Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Chacun de nous est un élu de Dieu

Abraham et Sarah
Abraham et Sarah

Lors de la messe célébrée ce lundi 6 novembre 2017, en la chapelle de la maison Sainte-Marthe au Vatican, le Pape François a développé une réflexion sur «les dons gratuits de Dieu et son appel sans repentance» en prenant appui sur la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains. Quand Dieu nous fait un don, ce don est irrévocable : il ne nous le donne pas aujourd’hui pour nous l’ôter demain.

Quand Dieu appelle, cet appel perdure toute la vie. Les dons et les appels du Seigneur à son peuple dans l’histoire du Salut sont au nombre de trois: «le don de l’élection, de la promesse et de l’alliance». «Tous sont irrévocables», car le Seigneur est fidèle. Ce fut ainsi pour Abraham et il en est de même pour nous.

«Chacun d’entre nous est un élu, un élu de Dieu. Et chacun de nous fait des alliances avec le Seigneur. Chacun de nous peut les faire, peut ne pas les faire, chacun de nous est libre. Mais c’est un fait. Et cela comporte aussi une question: comment est-ce que je ressens l’élection, est-ce que je me sens chrétien par hasard ? Comment est-ce que je vis la promesse, une promesse de Salut dans mon cheminement, et comment suis-je fidèle à l’alliance ? Comment Lui est-il fidèle ?»

Ainsi, face à la «fidélité même» qui est Dieu, il ne nous reste plus qu’à nous interroger : Sentons-nous Sa «caresse», sentons-nous qu’Il «prend soin» de nous, sentons-nous qu’«Il nous cherche» quand nous nous éloignons ? L’apôtre Paul revient à «quatre reprises» sur les paroles «désobéissance» et «miséricorde». Là où l’une est présente, l’autre l’est également.

«Cela signifie que dans le cheminement de l’élection, vers la promesse et l’alliance il y aura des péchés, il y aura la désobéissance, mais face à cette désobéissance, il y a toujours la miséricorde. C’est comme la dynamique de notre cheminement vers la maturité : il y a toujours de la miséricorde, car le Seigneur est fidèle, Il ne révoque jamais ses dons parce que face à nos faiblesses, à nos péchés il y a toujours la miséricorde, et quand Paul parvient à cette réflexion, il fait un pas de plus: non pas dans l’explication, mais dans l’adoration».

Adoration et louange silencieuse donc, face à ce «mystère de la désobéissance et de la miséricorde qui nous rend libres», et face à «cette beauté des dons irrévocables que sont l’élection, la promesse et l’alliance». Réfléchissons à «notre élection, à la promesse faite par le Seigneur, à la façon dont nous vivons l’alliance avec Lui», mais aussi à la façon dont nous nous laissons imprégner de Sa miséricorde.

 

Avoir horreur de l’orgueil et de la vanité

Avoir « horreur de l’orgueil et de la vanité »,
c’est l’invitation du pape François à l’angélus de midi ce 5 novembre 2017,  place Saint-Pierre à Rome.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche 5 novembre 2017


Chers frères et sœurs, bonjour !

Jésus critique les scribes et les pharisiens
Jésus critique les scribes et les pharisiens

L’Évangile d’aujourd’hui (Mt 23, 1-12) se déroule dans les derniers jours de la vie de Jésus à Jérusalem; des jours pleins d’attentes et même de tensions. D’une part, Jésus adresse des critiques sévères aux scribes et aux pharisiens, d’autre part il laisse des consignes importantes aux chrétiens de tous les temps, à nous donc aussi.

Il dit à la foule: « Sur la chaire de Moïse enseignent les scribes et les pharisiens . Pratiquez et observez donc tout ce qu’ils disent. » Ça signifie qu’ils ont l’autorité d’enseigner ce qui est conforme à la Loi de Dieu. Cependant immédiatement après, Jésus ajoute: « Mais n’agissez pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas » (v. 2-3).

Frères et sœurs, un défaut fréquent chez ceux qui ont autorité, soit civile soit ecclésiastique, est d’exiger des autres des choses, même justes, qu’ils ne mettent pas en pratique en premier. Ils mènent une double vie. Jésus dit: «Ils lient des fardeaux pesants et difficiles sur les épaules des gens, mais ils ne veulent pas les remuer même avec un doigt» (v. 4).

Cette attitude est un mauvais exercice de l’autorité, qui devrait plutôt avoir sa force première par le bon exemple. L’autorité provient d’un bon exemple, pour aider les autres à pratiquer ce qui est juste et approprié, en les soutenant dans les épreuves rencontrées sur le chemin du bien.

L’autorité est une aide, mais si elle est mal exercée , elle devient oppressante, elle ne laisse pas les gens grandir, crée un climat de méfiance et d’hostilité, et conduit même à la corruption.

Jésus dénonce ouvertement certains comportements négatifs des scribes et des pharisiens: « Ils aiment les places d’honneur dans les repas, les premières places dans les synagogues et les salutations sur les places publiques » (vv.6-7). C’est une tentation qui correspond à la prétention humaine et qu’il n’est pas toujours facile de vaincre. C’est l’attitude de vivre seulement pour l’apparence.

Puis Jésus donne les consignes à ses disciples: « Ne vous faites pas appeler « rabbis », parce qu’un seul est votre Maître et que vous êtes tous frères. […] Et ne vous faites pas appeler « maîtres », parce qu’un seul est votre maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur « (vv 8-11).

Nous, disciples de Jésus, nous ne devons pas chercher des titres d’honneur, d’autorité ou de suprématie. Je vous dis que cela personnellement me désole de voir des gens qui vivent psychologiquement en courant derrière la vanité des honneurs. Nous, les disciples de Jésus, ne devons pas le faire, car il doit y avoir une attitude simple et fraternelle parmi nous.

Nous sommes tous frères et nous ne devons en aucun cas accabler les autres et les regarder de haut. Nous sommes tous des frères. Si nous avons reçu de telles qualités du Père céleste, nous avons besoin de les mettre au service des autres, et non d’en profiter pour notre satisfaction et notre intérêt personnel.

Nous ne devons pas nous considérer comme supérieurs aux autres, la modestie est essentielle pour une existence qui veut être en conformité avec l’enseignement de Jésus, lui qui est doux et humble de cœur et est venu non pour être servi mais pour servir.

Que la Vierge Marie, « humble et élevée plus qu’aucune autre créature » (Dante, Le Paradis, XXXIII, 2), nous aide par son intercession maternelle, à fuir l’orgueil et la vanité, et à être doux et dociles à l’amour qui vient de Dieu, pour le service de nos frères et pour leur joie, qui sera aussi la nôtre.

notre foi nous fait hommes et femmes d’espérance

En la basilique Saint-Pierre, ce vendredi 3 novembre 2017, le Pape François a présidé une messe à l’intention des cardinaux et évêques décédés au cours de l’année. 

Lors de cette célébration, il a proposé dans son homélie une réflexion sur la réalité de la mort qui ravive en nous «la peine causée par la séparation d’avec les personnes qui nous ont été proches» mais qui dans le même temps ouvre à la vie éternelle nourrissant «une grande espérance».

«Le réveil de la mort n’est pas en soi un retour à la vie: certains, en effet, s’éveilleront pour la vie éternelle, d’autres pour la honte éternelle». Le Pape met ainsi en exergue «une “bifurcation” qui, dès ici-bas en ce monde, se présente devant nous: la route de la vie, c’est-à-dire avec Dieu, ou la route de la mort, c’est-à-dire loin de lui».

«Le “grand nombre” qui ressuscitera pour une vie éternelle (…) grâce à la bonté miséricordieuse de Dieu, pourra faire l’expérience la réalité de la vie qui ne finit pas, la victoire complète sur la mort par la résurrection».

Jésus s’est fait notre frère et il a partagé notre condition jusqu’à la mort. En nous nourrissant de son Corps et de son Sang, nous nous unissons à son amour fidèle qui porte en lui l’espérance de la victoire définitive du bien sur le mal, sur la souffrance et sur la mort. En vertu de ce lien divin de la charité du Christ, nous savons que la communion avec les défunts ne reste pas seulement un désir, une imagination, mais devient réalité».

«Jésus nous a montré que la mort n’a pas le dernier mot» et «la foi que nous professons en la résurrection nous porte à être des hommes d’espérance, et non de désespoir, des hommes de la vie et non de la mort, car la promesse de la vie éternelle enracinée dans l’union au Christ ressuscité nous console».

C’est précisément cette espérance, «rallumée en nous par la parole de Dieu qui nous aide à prendre une attitude de confiance face à la mort» car «une caractéristique fondamentale du chrétien est le sens de l’attente anxieuse de la rencontre finale avec Dieu». Dieu dont l’amour miséricordieux «nous transfigure et nous fait vivre la communion éternelle avec lui».