Messe à Villavicencio: laisser entrer la lumière de l’Évangile

Pour cette deuxième journée sur place, ce vendredi 8 septembre, le Pape va quitter Bogota pour se rendre à Villavicencio, à une centaine de kilomètres au sud.

C’est là qu’il célèbrera la messe de béatification de deux serviteurs de Dieu, l’évêque d’Arauca, Mgr Jesús Emilio Jaramillo, tué en 1989 par la guérilla de l’ELN, ainsi que le prêtre diocésain Pedro María Ramírez Ramo, assassiné en 1948 après des émeutes dans le pays. Deux visages récents qui montrent les blessures de l’Église colombienne. (suite page 2)

L’autre temps fort de cette journée sera cette grande rencontre de prière pour la réconciliation nationale dans le parc  Las Maloca de Villavicencio. Le Pape devrait notamment rencontrer 4000 victimes du conflit et 500 anciens combattants des guérillas et des paramilitaires. Une journée qui s’achèvera par un moment de recueillement au pied de la croix de la réconciliation, dans un autre parc de la ville.

Le Pape a rejoint la ville de Villavicencio, située à 94 km au sud de Bogotà, la capitale colombienne. Elle se trouve à 460m d’altitude, dans une zone très humide et chaude, après les 15 degrés ressentis dans la capitale.

Sur l’immense terrain de Catama à la sortie de la ville, au pied des montagnes et aux portes de l’Amazonie, le Pape a présidé une célébration eucharistique en présence de centaines de milliers de fidèles, dont de très nombreux indigènes venus de toute la région.

Le Pape François a même troqué sa calotte contre un chapeau Colomb et endossé un collier indigène. Il s’est également vu remettre une lance avant la messe. Cette célébration est toute particulière puisque deux serviteurs de Dieu ont été béatifiés.

 Les portraits des deux nouveaux bienheureux ont été, tour à tour, dévoilés de chaque côté de l’autel, au terme du rite de béatification. On a découvert le visage de Mgr Jaramillo. L’autre visage est celui du père Ramírez Ramo, jeune curé d’Armero. Ces deux martyrs des temps modernes sont le signe visible des blessures de l’Eglise colombienne. Ils sont «l’expression d’un peuple qui veut sortir du bourbier de la violence et de la rancœur».

Dans ce contexte, «comment faire entrer de la lumière ? Quels sont les chemins de réconciliation ?» «Comme Marie (dont on célèbre la naissance ce vendredi), il faut dire oui à l’histoire dans sa totalité ; comme Joseph, il faut laisser de côté les passions et les orgueils ; comme Jésus, il faut prendre sur nous, assumer, embrasser cette histoire» qui est la nôtre. Le Pape invite à remplir nos histoires pleines de péché, de violence et de désaccord, de la lumière de l’Évangile. (suite page 3)

Enfin, cette rencontre avec les habitants de Villavicencio, capitale du département du Meta, lui a offert l’occasion de revenir sur la nécessité de protéger la Création. Face à de nombreux habitants de l’Amazonie, le Pape a appelé à protéger la nature contre «nos passions possessives» et «notre volonté de domination».

Il a rappelé que «la violence qu’il se trouve dans le cœur humain se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, l’air et les êtres vivants». Ainsi, la protection de la Création s’inscrit dans le processus de réconciliation, dans lequel le pays est engagé.