Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant

Sur l’Évangile d’aujourd’hui (Mt 16, 13-23), voici à la suite deux méditations, du Pape François (Mt16, 13-20) et de Benoît XVI (Mt 16, 21-23).

Barbieri larmes de Saint PierreL’Évangile de ce jour (Mt 16, 13-20) est le célèbre passage, central dans le récit de Matthieu, où Simon, au nom des Douze, professe sa foi en Jésus comme «le Christ, le Fils du Dieu vivant»; et Jésus appelle Simon «bienheureux» pour sa foi, en reconnaissant dans celle-ci un don spécial du Père, et il lui dit: «Tu es Pierre et sur cette Pierre j’édifierai mon Église».

Arrêtons-nous un moment précisément sur ce point, sur le fait que Jésus attribue à Simon ce nouveau nom: «Pierre», qui dans la langue de Jésus sonne comme «Kefa», un mot qui signifie «roc». Dans la Bible, ce terme, «roc», se réfère à Dieu. Jésus l’attribue à Simon non pas pour ses qualités ou ses mérites humains, mais pour sa foi authentique et solide, qui lui vient d’en-haut.

Jésus ressent une grande joie dans son cœur, car il reconnaît chez Simon la main du Père, l’action du Saint-Esprit. Il reconnaît que Dieu le Père a donné à Simon une foi «fiable», sur laquelle Lui, Jésus, pourra construire son Église, c’est-à-dire sa communauté, c’est-à-dire nous tous. Jésus a comme projet de donner vie à «son» Église, un peuple non plus fondé sur la descendance, mais sur la foi, c’est-à-dire sur la relation avec Lui-même, une relation d’amour et de confiance. Notre relation avec Jésus construit l’Église. Et pour commencer son Église, Jésus a donc besoin de trouver chez les disciples une foi solide, une foi «fiable». C’est cela qu’Il doit vérifier à ce moment du chemin.

Le Seigneur a l’image de la construction à l’esprit, l’image de la communauté comme un édifice. Voilà pourquoi, quand il entend la profession de foi sincère de Simon, il l’appelle «roc», et manifeste l’intention de construire son Église sur cette foi.

Frères et sœurs, ce qui a eu lieu de manière unique chez saint Pierre, a également lieu chez chaque chrétien qui mûrit une foi sincère en Jésus Christ, le Fils du Dieu vivant. L’Evangile d’aujourd’hui interpelle également chacun de nous. Comment va ta foi? Que chacun donne la réponse dans son propre cœur. Comment va ta foi? Comment le Seigneur trouve-t-il nos cœurs? Un cœur solide comme la pierre ou un cœur de sable, c’est-à-dire plein de doutes, méfiant, incrédule? Cela nous fera du bien de penser à cela aujourd’hui. Si le Seigneur trouve dans notre cœur une foi, je ne dis pas parfaite, mais sincère, authentique, alors Il voit également en nous des pierres vivantes avec lesquelles construire sa communauté. De cette communauté, la pierre fondamentale est le Christ, pierre d’angle et unique. Pour sa part, Pierre est une pierre, en tant que fondement visible de l’unité de l’Église; mais chaque baptisé est appelé à offrir à Jésus sa propre foi, pauvre mais sincère, afin qu’Il puisse continuer à construire son Église, aujourd’hui, dans chaque partie du monde.

A notre époque également, de nombreuses personnes pensent que Jésus est un grand prophète, un maître de sagesse, un modèle de justice… Et aujourd’hui aussi, Jésus demande à ses disciples, c’est-à-dire à nous tous: «Mais vous, qui dites-vous que je suis?». Que répondrons-nous? Pensons-y. Mais surtout, prions Dieu le Père, par l’intercession de la Vierge Marie; prions-le de nous donner la grâce de répondre, avec un cœur sincère: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant». Cela est une confession de foi, cela est précisément «le credo». Répétons-le ensemble à trois reprises: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

Prions avec la Vierge : Marie, Reine de la paix, prie pour nous!

PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS Place Saint-Pierre dimanche 24 août 2014

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Dans l’Évangile d’aujourd’hui [aussi], Jésus explique à ses disciples qu’il devra « partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter » (Mt 16, 21). Tout semble se renverser dans le cœur des disciples ! Comment se peut-il que « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (v. 16), puisse souffrir jusqu’à la mort ? L’apôtre Pierre se rebelle, il n’accepte pas ce chemin, il prend la parole et dit au Maître : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas » (v. 22). La divergence entre le dessein d’amour du Père, qui va jusqu’au don de son Fils unique sur la croix pour sauver l’humanité, et les attentes, les désirs, les projets des disciples, apparaît évidente. Et ce contraste se répète aujourd’hui encore : quand la réalisation de la vie n’est orientée que vers le succès social, le bien-être physique et économique, on ne raisonne plus selon Dieu, mais selon les hommes (v. 23). Penser selon le monde, c’est mettre Dieu de côté, ne pas accepter son projet d’amour, presque l’empêcher d’accomplir sa sage volonté. C’est pourquoi Jésus s’adresse à Pierre à travers des paroles particulièrement dures : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route » (ibid.). Le Seigneur enseigne que « le chemin des disciples est de le suivre, [marcher derrière Lui] Lui, le Crucifié. Dans les trois Évangiles, il explique cependant cette suite, sous le signe de la croix, comme le chemin de la “perte de soi-même”, nécessaire pour l’homme et sans lequel il ne lui est pas possible de se trouver lui-même » (Jésus de Nazareth, 2007).

Jésus nous adresse cette invitation, comme à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16, 24). Le chrétien suit le Seigneur lorsqu’il accepte sa croix avec amour — ce qui apparaît comme une défaite aux yeux du monde, et une « perte de sa vie » (cf. vv. 25-26) —, tout en sachant qu’on ne la porte pas seul, mais avec Jésus, en suivant le même chemin de don de soi que lui. Le serviteur de Dieu Paul VI écrit : « Mystérieusement, pour déraciner du cœur de l’homme le péché de présomption, et manifester au Père une obéissance totale et filiale, le Christ lui-même accepte… de mourir sur une croix » (Ex. ap. Gaudete in Domino [9 mai 1975]). En acceptant volontairement la mort, Jésus porte la croix de tous les hommes et devient source de salut pour toute l’humanité. Saint Cyrille de Jérusalem commente : « La croix victorieuse a illuminé qui était aveuglé par l’ignorance, a libéré qui était prisonnier du péché, a apporté la rédemption à toute l’humanité » (Catechesis Illuminandorum XIII, i : de Christo crucifixo et sepulto).

Chers amis, confions notre prière à la Vierge Marie afin que chacun de nous sache suivre le Seigneur sur le chemin de la croix et se laisser transformer par la grâce divine, en renouvelant sa façon de penser « pour pouvoir discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Rm 12, 2).

BENOÎT XVI ANGÉLUS Castel Gandolfo dimanche 28 août 2011


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expérience de fraternité vécue aux JMJ

Les audiences générales ont repris ce mercredi 3 août au Vatican, en salle Paul VI. Le Pape François, après la pause du mois de juillet, est largement revenu ce matin sur son récent voyage en Pologne à l’occasion des JMJ de Cracovie. Les 31e Journées Mondiales de la Jeunesse ont retrouvé la Pologne, 25 ans après celles de Częstochowa, soit peu après la chute du rideau de fer, et des régimes communistes. Une époque lointaine pour la plupart des jeunes présents à Cracovie, tant le monde a changé depuis, mais dont ils ont hérité, en faisant germer un signal d’espoir ; une «fraternité» que le Pape François a pu constater lui-même au contact de jeunes venus du monde entier pour une fête  peuplée de visages, de langues, et d’histoires différentes.

 PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 3 août 2016
condensé


Je souhaite rendre grâce pour le voyage que je viens de faire en Pologne. Le premier but en était les Journées mondiales de la jeunesse, vingt-cinq ans après celles célébrées par Jean-Paul II à Chestochova. Une nouvelle génération de jeunes s’est, depuis, levée, qui donne au monde d’aujourd’hui la fraternité comme signe d’espérance. Venus de tous les horizons, ils ont, dans la joie de se rencontrer, accueilli le message de la miséricorde pour le porter aux autres. Ce voyage était aussi une visite à la Pologne, dont l’histoire a été indissolublement liée à la Croix du Christ. La Pologne rappelle à toute l’Europe que celle-ci n’a pas d’avenir sans référence aux valeurs qui la fondent, avec, au centre, la vision chrétienne de l’homme. Enfin, ce voyage avait pour horizon le monde entier, qui doit répondre au défi d’une guerre « par morceaux ». A Auschwitz, lieu de mémoire et d’avertissement pour aujourd’hui, j’ai senti, dans le silence, la compassion et la miséricorde de Dieu, et j’ai prié pour toutes les victimes de la violence et de la guerre.

Les Journées Mondiales de la Jeunesse ont été un signe prophétique de fraternité pour le monde entier. Prions avec persévérance pour que la miséricorde du Christ touche et convertisse les cœurs afin que nos sociétés vivent dans la solidarité et connaissent la paix.

Que Dieu vous bénisse.

En fin d’audience, le Pape a salué les Brésiliens à l’avant-veille de l’ouverture des Jeux olympiques de Rio.

«Dans un monde assoiffé de paix, de tolérance et de réconciliation, je souhaite que ces Jeux Olympiques  puissent inspirer les sportifs et les spectateurs à mener ensemble le bon combat, qui est de terminer ensemble la compétition, avec le désir d’un don plus précieux qu’une médaille : la réalisation d’une société solidaire, fondée sur la reconnaissance d’une unique famille humaine, indépendamment des différences de culture, de couleur ou de religion.»

Le Pape a également évoqué son déplacement jeudi après-midi à Assise, où il va prier devant la Portioncule à l’occasion du huitième centenaire du « Pardon d’Assise« , demandant aux fidèles de l’accompagner par la prière en invoquant l’intercession céleste de saint François.


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Obsèques du père Jacques Hamel

Un dernier hommage empreint de simplicité et de ferveur émue : les obsèques du père Jacques Hamel, 85 ans, assassiné alors qu’il célébrait la messe dans l’église paroissiale de Saint-Étienne-du-Rouvray, se sont tenues ce mardi après-midi, 2 août 2016, en la cathédrale de Rouen.

Obsèques présidées par Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, en présence de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur et des Cultes, de Laurent Fabius, ancien ministre des Affaires étrangères, des représentants des autorités locales et régionales, des membres des communautés juives et musulmanes, ainsi que des représentants de plusieurs Églises chrétiennes.

Plusieurs milliers de personnes, fidèles et anonymes, ont également fait le déplacement, afin d’accompagner le père Jacques dans la dernière étape de son pèlerinage terrestre.

Un simple cercueil en bois posé sur un tapis, entouré de cierges blancs,  recouvert de l’aube et de l’étole rouge du père Jacques, dans une splendide cathédrale gothique, remplie de prêtres, de fidèles et de simples anonymes. «Des funérailles comme il ne les aurait pas aimées, dans une église solennelle, sous les caméras», a déclaré Mgr Lebrun… «et, en même temps, des funérailles comme il les aurait aimées : ensemble, prêts à communier davantage, attentifs les uns aux autres, sans exclure personne».

Au début de la messe, un prêtre du diocèse de Rouen, la sœur et une de ses nièces du père Hamel se succèdent à l’ambon, pour rappeler, avec une indicible émotion, sa bonté, sa simplicité, sa vie donnée au service du partage, sa foi inébranlable.

«Le mal est un mystère», a affirmé Mgr Lebrun dans son homélie, «mais il n’a pas le dernier mot… Et la mort brutale, violente, du père Hamel convoque à un « oui franc », un « oui » pour la vie.» «Il ne s’agit pas d’excuser les assassins, ceux qui pactisent avec le diable, il s’agit d’affirmer avec Jésus que tout homme, toute femme, toute personne humaine peut changer son cœur avec sa grâce. Nous recevons ainsi la parole de Jésus qui peut sembler au-delà de nos forces aujourd’hui : « Eh bien ! moi, je vous le dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. »»

Et Mgr Lebrun a lancé une invitation à tous les baptisés présents dans la cathédrale : «nous vous invitons à visiter une église dans les jours qui viennent, pour dire votre refus de voir souiller un lieu saint, pour affirmer que la violence ne prendra pas le dessus dans votre cœur, pour en demander la grâce à Dieu ; nous vous invitons à déposer une bougie dans cette église, signe de résurrection, à vous y recueillir, à ouvrir votre cœur dans ce qu’il a de plus profond ; si vous le pouvez à prier, à supplier.»

Supplier le Seigneur d’accorder au monde la paix et la justice : tout ce pour quoi avait œuvré le père Hamel, le Serviteur fidèle de l’Évangile, qui est désormais entré dans la joie de son Maître.

À l’issue de la cérémonie, le père Hamel devait être inhumé «dans la plus stricte intimité familiale», dans un lieu tenu secret.

Homélie prononcée par Mgr Lebrun :->Lire la suite →