Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

alliance de l’homme et de la femme

Face à l’actuel changement de civilisation, une nouvelle alliance de l’homme et de la femme est nécessaire pour émanciper les peuples de la colonisation de l’argent.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 16 septembre 2015
condensé


Frères et sœurs, la famille est une communauté humaine fondamentale et irremplaçable, dont la portée est universelle. Dieu a confié à l’homme et à la femme l’émouvant projet de rendre la terre habitable. Tout ce qui arrive entre eux laisse une emprunte sur toute chose. Leur refus de la bénédiction de Dieu – le péché originel – conduit à un délire de toute puissance, destructeur. Une alliance renouvelée entre l’homme et la femme est par conséquent nécessaire afin d’émanciper les peuples de la colonisation de l’argent, pour réorienter la politique, l’économie, et retrouver une véritable cohabitation sociale. Dieu ne nous a pas abandonnés ; il a mis une inimitié entre le serpent trompeur et la femme. La femme porte désormais une bénédiction, secrète et particulière, pour la lutte contre le démon. En Jésus-Christ, né de la femme, Dieu a montré sa tendresse envers l’humanité, il a pris soin de nous. Par lui, toutes les familles de la terre sont appelées à reconnaître la bénédiction de Dieu et à se mettre en chemin, à sa suite et avec nous. Que Dieu vous bénisse, familles de toute la terre ! Que Dieu vous bénisse !

Chères familles, je vous invite à rayonner autour de vous la joie que le Seigneur vous donne dans votre vie conjugale et familiale, afin que tous se sentent appelés à vivre cette bénédiction. Je vous demande de prier pour moi et pour les travaux du prochain synode.

Que Dieu vous bénisse !


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Maternité contagieuse

15-09-2015 source : L’Osservatore Romano

Christ avec Marie et Jean au pied de la CroixDans un monde qui semble «orphelin», il y a l’espérance d’une «maternité contagieuse» qui apporte accueil, tendresse et pardon. En la mémoire liturgique de la Vierge des Douleurs, le Pape François a voulu réfléchir sur la maternité de Marie et de l’Église, qui sans cette caractéristique se réduit à «une association rigide». C’est du texte évangélique de Jean — «“Femme voici ton fils”. Ensuite il dit au disciple: “Voici ta mère!”» (19, 25-27) — qu’est partie la méditation du Pape au cours de la Messe célébrée le mardi 15 septembre à Sainte-Marthe, en présence des cardinaux conseillers: «C’est la deuxième fois que Marie entend son fils l’appeler “femme». La première, en effet, avait été à Cana quand Jésus dit à sa mère: «Mon heure n’est pas venue»; la deuxième est celle-ci, sous la croix, quand il lui remet un fils.

Il faut remarquer que «lors de cette première fois, elle entendit la parole» de Jésus, mais ensuite elle prit en main la situation en disant aux serviteurs: «Faites ce qu’il vous dira». En revanche, en cette circonstance, c’est Jésus qui prend en main la situation: «Femme, voici ton fils». Et à ce moment, Marie «devient mère une nouvelle fois». C’est-à-dire que sa maternité, «s’élargit dans la figure de ce nouveau fils, elle s’élargit à toute l’Église et à toute l’humanité». Et nous, aujourd’hui, nous ne pouvons pas «penser à Marie sans l’imaginer comme une mère». Et à notre époque où on a le sentiment d’«être orphelins», ce mot «a une grand importance». C’est-à-dire que Jésus dit: «Je ne vous laisse pas orphelins, je vous donne une mère». Un héritage qui est aussi «notre orgueil: nous avons une mère, qui nous protège, qui est avec nous, elle nous protège, elle nous accompagne, elle nous aide, même dans les temps difficiles, dans les moments durs».

Pour mieux étayer sa réflexion, le Pape a rappelé la tradition des antiques moines russes, qui «dans les moments de troubles spirituels» disent que nous devons nous réfugier «sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu». Un conseil qui trouve confirmation dans la «première antienne latine mariale: Sub tuum praesidium confugimus»; dans cette première prière nous trouvons la «mère qui nous accueille, qui nous protège et qui prend soin de nous». Mais «nous pouvons dire que cette maternité de Marie va au-delà» et qu’elle est «contagieuse». En effet, en reprenant les méditations de l’antique «abbé du monastère de l’Étoile, Isaac», nous pouvons nous rendre compte qu’au-delà de la «maternité de Marie» il y a aussi «une deuxième maternité», celle «de l’Église», «notre “sainte mère l’Église”, qui nous engendre dans le baptême, nous fait croître dans sa communauté» et elle a les comportements propres à la maternité: «la douceur, la bonté: notre mère Marie et la mère Église savent caresser leurs enfants, elles leur donnent de la tendresse».

C’est une caractéristique fondamentale: penser en effet l’Église sans cette maternité, revient à penser «à une association rigide, une association sans chaleur humaine, orpheline». L’Église, en revanche, «est mère et nous reçoit comme une mère: Marie mère, l’Église mère».

Ce n’est pas tout. C’est encore l’abbé Isaac qui ajoute un autre détail qui pourrait “scandaliser”, c’est-à-dire que «notre âme aussi est mère», en nous aussi est présente une maternité «qui s’exprime par des attitudes d’humilité, d’accueil, de compréhension, de bonté, de pardon et de tendresse».

Chacune de ces maternités provient des «paroles de Jésus à sa mère» qui était sous la croix. Et là où la maternité est présente «on trouve la vie, la joie, la paix, on grandit en paix», au contraire, quand celle-ci manque, il ne reste que «la rigidité, la discipline», et «on ne sait pas sourire». D’où l’invitation à penser, que «l’une des plus belles choses de l’être humain est de sourire à un enfant et de le faire sourire».

En appliquant pour finir la méditation à la célébration eucharistique, le Pape a conclu: «A présent nous célébrons le mémorial de la Croix, Jésus vient ici et une autre fois, il renouvelle son sacrifice pour nous et sa Mère», dans le sacrifice eucharistique, ils sont présents tous les deux «bien que d’une manière différente: la mère spirituellement, lui réellement». La prière au Seigneur est qu’il «nous fasse entendre aujourd’hui aussi», au moment où «une nouvelle fois il s’offre au Père pour nous», les paroles: «Fils, voici ta mère!».

la tentation du Malin…

 … s’oppose à la grâce du Père

Le Pape François, lors de l’Angélus ce dimanche midi place Saint-Pierre est revenu sur l’Évangile de ce jour dans lequel Jésus demande à ses disciples et à la foule qui il est. Une question importante par laquelle Jésus vérifie la foi de ses disciples et de la foule qui le suit. Ainsi, si Pierre a raison quand il reconnait en Jésus le Messie, il se trompe en se scandalisant du sort qui attend Jésus à Jérusalem.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 13 septembre 2015

L’Évangile d’aujourd’hui nous montre Jésus qui, sur le chemin de Césarée de Philippe, demande aux disciples: « Qui est-ce que les gens disent que je suis?» (Mc 08, 27). Ils répondent que les gens disent: certains croient que tu es Jean-Baptiste rendu à la vie, d’autres, Élie ou l’un des grands prophètes. Les gens aimaient Jésus, considéré comme un « envoyé par Dieu », mais il ne pouvait toujours pas le reconnaître comme le Messie, le Messie prédit et attendu par tous. Jésus regarde les apôtres et demande à nouveau: «Mais qui dites-vous que je suis » (v. 29). Voilà la question la plus importante, avec laquelle Jésus parle directement à ceux qui l’ont suivi, pour tester leur foi. Pierre, au nom de tous, dit sans ambages: «Tu es le Christ» (v. 29)… Jésus est impressionné par la foi de Pierre, il reconnaît que c’est le résultat de la grâce, une grâce spéciale de Dieu le Père. Et puis il révèle ouvertement aux disciples ce qui l’attend à Jérusalem, à savoir que «le Fils de l’homme souffrera beaucoup de choses, sera tué et après trois jours ressuscitera» (v. 31).

Ayant entendu cela, Pierre lui-même, qui vient de professer sa foi en Jésus comme le Messie, est scandalisé. Il prend à part le Maître et le lui reproche. Et comment fait Jésus? À son tour il reproche à Pierre sévèrement « Va, arrière Satan ! Tu ne penses pas comme Dieu, mais  comme les hommes » (v. 33). Jésus se rend compte que Pierre, comme dans les autres disciples – en chacun de nous! – A la grâce du Père s’oppose la tentation du Malin qui veut détacher les hommes de la volonté de Dieu.  En annonçant qu’il devra souffrir et être mis à mort pour ensuite ressusciter, Jésus veut faire comprendre à ceux qui le suivent que Lui est un Messie humble et serviteur. Il est le Serviteur obéissant à la volonté du Père jusqu’au sacrifice complet de sa propre vie.  Qui veut être son disciple doit accepter d’être serviteur, comme Lui s’est fait serviteur, et il met en garde: « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive »(v. 35).

La suite de Jésus, c’est de prendre sa croix, de l’accompagner sur son chemin, un chemin mal commode qui n’est pas celui du succès ou de la gloire passagère mais celui qui conduit à la vraie liberté, celle qui nous libère de l’égoïsme et du péché. il s’agit d’opérer un net refus de cette mentalité mondaine qui met son propre “moi” et ses propres intérêts au centre de l’existence, et de perdre sa propre vie pour le Christ et l’Évangile, pour la recevoir renouvelée et authentique. Nous sommes confiants, grâce à Jésus, Cette route conduit à la résurrection, à la vie pleine et définitive avec Dieu . Décidons d’opter pour Lui, notre Maître et Seigneur, qui est devenu le serviteur de tous et  suivons-le ; on a besoin pour marcher derrière lui d’écouter attentivement sa Parole – rappelez-vous, lisez chaque jour un passage de l’Évangile – et on a besoin de vivre de ses sacrements.

Que la Vierge Marie, qui a suivi Jésus au Calvaire, nous aide à toujours purifier notre foi des fausses images de Dieu, pour adhérer pleinement au Christ et à son Évangile.


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