s’il évoluait, devait avoir eu un commencement. Il le nomma l’atome primitif. Fred Hoyle le popularisera par la célèbre formule du Big Bang.

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