Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

l’enseignement de Jésus sur le pardon

Le pape François a consacré sa méditation, avant l’Angélus de ce dimanche 17 septembre 2017, place Saint-Pierre à l’Évangile du pardon de ce dimanche. « Qui a fait l’expérience de la joie, de la paix et de la liberté intérieure qui vient du fait d’être pardonné peut s’ouvrir à la possibilité de pardonner à son tour. »

« Tu dois pardonner toujours », Dieu pardonne toujours. « Que la Vierge Marie nous aide à être toujours plus conscients de la gratuité et de la grandeur du pardon reçu de Dieu, pour devenir miséricordieux comme lui, Père bon, lent à la colère et grand dans l’amour. »

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 17 septembre 2017

Chers frères et sœurs bonjour!

Le passage évangélique de ce dimanche (cf. Mt 18,21-35) nous offre un enseignement sur le pardon, qui ne nie pas le tort subi mais reconnaît que l’être humain, créé à l’image de Dieu, est toujours plus grand que le mal qu’il commet.

Saint Pierre demande à Jésus: “Si mon frère commet des fautes contre moi, combien de fois devrai-je lui pardonner? Jusqu’à sept foi?” (Mt18,21). Il semble à Pierre que ce soit déjà le maximum que de pardonner sept fois à une même personne; et peut-être nous-semble-t-il à nous déjà beaucoup de le faire deux fois.

Mais Jésus répond: “Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept” (Mt 18,22), ce qui revient à dire toujours. Tu dois pardonner toujours.

Et il le confirme en racontant la parabole du roi miséricordieux et du serviteur sans pitié, dans laquelle il montre l’incohérence de celui qui d’abord a été pardonné et se refuse ensuite de pardonner.

Le roi de la parabole est un homme généreux qui, pris de compassion, remet une dette énorme, énorme, – “dix mille talents” – à un serviteur qui le supplie. Mais ce même serviteur, dès qu’il rencontre un autre serviteur comme lui qui lui doit cent deniers – c’est-à-dire beaucoup moins – se comporte sans pitié, en faisant jeter en prison.

Le comportement incohérent de ce serviteur, c’est aussi le nôtre lorsque nous refusons le pardon à nos frères.

Alors que le roi de la parabole est l’image de Dieu qui nous aime d’un amour si riche en miséricorde qu’il nous accueille, nous aime, et nous pardonne continuellement. Depuis notre baptême, Dieu nous a pardonné, en nous remettant une dette insolvable: le péché originel.

Puis, avec une miséricorde sans limite, Il nous pardonne toutes les fautes dès que nous montrons seulement un petit signe de repentir. Dieu est ainsi, miséricordieux

Lorsque nous sommes tentés de fermer notre cœur à qui nous a offensé, et nous présente ses excuses, rappelons-nous les paroles du Père céleste au serviteur sans pitié: “Je t’ai remis toute cette dette parce que tu m’en a prié. Ne devais-tu pas toi aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j’avais eu pitié de toi?” (Mt 18, 32-33).

Qui a fait l’expérience de la joie, de la paix et de la liberté intérieure qui vient du fait d’être pardonné peut s’ouvrir à la possibilité de pardonner à son tour.

Dans la prière du Notre Père, Jésus a voulu insérer le même enseignement que celui de cette parabole. Il a mis en relation directe le pardon que nous demandons à Dieu avec le pardon que nous devons accorder à nos frères: “Remets-nous nos dettes comme nous les remettons aussi à nos débiteurs (Mt 6,12).

Le pardon de Dieu est le signe de son amour débordant pour chacun de nous; c’est l’amour qui nous laisse libres de nous éloigner, comme le fils prodigue, mais qui attend chaque jour notre retour; c’est l’amour entreprenant du berger pour la brebis perdue; c’est la tendresse qui accueille tout pécheur qui frappe à sa porte.

Le Père céleste est plein, plein, d’amour et il veut nous l’offrir, mais il ne peut pas le faire si nous fermons notre cœur à l’amour des autres.

Que la Vierge Marie nous aide à être toujours plus conscients de la gratuité et de la grandeur du pardon reçu de Dieu, pour devenir miséricordieux comme lui, Père bon, lent à la colère et grand dans l’amour.


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contempler la Vierge blessée au pied de la Croix

Notre-Dame des douleurs
Notre-Dame des douleurs

Ce vendredi 15 septembre 2017, le Pape invite à contempler la Mère de Jésus au pied de la Croix, lors de sa messe quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en la solennité de Notre Dame des Sept Douleurs.

Marie sous la croix de Jésus est une icône à «contempler»: peu de mots sont nécessaires pour reconnaître l’essence du témoignage d’«une femme» qui est «notre mère à tous».

Contempler la Mère de Jésus, c’est contempler le signe d’une contradiction, car Jésus est triomphant, mais sur la Croix. «Incompréhensible», dit le Pape pour qui «il faut la foi pour comprendre ou au moins se faire proche de ce mystère». Marie savait et «toute sa vie, elle a vécu avec une âme blessée».

Elle suivait Jésus en entendant les commentaires des personnes, parfois favorables et parfois pas. Mais elle était toujours derrière son Fils. C’est pour cela que «nous disons qu’elle est sa première disciple».

Ce «signe de contradiction» provoquait de l’inquiétude dans son cœur. Mais à la fin, elle était là, en silence, sous la Croix regardant son Fils. «Peut-être entendait-elle des commentaires du type : ‘Regarde, c’est la mère d’un de ces délinquants’».

Mais elle montra son visage, pour son Fils. «Ce que je vais dire maintenant, ce sont de petites paroles pour aider à contempler en silence ce mystère. À ce moment-là,  elle a accouché de nous tous, de l’Église. Le Fils lui dit : ‘voilà tes fils’. Il ne lui dit pas ‘mère’, mais ‘femme’. Femme forte et courageuse, femme qui était là pour dire : ‘c’est mon Fils, je ne le renie pas’. »

Ainsi, il ne faut pas seulement réfléchir à l’Évangile de ce jour, mais le contempler. «Que ce soit à l’Esprit Saint de dire à chacun de nous ce dont il a besoin».

construire la paix dans l’amour, la justice et la vérité

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 13 septembre 2017


Frères et sœurs, de tout cœur, je remercie le Seigneur pour mon Voyage apostolique en Colombie. « Faisons le premier pas », en a été la devise, en référence au processus de réconciliation que la Colombie vit après un demi-siècle de conflit interne. J’ai voulu bénir l’effort de ce peuple et recevoir son témoignage qui est une richesse pour mon ministère et pour toute l’Église.

Il est évident que le Malin a voulu diviser ce peuple, pour détruire l’œuvre de Dieu. Mais il est tout aussi évident que l’amour du Christ, son infinie miséricorde est plus forte que le péché et la mort. Ainsi, la béatification de deux martyrs a rappelé que la paix est surtout fondée sur le sang de tant de témoins de l’amour, de la vérité, de la justice. « Miséricorde et vérité se rencontrent / Justice et paix s’embrassent » (Ps. 85,4).

Quand les chrétiens s’engagent jusqu’au bout sur le chemin de la suite du Christ, ils deviennent vraiment sel, lumière et levain dans le monde. C’est l’exemple donné par saint Pierre Claver, apôtre des esclaves, qui a montré la voie de la véritable révolution, évangélique et non pas idéologique, qui libère les personnes et la société de tous les esclavages, avec le Christ et grâce à Lui.

Alors, avec l’aide de Marie, que chaque colombien puisse faire le premier pas pour construire la paix dans l’amour, la justice et la vérité.  Que la Vierge Marie nous aide, nous aussi, à faire chaque jour le premier pas pour construire ensemble la paix dans l’amour, la justice et la vérité. Que Dieu vous bénisse !


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