Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Neuvaine à la Miséricorde Divine

Puisons « force et fraîcheur » à la source de la miséricorde. La Neuvaine à la Miséricorde Divine, enseignée par le Christ à sainte Faustine Kowlska, s’effectue en principe du Vendredi Saint au Dimanche de la Miséricorde divine (dimanche suivant Pâques).

Elle a été demandée par Jésus à Sœur Faustine, mais elle peut être dite en tout temps. Chaque jour de la neuvaine, on dit la prière du jour suivie du Chapelet de la Divine Miséricorde.

Dans son « Petit Journal » sœur Faustine explique l’origine de cette neuvaine (§ 1209 à 1229). Elle cite ces paroles du Christ:

‘Je désire que durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source de ma miséricorde, afin qu’elles puisent force et fraîcheur, ainsi que toutes les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la vie et particulièrement à l’heure de la mort. Chaque jour tu amèneras jusqu’à mon cœur un groupe d’âmes différent et tu les plongeras dans l’océan de ma miséricorde. Et moi je ferai entrer toutes ces âmes dans la demeure de mon Père. Tu feras cela dans cette vie et dans l’autre. Je na refuserai rien aux âmes que tu amèneras à la source de ma miséricorde. Et chaque jour, par ma douloureuse passion, tu solliciteras de mon Père des grâces pour ces âmes.’

Premier jour
‘Aujourd’hui, amène-moi l’humanité entière, et particulièrement tous les pécheurs et immerge-la dans l’océan de ma miséricorde. (…) ‘ ‘Père Éternel, jette un regard de miséricorde sur toute l’humanité enfermée dans le Cœur très compatissant de Jésus – et particulièrement sur les pauvres pécheurs – et par Sa douloureuse passion, témoigne-nous Ta miséricorde afin que nous glorifiions la toute-puissance de Ta miséricorde pour les siècles des siècles. Amen.’ Lire la suite →

mémoire de la mort de Jésus de Nazareth

Le Vendredi Saint est la journée du silence, du jeûne et de l’abstinence. C’est le jour où en signe de deuil, les cloches se taisent et où les prêtres ne célèbrent pas l’Eucharistie. Le Vendredi Saint, les Chrétiens se souviennent de la mise en Croix du Christ et de sa mort, en participant à la Liturgie de la Parole, à l’Adoration de la Croix et au rite de la Communion.

En la Basilique Saint-Pierre à Rome, le Pape François a présidé  la célébration de la Passion du Christ. Le Prédicateur de la Maison Pontificale, le père Cantalamessa, s’est demandé dans son homélie, «pourquoi donc, après 2000 ans, le monde fait encore mémoire de la mort de Jésus de Nazareth, comme si elle  s’était passée hier ?», soulignant que des nouvelles de mort violente sont désormais presque quotidienne, «comme celle des 38 Chrétiens tués en Égypte le dimanche des rameaux.»  La mort du Seigneur «a changé pour jamais le visage de la mort, en lui donnant un sens nouveau.»

«Si le Christ est en effet ressuscité d’entre les morts, son cœur l’est aussi ; celui-ci vit, comme tout le reste de son corps, dans une autre dimension, réelle, bien que mystique.» Après «le sacrifice de Jésus, palpite dans le monde un cœur de lumière». «Plus profond que toute la haine et la méchanceté humaine il y a l’amour et la bonté du Christ.» Un cœur de lumière qui s’oppose au cœur des ténèbres, «une expression pour décrire le comble de la méchanceté au sein de l’humanité.»

«Que représente la croix ?» Elle est le «Non» définitif et irréversible de Dieu à la violence, «à tout ce que nous appelons le mal». Et elle est en même temps le «Oui» tout aussi irréversible à l’amour, à la vérité, au bien. «Non» au péché, «Oui» au pécheur. «Non» à cette réalité parasite, fruit de nos passions et de l’envie du diable, et «Oui» à la créature de Dieu, qui conserve sa dignité.

«Elle est la proclamation vivante que la victoire finale n’appartient pas à ceux qui l’emportent sur les autres, mais à ceux qui l’emportent sur eux-mêmes ; non à ceux qui font souffrir, mais à ceux qui souffrent.»

Aujourd’hui, il y a une «fragmentation». «Il n’existe plus de points fixes, de valeurs indiscutables, plus de rocher dans la mer auquel s’agripper, ou contre lequel se heurter.»

«Le Christ n’est pas venu expliquer les choses, mais changer les personnes. En recevant l’Eucharistie, nous croyons fermement que ce cœur se met à battre aussi en nous. En regardant tout à l’heure la Croix, disons du plus profond de notre cœur, comme le publicain dans le Temple: ‘Mon Dieu, ai pitié de moi pécheur!‘ et nous aussi, comme lui, nous rentrerons chez nous justifiés.»

Au deuxième jour du Triduum Pascal, le Saint Père préside aussi le traditionnel Chemin de Croix au Pied du Colisée Romain. À la tombée de la nuit, le Saint Père rejoint le Colisée pour revivre les 14 stations évoquant les dernières heures de la vie terrestre de Jésus Christ. Des stations différentes cette année, spécialement orientées vers la présence féminine, le drame de la guerre, des réfugiés, des familles lacérées et des enfants abusés, comme l’a souhaité la bibliste Anne Marie Pelletier, qui a écrit les méditations du Chemin de Croix.

l’amour divin jusqu’à l’extrême

le Christ crucifié – chœur de la Chapelle Notre-Dame de la médaille miraculeuse

En ce vendredi Saint, jour où l’amour de Dieu va à l’extrême, cet extrait du philosophe Louis Lavelle nous permet d’entrevoir en filigrane le lien profond entre le Père, Dieu créateur, et le Fils, Dieu incarné, qui va en ce jour jusqu’à l’abandon de soi sur la croix par amour du Père et de ceux qu’il est venu aimer et sauver.

Il est vrai à la fois que l’amour nous arrache à nous-même et qu’il nous engendre à nous-même. L’âme n’habite pas dans le corps qu’elle anime, mais dans le lieu de son amour ; seulement ce lieu, l’âme ne le trouve qu’au plus profond d’elle-même. C’est pour cela que l’être que nous aimons tourne d’abord vers le centre de notre propre vie secrète toutes nos puissances d’attention et de désir.

Mais il faut bien aussi qu’en nous-même ce ne soit plus nous que nous recherchions, si l’amour est un abandon de soi…, si enfin l’être que nous aimons est toujours pour nous le guide prédestiné qui nous introduit dans un monde surnaturel.

Dieu embrasse tous les êtres. C’est lui qui leur donne le mouvement et la vie et c’est pourquoi on dit qu’il les aime. Il n’y a pas de différence pour lui entre les aimer et les créer. Mais l’amour des créatures vient de lui et doit remonter jusqu’à lui. Il suppose entre elles une séparation qu’il abolit.

Or, cette séparation et l’amour qu’elle rend possible n’ont lieu qu’entre des êtres de chair et c’est pour cela que l’amour du Dieu créateur ne parvient à se consommer que dans l’amour d’un Dieu incarné.

Louis Lavelle – La conscience de soi, pages 213-214.