Mère Teresa, icône de la Miséricorde

Il y a tout juste deux ans. Ce fut l’un des points d’orgue de l’Année sainte de la Miséricorde : le Pape a inscrit Mère Teresa, fondatrice de la congrégation des Missionnaires de la Charité au calendrier des Saints le dimanche 4 septembre 2016, devant 120 000 fidèles qui participaient à la messe de canonisation.

Dans son homélie, le Pape a rappelé que «partout où il y a une main tendue qui demande une aide pour se remettre debout, doit se percevoir notre présence, ainsi que la présence de l’Église qui soutient et donne espérance». Il rappelle que les chrétiens sont appelés à traduire dans le concret ce qu’ils invoquent dans la prière et qu’ils professent dans la foi. «L’engagement que le Seigneur demande est l’engagement d’une vocation à la charité». Un engagement «sérieux», mais joyeux qui demande «radicalité et courage».

Une femme qui s’est dépensée pour la défense de la vie

Le Saint-Père rend également hommage à la nouvelle sainte qu’il continue d’appeler Mère Teresa, «il serait un peu difficile de l’appeler sainte Thérèse», glisse-t-il dans un sourire. En se rendant disponible à travers l’accueil et la défense de la vie humaine, Mère Teresa a été tout au long de sa vie une «généreuse dispensatrice de la miséricorde divine». Elle s’est dépensée dans la défense de la vie dans le sein maternel comme la vie abandonnée et rejetée. Elle s’est penchée sur les personnes abattues qu’on laisse mourir au bord des routes ; elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre, afin qu’ils reconnaissent leurs fautes.

Mère Teresa, une sainte de la miséricorde. «La miséricorde a été pour elle le ‘‘sel’’ qui donnait de la saveur à chacune de ses œuvres, et la ‘‘lumière’’ qui éclairait les ténèbres de ceux qui n’avaient même plus de larmes pour pleurer leur pauvreté et leur souffrance».

Sa mission perdure de nos jours comme un témoignage éloquent de la proximité de Dieu aux pauvres parmi les pauvres. Le Pape François a remis ce dimanche «cette figure emblématique de femme et de consacrée au monde du volontariat : qu’elle soit votre modèle de sainteté !»

Mère Teresa, un «infatigable artisan de miséricorde» dont il espère qu’il nous aidera à comprendre toujours mieux que «notre unique critère d’action est l’amour gratuit, libre de toute idéologie et de tout lien et offert à tous sans distinction de langue, de culture, de race ou de religion». Le Pape François a enfin demandé à chacun de porter le sourire de la sainte en leur cœur et de l’offrir à leur prochain pour «ouvrir des horizons de joie et d’espérance à tant de personnes découragées».

Après la prière de l’angélus dimanche 4 septembre 2016, place Saint-Pierre, le Pape François a remercié toutes les personnes qui ont pris part à la messe de canonisation de Mère Teresa. Un salut adressé en premier lieu aux Missionnaires de la Charité, «la famille spirituelle de Mère Teresa». «Que votre sainte fondatrice veille toujours sur votre chemin et vous obtienne d’être toujours fidèles à Dieu, à l’Église et aux pauvres. J’aimerais rendre hommage à ceux qui se donnent au service des frères dans des contextes difficiles et risqués», les religieuses «qui donnent leur vie sans ménagement». «Je pense particulièrement à la sœur missionnaire espagnole, Sœur Isabelle, qui a été assassinée il y a deux jours dans la capitale d’Haïti, un pays tellement éprouvé. Que cesse de tels actes de violence et qu’il y ait plus de sécurité. Rappelons-nous ces autres sœurs qui, récemment, ont subi des violences dans d’autres pays. »

Rappelons que la congrégation des missionnaires de la charité a été établie officiellement le 7 octobre 1950, jour de Notre Dame du saint Rosaire, que Mère Térésa a placé la congrégation sous le patronage du « Cœur immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie » et que peu après, elle a  fondé un mouroir qui s’appelle « le cœur pur » et qui est dédié au cœur Immaculé de Marie.

La joie du don selon Mère Teresa – prière

Mère Teresa, vie au service des plus pauvres

L’homélie du Pape lors de la canonisation de Mère Teresa (page 2)

face au scandale, le silence et la prière

Devant qui cherche le scandale, le silence et la prière

Le Pape François a repris, ce lundi 3 septembre 2018, les messes matinales  dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe du Vatican. Commentant l’Évangile du jour,il fait remarquer que la volonté de “scandale” et de “division” peut être contrée seulement par la prière et le silence.

 

«La vérité est douce, elle est silencieuse.» «Avec les personnes qui cherchent  le scandale et la division», l’unique voie à prendre est celle du «silence» et de la «prière». Dans l’Évangile du jour, en St Luc (4, 16-30), Jésus, revenu à Nazareth, est accueilli avec suspicion par ses compatriotes.

La Parole du Seigneur mise en valeur dans ce texte nous permet de réfléchir sur la «façon d’agir dans notre vie quotidienne face aux malentendus» et de comprendre «comment le père du mensonge, l’accusateur, le diable, agit pour détruire l’unité d’une famille, ou d’un peuple».

Le silence de Jésus devant le mensonge

Parvenu à la synagogue, Jésus est accueilli avec une grande curiosité : tous veulent voir de leurs propres yeux les prodiges qu’il a accomplis ailleurs. Mais le Fils du Père céleste n’utilise que la «Parole de Dieu», une habitude qu’Il adopte «quand Il veut vaincre le diable».

Et c’est justement cette attitude d’humilité qui donne lieu aux premières interrogations, -«N’est-ce pas là le fils de Joseph ?»-, qui elles-mêmes sèment le «doute», induisent un changement d’atmosphère, «de la paix à la guerre», «de la stupeur à l’indignation». Avec son silence, Jésus vainc «les chiens sauvages», vainc «le diable qui avait semé le mensonge dans leurs cœurs.»

«Ce n’était pas des personnes, mais une meute de chiens sauvages qui le chassèrent hors de la ville. Ils ne raisonnaient pas, ils hurlaient. Jésus se taisait. Ils le menèrent au sommet d’un escarpement pour le précipiter en bas. Et ce passage de l’Évangile se termine ainsi :‘mais Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin’.»

«Voilà la dignité de Jésus : avec son silence, il vainc cette meute sauvage et s’en va. Parce que son heure n’était pas encore venue. La même chose arrivera lors du Vendredi Saint : les personnes qui, le dimanche des Rameaux l’avaient acclamé aux cris de ‘Béni soit le Fils de David’, disaient ‘crucifie-le’: elles avaient changé. Le diable avait semé le mensonge dans leurs cœurs et Jésus se taisait.»

La vérité est douce

«Le silence vainc, mais à travers la croix. Le silence de Jésus. Mais combien de fois dans les familles, commencent des discussions sur la politique, le sport, l’argent, et une fois ou l’autre, ces familles se détruisent. On voit dans ces discussions que le diable est là qui veut détruire…. Silence.»

(…) «Parce que la vérité est douce, elle est silencieuse, elle n’est pas bruyante. Ce qu’a fait Jésus n’est pas facile : mais la dignité du chrétien est ancrée dans la force de Dieu. Avec les personnes qui ne font pas montre de bonne volonté, avec les personnes qui recherchent uniquement le scandale, la division, la destruction, aussi dans les familles : le silence. Et la prière

Un temps pour parler… et un temps pour se taire

«Que le Seigneur nous donne la grâce de discerner quand nous devons parler et quand nous devons nous taire. Et cela, dans toute notre vie : au travail, à la maison, dans la société… Ainsi, nous deviendrons plus imitateurs de Jésus.»

3 septembre 2018 – citations d’après infos de Vatican news.

l’authenticité de notre obéissance à la Parole de Dieu

Le pape François, lors de l’Angélus de ce dimanche, a demandé aux fidèles de regarder le vrai sens de la religion qui est de rester fidèle à la Parole de Dieu et d’être vigilant contre la pollution de l’hypocrisie, de la vanité et de la cupidité.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 2 septembre 2018

Chers frères et sœurs, bonjour!

ce dimanche, nous reprenons la lecture de l’évangile de Marc. Dans le passage d’aujourd’hui (Mc 7,1-8.14-15.21-23), Jésus traite d’une question importante pour nous tous les croyants, l’authenticité de notre obéissance à la Parole de Dieu, contre toute contamination du monde ou formalisme légaliste.

L’histoire s’ouvre avec l’objection que les scribes et les pharisiens présentent à Jésus, accusant ses disciples de ne pas suivre les préceptes rituels selon les traditions.

De cette manière, les interlocuteurs entendaient affecter la fiabilité et l’autorité de Jésus en tant que Maître car ils disaient: «Mais ce maître laisse les disciples ne pas remplir les prescriptions de la tradition».

Mais Jésus répond à haute voix et répond en disant: « Isaïe a bien prophétisé sur vous, hypocrites, comme il est écrit: » Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. En vain ils m’adorent, enseignant des doctrines qui sont préceptes des hommes »(versets 6-7).

C’est ce que dit Jésus: des mots clairs et forts! Hypocrite est, pour ainsi dire, l’un des mots les plus forts que Jésus utilise dans l’Évangile et la décision portant sur les docteurs de la religion: les légistes, les scribes … « Hypocrite », dit Jésus.

En fait, Jésus veut secouer les scribes et les pharisiens de l’erreur dans laquelle ils sont tombés et quelle est cette erreur? Celle de bouleverser la volonté de Dieu, en négligeant ses commandements pour observer les traditions humaines. La réaction de Jésus est sévère car un enjeu majeur est en jeu: c’est la vérité de la relation entre l’homme et Dieu, l’authenticité de la vie religieuse. L’hypocrite est un menteur, il n’est pas authentique.

Encore aujourd’hui, le Seigneur nous invite à fuir le danger de donner plus d’importance à la forme qu’à la substance. Il nous appelle à reconnaître, encore et encore, le véritable centre de l’expérience de la foi, c’est-à-dire l’amour de Dieu et l’amour du prochain, en le purifiant de l’hypocrisie du légalisme et du ritualisme.

Le message de l’Évangile d’aujourd’hui est également renforcé par la voix de l’apôtre Jacques qui nous dit en synthèse la façon dont doit être la vraie religion, et dit que la vraie religion est « de visiter les orphelins et les veuves dans la souffrance et de ne pas être contaminés par ce monde « (v. 27).

« Visiter des orphelins et des veuves » signifie pratiquer la charité envers les autres, à partir des plus nécessiteux, des plus fragiles, des plus marginaux. Ce sont les gens dont Dieu prend un soin particulier et il nous demande de faire de même.

« Ne vous laissez pas contaminer par ce monde » ne signifie pas s’isoler et se fermer à la réalité. Non. Ici aussi, ce ne devrait pas être une attitude extérieure mais intérieure, de substance: cela signifie être vigilant parce que notre façon de penser et d’agir n’est pas polluée par la mentalité mondaine, c’est-à-dire par la vanité, l’avidité, la superbe.

En réalité, un homme ou une femme qui vit dans la vanité, l’avidité, la superbe et en même temps croit et se fait voir comme religieux et condamne même les autres, est un hypocrite.

Faisons un examen de conscience pour voir comment nous accueillons la Parole de Dieu, comment le dimanche nous l’écoutons à la messe. Si nous l’écoutons de manière distraite ou superficielle, cela ne nous aidera pas beaucoup. Au lieu de cela, nous devons accueillir la Parole avec un esprit et un cœur ouverts, comme un bon terrain, pour qu’elle soit assimilée et porte ses fruits dans la vie concrète.

Jésus dit que la Parole de Dieu est comme le blé, c’est une graine qui doit croître dans des œuvres concrètes. Ainsi, la Parole elle-même purifie notre cœur et nos actions et notre relation avec Dieu et avec les autres est libérée de l’hypocrisie.

Que l’exemple et l’intercession de la Vierge Marie nous aident à toujours honorer le Seigneur avec cœur, témoignant de notre amour pour lui dans des choix concrets pour le bien de nos frères et sœurs.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Hier, à Košice (Slovaquie), Anna Kolesárová, vierge et martyre, a été proclamée bienheureuse. Elle est morte pour avoir résisté à ceux qui voulaient violer sa dignité et sa chasteté. C’est comme notre italienne Maria Goretti. Cette fille courageuse aide les jeunes chrétiens à rester fidèles à l’Évangile, même s’il faut aller à contre-courant et payer de sa personne. Un applaudissement pour la bienheureuse Anna Kolesárová !

C’est douloureux : il y a encore des vents de guerre et des nouvelles inquiétantes sur les risques d’une éventuelle catastrophe humanitaire en Syrie bien-aimée, dans la province d’Idlib. Je renouvelle mon appel sincère à la communauté internationale et à tous les acteurs concernés pour qu’ils utilisent les instruments de diplomatie, de dialogue et de négociation, dans le respect du droit international humanitaire et pour protéger la vie des civils.

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît n’oubliez pas de prier pour moi !


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