Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Voici que je fais toutes choses nouvelles

Christ pantocrator – cathédrale de Cefalù Sicile

L’’audience générale de ce mercredi 23 août 2017 s’est tenue en salle Paul VI. Le Pape François a continué sa série de catéchèses sur l’espérance chrétienne. Pour la 31e étape de ce parcours, il a parlé de la nouveauté de l’espérance chrétienne, en s’appuyant sur une citation du Livre de l’Apocalypse : «Voici que je fais toutes choses nouvelles».

«L’espérance chrétienne se base sur la foi en Dieu qui crée toujours des nouveautés dans la vie de l’homme, dans l’histoire et dans le cosmos. Notre Dieu est le Dieu qui crée des nouveautés, parce qu’il est le Dieu des surprises.»

Les chrétiens ne doivent pas donc pas marcher en regardant en arrière ou vers le bas, mais garder le regard en tension vers «l’horizon ultime», la «Jérusalem céleste» évoquée dans les dernières pages de la Bible.

Dans le Livre de l’Apocalypse, saint Jean prophétise que quand les hommes, après avoir longuement peiné, seront accueillis par le Seigneur, «il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur».

Le Pape a évoqué les tragédies de l’actualité, les victimes des drames de Barcelone et du Congo, «les visages des enfants apeurés par la guerre, les pleurs des mères, les rêves brisés de tant de jeunes» ou encore «les réfugiés qui affrontent des voyages terribles et sont tant de fois exploités».

Mais face à tous ces drames, «il y a un Père qui pleure avec nous», «un Père qui nous attend pour nous consoler, parce qu’il connaît nos souffrances et a préparé pour nous un futur différent.» La mort et la haine n’ont donc pas le dernier mot, la vie a un sens.

«L’étreinte de Dieu nous attend à la fin, mais déjà Il nous accompagne et nous console dans le chemin». Dieu connaît tous nous sourires et toutes nos larmes, et à la fin, si nous pleurons, ce seront des larmes de joie.

Solidarité pour Ischia

A la fin de l’audience, le Pape a exprimé sa «proximité affectueuse pour tous ceux qui souffrent à cause du tremblement de terre qui a frappé lundi soir l’île d’Ischia. Prions pour les morts, pour les blessés, pour leurs proches et pour les personnes qui ont perdu leur maison.»

Ce séisme, malgré une magnitude relativement faible de 4 sur l’échelle de Richter, a fait deux morts et une quarantaine de blessés, et a provoqué d’importants dégâts matériels. Il s’est produit alors que l’Italie commémorera demain le premier anniversaire du séisme du 24 août 2016, qui avait fait près de 300 morts dans des villages d’Italie centrale.

23-08-2017 source : Radio Vatican

Savoir faire grandir notre foi

Jean Drouais, Christ et la femme cananéenne (1784)

L’Évangile de ce dimanche 20 août est un point de départ pour comprendre qu’il ne faut jamais se décourager, jamais désespérer face aux dures épreuves de la vie, à l’exemple de la femme Cananéenne, qui implore Jésus de toutes ses forces pour qu’il guérisse sa fille «tourmentée par un démon» (Mt 15, 22).

Aux premiers appels de cette étrangère aux yeux du peuple de Judée, Jésus semble de fait ne pas l’entendre, mais c’est sa persévérance qui finira par l’emporter. Persévérance qui est «un exemple de foi indestructible Persévérance qui doit nous encourager à ne jamais perdre l’espoir.

Le seigneur ne tourne pas le dos devant nos nécessités, et s’il peut paraitre insensible quelquefois à notre appel à l’aide, c’est pour mettre notre foi à l’épreuve et la renforcer.

Cet épisode de l’Évangile de Saint-Mathieu nous aide à comprendre le besoin que nous avons grandir dans la foi, et de renforcer notre confiance en Jésus. Lui peut nous aider à retrouver notre chemin lorsque nous avons perdu la boussole de notre route, lorsqu’il nous devient difficile de rester fidèles à nos engagements.

Il est donc important d’alimenter chaque jour notre foi, par l’écoute de la Parole de Dieu, par la célébration des Sacrements, par la prière personnelle comme un cri vers Dieu, et par des actions concrètes de charité pour aider notre prochain.

Nous portons dans nos cœurs la douleur des actions terroristes qui ont, ces derniers jours, provoqué de nombreuses victimes au Burkina Faso, en Espagne et en Finlande, en Russie. Prions pour tous les défunts, les blessés et pour leurs familles. Supplions le Seigneur, Dieu de Miséricorde et de paix, de libérer le monde de cette violence inhumaine.

Pape François – Angelus – dimanche 20-08-2017 – source : Radio Vatican

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A Barcelone, une messe a été célébrée dimanche matin dans la basilique de la Sagrada Familia à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme, et pas uniquement les victimes espagnoles, selon le souhait du Cardinal Juan José Omella, l’Archevêque de Barcelone.

la mère Teresa du Pakistan

Soeur Ruth Pfau, une religieuse allemande des “Filles du cœur de Marie”, considérée comme la “Mère Teresa du Pakistan”, s’est éteinte jeudi à Karachi à l’âge de 87 ans.

Peu après la fin de ses études de médecine à la fin des années 1950, sœur Pfau avait été contrainte à séjourner dans cette ville pakistanaise en raison d’un problème administratif alors qu’elle était censée en chemin vers l’Inde.  Elle y restera finalement toute sa vie, trouvant une raison de vivre dans la lutte contre la lèpre, une maladie à laquelle personne alors ne savait comment remédier.

«Le premier patient qui m’avait convaincu à commencer ma bataille fut un jeune Afghan. Il rampait en utilisant ses mains et ses pieds dans le dispensaire où nous nous trouvions, et il se comportait comme s’il était normal qu’un être humain se traîne de cette façon, dans la boue», racontera-t-elle quelques décennies plus tard.

Guidée par une extraordinaire détermination, la religieuse allemande déploiera de nombreuses initiatives concrètes pour soustraire des milliers de personnes souffrantes et pauvres au syndrome de Hansen : son action a joué un rôle décisif dans l’ouverture de centaine d’hôpitaux dans le pays, avec la collaboration des gouvernements provinciaux.

Interrogée par Radio Vatican il y a quelques années, elle avait expliqué comment elle était parvenue à remporter ce combat contre la lèpre :

«Nous avons travaillé sur tout le territoire, et à la fin nous avons réussi à mener à son terme un objectif qu’aucun projet n’avait réussi à obtenir : nous avons pris le contrôle de la maladie. Et nous sommes plus que satisfaites. »

« Dans tout ce que nous avons fait, il y a une très grande partie qui nous a été donnée. Dans mes rêves les plus fous, je n’avais jamais pensé que nous arriverions à contrôler la lèpre, personne de nous n’y avait pensé… Il n’est même pas nécessaire de venir jusqu’à Karachi. Il faut vouloir fermer les yeux et se boucher les oreilles pour ne pas se poser justement cette question : il suffit d’allumer la télévision. »

« Et nous, qui sommes la génération de la guerre, nous le savions déjà depuis 1945, donc bien avant. En réalité, il existe une seule alternative : continuer ou se suicider, mais abandonner est encore plus absurde, parce que peut-être on pourrait arriver à faire quelque chose…»

Sœur Pfau avait reçu la citoyenneté pakistanaise en 1988, en signe de remerciement pour ses services et ses efforts qui avaient mené l’OMS à déclarer en 1996 que le Pakistan était l’un des premiers pays d’Asie à avoir vaincu la lèpre. L’activité de la religieuse se déployait aussi dans le domaine de la formation des médecins pakistanais et dans le soutien plus global des situations de crise et d’urgence humanitaire, comme en 2010, avec les inondations dévastatrices dans le sud-ouest du pays.

Ses funérailles d’État sont célébrées le 19 août dans la cathédrale Saint-Patrick, et elle sera enterré dans le cimetière chrétien de Gora Qabristan. Le Premier ministre pakistanais Shahid Khaqan Abbasi a souligné que sœur Pfau«a donné une nouvelle espérance à d’innombrables personnes et a démontré, à travers son illustre et dur travail, que servir l’humanité ne connaît pas de frontières. Nous sommes fiers de ses services exemplaires et elle restera dans nos cœurs comme un symbole resplendissant dans les temps à venir.»

Source : Radio Vatican