Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’homme, Dieu et le chemin sont la boussole du chrétien

La boussole du chrétien, c’est de suivre le Christ crucifié, non pas un dieu désincarné, mais Dieu fait chair, qui porte sur lui les plaies de nos frères : en ce début de Carême, le Pape l’a répété ce jeudi 2 mars, lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe.

Au début du Carême, l’invitation à se convertir résonne fortement. La liturgie du jour met cette exhortation devant trois réalités : l’homme, Dieu et le chemin.

La réalité de l’homme est celle de choisir entre le bien et le mal : «Dieu nous a fait libres, le choix est le nôtre», mais «Il ne nous laisse pas seuls», il nous indique la voie du bien avec les Commandements.

Ensuite, il y a la réalité de Dieu : «pour les disciples il était difficile de comprendre la voie de la croix de Jésus». Parce que «Dieu a pris toute la réalité humaine, excepté le péché. Il n’y a pas Dieu sans Christ. Un dieu sans le Christ, désincarné, est un dieu non réel.»

«La réalité de Dieu est Dieu fait Christ, pour nous. Pour nous sauver. Et quand nous nous éloignons de cela, de cette réalité, et que nous nous éloignons de la Croix du Christ, de la vérité des plaies du Seigneur, nous nous éloignons aussi de l’amour, de la charité de Dieu, du salut», et nous allons sur une conception idéologique et lointaine de Dieu.

Le Pape a évoqué le dialogue entre un agnostique et un croyant, évoqué par un écrivain français du siècle dernier : «L’agnostique de bonne volonté demande au croyant : pour moi, le problème, c’est comment le Christ peut être Dieu. Je ne peux pas comprendre cela. Comment le Christ est-il Dieu ? Et le croyant a répondu : Pour moi, ceci n’est pas un problème. Le problème aurait été que Dieu ne se soit pas fait Christ. Ceci est la réalité de Dieu : Dieu fait Christ, Dieu fait chair, et ceci est le fondement des œuvres de miséricorde. Les plaies de nos frères sont les plaies du Christ, ce sont les plaies de Dieu, parce que Dieu s’est fait Christ.(…) Nous ne pouvons pas vivre le Carême sans cette réalité. La seconde réalité. Nous devons nous convertir, non pas à un Dieu abstrait, mais au Dieu concret qui s’est fait Christ.»

Enfin, il y a la troisième réalité, celle du chemin. Jésus dit : «Si quelqu’un veut venir derrière moi, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et me suive. La réalité du chemin est celle du Christ : suivre le Christ, faire la volonté du Père, comme Lui, prendre les croix de chaque jour et se renier soi-même pour suivre le Christ. Ne pas faire ce que moi je veux, mais ce que veut Jésus, suivre Jésus. Et Lui, Il dit que sur cette route nous perdons la vie, pour la gagner ensuite. C’est une façon continue de perdre la vie, de prendre la possibilité de faire ce que moi je veux, de perdre le confort, être toujours sur la route de Jésus qui était au service des autres, dans l’adoration de Dieu. Ceci est la voie juste.»

«L’unique chemin sûr, c’est de suivre le Christ crucifié, le scandale de la Croix», a conclu le Saint-Père. Et ces trois réalités, l’homme, Dieu et le chemin, «sont la boussole du chrétien». Une boussole qui nous empêche de nous tromper de route.

02-03-2017 source : Radio Vatican

recommencer à respirer le souffle de Dieu

Le Pape François a présidé mercredi 1er mars 2017 la célébration du Mercredi des Cendres qui marque l’entrée en Carême. Après la traditionnelle procession du couvent Saint-Anselme à la basilique Sainte-Sabine, sur la colline de l’Aventin, à Rome, le Pape a invité, dans son homélie, les fidèles à profiter du Carême pour dire non à une asphyxie «qui éteint notre foi, refroidit notre charité et détruit notre espérance», et à accueillir le «souffle de la vie de Dieu».

«Le Carême est un chemin: il nous conduit à la victoire de la miséricorde sur tout ce qui cherche à nous écraser ou à nous réduire à quelque chose qui ne convient pas à la dignité des fils de Dieu,» qui ont à fixer le regard vers la miséricorde et à suivre durant quarante jours «la route de l’esclavage à la liberté, de la souffrance à la joie, de la mort à la vie.»

«Le Carême est un temps pour dire non. Non à l’asphyxie de l’esprit par la pollution causée par l’indifférence, par la négligence à penser que la vie de l’autre ne me regarde pas (…), non à la pollution intoxicante des paroles vides et qui n’ont pas de sens, de la critique grossière et rapide, des analyses simplistes (…), non à l’asphyxie d’une prière qui nous tranquillise la conscience, d’une aumône qui nous rend satisfaits, d’un jeûne qui nous fait nous sentir bien.»

Ouvrir notre cœur au souffle de Dieu «capable de transformer notre poussière en humanité»

«le Carême est le temps pour dire non à l’asphyxie qui nait des intimismes qui excluent, qui veulent arriver à Dieu en esquivant les plaies du Christ présentes dans les plaies des frères: ces spiritualités qui réduisent la foi à une culture de ghetto et d’exclusion. Qu’en serait-il de nous si Dieu nous avait fermé la porte (…), où serions-nous sans l’aide de tant de visages silencieux qui, de mille manières, nous ont tendu la main et qui, par des gestes très concrets, nous ont redonné l’espérance et nous ont aidé à recommencer?»

Pour se libérer de cette asphyxie dont nous n’avons plus conscience, on doit ouvrir notre cœur au souffle de Dieu «capable de transformer notre poussière en humanité». Ainsi nous pourrons «faire de la place dans notre vie à tout le bien que nous pouvons faire, nous dépouillant de tout ce qui nous isole, nous ferme et nous paralyse». Car si le geste des cendres nous rappelle que «nous sommes faits de poussière», c’est une poussière «dans les mains amoureuses de Dieu qui souffle son esprit de vie sur chacun de nous et veut continuer à le faire.»

le Mercredi des Cendres

Au centre de la célébration liturgique de ce jour, il y a un geste symbolique, illustré par les paroles qui l’accompagnent.

Il s’agit de l’imposition des Cendres, dont la signification évoque fortement la condition humaine, soulignée par la première formule prévue par le rite : «Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière.» Ces paroles tirée du livre de la Genèse rappellent la fugacité de l’existence et invitent à considérer la vanité de tout projet terrestre lorsque l’homme ne fonde pas son expérience sur le Seigneur.

La seconde formule : «Convertissez-vous et croyez à l’Évangile» (Marc 1, 15) indique les conditions indispensables pour se mettre sur le chemin de la vie chrétienne : un réel changement intérieur et l’adhésion confiante à la parole du Christ.

(LETTRE aux Associés de la Médaille Miraculeuse n° 120 mars-avril 2017)

Voici le message du Pape François pour le Carême 2017 qui s’ouvre le 1er mars avec la célébration du Mercredi des Cendres. Ce texte est axé sur la parabole de Lazare et de l’homme riche dans l’Évangile de Luc.