Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Dieu veut appeler tout le monde à travailler pour son Royaume

Les ouvriers de la dernière heure. Nicolaes Cornelisz Moyaert. Pays-Bas. XVIIe.

« Dieu veut appeler tout le monde à travailler pour son Royaume » et « veut donner à tous la même récompense, c’est-à-dire le salut » : ce sont les deux aspects du Royaume de Dieu que le Pape François a rappelé ce dimanche 24 septembre 2017 avant de prier l’angélus place Saint-Pierre.

Le Saint-Père est revenu sur l’évangile de ce jour qui raconte la parabole du maître de la vigne. Ce dernier décide de payer au même prix tous les ouvriers, quel que soit le temps employé à travailler, ce qui provoque la colère de ceux qui ont été embauché les premiers. Or, par cet épisode, Jésus souligne que l’amour du Père est « gratuit et généreux ».

« Dans le Royaume de Dieu il n’y a pas d’inactifs, tous sont appelés à faire ce qu’ils doivent faire, et il y aura pour tous en fin de compte la récompense qui vient de la justice divine, c’est-à-dire le salut que Jésus Christ a acquis pour nous par sa mort et sa résurrection ». C’est le message essentiel de cette parabole que souligne le Pape qui précise que le salut n’est pas « mérité mais donné » ; c’est pourquoi « les derniers seront les premiers, et les premiers, les derniers ».

C’est toute la logique de l’amour du Père que Jésus déroule dans cette parabole, une logique « gratuite et généreuse ». Il faut se laisser étonner et fasciner par les « pensées » et les « voies » propres à Dieu explique François. Les pensées des hommes sont, elles, marquées par « l’égoïsme et les comptes personnels ».

Dieu « use de la miséricorde, pardonne largement, il est plein de générosité et de bonté qu’il accorde à chacun de nous, il ouvre à tous les territoires immenses de son amour et de sa grâce qui peuvent seuls donner au cœur humain la plénitude de la joie. »

Le regard que le maître de la vigne porte sur les ouvriers est plein « d’attention, de bienveillance » ; il appelle et invite à se lever et à se mettre en chemin. Ce regard, qui n’est autre que celui de Dieu, « veut la vie pour chacun de nous, veut une vie pleine, engagée, sauvée du néant et de l’inertie ». « Dieu n’exclut personne et veut que chacun rejoigne sa plénitude ».

 

éduquer à l’espérance

« Dieu ne déçoit pas : s’il a mis l’espérance dans nos cœurs, il ne veut pas la briser par de continuelles frustrations. » Le Pape François a repris le cours de ses catéchèses consacré à l’espérance chrétienne. Place Saint-Pierre à Rome, ce mercredi 20 septembre 2017, il  s’est adressé aux fidèles « comme un éducateur, comme un père » pour « éduquer à l’espérance ». Il a ainsi donné une liste de recommandations à toute personne prête à apprendre.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 20 septembre 2017

Frères et sœurs, le thème de la catéchèse de ce jour est « éduquer à l’espérance ». Là où Dieu t’a semé, espère ! Si tu veux espérer, crois fermement que ce monde est le premier miracle que Dieu a fait ; que le créateur meut toute chose vers le bien et attend chaque homme à la fin de son existence. Chacun est dépositaire d’un fragment de vérité. Crois à l’existence des vérités plus hautes et plus belles. Crois, Lui, il t’attend.

Œuvre pour la paix parmi les hommes et n’écoute pas la voix de ceux qui répandent la haine et la division. Le premier ennemi n’est pas hors de toi : il est dedans. Demande à Dieu le don du courage, et rappelle-toi que tu ne vis plus pour toi-même mais pour Jésus qui te donne la force de vaincre tes peurs. Aime les personnes. Chacun de nous a sa propre histoire à raconter. N’aie pas peur de rêver. Rêve un monde qu’on ne voit pas encore mais qui arrivera certainement.

Par le baptême, ta vie est déjà plongée dans le mystère de la Trinité et tu appartiens à Jésus qui vit en toi, même dans l’épreuve. Chaque injustice contre un pauvre est une blessure ouverte et amoindrit ta propre dignité. Aie toujours le courage de la Vérité et remets toute chose à Dieu dans la prière.  Rien n’est plus humain que de commettre des erreurs. Si tu pèches, relève toi sans crainte, car le Fils de Dieu est venu pour toi, et, avec sa grâce, ne désespère jamais.

Dieu ne déçoit pas, s’il a mis une espérance dans nos cœurs, ce n’est pas pour l’éteindre par de continuelles déceptions mais pour qu’elle fleurisse. Renouvelons notre attachement et notre confiance à Jésus vivant dans nos cœurs pour vaincre nos faiblesses et traverser nos épreuves. Demain, c’est la fête de saint Matthieu, l’apôtre et l’évangéliste. Sa conversion est un exemple pour vous, pour vivre votre vie avec les critères de foi.

Le Pape François a évoqué le tremblement de terre qui a frappé le centre du Mexique mardi.

Je désire manifester ma proximité et ma prière envers tout le cher peuple mexicain. Élevons tous ensemble notre prière à Dieu pour qu’il accueille en son sein ceux qui ont perdu la vie et qu’il réconforte les blessés, leurs proches et tous les sinistrés. Prions aussi pour tout le personnel de service et de secours qui aident toutes les personnes affectées. Que Notre Mère, la Vierge de Guadalupe, avec une grande tendresse, soit proche de cette chère nation mexicaine.

Que Dieu vous bénisse !


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vivre non pas la pitié, mais la compassion

Le pape François, lors de la messe matinale du 19 septembre 2017 en la Maison Sainte-Marthe, a exhorté dans son homélie, à vivre une vraie « compassion » et non pas une simple pitié qui se contente de « regarder de loin » ceux qui souffrent : il s’agit de les prendre « par la main » et de les conduire « à la dignité que Dieu veut pour elles. »

Commentant l’Évangile du jour – la résurrection du fils de la veuve de Naïm (Lc 7, 11-17) – le pape a dit que « la compassion est un sentiment qui implique. C’est un sentiment du cœur, des viscères, il implique tout. Ce n’est pas la même chose que la “peine”, ou que… “quel dommage, les pauvres !” : non, ce n’est pas la même chose. La compassion implique. C’est “pâtir avec”. »

Ainsi dans l’Évangile, « le Seigneur s’implique avec une veuve et avec un orphelin … Mais, dis, tu as toute une foule ici, pourquoi tu ne parles pas à la foule ? Laisse tomber… c’est la vie … ce sont des tragédies qui arrivent … Non. Pour Lui, cette veuve et cet orphelin mort étaient plus importants que la foule à laquelle il parlait et qui le suivait. Pourquoi ? Parce que son cœur, ses viscères se sont impliqués. »

La compassion pousse « à s’approcher et à toucher la réalité. Toucher. Ne pas la regarder de loin. [Jésus] fut saisi de compassion – premier mot – il s’approcha – second mot. Puis il fait le miracle et il ne dit pas : ‘Au-revoir, je continue mon chemin’ : non. Il prend le garçon… et le rend à sa mère : rendre, le troisième mot. Jésus fait des miracles pour rendre, pour rendre aux personnes leur place ».

Le pape a encouragé les chrétiens à « faire de même », à ne pas aider autrui « de loin » : par la « prière d’intercession », par le « travail », les chrétiens doivent œuvrer pour que les personnes souffrantes soient rendues « à la société », à la « vie de famille », à la « vie quotidienne »

« Si souvent nous regardons les informations ou les Unes des journaux, les tragédies … mais regarde, dans ce pays les enfants n’ont pas à manger ; dans ce pays, les enfants font des soldats ; dans ce pays, les femmes sont esclavagisées ; dans ce pays … oh, quelle calamité ! Les pauvres … Je tourne la page et je passe au roman, à la série suivante. Et cela n’est pas chrétien. »

Le Pape a teminé par un examen de conscience : « Suis-je capable d’avoir de la compassion ? De prier ? Quand je vois ces choses … est-ce que mes viscères se soulèvent ? Est-ce que mon cœur pâtit avec ces personnes ou bien je ressens de la peine, je dis ‘les pauvres’… c’est ainsi. » Il s’agit de demander « la grâce de la compassion ».