Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

l’amour divin jusqu’à l’extrême

le Christ crucifié – chœur de la Chapelle Notre-Dame de la médaille miraculeuse

En ce vendredi Saint, jour où l’amour de Dieu va à l’extrême, cet extrait du philosophe Louis Lavelle nous permet d’entrevoir en filigrane le lien profond entre le Père, Dieu créateur, et le Fils, Dieu incarné, qui va en ce jour jusqu’à l’abandon de soi sur la croix par amour du Père et de ceux qu’il est venu aimer et sauver.

Il est vrai à la fois que l’amour nous arrache à nous-même et qu’il nous engendre à nous-même. L’âme n’habite pas dans le corps qu’elle anime, mais dans le lieu de son amour ; seulement ce lieu, l’âme ne le trouve qu’au plus profond d’elle-même. C’est pour cela que l’être que nous aimons tourne d’abord vers le centre de notre propre vie secrète toutes nos puissances d’attention et de désir.

Mais il faut bien aussi qu’en nous-même ce ne soit plus nous que nous recherchions, si l’amour est un abandon de soi…, si enfin l’être que nous aimons est toujours pour nous le guide prédestiné qui nous introduit dans un monde surnaturel.

Dieu embrasse tous les êtres. C’est lui qui leur donne le mouvement et la vie et c’est pourquoi on dit qu’il les aime. Il n’y a pas de différence pour lui entre les aimer et les créer. Mais l’amour des créatures vient de lui et doit remonter jusqu’à lui. Il suppose entre elles une séparation qu’il abolit.

Or, cette séparation et l’amour qu’elle rend possible n’ont lieu qu’entre des êtres de chair et c’est pour cela que l’amour du Dieu créateur ne parvient à se consommer que dans l’amour d’un Dieu incarné.

Louis Lavelle – La conscience de soi, pages 213-214.

messe en mémoire de la Cène du Seigneur dans la prison de Paliano

lavement des pieds par Duccio di Buoninsegna

Le Pape François a célébré ce jeudi Saint 13 avril 2017 la messe en mémoire de la Cène du Seigneur dans la prison de Paliano, en Italie centrale. Au cours de la célébration, il a lavé les pieds de douze prisonniers, dont trois femmes et un musulman qui sera baptisé en juin. Il les a invités, à l’image de Jésus, à eux aussi se mettre au service les uns des autres.

Reprenant l’Évangile du jour, le Pape François rappelle devant les prisonniers, dont deux condamnés à la perpétuité, que Jésus a aimé «jusqu’au bout», jusqu’à donner sa vie pour chacun. «Il est grand, il est bon et il nous aime comme nous sommes».

«Ce n’est pas facile parce que nous sommes tous pécheurs, nous avons des limites, des défauts»,  mais «oui, nous savons tous aimer» et Jésus est un modèle. Lui, qui était le «chef», Dieu, lave les pieds de ses disciples.

Le Pape rappelle alors cette ancienne tradition d’hospitalité, quand les esclaves lavaient les pieds des grands voyageurs. «Les esclaves!… Jésus inverse les rôles et le fait lui-même.» Ce geste ne manque pas d’interroger.

À l’époque du Christ, c’est Simon qui refuse dans un premier temps de se faire laver les pieds. Aujourd’hui, le Saint-Père relate la surprise que sa venue dans une prison a suscitée. «Celui qui semble le plus grand doit faire le travail d’un esclave.»

Mais comment pouvons-nous faire de même? «Je ne vous dis pas de vous laver les pieds mutuellement, ce serait une plaisanterie, non?», s’exclame le Pape devant les prisonniers. Mais il met en avant «le symbole» de se mettre au service les uns des autres, y compris à l’intérieur d’une prison et de semer de l’amour entre nous. «Parce que ça c’est de l’amour, c’est comme laver les pieds.»

la messe chrismale, expression de l’unité diocésaine

Les catholiques du monde entier entrent pleinement dans l’esprit de Pâques ce jeudi 13 avril 2017. Avant de présider la messe In Cena Domini, qui ouvrira le Triduum pascal ce soir, le Pape François a présidé dans la matinée la messe chrismale.

Durant cette célébration, le Saint-Père a consacré le Saint Chrême, qui servira tout au long de l’année pour les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordre; il a également béni les huiles saintes pour le sacrement des malades et les étapes de catéchuménat.

Cette messe qui manifeste l’unité de toute la communauté diocésaine autour de son évêque, ont renouvelé la promesse faite lors de leur ordination sacerdotale. Dans son homélie, le Pape François, évêque de Rome, leur a rappelé qu’ils sont les missionnaires courageux de la joyeuse Annonce.

«l’Annonce ne pourra jamais être triste ou neutre, car elle est l’expression d’une joie entièrement personnelle: la joie d’un Père qui ne veut pas qu’un de ses enfants se perde». Quant à la miséricorde de la joyeuse Annonce, elle «ne pourra jamais être une fausse commisération, qui laisse le pécheur dans sa misère parce qu’elle ne lui tend pas la main pour qu’il se lève.»

Mère Teresa, à l’image de la Samaritaine qui étanche la soif de Jésus au bord du puits, «par son sourire et par sa façon de toucher des mains les blessures, a apporté la joyeuse Annonce à tous. Sa plénitude contagieuse nous permet de surmonter la tentation de la peur.»

Par ailleurs, «l’annonce de la bonne nouvelle à ceux qui sont très pauvres ne peut se faire que d’une manière respectueuse et humble jusqu’à l’humiliation. L’évangélisation ne peut pas être présomptueuse.»