Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’amour chrétien ne se théorise pas, il se vit concrètement

L’amour chrétien n’a pas à être théorisé, ni intellectualisé, ni idéologisé : il doit se vivre concrètement par les œuvres de miséricorde, a dit le pape François lors de la messe du 11 novembre 2016 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

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Marie nous présente en Jésus son amour incarné

A partir des lectures du jour, il a médité sur « le critère de l’amour chrétien » qui est « l’incarnation du Verbe ». « Celui qui dit que l’amour est autre chose, c’est l’antichrist!»

« Un amour qui ne reconnaît pas que Jésus est venu dans la chair (…) n’est pas l’amour que Dieu nous commande. C’est un amour mondain, c’est un amour philosophique, c’est un amour abstrait, c’est un amour amoindri, c’est un amour ‘soft’ ».

Le chrétien doit chercher à « aimer comme a aimé Jésus ; aimer comme nous a enseigné Jésus ; aimer à l’exemple de Jésus ; aimer en marchant sur le chemin de Jésus ».

Celui qui ignore cette « doctrine de la chair » ne « possède pas Dieu », comme l’explique saint Jean dans la première lecture : « Quiconque va trop loin et ne se tient pas à l’enseignement du Christ, celui-là se sépare de Dieu » (2 Jn 1a. 4-9). C’est de ce « trop loin » que naissent toutes les idéologies : « les idéologies sur l’amour, les idéologies sur l’Église, les idéologies qui enlèvent à l’Église la Chair du Christ. Ces idéologies décharnent l’Église ! ‘oui, je suis catholique ; oui je suis chrétien ; j’aime tout le monde d’un amour universel’… Mais c’est tellement éthéré ! ».

Au contraire l’amour chrétien « est un amour concret » qui se décline « avec les œuvres de miséricorde ». Ainsi, « l’unique façon d’aimer comme a aimé Jésus est de sortir continuellement de son égoïsme et d’aller au service des autres ». Car « le chemin de Jésus est de donner la vie ».

Celui qui veut aimer différemment qu’en donnant la vie, « aime idéologiquement ». Ces « théories, ces idéologies, ces propositions de religiosité qui suppriment la chair au Christ (…) ruinent la communauté, ruinent l’Église. Si nous commençons à théoriser sur l’amour (…) nous arriverons à un Dieu sans Christ, à un Christ sans Église et à une Église sans peuple ».

Le pape François souhaite aux chrétiens de ne vivre « jamais – jamais ! » d’amour abstrait. « Demandons cette grâce de ne pas aller trop loin et de ne pas entrer dans ce processus – qui peut-être séduit tant de gens – d’intellectualiser, d’idéologiser cet amour, en décharnant l’Église, en décharnant l’amour chrétien. »

Non à la religion du spectacle

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le semeur – Notre Dame du-Pré – Le Mans

Nous devons vaincre la tentation d’une religion du spectacle qui cherche toujours les nouvelles révélations comme des feux d’artifice. C’est le sens de l’homélie du Pape François ce jeudi 10 novembre 2016. Lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, il a affirmé que le royaume de Dieu grandit si nous conservons l’espoir dans la vie de chaque jour.

Commentant l’Évangile de ce jour, dans lequel les pharisiens demandent à Jésus quand adviendra le règne de Dieu, le Pape explique que ce règne a déjà été semé et qu’il croit seul, avec le temps. « C’est Dieu qui le fait croitre, mais sans qu’il attire l’attention. Dieu a parlé en Jésus Christ : c’est cela la dernière parole de Dieu. » Pas la peine donc de chercher autre chose dans une religion du spectacle dont il ne reste rien une fois les feux d’artifice explosés. Si l’on fait ce choix, c’est que l’on a envie d’avoir quelque chose en main. Or « notre salut se donne dans l’espérance, l’espérance qu’a l’homme qui sème le grain ou la femme qui prépare le pain. »

En attendant que vienne ce royaume de Dieu, il faut « garder » l’espérance comme on sait discerner la bonne de la mauvaise graine, car « dans l’espérance, nous avons été sauvés. Le Royaume de Dieu devient fort dans l’espoir »  Il faut ainsi s’interroger sur notre espérance. « Nous devons avec le repos, avec le travail, avec le discernement, garder l’espérance de ce Royaume de Dieu qui grandit jusqu’au moment où viendra le Seigneur et tout sera transformé. Et à ce moment-là, nous resterons tous avec Lui. »

Visiter les malades est un acte de miséricorde

Visiter les malades et les personnes incarcérées est œuvre de miséricorde. Le Pape François a développé cette catéchèse ce mercredi 9 novembre 2016, lors de l’audience générale place Saint-Pierre. Il a référencé son enseignement sur l’épisode de la guérison de la belle-mère de Pierre, évoquée dans le premier chapitre de l’Évangile de Marc. Un exemple parmi d’autres de l’attention portée par Jésus aux personnes les plus marginalisées.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 9 novembre 2016
condensé

assister-les-maladesFrères et sœurs, la vie de Jésus a été faite de rencontres où les malades ont une place particulière. Pour cette raison, nous trouvons dans les œuvres de miséricorde la visite des malades mais aussi des prisonniers. En effet, les malades et les prisonniers sont dans une situation qui limite leur liberté. Or, Jésus nous offre la liberté qui provient de la rencontre avec lui et du sens nouveau qu’elle apporte à notre condition personnelle.

Une visite peut faire se sentir moins seule la personne malade, et un peu de compagnie, c’est un excellent médicament ! Un sourire, une caresse, une poignée de main sont des gestes simples, mais tellement importants pour celui qui se sent abandonné à lui-même ». « Les hôpitaux sont aujourd’hui de vraies cathédrales de la douleur, où toutefois se rend évidente aussi la force de la charité qui soutient et éprouve de la compassion.

Avec les œuvres de miséricorde, il nous invite à un geste d’une grande humanité : le partage. Un sourire, une caresse, une poignée de main sont des gestes simples mais tellement importants pour ceux qui se sentent abandonnés. Ne laissons pas seules les personnes malades! De la même manière, avec la visite des prisonniers, Jésus nous invite à ne pas nous faire juges des autres mais à tout faire pour rendre leur dignité à ceux qui en sont privés à cause du mal qu’ils ont fait.

Alors, pensons à ceux qui ont besoin de proximité et de tendresse, de se sentir accueillis et aimés. N’oublions pas que Jésus et les apôtres ont fait l’expérience de la prison et de la souffrance. Et, ne tombons pas dans l’indifférence mais sentons-nous interpelés pour rendre la joie et la dignité à ceux qui les ont perdues.

Dans les récits de la Passion nous connaissons les souffrances auxquelles le Seigneur a été soumis : capturé, traité comme un malfaiteur, moqué, flagellé, couronné d’épines.

En cette Année de la Miséricorde, devenons des instruments de la miséricorde du Seigneur qui accomplit des merveilles, en nous faisant proches des malades et en visitant les prisonniers. Que Dieu vous bénisse !

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