Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

confiance, c’est moi, soyez sans crainte

Le Christ sauvant l'apôtre Pierre de la noyade, par Lorenzo Veneziano 1370L’Évangile d’aujourd’hui nous présente l’épisode de Jésus qui marche sur les eaux du lac (cf. Mt 14, 22-33). Après la multiplication des pains et des poissons, Il invite les disciples à monter sur la barque et à le devancer sur l’autre rive, tandis qu’il renvoie les foules, puis il se retire seul pour prier sur la montagne jusque tard dans la nuit. Entre temps, sur le lac se lève une forte tempête, et précisément au milieu de la tempête, Jésus rejoint la barque des disciples en marchant sur les eaux du lac. Lorsqu’ils le voient, les disciples prennent peur, croyant voir un fantôme, mais Il les tranquillise: «Ayez confiance, c’est moi, soyez sans crainte» (v. 27). Pierre, avec son élan typique, lui demande presque une preuve: «Seigneur, si c’est bien toi, donne-moi l’ordre de venir à toi sur les eaux»; et Jésus lui dit «Viens»! (vv. 28-29). Pierre descend de la barque et se met à marcher sur les eaux; mais le vent fort le frappe et il commence à couler. Alors il se met à crier: «Seigneur, sauve-moi!» (v. 30), et Jésus lui tend la main et le relève.

Ce récit est une belle icône de la foi de l’apôtre Pierre. Dans la voix de Jésus qui lui dit: «Viens!», il reconnaît l’écho de la première rencontre sur la rive de ce même lac, et immédiatement, une fois de plus, quitte la barque et va vers le Maître. Et il marche sur les eaux! La réponse confiante et prompte à l’appel du Seigneur fait accomplir des choses toujours extraordinaires. Mais Jésus lui-même nous a dit que nous sommes capables de faire des miracles avec notre foi, la foi en Lui, la foi en sa parole, la foi en sa voix. Au contraire, Pierre commence à couler au moment où il détache son regard de Jésus et se laisse emporter par les adversités qui l’entourent. Mais le Seigneur est toujours là, et lorsque Pierre l’invoque, Jésus le sauve du danger. Dans le personnage de Pierre, avec ses élans et ses faiblesses est décrite notre foi: toujours fragile et pauvre, inquiète et toutefois victorieuse, la foi du chrétien marche vers le Seigneur ressuscité, au milieu des tempêtes et des dangers du monde.

La scène finale aussi est très importante. «Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, en disant: “Vraiment, tu es Fils de Dieu!”» (vv. 32-33). Sur la barque, il y a tous les disciples, réunis par l’expérience de la faiblesse, du doute, de la peur, du «peu de foi». Mais lorsque Jésus remonte sur cette barque, le climat change immédiatement: tous se sentent unis dans la foi en Lui. Tous, petits et effrayés, deviennent grands au moment où ils tombent à genoux et reconnaissent dans leur maître le Fils de Dieu. Combien de fois nous arrive-t-il à nous aussi la même chose! Sans Jésus, loin de Jésus, nous avons peur et nous nous sentons inadéquats au point de penser ne pas réussir. Il manque la foi! Mais Jésus est toujours avec nous, sans doute caché, mais présent et prêt à nous soutenir.

Voilà une image concrète de l’Église: une barque qui doit affronter les tempêtes et qui semble parfois sur le point d’être renversée. Ce qui la sauve ne sont pas les qualités et le courage de ses hommes, mais la foi, qui permet de marcher également dans l’obscurité, dans les difficultés. La foi nous donne la certitude de la présence de Jésus toujours à nos côtés, de sa main qui nous prend pour nous soustraire au danger. Nous sommes tous sur cette barque, et là, nous nous sentons en sécurité en dépit de nos limites et de nos faiblesses. Nous sommes en sécurité surtout lorsque nous savons nous mettre à genoux et adorer Jésus, l’unique Seigneur de notre vie. A cela nous rappelle toujours notre Mère, la Vierge. Nous nous adressons à elle avec confiance.

PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS, place Saint-Pierre, 10 août 2014

danger des groupes fondamentalistes

01-08-2016 : Radio Vatican

Le Pape François, hier soir, lors de la traditionnelle conférence de presse de retour de voyage, sur l’avion le ramenant de Cracovie à Rome a fait part son choix de ne jamais mentionner la religion musulmane lorsqu’il condamne des attentats commis par des jihadistes. Il a en outre évoqué la crise vénézuélienne, les accusations visant le Cardinal Pell, ainsi que son rapport aux jeunes :

Interrogé quelques jours après le meurtre sauvage du père Jacques Hamel par deux jeunes se revendiquant de Daech, le Pape l’affirme : « je n’aime pas parler de violence islamique, parce qu’en feuilletant les journaux je vois tous les jours que des violences, même en Italie : celui-là qui tue sa fiancée, tel autre qui tue sa belle-mère, et un autre… et ce sont des catholiques baptisés ! Dans presque toutes les religions, il y a toujours un petit groupe de fondamentalistes… nous catholiques, nous en avons aussi. » Alors pour lui, les musulmans ne sont pas tous violents. Le terrorisme est partout et il grandit lorsqu’il n’y a pas d’autre option : « combien parmi nos jeunes Européens avons-nous abandonnés sans idéal, sans travail ? Alors ils se tournent vers les drogues, vers l’alcool, et vont là-bas s’engager avec les groupes fondamentalistes ». Notre société a mis le Dieu-argent au centre de son univers, au détriment de l’homme et de la femme, chefs-d’œuvre de la Création : voilà le premier terrorisme, selon le Pape.

Autre thème d’actualité évoqué : la crise au Venezuela. « Il y a des contacts… Je crois qu’un membre du gouvernement voudrait que le Saint-Siège fasse partie du groupe de médiation internationale » pour résoudre cette crise, « mais de cela, je n’en suis pas sûr. »

Interrogé sur les récentes accusations de pédophilie visant le Cardinal australien, George Pell, le Pape a exhorté à la prudence. Nous devons laisser la justice suivre son cours, faire son travail, et ne pas céder aux commérages.  « Une fois que la justice se sera prononcé, je le ferai aussi. »

François est enfin revenu sur les JMJ, se disant heureux de voir la Pologne « envahie » par les jeunes et leur enthousiasme contagieux. « J’aime parler avec les jeunes, et j’aime les écouter car ils me mettent en difficultés. » Le Pape insiste sur l’importance du dialogue entre générations passées et futures ; celles du passées partageant ses expériences, celles du futur les portant en avant, avec le courage qui les caractérise.

Au début de cette conférence de presse, le Pape a remercié le père Federico Lombardi sj, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège pendant 10 ans, ainsi qu’un membre de l’équipe logistique, partant à la retraite après 37 ans de service. Une tarte, préparée spécialement à leur intention, a été partagée par les voyageurs présents sur le vol papal, à l’issue de la conférence de presse.

Angélus de clôture aux JMJ de Cracovie

Après l’« oxygénation » des Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie, le pape François a invité les jeunes à « marcher dans la miséricorde une fois rentrés dans leurs pays. » Au terme de la messe de clôture, ce 31 juillet 2016 au « Campus misericordiae », près de la ville, le pape a introduit la prière de l’angélus en remerciant les 2 millions de jeunes présents : « Vous avez rempli Cracovie de l’enthousiasme contagieux de votre foi. Saint Jean-Paul II s’est réjoui du ciel, et il vous aidera à porter partout la joie de l’Évangile. » Il les a exhortés à « ne pas perdre le don reçu, mais le garder dans le cœur, afin qu’il germe et porte du fruit, par l’action de l’Esprit Saint. De cette façon,  chacun de vous […] pourra être témoin du Christ là où il vit, en famille, en paroisse, dans les associations et dans les groupes, dans les milieux d’étude, de travail, de service, de loisirs. »

Chers frères et sœurs,

En conclusion de cette célébration, je désire m’unir à vous tous pour rendre grâce à Dieu, Père d’infinie miséricorde, parce qu’il nous a accordé de vivre ces Journées Mondiales de la Jeunesse. Je remercie le Cardinal Dziwisz et le Cardinal Ryłko pour les paroles qu’ils m’ont adressées et surtout pour le travail et la prière avec lesquels ils ont préparé cet événement ; et je remercie tous ceux qui ont collaboré pour sa bonne réussite. Un immense « merci » à vous, chers jeunes! Vous avez rempli Cracovie de l’enthousiasme contagieux de votre foi. Saint Jean-Paul II s’est réjoui du ciel, et il vous aidera à porter partout la joie de l’Évangile.

En ces jours, nous avons fait l’expérience de la beauté de la fraternité universelle dans le Christ, centre et espérance de notre vie. Nous avons écouté sa voix, la voix du Bon Pasteur, vivant au milieu de nous. Il a parlé au cœur de chacun de vous : il vous a renouvelés par son amour, il vous a fait sentir la lumière de son pardon, la force de sa grâce. Il vous a fait faire l’expérience de la réalité de la prière. Ce fut une “oxygénation” spirituelle pour que vous puissiez vivre et marcher dans la miséricorde une fois rentrés dans vos pays et dans vos communautés.

À côté de l’autel, il y a ici l’image de la Vierge Marie, vénérée par saint Jean-Paul II au Sanctuaire de Kalwaria. Elle, notre Mère, nous enseigne de quelle façon l’expérience vécue ici en Pologne peut être féconde ; elle nous dit de faire comme elle : de ne pas perdre le don reçu, mais de le garder dans le cœur, afin qu’il germe et porte du fruit, par l’action de l’Esprit Saint. De cette façon, chacun de vous, avec ses limites et ses fragilités, pourra être témoin du Christ là où il vit, en famille, en paroisse, dans les associations et dans les groupes, dans les milieux d’étude, de travail, de service, de loisirs, partout où la Providence vous conduira sur votre chemin.

La Providence de Dieu nous précède toujours. Pensez qu’elle a déjà décidé quelle sera la prochaine étape de ce grand pèlerinage commencé en 1985 par saint Jean-Paul II ! Et par conséquent, je vous annonce avec joie que les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse – après les deux au niveau diocésain – auront lieu en 2019 à Panama.

Par l’intercession de Marie, invoquons l’Esprit Saint afin qu’il illumine et soutienne le chemin des jeunes dans l’Église et dans le monde, afin qu’ils soient de disciples et des témoins de la Miséricorde de Dieu.

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