Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Le Pape François accueilli à Cuba…

… accueilli à Cuba chaleureusement

20-09-2015 source : Radio Vatican

L’avion du Pape François a atterri vers 15h45 heure locale, soit 21h45 heure de Rome, à l’aéroport international José Marti de La Havane. Accueilli à sa descente d’avion par le chef de l’État Raul Castro et par l’archevêque de La Havane, le Saint-Père s’est vu offrir des bouquets par des enfants, qu’il a chacun longuement étreint. Après les honneurs militaires, dans son discours, le président Raul Castro a affirmé au Pape que le peuple et le gouvernement cubains le recevait avec « de profonds sentiments de respect et d’hospitalité ».

Il a évoqué sa « rencontre mémorable » du 10 mai dernier au Vatican. Le président cubain a aussi déclaré qu’il avait été stimulé par la lecture de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium et de l’encyclique Laudato Si’, évoquant l’importance de cette contribution du Saint-Père dans la perspective des deux grandes rencontres internationales à venir : l’Assemblée des Nations Unies sur les objectifs de développement post-2015, la semaine prochaine, et la conférence de Paris sur le changement climatique, en fin d’année.

Il a aussi salué les prises de position du Saint-Père en faveur de la dignité humaine, notamment lors des rencontres mondiales des mouvements populaires, à Rome en 2014 et en Bolivie en juillet dernier. Raul Castro a aussi estimé que cet engagement se situait dans la continuité du Vénérable Felix Varela, un prêtre cubain  du XIXe siècle dont le procès en béatification est en cours. Felix Varela fut un ardent opposant à l’esclavage à Cuba avant de s’investir dans l’accueil des migrants irlandais à New York, diocèse dont il fut le vicaire général.

Sur un plan diplomatique, Raul Castro a aussi rendu hommage à l’habileté du Pape François. « Nous avons apprécié votre soutien pour la normalisation des relations avec les États-Unis », a déclaré Raul Castro, rappelant que l’embargo est « illégal et immoral ». Il a aussi appelé à la restitution à Cuba du territoire de la base de Guantanamo, toujours occupé par l’armée américaine. Raul Castro a enfin rendu hommage à la mission de l’Église catholique à Cuba, qui « inculque des valeurs morales que la nation apprécie et cultive. »

Dans sa réponse le Pape François a tenu à remercier « tous ceux qui se sont dépensés afin de préparer cette visite pastorale ». Il a aussi évoqué l a figure de Fidel Castro, qui avait reçu Jean-Paul II en 1998 et s’est retiré de la vie politique et raison de son état de santé. « Je voudrais vous demander, Monsieur le Président, de transmettre mes sentiments de considération spéciale et de respect à votre frère Fidel », a déclaré le Pape François, qui s’est aussi adressé à la diaspora. « Je voudrais aussi que mes salutations arrivent, en particulier, à toutes ces personnes que, pour divers motifs, je ne pourrai pas rencontrer et à tous les Cubains dispersés à travers le monde. »

« En cette année 2015, se célèbre le 80ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République de Cuba et le Saint-Siège. La Providence me permet d’arriver aujourd’hui dans cette chère Nation, en suivant les traces indélébiles du chemin ouvert par les inoubliables voyages apostoliques qu’ont réalisés en cette Île mes deux prédécesseurs, saint Jean-Paul II et Benoît XVI. (…) Aujourd’hui, nous voulons renouveler ces liens de coopération et d’amitié pour que l’Église continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par les moyens et dans les conditions nécessaires pour l’annonce du Royaume jusqu’aux périphéries existentielles de la société. »

« Ce voyage apostolique coïncide, en outre, avec le 1er centenaire de la déclaration de la Vierge de la Charité del Cobre comme Patronne de Cuba par Benoît XV, en réponse à une demande des vétérans de la guerre d’Indépendance. » 

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missionnaire de la tendresse de Dieu

Le Pape François s’est envolé samedi matin peu après 10h30, pour Cuba, première étape d’un voyage (du 19 au 28 septembre), le plus long de son pontificat, qui le conduira également aux États-Unis. Vendredi soir, comme pour chaque voyage, il s’est rendu dans la basilique romain Sainte-Marie-Majeure pour un moment de prière près de la Sainte Mère de Dieu. Avant son départ, le Saint-Père a souhaité s’adresser au peuple cubain.

C’est un « salut fraternel » que le Pape François a lui transmis avant même de le « rencontrer personnellement ». Il se rend à Cuba pour « partager la foi et l’Espérance » en Jésus et c’est en tant que « missionnaire de la miséricorde et de la tendresse de Dieu » qu’il effectuera ce voyage apostolique. Un voyage à la rencontre d’un peuple, d’une Église. « Votre fidélité au Seigneur, le courage avec lequel vous affrontez les difficultés de chaque jour et l’amour avec lequel vous vous aidez et soutenez dans la vie, me font beaucoup de bien et m’aide beaucoup. Merci, pour ce témoignage si précieux ».

Et avant même de fouler le sol cubain, le Saint-Père se fait messager : « mon message est très simple mais je pense qu’il est très important et nécessaire : Jésus vous aime énormément, Jésus vous aime vraiment, Il vous porte toujours dans son cœur (…) et même lorsque nous ne nous comportons pas comme il l’attendrait, Il reste toujours à nos côtés, prêt à nous accueillir, à nous réconforter, à nous donner une nouvelle espérance, une nouvelle possibilité, une nouvelle vie parce qu’Il ne nous abandonne jamais ». Dans ce message, le Pape remercie également les « fidèles cubains » qui se préparent à sa visite par la prière rappelant que « nous avons besoin de ce contact avec Jésus et Marie » et il conclut en confiant ce déplacement à tous les Cubains et à la Vierge del Cobre, patronne de Cuba qui doit son nom, El Cobre, à la première mine de cuivre qui fournissait vers 1600 le minerai nécessaire aux ateliers de La Havane. Le Saint-Père rappelle d’ailleurs qu’il se rendra au sanctuaire qui la vénère une visite qu’il accomplira comme « un simple pèlerin ». Elle aura lieu lundi prochain.

Personne ne pourra dire je ne savais pas

Cité du Vatican, 17 septembre

Le Pape s’est adressé aux participants à la Rencontre sur la crise humanitaire en Irak et Syrie, organisé par la Conseil pontifical Cor Unum pour les organismes caritatifs et les Églises locales:

« Je vous suis reconnaissant de l’aide que vous apportez aux victimes de la crise dans ces pays comme dans les pays voisins, et du réconfort que votre présence et votre travail offre à tous ceux qui souffrent… Les terribles conséquences, sur les populations civiles de même que sur le patrimoine culturel causées par les conflits de Syrie et d’Irak, constitue un des drames humanitaires les plus terribles depuis ces dernières décennies. Des millions de personnes se trouvent dans une situation préoccupante de nécessité urgente et sont contraintes de quitter leur pays d’origine. Le Liban, la Jordanie et la Turquie, font face actuellement aux millions de réfugiés qu’ils ont généreusement accueillis. »

« Face à un tel scénario et face à ces conflits qui se propagent et menacent de façon inquiétante les équilibres internes et régionaux, la communauté internationale ne semble pas capable de trouver des solutions adéquates alors que les trafiquants d’armes continuent leurs affaires. Pourtant…les médias diffusent, aujourd’hui, en temps réel les atrocités et les violations inouïes des droits de l’homme engendrés par ces conflits. Elles sont ainsi devant les yeux du monde entier. Personne ne peut plus prétendre ignorer! Tous sont conscients que cette guerre pèse de façon de plus en plus insupportable sur les épaules des pauvres gens. Il s’agit de trouver une solution mais, qui ne soit jamais violente, car la violence ne fait qu’engendrer de nouvelles blessures. »

« En cet océan de souffrances je vous encourage à porter une attention particulière aux besoins matériels et spirituels des plus faibles et sans défense. Je pense en particulier aux familles, aux personnes âgées, aux malades et aux enfants. Les enfants et les jeunes qui représentent un espoir pour l’avenir, sont privés de leurs droits fondamentaux, de grandir dans une vie familiale sereine, être pris en charge et être soigné, jouer, étudier. Des millions d’enfants, à cause de cette guerre qui se prolonge, sont privés de leur droit à l’instruction et voient s’obscurcir ainsi leur avenir. N’épargnez pas votre engagement en ce domaine si essentiel. Les victimes de ce conflit sont nombreuses…et je prie pour toutes celles-ci. »

« Mais je ne peux pas passer sous silence le dommage important qui est infligé aux communautés chrétiennes de Syrie et d’Irak où de nombreux frères et sœurs en raison de leur foi, sont l’objet de vexations, chassés de leurs propres terres, enfermés, ou même tués. Pendant des siècles les communautés chrétiennes et musulmanes ont cohabité sur ces terres, sur la base d’un respect réciproque. A présent, la légitimité-même de la présence des chrétiens et d’autres minorités religieuses est niée au nom d’un fondamentalisme violent qui revendique une origine religieuse. Pourtant l’Église, face aux nombreuses agressions et persécutions qu’elle subit aujourd’hui dans ces pays, répond en témoignant du Christ avec courage, dans une attitude humble et fervente, à travers un dialogue sincère et un service généreux à l’égard de toute personne qui souffre ou qui est dans le besoin, et ceci sans aucune distinction. »

« En Syrie et en Irak, le mal détruit les bâtiments et les infrastructures, mais il détruit surtout la conscience de l’homme. L’Église se sent appelée, au nom de Jésus venu au monde pour guérir les blessures de l’humanité, à répondre au mal par le bien, en promouvant un développement humain intégral, en prenant soin de tout homme et de tout l’homme. Pour répondre à cet appel difficile, il est nécessaire que les chrétiens renforcent la collaboration intra-ecclésiale et les liens de communion avec les autres communautés chrétiennes, en cherchant à coopérer également avec les institutions humanitaires internationales et avec tous les hommes de bonne volonté. »

« Je vous encourage donc à poursuivre ce chemin de collaboration et de partage en travaillant ensemble et en synergie. S’il vous plaît, n’abandonnez pas les victimes de cette crise, même si l’attention mondiale venait à diminuer! Je vous demande, à vous tous, de transmettre le message de ma proximité profonde et solidaire à tous ceux qui sont dans l’épreuve et subissent les conséquences tragiques de cette crise. En communion avec vous et avec vos communautés, je prie sans cesse pour la paix et pour la fin des tourments et des injustices qui blessent vos bien-aimés pays. »