Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Pape François-Donald Trump sous le signe de la paix

Près de trente minutes d’entretien en privé, et une première rencontre qui fait date : Donald Trump a été reçu ce matin par le Pape François au Vatican. Une rencontre très attendue, la première entre les deux hommes, qui a débuté dans une ambiance crispée avant d’afficher un plus franc sourire à l’issue de leur tête-à tête.

C’est en effet un Pape à la mine grave qui a accueilli le président américain, comme s’il était pressé de s’entretenir avec son hôte, à l’abri du regard des photographes. Le Pape François et Donald Trump ont finalement passé une demi-heure en tête à tête.

Au menu des discussions : l’engagement en faveur de la liberté religieuse et de conscience, mais aussi l’engagement de l’Église catholique américaine dans les domaines de la santé de l’éducation et de l’aide aux migrants.

Mais c’est bien la paix qui a dominé les entretiens à en croire les quelques images publiées lors de cette rencontre. Comme un symbole, le Pape a offert au président américain un médaillon représentant un olivier, symbole de paix et son message pour la journée mondiale de la paix, qu’il a signé personnellement.

«Je vous le donne pour que vous soyez un instrument de paix» a dit le Pape a son hôte, qui rentre d’Arabie Saoudite après avoir signé un contrat record de ventes d’armes. «On a besoin de paix», a répondu le président américain.

Une rencontre qui malgré les différends s’est achevée dans une atmosphère plus détendue. «Je n’oublierai pas ce que vous avez dit» a affirmé Donald Trump au Souverain Pontife en le saluant, juste avant que le président américain ne s’entretienne avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège.

Emmaüs : une thérapie de l’espérance

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 24 mai 2017


Jésus les pèlerins d’Emmaüs Sur le chemin – Cathédrale de Chartres

Frères et sœurs, aujourd’hui je m’arrêterai à l’expérience des disciples d’Emmaüs. Ces deux pèlerins, quittant Jérusalem à la suite de la mort de Jésus, avaient une espérance humaine. Leur rencontre avec Jésus sur la route semble fortuite. Leurs yeux ne sont pas en mesure de le reconnaître.

Et alors Jésus commence une ‘thérapie de l’espérance’ ! Avant tout il questionne et écoute. Même s’il connaît déjà le motif de leur déception il leur laisse le temps de sonder en profondeur leur amertume. Il en ressort ce refrain de l’existence humaine : « Nous avions espéré » !

Jésus les pèlerins d’Emmaüs 2 – le repas – Cathédrale de Chartres

Mais, de manière discrète, Jésus marche avec toutes les personnes découragées, il réussit à redonner espérance. Il leur parle avant tout par les Écritures. Puis il répète le geste de l’Eucharistie. N’est-ce pas toute l’histoire de Jésus ? le signe de ce que doit être l’Église.

Cette rencontre de Jésus nous dit que la communauté chrétienne n’est pas enfermée dans une citadelle fortifiée, mais qu’elle marche sur la route, y rencontre les personnes, avec leurs espérances et leurs déceptions. L’Église écoute les histoires de tous, pour leur offrir la Parole de vie, le témoignage de l’amour fidèle de Dieu. Alors le cœur des personnes peut brûler d’espérance.

A la veille de la fête de l’Ascension du Seigneur, soyez sûrs que, même à travers les apparences contraires, nous sommes toujours aimés de Dieu et que son amour pour nous ne cessera jamais. Que Dieu vous bénisse !


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Aujourd’hui je voudrais saluer spécialement les pèlerins de Hong Kong, en ce jour de Notre Dame de Sheshan. Que le Seigneur vous bénisse ! », a aussi déclaré le pape François à l’audience générale .

Saluant les pèlerins anglophones place Saint-Pierre en diverses langues, le pape s’est ainsi adressé à ceux venus de la région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine.

Il a évoqué à leur intention la fête de la bienheureuse Vierge Marie “Auxiliatrice des chrétiens”, vénérée au sanctuaire de Sheshan à Shanghai. La célébration marque aussi depuis 2007 la Journée de prière pour l’Église en Chine, à l’initiative de Benoît XVI.

Plus tard dans la matinée, le pape a publié ce message sur Twitter : « Avec les catholiques en Chine, confions-nous à Marie, pour avoir la grâce de supporter avec patience et vaincre les difficultés avec amour ».

Déjà lors du Regina Coeli de dimanche dernier, 21 mai, le pape argentin avait évoqué cette fête, invitant à s’unir « spirituellement aux fidèles catholiques en Chine ». Il avait lancé cette invitation : « Aux catholiques chinois, je dis : élevons le regard vers Marie notre Mère, pour qu’elle nous aide à discerner la volonté de Dieu sur le chemin concret de l’Église en Chine et nous soutienne dans l’accueil de son projet d’amour avec générosité ».

« Marie nous encourage à offrir notre contribution personnelle pour la communion entre les croyants et pour l’harmonie de toute la société, avait ajouté le pape. N’oublions pas de témoigner de la foi par la prière et par l’amour en restant ouverts à la rencontre et au dialogue, toujours ».

passer d’une vie mondaine à l’annonce joyeuse de Jésus

Lors de sa messe quotidienne, célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce mardi 23 mai 2017, le Pape François, au cours de son homélie, a rappelé que tant de personnes consacrées ont été persécutées pour avoir dénoncé des attitudes mondaines.

Le Pape est parti du chapitre 16 des Actes des Apôtres, lorsque Paul et Silas, se trouvant à Philippes, rencontrent une jeune esclave, «possédée par un esprit de divination» ; celle-ci se met à les suivre dans la rue en criant : «ces hommes sont des serviteurs de Dieu». Paul, «excédé», se retourne alors et chasse l’esprit mauvais. Car l’apôtre a compris que ce n’était pas là le chemin de conversion pour cette ville, parce qu’ainsi, «tout se déroulait dans la tranquillité», sans difficultés.

Persécutés pour avoir proclamé la vérité

Mgr Oscar Romero

Cela se répète dans l’histoire du Salut quand le peuple de Dieu était tranquille, quand il ne prenait pas de risque, et «servait la mondanité» , Dieu envoyait des prophètes qui étaient persécutés, parce qu’ils dérangeaient. Et le Pape d’évoquer l’exemple du Bienheureux Oscar Romero, archevêque de San Salvador, assassiné par les escadrons de la mort, parce qu’il dénonçait les violences commises contre les pauvres, et proclamait la vérité. «Le Malin préfère une Église tranquille, qui ne prend pas de risques, une Église des affaires, une Église commode, tiède.»

Toujours au chapitre 16 des Actes des Apôtres, on raconte ensuite que les maitres de la jeune esclave se mirent en colère : ils virent «s’en aller l’espoir de leurs bénéfices», puisque leur servante ne pouvait plus pratiquer la divination. « L’esprit mauvais entre toujours par les poches» ; «lorsque l’Église est tiède, tranquille, bien organisée, il n’y a pas de problème.»

L’annonce joyeuse de l’Évangile

Paul et Silas, après avoir été battus, furent emprisonnés ; mais, au milieu de la nuit, un tremblement de terre fit tomber leurs chaines. Le geôlier, témoin de cette libération miraculeuse, demanda alors des explications à Paul et Silas, et se convertit, ainsi que toute sa famille. Il se fit baptiser, et «avec toute sa maison, laissa déborder sa joie de croire en Dieu. C’est cela le chemin de notre conversion quotidienne. Passer d’une vie mondaine, tranquille, catholique mais tiède, à une une vraie annonce du Christ, à la joie de l’annonce du Christ. Passer d’une religiosité qui regarde trop au gain, à la foi et à la proclamation :’Jésus est le Seigneur’. »

Le Pape invite donc les fidèles à relire le chapitre 16 des Actes des Apôtres pour voir «comment le Seigneur, avec ses martyrs, fait aller l’Église de l’avant» : «une Église sans martyrs ne donne pas confiance ; une Église qui ne prend pas de risque, ne donne pas confiance, une Église qui a peur d’annoncer Jésus Christ, qui a peur de chasser les démons, les idoles, l’argent, n’est pas l’Église de Jésus.»