Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

sans l’Esprit-Saint, la foi risque d’être idéologique

Se laisser interpeller par l’Esprit-Saint, apprendre à l’écouter avant de prendre des décisions, c’est ce à quoi nous exhorte le Pape François, ce lundi 29 mai 2017, lors de sa messe dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican, en cette semaine où L’Église se prépare à la Pentecôte.

Les sept Églises de l’Apocalypse, toutes situées en Asie Mineure

Le Pape part de la première lecture de ce jour (Ac 19, 1-8), que l’on peut appeler la «Pentecôte d’Éphèse». La communauté d’Éphèse avait en effet reçu le baptême de Jean le Baptiste, mais n’avait même pas entendu parler de l’Esprit-Saint.

C’étaient «de bonnes personnes, qui avaient la foi», mais ne connaissaient pas le don du Père. Quand Paul leur imposa les mains, l’Esprit-Saint vint sur eux, et ils se mirent à parler en d’autres langues.

L’Esprit-Saint bouleverse les cœurs

L’Esprit-Saint bouleverse le cœur, comme on peut le lire dans les Évangiles, où tant de personnes, – Nicodème, la femme hémorroïsse, la samaritaine -, sont poussées par Lui à s’approcher de Jésus.

«Suis-je capable de l’écouter ? Suis-je capable de demander son inspiration avant de prendre une décision, de dire ou de faire quelque chose ? Ou bien mon cœur est-il tranquille, sans émotions, fixe ? Les Évangiles nous montrent ce genre de personnes : pensons aux docteurs de la Loi, qui croyaient en Dieu, savaient tout des commandements, mais dont le cœur était fermé… Ils ne se laissaient pas inquiéter.»

Se laisser interpeller par l’Esprit-Saint

Se laisser «inquiéter», c’est-à-dire interpeller par l’Esprit, qui aide à discerner, et à ne pas avoir une foi idéologique, cette disposition pourrait s’apparenter à du sentimentalisme pour certains, mais «si tu prends le juste chemin, ce n’est pas du sentimentalisme.»

«Écouter et discerner : discerner ce que je sens dans mon cœur, parce que l’Esprit-Saint est le maitre du discernement. Une personne qui n’a pas ces motions dans le cœur, qui ne discerne pas ce qui se passe, c’est une personne qui a une foi froide. Sa foi est idéologique, c’est tout.»

S’interroger sur notre relation à l’Esprit-Saint

C’est le «drame» de ces docteurs de la Loi qui en avaient après Jésus.

À l’Esprit de Dieu, «est-ce que je  demande de me guider pour le chemin que je dois choisir dans ma vie ? Est-ce que je demande de me donner la grâce de distinguer le bien de ce qui est moins bien ? Parce que le mal se distingue tout de suite du bien. Mais il y a ce mal caché, qui est le ‘moins bien’, et qui cache le mal. Est-ce que je demande cette grâce ? C’est cette question que je sème aujourd’hui dans vos cœurs.»

Avons-nous un cœur inquiet, et donc mû par l’Esprit ? «Lorsque vient la volonté de faire quelque chose», demandons-nous à l’Esprit de nous inspirer, ou nous en tenons-nous seulement à «nos calculs mentaux» ?

Dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean commence en invitant les sept Églises, –les sept diocèses de l’époque-, à écouter ce que leur dit l’Esprit. «Demandons également cette grâce d’écouter ce que l’Esprit dit à notre Église, à notre communauté, à notre paroisse, à notre famille», et à «chacun de nous».

29 mai 2017 source : Radio Vatican

L’Ascension rappelle aux disciples la présence et l’aide de Jésus

Quarante jours après Pâques, l’Église vient de célébrer l’Ascension de Jésus, le moment où l’Église doit poursuivre la mission du Christ sur la terre: annoncer, avec son aide, l’Évangile. «Sa présence donne de la force lors des persécutions, du réconfort dans les troubles, du soutien dans les situations de difficultés.»

PAPE FRANÇOIS

REGINA COELI

Place Saint Pierre

Dimanche, 28 mai 2017


Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, en Italie et dans d’autres pays, est célébrée l’Ascension de Jésus au ciel, qui a eu lieu quarante jours après Pâques. La page (Mt 28,16-20 cf.), qui conclut l’Évangile de Matthieu, présente le moment du dernier adieu du Ressuscité à ses disciples. La scène se déroule en Galilée, où Jésus les avait appelés à le suivre et à former le noyau de sa nouvelle communauté.

Maintenant, ces disciples sont passés par le « feu » de la Passion et de la Résurrection; à la vue du Seigneur ressuscité, il se prosternent devant lui, mais certains sont encore dans le doute. Pour cette communauté apeurée, Jésus laisse la tâche immense d’évangéliser le monde; et concrétise cette mission avec l’ordre d’enseigner et de baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit (cf. v. 19).

L’Ascension de Jésus au ciel constitue donc la fin de la mission que le Fils a reçu du Père et le début de la poursuite de cette mission de la part l’Église. De ce moment, depuis l’Ascension, en fait, la présence du Christ dans le monde est médiatisée par ses disciples, par ceux qui croient en lui et l’annoncent.

Cette mission durera jusqu’à la fin de l’histoire et profitera de tous les soins journaliers de l’assistance du Seigneur ressuscité: (v. 20): « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »

Et sa présence donne de la force lors des persécutions, du réconfort dans les troubles, du soutien dans les situations de difficultés que rencontrent la mission et la proclamation de l’Évangile. L’Ascension de Jésus nous rappelle cette aide et son Esprit qui renforce la confiance, donne la sécurité à notre témoignage chrétien dans le monde.

Cet Esprit révèle qu’il y a l’Église: l’Église existe pour annoncer l’Évangile, juste pour ça! Et aussi, la joie de l’Église est d’annoncer l’Évangile. L’Église, c’est nous, tous les baptisés. Aujourd’hui, nous sommes invités à mieux comprendre que Dieu nous a donné la grande dignité et la responsabilité de l’annoncer au monde, de le rendre accessible à l’humanité. Ceci est notre dignité, c’est le plus grand honneur de chacun de nous, de tous les baptisés!

En cette fête de l’Ascension, alors que nous nous tournons vers le ciel, où le Christ est monté et est assis à la droite du Père, renforçons nos pas sur la terre pour poursuivre avec enthousiasme et courage notre chemin, notre mission de témoigner et de vivre l’Évangile dans tout environnement.

Mais nous sommes bien conscients que cela ne dépend pas d’abord et avant tout de nos forces, de la capacité des ressources humaines et organisationnelles. Seulement par la lumière et la puissance de l’Esprit Saint, nous pouvons effectivement remplir notre mission de faire connaître et expérimenter de plus en plus à d’autres l’amour et la tendresse de Jésus.

Demandons à la Vierge Marie de nous aider à contempler les biens célestes que le Seigneur nous promet, et de devenir témoins dignes de foi de la résurrection, de la vraie vie.

Après le Regina Caeli :

Chers frères et sœurs,

Je voudrais encore une fois exprimer ma proximité avec mon cher frère le pape Tawadros II et toute la nation égyptienne, qui, il y a deux jours, a subi un autre acte de violence féroce. Les victimes, y compris les enfants, sont des fidèles en route vers un sanctuaire pour prier, et ils ont été tués après avoir refusé de renoncer à leur foi chrétienne. Que le Seigneur accueille dans sa paix ces témoins courageux, ces martyrs, et convertisse les cœurs des terroristes.

Et nous prions aussi pour les victimes de l’horrible attentat de lundi à Manchester, où tant de jeunes vies ont été cruellement brisées. Soyons proches des familles et à tous ceux qui pleurent leur perte.

Aujourd’hui, nous célébrons la Journée mondiale de la communication sociale, sur le thème « Ne crains pas, car je suis avec toi » (Is 43,5). Les médias sociaux offrent la possibilité de partager instantanément et de diffuser les nouvelles de manière généralisée; ces nouvelles peuvent être bonnes ou mauvaises, vrais ou fausses. Priez pour que la communication, sous toutes ses formes, soit en réalité constructive, serve la vérité en rejetant les préjugés, et répande l’espoir et la confiance en notre temps.

Le pouvoir du Christ est de relier le ciel et la terre

Le Pape François a célébré la messe samedi 27 mai en fin d’après-midi au parc des expositions « Fiera del Mare », de Gênes, au bord de la Méditerranée, dernier temps fort de cette visite pastorale dans la capitale de la Ligurie.

Il Garofalo (Benvenuto Tisi) – Ascension du Christ 1520 Galleria Nazionale d’Arte Antica Rome

Auparavant, en visite dans une usine à Gênes, le Pape  a appelé à résister à la pression des spéculateurs, il a invité les prêtres et consacrés à se montrer disponibles aux surprises de Dieu. Dans sa rencontre avec les jeunes de Gênes, il leur dit :  » ne soyez pas des touristes de la vie. » Après une visite dans un hôpital pédiatrique, il a déjeuné avec des SDF, des réfugiés et des détenus.

Dans son homélie, le Pape a parlé du pouvoir de Jésus, de la force de Dieu, à travers les textes de l’Ascension du Seigneur. «Aujourd’hui nous célébrons ce mystère où Dieu unit le ciel et la terre.» Quand Jésus est monté vers le Père, notre chair humaine a traversé le seuil des Cieux, notre humanité est là, en Dieu, c’est là qu’est notre confiance parce que Dieu ne se fatigue jamais de l’homme.

Le pouvoir de Jésus n’est pas fini une fois qu’il est monté au Ciel, « il continue aujourd’hui et dure pour toujours ». Jésus est vraiment avec nous et pour nous, il est notre avocat. Le premier mot clé du pouvoir de Jésus est intercession, cette capacité d’intercéder, dans notre monde où l’on court , où l’on travaille, où tant de choses nous demandent des efforts, le monde en a besoin.

Intercéder sans jamais se fatiguer

Le Pape est revenu aussi sur le sens de la prière, qui n’est pas qu’un moyen pour trouver la paix intérieure, mais bien le fait de tout confier à Dieu. Notre pouvoir est dans la force douce de la prière. La prière n’est pas la tranquillité, mais la charité. Intercéder sans jamais se fatiguer, telle est notre responsabilité.

«Comme Jésus intercède toujours pour nous auprès du Père, nous ses disciples ne nous fatiguons jamais de prier pour rapprocher la terre du Ciel.»

L’autre mot-clé de l’Évangile, est l’annonce. Le Seigneur nous envoie l’annoncer : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (MT, 28, 16-20). Jésus nous envoie, grâce à notre baptême à travers le monde, c’est un acte de grande confiance qu’il a envers nous : « Jésus croit en nous beaucoup plus que nous croyons en Lui !»

Il est important pour Jésus que nous dépassions une grande imperfection qui est celle de la fermeture. Il faut donc sortir : «Le Seigneur nous veut en sortie, libres des tentations de se contenter lorsque nous allons bien et que nous avons tout sous contrôle».

La force douce du témoignage

«Comme pour ses premiers disciples, nos lieux d’annonce sont les chemins du monde, a encore souligné le Saint-Père, comme avec eux, il désire que l’annonce soit portée avec sa force, non avec celle du monde, mais la force limpide et douce du témoignage joyeux, ceci est urgent. »

A l’issue de la cérémonie, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de la ville, qui a concélébré, a remercié le Pape au nom de tous les Génois, en lui demandant de ne « pas oublier sa ville de Gênes », au même titre que « sa Buenos Aires », allusion aux grands-parents italiens de Jorge Maria Bergoglio qui partirent de la ville pour migrer en Argentine.