Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Soyons toujours prêts à la rencontre avec Dieu

Francken, Jérôme le jeune - Parabole des vierge avisés et folles - 1616
Francken, Jérôme le jeune – Parabole des vierge avisés et folles – 1616

Frapper à la porte du royaume des cieux est à la portée de tous, à condition de s’y préparer. L’évangile de ce dimanche retrace la parabole des 10 jeunes filles qui au milieu de la nuit devaient se rendre à la rencontre de leur époux. Elles le firent en prenant une lampe à huile, mais seule la moitié d’entre elles a pensé prendre une réserve d’huile.

Et les autres, parties à la recherche d’un peu d’huile, ont raté le rendez-vous avec l’époux. Elles n’étaient pas prêtes à la rencontre avec le Seigneur. «C’est là toute la signification de la sagesse et de la prudence. Il ne s’agit pas d’attendre le dernier moment de notre vie pour collaborer à la grâce de Dieu, mais il faut le faire maintenant.»

Il n’y a pas que la foi qui compte pour préparer la rencontre avec le Seigneur, mais également une vie chrétienne riche en amour pour le prochain. «Si nous nous laissons guider par ce qui nous semble le plus commode, par la recherche de nos intérêts, notre vie devient stérile.»

Être vigilants, au contraire, en cherchant de répandre le bien autour de nous avec des gestes d’amour, de partage, en aidant notre prochain en difficulté, permet d’assumer une certaine tranquillité dans l’attente de la venue du Seigneur.

Il pourra alors se présenter à tout moment,, «sans que nous ne soyons effrayés par le sommeil de la mort», parce que nos bonnes œuvres de chaque jours constituent la réserve d’huile, la réserve de charité qui alimente notre foi.

Au terme de l’Angélus, le Saint Père a évoqué la béatification, samedi à Madrid, de Vicente Querait Lloret et de ses 20 compagnons martyrs, ainsi que celle de  José Maria Fernandez Sanchez et de ses 38 compagnons martyrs.

Certains de ces bienheureux étaient membres de la Congrégation de la Mission tandis que les autres appartenaient à l’Association de la Médaille Miraculeuse. Tous ont été tués pour leur foi au cours des persécutions religieuses de la guerre civile espagnole entre 1936 et 1937.

Pape François Angélus du 12-11-2017 source : Radio Vatican

clôture de l’Assemblée des Évêques de France à Lourdes

Hier matin s’est terminée l’assemblée plénière de la conférence des évêques, après une semaine de rencontre. Mgr Georges Pontier dans son discours de clôture a mis en avant les défis auxquels aujourd’hui l’Église doit faire face.

Les 119 évêques réunis pour l’assemblée plénière de la conférence des évêques se sont quittés hier en fin de matinée. Juste avant, ils sont venus dans l’hémicycle au Sanctuaire pour reprendre les études effectuées et différents projets. Plusieurs thèmes ont été abordés, comme l’unité sur les presbytères, la place des pauvres au sein de l’Église, la vocation, etc.

Ensuite Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la conférence des évêques en France, a fait son discours de clôture : «L’assemblée plénière qui s’achève nous a permis de vivre des moments fraternels, riches et profonds.»

La réflexion des évêques s’est tenue sur la population des personnes d’origine roumaine, sans toit ni proposition de logement, qui sont souvent l’objet de violences verbales ou physiques. «Nous dénonçons les manques de respect de ces personnes et nous invitons les pouvoirs publics à s’engager dans la proposition de solutions pérennes et dignes.»

En ce qui concerne les futurs prêtres dans les séminaires de France, la baisse indéniable du nombre de vocations a été abordée. Les évêques ont réfléchi à leur formation.

Pendant l’assemblée, Mgr Patron Wong est venu présenter la «Ration Fundamentalis», c’est-à-dire la règle de fonctionnement des séminaires. «Nous avons décidé d’avancer dans les réformes nécessaires de nos séminaires.»

La structure de la conférence des évêques va être actualisée. «Les réalités changent si vite aujourd’hui dans la société comme dans l’Église.» Les évêques ont à définir l’objet précis qui les occupe et «dessiner l’esprit» dans lequel ils veulent travailler ensemble. Ils devrons préciser leurs priorités et mettre en place des structures à mettre en œuvre.

Cette assemblée a été aussi l’occasion de recevoir Mgr Mirkis, archevêque de Kirkouk et Souleymanié. Il a apporté son témoignage sur la situation en Irak. «Sa perception des enjeux, la place, la vie des chrétiens dans cette région du monde, tout cela nous a touchés en deçà d’une réalité bien plus dure et inconcevable pour nous.»

Les initiatives de rencontres et de partages, l’éducation et la culture sont indispensables pour «vaincre les peurs, les préjugés, les caricatures». La sécularisation en Occident a souvent été évoquée pendant cette semaine. «Nous devons choisir la défense de la vie, le témoignage d’une vie de famille solide, le refus du repli identitaire, un mode de vie sobre, libre par rapport à la course à toujours plus d’argent, à l’égoïsme.»

Avant de terminer, Mgr Georges Pontier a remercié Mgr Nicolas Brouwet pour l’accueil à Lourdes et la générosité du Sanctuaire. «Nous allons repartir dans nos diocèses. Nous continuerons à servir la communion et la mission dans nos églises diocésaines.»

la parabole de l’intendant malhonnête

La parabole de l'intendant malhonnête © Dan Lewis 2009
La parabole de l’intendant malhonnête © Dan Lewis 2009

L’Évangile de Luc de ce jour évoque une histoire de corruption avec la parabole du gérant malhonnête.

«Ils sont puissants, ceux-ci ! Quand ils font les « cordées » de la corruption ils sont puissants, jusqu’à arriver aussi à des attitudes mafieuses. C’est l’histoire. Mais ce n’est pas une fable, ce n’est pas une histoire que nous devons chercher dans les livres d’histoire antique.»

«Nous la trouvons tous les jours sur les journaux, tous les jours. Ceci arrive aussi aujourd’hui, surtout avec ceux qui ont la responsabilité d’administrer les biens du peuple, pas leurs biens propres, parce que celui-ci était l’administrateur des biens des autres, et non des siens.»

Défendre ses propres biens, en revanche, ce n’est pas être corrompu.

La conséquence que Jésus tire de cet Évangile, c’est justement la plus grande ruse des «fils de ce monde» par rapport aux «fils de la lumière» : leur plus grande corruption, leur fourberie, mise en avant «aussi avec courtoisie», avec des «gants de soie».

Mais «existe-t-il une attitude pour ceux qui veulent suivre Jésus, de façon à ce qu’ils ne finissent pas mal, qu’ils ne finissent pas mangés vifs – ou, comme le disait ma maman, mangés crus -, par les autres ? Quelle est la ruse chrétienne, une ruse qui ne soit pas un péché, mais qui serve à me faire avancer dans le service du Seigneur, et aussi dans l’aide des autres ?»

Oui, il y a un «flair chrétien pour avancer sans tomber dans les cordées de la corruption» et, dans l’Évangile, Jésus l’indique avec certaines métaphores, comme quand il parle des chrétiens qui sont «comme des agneaux parmi les loups», ou «prudents comme le serpent et simples comme la colombe.»

Et donc, comment faire concrètement ? Avec trois attitudes : la première, c’est une «saine défiance», être attentif donc face à celui qui «promet trop» et «parle trop», comme «ceux qui te disent : ‘fais un investissement dans ma banque et je doublerai tes intérêts’.»

La deuxième attitude, c’est la réflexion, devant les séductions du diable qui connaît nos faiblesses.

Et enfin, la troisième attitude, c’est la prière. «Prions aujourd’hui le Seigneur pour qu’il nous donne cette grâce d’être fourbes, des fourbes chrétiens, d’avoir cette ruse chrétienne. S’il y a une chose que le chrétien ne peut pas se permettre, c’est d’être naïf.»

«En tant que chrétiens, nous avons un trésor à l’intérieur : le trésor qu’est l’Esprit Saint. Nous devons en prendre soin. Et un naïf, là, il se laisse voler l’Esprit. Un chrétien ne peut pas se permettre d’être naïf»

«Demandons cette grâce de la ruse chrétienne et du flair chrétien. C’est aussi une bonne occasion pour prier pour les corrompus», afin qu’ils trouvent «la sortie de cette prison dans laquelle ils ont voulu entrer.»

Le Pape François, lors de l’homélie de la messe du vendredi 10 novembre 2017, à la Maison Sainte-Marthe, au Vatican