Dans la soirée de ce samedi 13 janvier 2018, comme il le fait avant chaque voyage apostolique, le Pape François s’est rendu, en visite privée, en la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome, pour «confier son voyage au Chili et au Pérou à la Vierge Marie». Il s’est recueilli quelques instants devant son icône «Salus Populi Romani».
Le Pape s’est envolé ce lundi matin vers 8h55 de l’aéroport romain de Fiumicino pour le Chili, où il séjournera du 15 au 18 janvier, avant de se rendre au Pérou du 18 au 22 janvier, pour son 22ème voyage apostolique.
Le thème du voyage du Pape au Chili est : «Je vous donne ma paix». Le thème de sa visite au Pérou est: «Unis par l’espérance».
Son arrivée à l’aéroport international de Santiago, la capitale chilienne, est prévue vers 20h10, heure locale. Après la cérémonie de bienvenue sur le tarmac, le Pape se rendra directement à la nonciature apostolique, où il est attendu vers 21h. Son programme officiel commence réellement demain.
«Je vous demande d’accompagner avec la prière mon voyage au Chili et au Pérou», a tweeté le Pape peu avant son départ.
Ce nouveau déplacement en Amérique latine, avec deux destinations, a une forte dimension pastorale. C’est l’occasion pour le Pape François de partir une nouvelle fois à la rencontre des périphéries.
Dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, ce 14 janvier 2018, le Pape a présidé une messe pour la 104ème Journée mondiale du migrant et réfugié. Des migrants et réfugiés originaires de 49 pays y étaient présents.
Dans son homélie, le Pape a réfléchi sur l’accueil et sur la charité réciproque qui doivent émaner tant des nouveaux arrivés que des communautés accueillantes. Il l’a fait aussi sur les peurs et les craintes, invitant chacun à les dépasser à travers la rencontre de l’autre.
L’accueil de l’étranger, du migrant, du réfugié, est «à chaque fois l’occasion d’une rencontre avec Jésus». Il a invité les communautés locales et les nouveaux arrivants «à surmonter leurs peurs pour aller à la rencontre de l’autre, l’accueillir, le connaître et le reconnaître».
Respecter les traditions pour les uns, s’ouvrir à la diversité pour les autres
«Pour les nouveaux arrivés, accueillir, connaître et reconnaître signifie connaître et respecter les lois, la culture et les traditions des pays où ils sont accueillis.»
«Pour les communautés locales, cela signifie s’ouvrir à la richesse de la diversité sans préjugés, comprendre les potentialités et les espérances des nouveaux arrivés, de même que leur vulnérabilité.»
Avoir peur n’est pas un péché
«Il n’est pas facile d’entrer dans la culture des autres.» Les communautés locales «élèvent souvent des barrières pour se défendre.»
Les nouveaux arrivés, eux aussi ont des peurs : «ils craignent la confrontation, le jugement, la discrimination ou l’échec.»
Mais «ce n’est pas un péché d’avoir des doutes et des craintes». En effet, «le péché, c’est de laisser ces peurs déterminer nos réponses, c’est de renoncer à la rencontre avec l’autre.»
«Nous confions à l’intercession maternelle de la Très Sainte Vierge Marie les espérances de tous les migrants et de tous les réfugiés du monde, ainsi que les aspirations des communautés qui les accueillent pour que, conformément au commandement divin le plus élevé de la charité et de l’amour du prochain, nous apprenions tous à aimer l’autre, l’étranger, comme nous nous aimons nous-mêmes.»
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Dans le contexte de la Journée mondiale du migrant et du réfugié, les évêques de France ont publié un dossier et une tribune présentant des pistes d’action pour l’État et les fidèles sur la question des réfugiés. Un appel en plein débat sur la loi « asile et immigration« .
«La situation des migrants est très préoccupante en France aujourd’hui», a dit Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France.
La protection des réfugiés est «impératif légal et civilisationnel». «Les personnes contraintes de fuir leur pays ont le droit de requérir une protection sans qu’il leur faille pour cela ajouter aux risques initiaux, ceux d’un parcours incertain».
Les évêques ont plaidé pour un élargissement des voies d’accès légales des demandes d’asile en France via un octroi plus conséquent de visas humanitaires et de programmes de réinstallation.
Ils demandent également aux responsables politiques la construction d’un dispositif global pour permettre aux réfugiés «un accès immédiat à l’apprentissage du français».
la prière chrétienne se caractérise par la foi en Jésus et le courage pour surmonter les difficultés, comme l’ont fait beaucoup de saints. Comment se déroule, dans l’Évangile, la prière de ceux qui réussissent à obtenir du Seigneur ce qu’ils lui demandent ? La réflexion du Pape s’est basée sur cette question dans l’homélie de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, ce vendredi 12 janvier 2018.
La prière dans la foi
L’Évangile de Marc hier comme aujourd’hui, raconte deux guérisons, celle du lépreux et celle du paralytique. Les deux prient avec foi : le lépreux défie Jésus avec courage, en lui disant : «Si tu le veux, tu peux me purifier». Et la réponse du Seigneur est immédiate : «Je le veux». Tout est donc «possible à celui qui croit», comme il est écrit dans l’Évangile.
«Toujours, quand nous nous rapprochons du Seigneur pour demander quelque chose, on doit partir de la foi et le faire dans la foi, “Moi, j’ai foi que tu puisses me guérir, moi je crois que tu peux faire ceci”, et avoir le courage de le mettre au défi, comme ce lépreux d’hier, cet homme d’aujourd’hui, ce paralytique d’aujourd’hui. La prière dans la foi.»
L’Évangile nous amène donc à nous interroger sur notre façon de prier. Ne le faisons pas sans intérêt réel sur ce que nous demandons, mais supplions plutôt le Seigneur d’aider «notre peu de foi», aussi face aux difficultés.
Il y a en effet de nombreux épisodes de l’Évangile durant lesquels se rapprocher du Seigneur est difficile pour celui qui est dans le besoin, et ceci sert d’exemple à chacun de nous. Le paralytique, dans l’Évangile d’aujourd’hui, est carrément descendu par le toit pour que son brancard rejoigne le Seigneur qui est en train de train de prier avec la foule immense.
«La volonté fait trouver une solution», elle fait «aller au-delà des difficultés». «Le courage pour lutter, pour arriver vers le Seigneur. Le courage pour avoir la foi, au début : “si tu veux, tu peux me guérir. Si tu veux, moi je crois.” Et le courage pour me rapprocher du Seigneur, quand il y a des difficultés. Ce courage… Tant de fois, il faut de la patience et savoir attendre les temps mais ne pas mollir, aller toujours de l’avant.»
prière sans courage, prière non chrétienne
Sainte Monique, la mère d’Augustin, a prié, «elle a beaucoup pleuré» pour la conversion de son fils, et elle a réussi à l’obtenir. Elle est un exemple, parmi les nombreux saints qui ont eu un grand courage dans leur foi.
Le courage pour poser un défi au Seigneur, le courage pour «se mettre en jeu», même si l’on obtient pas tout de suite ce que l’on demande, parce que dans la prière «on joue gros», et que «si la prière n’est pas courageuse, elle n’est pas chrétienne».
«La prière chrétienne naît de la foi en Jésus, et va toujours avec la foi au-delà des difficultés. Une phrase pour la porter aujourd’hui dans notre cœur nous aidera, de notre père Abraham, auquel était promise l’hérédité, c’est-à-dire d’avoir un fils à 100 ans.»
«L’apôtre Paul dit : ‘croyez’, et avec ceci il fut justifié. La foi s’est mise en chemin : la foi, et tout faire pour arriver à cette grâce que je suis en train de demander. Le Seigneur nous a dit : ‘demandez et il vous sera donné’. Prenons aussi cette Parole et ayons confiance, mais toujours avec foi et en nous mettant en jeu. Ceci est le courage de la prière chrétienne. Si une prière n’est pas courageuse, elle n’est pas chrétienne.»