MOIS DU ROSAIRE – jour 10 – De l’excellence de la dévotion du Rosaire

MOIS DU ROSAIRE – jour 10 – De l’excellence de la dévotion du Rosaire

mois du rosaire10
mois du rosaire10  manuel Liège 1847

La dévotion du rosaire se justifie par elle-même ; il suffit d’en connaître l’objet et la fin, l’esprit et les pratiques. Son objet est de faire connaître Dieu et Jésus-Christ, son Fils ; d’honorer Marie et de rendre des actions de grâces à la très sainte Trinité ; ses pratiques sont la méditation des saints mystères chrétiens et la récitation des trois plus belles prières de l’Église, le Pater, l’Ave Maria et le Gloria Patri, on y joint le Credo pour commencer.

Or, une dévotion appuyée sur ces fondements, ne peut être qu’une dévotion solide et excellente ; aussi est-elle justifiée par la raison, consacrée par l’autorité, confirmée par le suffrage de la tradition, autorisée par des miracles, favorisée par le concours unanime des fidèles, enrichie enfin de la précieuse indulgence du Saint-Siège.

La dévotion du rosaire est justifiée par la raison. Pour connaître l’excellence de la dévotion du rosaire, il suffit de parcourir les médiations des vingt mystères du rosaire et de paraphraser les prières qu’on récite ; on voit que le rosaire est tout à la fois un livre de méditation, de prières et d’actions de grâces.

C’est un livre de méditation sur la venue, la vie, la passion et la gloire du Fils de Dieu, Jésus-Christ Notre-Seigneur ; c’est la substance de tout l’Évangile, le précis de sa doctrine et l’abrégé des grandeurs de Marie.

En effet, dans les mystères joyeux, le fidèle découvre combien Dieu nous a aimés, jusqu’à nous donner son propre Fils ; quel a été le zèle de Jésus-Christ pour notre salut ; par quelles voies il a marché le premier pour nous tracer la route que nous devons suivre.

Il y apprend encore quels sont les obstacles au salut qu’il faut vaincre; les honneurs, les richesses et les plaisirs qu’il faut dédaigner ; les vertus d’humilité, de pauvreté et d’obéissance qu’il faut pratiquer ; en un mot, il voit dans la vie du divin Sauveur tout ce que son amour infini a fait pour nous, et tout ce que nous devons faire pour lui.

Dans les mystères lumineux, le chrétien va à la source des deux sacrements principaux, baptême et eucharistie, à travers le propre baptême de Jésus et la sainte Cène du Jeudi Saint.

Provoqué par Marie, le signe de Cana montre le premier signe de la mission de Jésus. Dans les béatitudes se trouve le cœur de l’enseignement du Maître. Et la transfiguration dévoile sa qualité divine, comme déjà au baptême : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

Dans les mystères douloureux, le chrétien comprend quelle est la malice du péché ; l’horreur qu’il doit nous inspirer ; les châtiments qu’il nous prépare et quelle vengeance Dieu tirera des pécheurs impénitents, puisqu’il n’a pas épargné son propre Fils.

Il voit ce que c’est que le péché, puisqu’il a fallu offrir une si grande victime à Dieu pour le réparer ; ce que c’est que l’enfer, puisqu’il a fallu tant de douleurs pour nous en arracher ; ce que c’est que le paradis, puisqu’il a fallu la mort du Fils de Dieu pour nous le mériter ; ce que vaut notre âme et ce qu’elle a coûté, puisqu’elle a été achetée à un si haut prix, au prix du sang d’un Dieu.

Eh ! qui pourrait, à la vue des tourments de Notre-Seigneur, refuser de souffrir et de porter ses croix avec patience ? Combien elles doivent nous paraître légères, en comparaison de nos offenses, et avec quelle reconnaissance nous devons les recevoir de la main de Dieu.

Dans les mystères glorieux, le fidèle entrevoit les biens et la gloire que Jésus-Christ prépare dans le ciel à ceux qui l’auront imité sur la terre ; le bonheur d’une âme ressuscitée à la grâce par l’Esprit – Saint, et l’inébranlable fondement de notre espérance, Jésus, au plus haut des cieux, où il est notre pontife, notre avocat et notre intercesseur.

Enfin, il découvre dans l’élévation de Marie et dans son couronnement, les grandeurs de la mère de Dieu, et le motif de notre confiance en la puissance et en la Unité de celle qui a été établie la reine du ciel et de la terre, la dispensatrice des grâces, la mère et la médiatrice de tous les chrétiens, la protectrice de tous les peuples et de tous les empires.

Le rosaire est aussi un livre de prières ; il se compose des prières les plus usitées dans l’Église, et les plus parfaites. Quoi de plus parlait que la prière du Pater, l’Oraison dominicale, c’est-à-dire, l’oraison que le Seigneur a daigné nous apprendre lui-même ?

Pouvons-nous réciter une prière plus sublime que cette prière divine descendue des cieux, qui renferme tout ce que nous pouvons demander pour la gloire de Dieu, pour nous-mêmes et pour le prochain ?

Nous demandons d’abord la gloire de Dieu, l’accomplissement de sa volonté sur la terre, comme les Anges l’accomplissent dans le ciel ; pour nous et le prochain, les biens spirituels du salut, les biens temporels de la vie présente, et les biens éternels du royaume de Dieu ; enfin, la grâce d’être délivrés des maux passés, par le pardon de nos fautes, et des maux présents, par la préservation du péché ; et des maux futurs, par le triomphe sur nos passions, afin de jouir de la paix de cette vie et du bonheur de l’autre.

Quoi de plus touchant que la prière de l’Ave Maria que nous avons expliquée et paraphrasée longuement les premiers jours de ce mois ? Cette prière est composée des paroles de la sainte Écriture et de celles de l’Église qui nous rappelle les grandeurs et les privilèges de Marie et y joint les louanges de la mère de Dieu, pour augmenter les motifs de notre confiance et la ferveur de notre prière.

Quoi de plus noble que cette doxologie du Gloria Patri, qui termine chaque dizaine ? Profession de foi si précise à l’égard du mystère ineffable d’un seul Dieu en trois personnes, que nous ne saurions trop louer et bénir ; hymne de reconnaissance sublime, que les fidèles à l’exemple des chœurs célestes, répètent souvent avec l’Église dans l’office divin, en l’honneur de la très-sainte Trinité.

Enfin, quoi de plus propre à nourrir et à entretenir la foi que la récitation du Credo, du symbole des Apôtres, qui contient l’abrégé des principales vérités que nous devons croire ? Voilà tout le plan du rosaire développé ; voilà son esprit mis à la portée de tous : eh bien ! je le demande à toute personne sensée, y a-t-il la moindre chose que la raison puisse désavouer ?

Ce serait donc faire trop d’honneur à l’irréligion, que de vouloir traiter sérieusement les questions oiseuses que son ignorance a mises quelquefois en avant sur la simplicité, sur l’uniformité des prières du rosaire sur l’ordre et la division des mystères qui le composent ; si, d’un autre côté, il n’est rien de plus simple, de plus naturel, de plus populaire, de l’autre, est-il rien de plus beau, de plus profond et de plus élevé ?

Est-il rien de plus agréable à Jésus-Christ et à Marie, de plus utile aux hommes et, par conséquent, de plus digne de Dieu ? Que pouvez-vous désirer à Dieu de plus grand que la sanctification de son saint nom, l’avènement de son règne et l’accomplissement de sa volonté ? Que pouvez-vous demander à Dieu de plus nécessaire pour vous que votre pain quotidien, le pardon de vos offenses, le secours contre les tentations, la délivrance des vrais maux ?

Que pouvez-vous dire à Marie de plus agréable que les paroles de l’Archange, en lui annonçant le mystère du Verbe incarné ? Et pouvez-vous employer plus utilement la protection de Marie, qu’en la priant d’être votre médiatrice pendant la vie et à la mort ?

Admirez la divine Providence ; elle n’a pas voulu confier à l’éloquence humaine le modèle de nos prières, ni l’éloge des vertus de Marie ; le Fils de Dieu est venu nous apprendre lui-même à bien prier, et il a envoyé un Archange pour nous apprendre à louer sa Mère.

L’Oraison dominicale est l’abrégé de toute la religion, la règle de nos devoirs, le symbole de la foi le plus sublime, le code de morale le plus parfait, et la leçon de charité la plus touchante : le Père qui nous promet  ; le Fils qui pardonne ; le Saint-Esprit qui accorde : rien n’est oublié ; et dans la Salutation Angélique le mystère ineffable d’un Dieu fait homme, d’une Vierge Mère de Dieu : quels sujets divins à contempler !

Peut-on se lasser de les admirer, et peut-on ne pas répéter souvent et avec transport les paroles qui sont consacrées pour nous les rappeler ? Quel plaisir de les dire et de les redire cent fois ! N’est-il pas infiniment doux de se rappeler ce qu’on aime ? Il n’y a qu’un cœur indifférent qui puisse en trouver la répétition ennuyante. Quant à l’ordre et à la division de ces mystères, rien n’est plus adapté à l’économie de notre sainte religion.

Les mystères du premier ordre sont les objets de la joie de Marie, parce qu’ils sont le principe de notre salut ; les mystères du second ordre sont éclairants sur le Mission de Jésus, à laquelle participe Marie ; les mystères du troisième ordre sont les motifs de ses douleurs, parce qu’ils accusent notre ingratitude ; les mystères du quatrième ordre sont les sujets de sa gloire, parce qu’ils nous ouvrent le paradis.

Or, quelles leçons instructives dans tous ces détails et dans tous ces objets, dans ces motifs, dans ces exemples? Quoi de plus propre à éclairer notre esprit, à toucher notre cœur et à diriger nos actions ?

Le rosaire nous apprend à bien prier, à bien vivre et à bien mourir ; que les fidèles étudient donc tous le rosaire avec soin : pour s’instruire, pour se convertir, pour se sanctifier, pour persévérer dans la perfection des voies divines : la raison nous en ferait un devoir, si la foi n’en avait déjà révélé les avantages.

Résolution.

Ne négligeons pas de réfléchir aux motifs que le simple bon sens nous donne pour montrer l’excellence de la dévotion du rosaire. Saint Paul exige des fidèles de rendre à Dieu un culte raisonnable.

Sans doute, il suffit à tout fidèle de savoir une pratique de dévotion reçue dans l’Église, pour être sûr qu’elle est raisonnable ; mais il n’en doit pas être moins consolant pour nous d’avoir acquis aujourd’hui la conviction que le rosaire est une dévotion très appropriée aux besoins spirituels humains ; par conséquent, que nous ferons chose agréable à Dieu en la pratiquant.

PRIÈRE

Nous te rendons mille actions de grâces, Seigneur, d’avoir daigné faire connaître aux fidèles une pratique de dévotion si à la portée de tous, si aisée et si propre à leur inspirer les sentiments qui seuls peuvent t’être agréables.

Ne permets pas, Seigneur, que nous la négligions, ni que nous l’accomplissions sans cette ferveur et sans cet esprit de foi, d’espérance et de confiance filiale qui doivent distinguer tes vrais servantes et serviteurs. Nous te demandons ces grâces par l’intercession de Marie, notre bonne Mère. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

ELLE FUT BOULEVERSÉE

« Elle fut bouleversée et ‘elle se demandait ce que signifiait cette salutation’. »

Luc l’Évangéliste dit que Marie fut « bouleversée » par les paroles que l’Archange Gabriel lui adressa au moment de l’Annonciation, et qu’« elle se demandait ce que signifiait cette salutation » (Le 1, 23).

Cette « méditation de Marie » constitue le premier modèle de la prière du Rosaire. Elle est la prière de ceux qui aiment la salutation angélique à Marie. Les personnes qui récitent le Rosaire reprennent, par la pensée et le cœur, la méditation de Marie et, en le récitant, ils méditent « ce que signifie une telle salutation ».
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983

Audience générale: se laisser réchauffer le cœur par Jésus

Audience générale: se laisser réchauffer le cœur par Jésus

Lors de l’audience générale, place Saint-Pierre, ce mercredi 8 octobre, Léon XIV a centré sa catéchèse sur l’humilité du Christ Ressuscité. Jésus utilise le langage de la proximité, de la normalité et de la table partagée. Il se fait proche, est patient. À nous d’ouvrir les yeux et de l’accueillir.

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LÉON XIV

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 8 octobre 2025

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Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance III. La Pâque de Jésus. 10. Raviver. « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous ? » (Lc 24,32)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, je voudrais vous inviter à réfléchir sur un aspect surprenant de la Résurrection du Christ : son humilité. Si nous réexaminons les récits évangéliques, nous réalisons que le Seigneur ressuscité ne fait rien de spectaculaire pour s’imposer à la foi de ses disciples.

Il ne se présente pas avec une armée d’anges, il ne fait pas de gestes d’éclat, il ne prononce pas de discours solennels pour révéler les secrets de l’univers. Au contraire, il s’approche avec discrétion, comme un simple passant, comme un homme affamé qui demande à partager un peu de pain (cf. Lc 24, 15.41).

Marie de Magdala le prend pour un jardinier (cf. Jn 20, 15). Les disciples d’Emmaüs le prennent pour un étranger (cf. Lc 24, 18). Pierre et les autres pêcheurs le prennent pour un simple passant (cf. Jn 21, 4). Nous aurions attendu des effets spéciaux, des signes de puissance, des preuves flagrantes. Mais le Seigneur ne cherche pas cela : il préfère le langage de la proximité, de la normalité, de la table partagée.

Frères et sœurs, il y a là un message précieux : la Résurrection n’est pas un coup de théâtre, c’est une transformation silencieuse qui remplit de sens chaque geste humain. Jésus ressuscité mange une portion de poisson devant ses disciples : ce n’est pas un détail marginal, c’est la confirmation que notre corps, notre histoire, nos relations ne sont pas un emballage à jeter.

Ils sont destinés à la plénitude de la vie. Ressusciter ne signifie pas devenir des esprits évanescents, mais entrer dans une communion plus profonde avec Dieu et avec nos frères, dans une humanité transfigurée par l’amour.

Dans la Pâque du Christ, tout peut devenir grâce. Même les choses les plus ordinaires : manger, travailler, attendre, s’occuper de la maison, soutenir un ami. La Résurrection ne soustrait pas la vie au temps et à l’effort, mais elle en change le sens, la « saveur ». Chaque geste accompli dans la gratitude et dans la communion anticipe le Règne de Dieu.

Cependant, un obstacle nous empêche souvent de reconnaître cette présence du Christ au quotidien : l’allégation que la joie devrait être sans blessures. Les disciples d’Emmaüs marchent tristement parce qu’ils espéraient une autre fin, un Messie qui ne connaitrait pas la croix.

Bien qu’ils aient appris que le tombeau est vide, ils ne parviennent pas à sourire. Mais Jésus se tient à côté d’eux et les aide patiemment à comprendre que la douleur n’est pas la négation de la promesse, mais le chemin à travers lequel Dieu a manifesté la mesure de son amour (cf. Lc 24, 13-27).

Lorsqu’ils s’assoient enfin à table avec Lui et rompent le pain, les yeux s’ouvrent. Et ils se rendent compte que leur cœur était déjà brûlant, même s’ils ne le savaient pas (cf. Lc 24, 28-32). C’est la plus grande surprise : découvrir que sous la cendre du désenchantement et de la lassitude, il y a toujours une braise vivante, qui attend seulement d’être ravivée.

Frères et sœurs, la résurrection du Christ nous enseigne qu’il n’y a pas d’histoire si marquée par la déception ou le péché qu’elle ne puisse être visitée par l’espérance. Aucune chute n’est définitive, aucune nuit n’est éternelle, aucune blessure n’est destinée à rester ouverte pour toujours. Aussi éloignés, perdus ou indignes que nous puissions nous sentir, aucune distance ne peut éteindre la force indéfectible de l’amour de Dieu.

Nous pensons parfois que le Seigneur ne vient nous visiter que dans les moments de recueillement ou de ferveur spirituelle, quand nous nous sentons à la hauteur, quand notre vie semble ordonnée et lumineuse.

Au contraire, le Ressuscité se fait proche précisément dans les endroits les plus obscurs : dans nos échecs, dans les relations détériorées, dans les labeurs quotidiens qui pèsent sur nos épaules, dans les doutes qui nous découragent. Rien de ce que nous sommes, aucun fragment de notre existence ne lui est étranger.

Aujourd’hui, le Seigneur ressuscité vient à côté de chacun de nous, exactement sur nos chemins – ceux du travail et de l’engagement, mais aussi ceux de la souffrance et de la solitude – et, avec une infinie délicatesse, il nous demande de nous laisser réchauffer le cœur. Il ne s’impose pas avec clameur, il n’a pas la prétention d’être reconnu immédiatement.

Avec patience, il attend le moment où nos yeux s’ouvriront pour voir son visage amical, capable de transformer la déception en attente confiante, la tristesse en gratitude, la résignation en espérance.

Le Ressuscité veut seulement manifester sa présence, se faire notre compagnon de route et allumer en nous la certitude que sa vie est plus forte que toute mort. Demandons donc la grâce de reconnaître sa présence humble et discrète, de ne pas prétendre à une vie sans épreuves, de découvrir que toute douleur, si elle est habitée par l’amour, peut devenir un lieu de communion.

Ainsi, comme les disciples d’Emmaüs, nous retournions nous aussi dans nos maisons, le cœur brûlant de joie. Une joie simple, qui n’efface pas les blessures mais les illumine. Une joie qui nait de la certitude que le Seigneur est vivant, marche avec nous et nous donne à chaque instant la possibilité de recommencer.

* * *

Je salue les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venues de l’Ile Maurice, du Burkina Faso, du Gabon, du Bénin, de Haïti, et de France. Demandons au Seigneur ressuscité de nous ouvrir les yeux pour reconnaître sans cesse sa présence agissante dans les sacrements et nos vies.

Que nous puissions communiquer à ceux qui souffrent dans le monde, la Vie nouvelle du Seigneur en parlant le langage de la charité et de la fraternité envers tous. Que Dieu vous bénisse.

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs,

nous contemplons aujourd’hui un aspect surprenant de la Résurrection du Christ : son humilité. Après sa résurrection, le Seigneur ne se manifeste pas avec éclat, ne prononce pas de discours solennels, mais s’approche discrètement : Marie de Magdala le prend pour un jardinier, les disciples d’Emmaüs le croient un étranger.

Ainsi, le Ressuscité ne parle pas le langage du pouvoir, mais celui de la proximité et de la simplicité. La Résurrection n’est pas un coup de théâtre, mais une transformation silencieuse : elle révèle que nos gestes les plus ordinaires peuvent devenir lieux de grâce.

Souvent pourtant, nous peinons à reconnaître cette présence. Mais le Christ ressuscité marche à nos côtés, même quand nous sommes déçus ou découragés ; rien de ce que nous sommes ne lui est étranger. Il attend patiemment que nos yeux s’ouvrent, comme ceux des disciples d’Emmaüs, pour que nous découvrions que notre cœur brûle déjà.

Dans nos épreuves, nos fatigues et nos doutes, il ravive la flamme de l’espérance. Et quand nous reconnaissons sa présence humble et fidèle, nos cœurs s’embrasent de joie : une joie simple, qui n’efface pas les blessures mais les illumine, une joie qui naît de la certitude que le Seigneur est vivant et qu’il marche avec nous.

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Denis et ses compagnons, martyrs à Paris

Saint Denis et ses compagnons, martyrs à Paris (IIIe siècle)

Vers 250, Denys est envoyé par le pape en Gaule avec six autres évêques missionnaires vers 250. Il s’établit à Paris dont il devient le premier évêque et y subit le martyre par le glaive avec le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère, sans doute sous la persécution de Valérien, en 258. On le représente en général portant sa tête décapitée, signe que la tête du Christ ne peut être séparée de son corps, l’Église…

Saint Denis Notre-Dame de Paris
Saint Denis Notre-Dame de Paris

Le Patron de Paris et de la Seine-St Denis fut le premier évêque de la capitale de la France. Il meurt martyr vers 250 et est enseveli là où s’élève la basilique de Saint Denis. C’est tout ce qu’on sait de lui avant le IXe siècle. Le récit parle également de ses deux compagnons Eleuthère et Rustique, ainsi que du portement de tête du saint après sa décapitation depuis Montmartre jusqu’à St Denis.

Les faits sont les suivants: Le nom de saint Denis apparaît vers 520 dans « la Vie de Sainte Geneviève » qui témoigne de la dévotion de la sainte envers l’évêque martyr, son père dans la foi. Elle obtint du clergé parisien l’érection d’une église sur sa tombe au « vicus Catulliacus » situé à huit kilomètres au nord de la Seine, l’actuelle basilique Saint Denys, rue Catullienne. Elle se rendait également et souvent dans une église de la Cité dont il était le titulaire.

Un demi-siècle plus tard, le martyrologe hieronymien mentionne la déposition de saint Denis et de ses compagnons au 9 octobre et saint Venance Fortunat atteste la diffusion de son culte jusqu’à Bordeaux. Dans les mêmes années, l’historien Grégoire de Tours raconte que vers 250, le pape de Rome avait envoyé Denis en Gaule avec six autres évêques pour y porter l’Évangile.

Celui-ci se fixa à Lutèce où il ne tarda pas à être mis à mort. On pense en effet qu’il subit le martyre sous la persécution de Dèce (250) ou de Valérien (258). Près de la basilique où reposait le premier évêque de Paris, une abbaye fut fondée au VIIe siècle et elle devint prestigieuse grâce aux largesses royales depuis Dagobert. Elle contribua au rayonnement de son saint patron en le dotant d’une merveilleuse légende.

A partir de 835, Hilduin, abbé du monastère, se mit en effet à propager en Occident un récit selon lequel Denis de Paris ne ferait qu’un même personnage avec Denys l’Aréopagite, converti par saint Paul. Ce Denys l’Aréopagite serait lui-même l’auteur des célèbres ouvrages de théologie attribués à Denys le Mystique. L’obscur et courageux fondateur de l’Église de Paris devenait, ainsi et pour des siècles, un grand de la sainteté.

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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