Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

FÊTE DE SAINT VINCENT DE PAUL

Saint Vincent de Paul le sceau de la Mission et sa famille spirituelle.

Vincent de Paul, le 27 septembre 1660, a quitté ce monde pour le Ciel. Cette année nous célébrons les 400 ans du charisme vincentien avec les deux pôles de l’année 1617 durant laquelle Vincent découvrit la Mission de réconciliation en Picardie et réalisa le service des Charités dans les Dombes, près de la Suisse.

Durant sa vie ainsi, qu’a-t-il découvert, lui qui, jeune prêtre, voulait faire carrière en se servant de l’Église ? Il a découvert, doucement, en prenant le temps, au milieu de cuisantes vicissitudes, qu’il fallait plutôt servir cette Église, visage de Jésus Christ en ses membres et communion des Saints, comme la Vierge Marie, l’humble servante. Ainsi a-t-il aimé l’Église dans toute sa diversité, veillé à son expansion et désiré l’étendre sur toute la terre, comme nous y a invité Jésus : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples. »

400-ans-du-charisme-vincentienBenoît XVI nous a donné naguère Vincent de Paul (1581 – 1660) en exemple. «C’est une heureuse coïncidence que nous célébrions la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul, patron des organisations caritatives catholiques. Dans la France du XVIIe s, il a touché du doigt le fort contraste entre les plus riches et les plus pauvres». En tant que prêtre, saint Vincent «a pu fréquenter les milieux aristocratiques, les campagnes et les bas-fonds de Paris».

Sa charité s’est faite inventive : «Poussé par l’amour du Christ, Vincent de Paul a su organiser des formes stables de service aux personnes marginalisées, en donnant la vie à ce qu’on a appelé des « Charités », c’est-à-dire des groupes de personnes qui mettaient leur temps et leurs biens à la disposition des personnes les plus marginalisées».

Benoît XVI a mentionné aussi sainte Louise de Marillac (1591 – 1660) : «Parmi ces bénévoles, certaines ont choisi de se consacrer totalement à Dieu, et ainsi, avec sainte Louise de Marillac, saint Vincent a fondé les «Filles de la Charité», première congrégation féminine à vivre la consécration «dans le monde» au milieu des gens, avec les malades et les nécessiteux ».

Par l’expérience d’une vie bien remplie, Vincent a découvert cet amour : aimer l’Église de tout son cœur. Car elle est Corps du Christ qui nous est confié, et cet amour passe par la Mission. Pas de Charité non plus sans cet amour fondamental qui va jusqu’aux brèches, jusqu’aux failles, jusqu’en toutes ses pauvretés, comme nous le crie le Magnificat de Marie.

Par cette Mère, comme Vincent, restons proches de Jésus, c’est lui qui nous a fait la grâce de son Évangile et nous montre le chemin du salut ! Que son Esprit nous accompagne pour nous guider vers le Père des cieux ! Faisons route ensemble, en Église ! Encore faut-il être accompagnés et devenir nous-mêmes compagnes, compagnons de route sur le chemin de la vie où s’expriment joie, lumière, douleur et finalement participation à la gloire éternelle de Dieu.

Que de Mystère dans ce cheminement ! Pour nous, celui-ci s’illumine par les signes de Dieu qui nous enseignent et balisent notre route. Oui, « l’emploi au salut des âmes est propre aux enfants de Dieu » (Vincent de Paul, Écrits, édition Coste 1, 378). Et c’est toujours notre tâche aujourd’hui.

Aimons l’Église, surtout à la manière de Marie, que Vincent aime tant rendre présente en concluant ses écrits, dans ses lettres comme dans ses entretiens. Reprenons aussi ce que disait Benoît XVI en conclusion : « Élevons notre louange vers Dieu parce que son amour est plus fort que le mal et que la mort ; et remercions la Vierge Marie qui conduit les jeunes, même à travers les difficultés, et les souffrances, à devenir amoureux de Jésus et à découvrir la beauté de la vie… Puissent la Vierge Marie et les Saints Archanges, Michel, Gabriel et Raphaël (29 septembre), nous aider tous à vivre dans la foi et l’amour, la persévérance et la douceur. Bonne préparation au mois du Rosaire qui approche ! »

PRIÈRE D’INTERCESSION

«Aimons Dieu mes frères, mais que ce soit aux dépens de nos bras, que ce soit à la sueur de nos visages.»
Par l’intercession de saint Vincent. Invoquons le Seigneur; qu’il mette en nous le désir de l’aimer et de le servir dans nos frères les pauvres.

Accorde-nous Seigneur, «la simplicité de la colombe» pour agir tout bonnement, ne regardant que Toi seul. Kyrie Eleison, Eleison.

Apprends-nous Seigneur le «zèle des âmes» pour témoigner de l’Évangile « suivant le sentiment et le jugement de Jésus Christ ». Kyrie Eleison, Eleison.

Enseigne-nous Seigneur «la douceur». Que selon ta Vérité nous « gagnions les cœurs des hommes »; et le monde croira que tu es son seul bonheur et son salut. Kyrie Eleison, Eleison.

Obtiens-nous Seigneur «l’humilité que Jésus Christ nous recommande si souvent pour atteindre la perfection évangélique»; que ton Église soit le signe visible de ta miséricorde. Kyrie Eleison, Eleison.

Guide-nous Seigneur sur le chemin de la «continuelle mortification» de nous-mêmes pour vivre dans l’Esprit qu’envoyés dans ce monde, nous ne vivions que par Toi. Kyrie Eleison, Eleison.

Accueille nos frères défunts, Seigneur «dans la mission du ciel qui est mission d’amour pour l’éternité». Kyrie Eleison, Eleison.

LETTRE DE NOTRE SUPÉRIEUR GÉNÉRAL

LETTRE DE JEAN-PAUL II AU RÉVÉREND PÈRE RICHARD MC CULLEN, SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DE LA CONGRÉGATION DE LA MISSION LE 12 MAI 1981 – SUR VINCENT DE PAUL –>

la familiarité avec Dieu nous rend libres

«Ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique» : voilà le concept de famille pour Jésus, une famille «plus ample que celle dans laquelle on vient au monde». Le Pape l’a dit lors de la messe de ce mardi 26 septembre 2017 dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Dans l’Évangile de Luc aujourd’hui, le Seigneur  utilise lui-même les termes de «mère», «frères» et «famille» en parlant de ceux qui l’entourent et l’écoutent dans la prédication. Et ceci «fait penser au concept de familiarité avec Dieu et avec Jésus» qui est plus par rapport au fait d’être «disciples» ou «amis». Ce n’est pas une attitude «formelle, éduquée ou diplomatique». Et donc, «que signifie cette parole que les pères spirituels dans l’Église ont beaucoup utilisé et nous ont enseigné ?»

Cela signifie avant tout «entrer dans la maison de Jésus : entrer dans cette atmosphère, vivre cette atmosphère, qui est dans la maison de Jésus. Vivre là, contempler, être libres, là. Parce que les enfants sont les libres, ceux qui habitent la maison du Seigneur sont les libres, ceux qui ont une familiarité avec Lui sont les libres. Les autres, en utilisant une parole de la Bible, sont les enfants de l’esclavage, disons-le comme ça, ce sont des chrétiens mais ils n’osent pas se rapprocher, ils n’osent pas avoir cette familiarité avec le Seigneur, il y a toujours une distance qui les sépare du Seigneur.»

Mais la familiarité avec Jésus, comme nous l’enseignent les grands saints signifie aussi «être avec Lui, le regarder, écouter sa Parole, chercher à la mettre en pratique, parler avec Lui». Et la Parole est prière : «Cette prière qui se fait aussi dans la rue : « Mais Seigneur, qu’est-ce que tu en penses ? » Ceci est la familiarité, non ? Les saints en avaient toujours. Sainte Thérèse, c’est beau, parce qu’elle disait qu’elle trouvait le Seigneur partout, elle était familière avec le Seigneur partout, même au milieu des casseroles dans la cuisine, elle était comme ça.»

Enfin, la familiarité, c’est «rester» en présence de Jésus comme lui-même nous le conseille dans la dernière Cène, ou comme nous le rappelle le début de l’Évangile, quand Jean indique : «Ceci est l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. Et André et Jean suivirent Jésus», et, comme il est écrit, «ils restèrent avec Lui toute la journée.»

Les chrétiens sont invités à toujours cultiver cette familiarité, en donnant cet exemple contemporain : «Ce chrétien, avec ses problèmes, qui va dans le bus, dans le métro, et parle intérieurement avec le Seigneur, ou qui sait au moins que le Seigneur le regarde, lui est proche : ceci est la familiarité, c’est la proximité, c’est le fait de se sentir dans la famille de Jésus. Demandons cette grâce pour nous tous, pour comprendre ce que signifie la familiarité avec le Seigneur. Que le Seigneur nous donne cette grâce.» 

La consolation de Dieu mène à la paix

Durant son homélie en la chapelle Sainte-Marthe, le Pape François est parti de la première lecture de ce lundi 25 septembre, qui évoque la libération du peuple d’Israël et sa montée à Jérusalem. «Le Seigneur visite son peuple et le ramène à Jérusalem. Le terme « visite » est important dans l’histoire du Salut, parce que chaque libération, chaque acte de rédemption de Dieu est une visite. »

« Quand le Seigneur nous visite, il nous donne la joie, nous apporte un état de consolation. Cette consolation est un état de la vie spirituelle de chaque chrétien, toute la Bible nous enseigne cela ». Le Pape a ainsi exhorté à « attendre » la visite de Dieu à chacun d’entre nous. Il y a des moments de force, d’autres de faiblesse, « mais le Seigneur nous fait sentir sa présence toujours avec la consolation spirituelle, en nous remplissant de joie. »

La vertu de l’espérance

La vertu la plus humble de toute pour attendre est celle de l’espérance, qui est petite mais toujours forte, « elle est comme les braises cachées sous la cendre. » Le chrétien vit ainsi en tension vers la rencontre avec Dieu, vers la consolation que nous apporte cette rencontre. S’il n’est pas en tension vers cette rencontre, alors ce chrétien est fermé, placé dans « le magasin de la vie », sans savoir quoi faire.

Le Pape a aussi dénoncé les “faux prophètes” qui font semblant de nous consoler mais qui en réalité nous trompent. A l’inverse, la vraie consolation du Seigneur nous touche au plus profond, augmente en nous la charité, la foi et l’espérance, et nous pousse aussi à pleurer de nos péchés. La véritable consolation vient quand nous savons pleurer comme le Christ, elle nous élève l’âme aux choses du Ciel, aux choses divines. Cette consolation n’est pas un passe-temps, mais correspond à la paix du Seigneur.

Le Saint-Père a ainsi rappelé de remercier le Seigneur par la prière, lui qui passe nous visiter pour nous aider à aller de l’avant, à espérer, à porter la croix. « La consolation est forte et laisse des traces et conserver ces traces dans la mémoire est faire comme le peuple d’Israël qui a conservé cette libération. Nous sommes revenus à Jérusalem parce qu’Il nous a libérés, il nous a fait demeurer dans la paix, moment ultime de consolation. »