Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Dieu vient nous relever…

… dans les moments de découragement

La vie du chrétien peut s’assumer dans trois attitudes : être «debout» pour accueillir Dieu, dans un patient «silence» pour en écouter la voix, «en sortie» pour l’annoncer aux autres. Le Pape François l’a expliqué lors de l’homélie de la messe matinale célébrée à la Maison Sainte-Marthe, ce vendredi 10 juin 2016.

«Tu peux être un pécheur repenti qui a décidé de recommencer avec Dieu ou un élu choisi à l’avance, dans tous les cas la peur peut t’assaillir, tu peux entrer dans un état de dépression quand la foi se brouille.»

Debout et en chemin

Pour approfondir cet aspect et indiquer comment sortir du tunnel, le Pape a évoqué pendant un instant la situation du fils prodigue, déprimé pendant qu’il garde les cochons, affamé, mais il s’est surtout concentré sur le personnage de la liturgie du jour, le prophète Élie. Il l’a présenté comme «un vainqueur», qui «a beaucoup lutté pour la foi», qui a défait des centaines d’idolâtres sur le mont Carmel. Ensuite, lors d’une nouvelle persécution qui l’a pris pour cible, il s’est découragé. Il s’est caché, découragé, sous un arbre, en attendant de mourir, mais Dieu ne le laisse pas dans cet état de prostration. Il lui envoie un ange avec un impératif : «lève-toi, mange, sors».

«Pour rencontrer Dieu, il est nécessaire de revenir à la situation dans laquelle l’homme était au moment de la création : debout et en chemin. C’est ainsi que Dieu nous a créés : à sa hauteur, à son image et ressemblance, et en chemin. « Allez, avance ! Cultive la terre, fais-la croître, et multipliez-vous… Sors, sors et va sur la montagne, arrête-toi sur la montagne en ma présence. » Élie s’est mis debout. Il s’est mis debout, il est sorti.»

Le murmure d’une brise légère

Sortir, donc se mettre à l’écoute de Dieu. Mais comment passe le Seigneur? Comment je peux rencontrer le Seigneur pour être sûr que ce soit Lui ? L’extrait du Livre des Rois est éloquent. Élie a été invité par l’ange à sortir de la caverne sur le mont Horeb où il a trouvé un repère pour être en «présence» de Dieu. Toutefois, pour le pousser à sortir, ce ne sont pas le vent « impétueux et vigoureux » qui brise les rochers, ni le tremblement de terre qui suit et pas non plus le feu :

«Tellement de bruit, tellement de majesté, tellement de mouvement, et le Seigneur n’était pas là. Et après le feu, le murmure d’une brise légère. Et là était le Seigneur. Pour rencontrer le Seigneur, il faut entrer en nous-mêmes et écouter ce silence « sonore », et Lui nous parle là.»

L’heure de la mission

La troisième demande de l’ange à Élie : « sors ! » Le prophète est invité à retourner sur ses pas, vers le désert, parce qu’il lui est confié une charge à accomplir. En cela s’accueille l’impulsion à «être en chemin, pas fermés dans notre égoïsme ou notre confort», mais «courageux» dans le fait de «porter aux autres le message du Seigneur», c’est-à-dire aller en «mission».

«Nous devons toujours chercher le Seigneur. Nous tous, nous savons comment sont les mauvais moments : des moments qui nous tirent en arrière, des moments sans foi, obscurs, des moments dans lesquels nous ne voyons pas l’horizon, nous ne sommes pas capables de nous lever. Nous savons tous cela ! Mais c’est le Seigneur qui vient, nous restaure avec le pain et avec sa force et nous dit : « Lève-toi et avance ! Chemine ! » Pour rencontrer le Seigneur nous devons être comme ça : debout et en chemin. Ensuite, attendre que Lui nous parle, le cœur ouvert. Et Lui nous dira : « c’est Moi », et là la foi devient forte. La foi est pour moi, pour la cultiver ? Non ! Elle est pour la donner aux autres, pour oindre les autres, pour la mission.»

idéalisme rigide ou sain réalisme

09-06-2016 source : Radio Vatican

Vouloir «ça ou rien» n’est pas catholique, c’est «hérétique». Le Pape l’a affirmé lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, centrée sur le «sain réalisme» que le Seigneur a enseigné à ses disciples. Le Pape a mis l’accent sur le mal qu’infligent au Peuple de Dieu les hommes d’Église qui font le contraire de ce qu’ils disent. Il a donc exhorté à se libérer d’un idéalisme rigide qui ne permet pas de nous réconcilier entre nous.

«Votre justice doit dépasser celle des scribes et des pharisiens». Le Pape François s’est appuyé sur cette exhortation de Jésus, dans l’Évangile du jour, pour s’arrêter sur l’importance du réalisme chrétien. Le peuple était «un peu désorienté», parce que ceux qui enseignaient la loi n’étaient pas cohérents dans leur «témoignage de vie». Jésus demande donc de surmonter cela, de «passer outre». Il prend comme exemple le premier commandement : «aimer Dieu et aimer le prochain». Et il souligne que quiconque en voudra à son frère devra être soumis au jugement.

«Cela fait du bien de l’entendre, en ce temps où nous sommes tellement habitués aux qualificatifs et où nous avons un vocabulaire tellement créatif pour insulter les autres.» Ceci est un péché, c’est «tuer, parce que c’est comme donner une gifle à l’âme du frère», à sa «dignité». Souvent nous disons beaucoup de gros mots «avec beaucoup de charité, mais nous les disons aux autres».

Le Pape, en se référant à la présence des enfants à la messe, a exhorté à rester «tranquilles», parce que «la prédication d’un enfant à l’église est plus belle que celle du prêtre, que celle de l’évêque et que celle du Pape». Il faut le laisser faire , parce que «c’est la voix de l’innocence qui nous fait du bien à tous».

L’homme d’Église qui fait le contraire ce qu’il dit fait scandale

Jésus demande «à ce peuple désorienté» de «passer outre» et d’avancer. Mais il n’a pas manqué de relever quel mal fait au peuple le contre-témoignage des chrétiens.

«Combien de fois nous, dans l’Église, nous entendons ces choses, combien de fois ! « Mais, ce prêtre, cet homme, cette femme de l’Action catholique, cet évêque, ce Pape nous disent : « vous devez faire comme ça ! », et lui, il fait le contraire ». Voilà le scandale qui blesse le peuple et empêche le peuple de Dieu de croître, d’avancer. Il ne libère pas. Aussi, ce peuple avait vu la rigidité de ces scribes et pharisiens, et quand venait un prophète qui leur donnait un peu de joie, ils le persécutaient et le menaçaient : il n’y avait pas de place pour les prophètes. Et Jésus leur dit, aux pharisiens : « Vous, vous avez tué les prophètes, vous avez persécuté les prophètes, ceux qui apportaient un air nouveau ». »

Suivre le sain réalisme de l’Église, non à l’idéalisme et à la rigidité

«La générosité, la sainteté» que nous demande Jésus, «c’est de prendre de la hauteur». Cela c’est la «libération» de la «rigidité de la loi et aussi des idéalismes qui ne nous font pas du bien». Jésus «nous connait bien», «il connait notre nature». Il nous exhorte donc à nous mettre d’accord quand nous avons un conflit avec l’autre. «Jésus nous enseigne aussi un sain réalisme». «Tant de fois on ne peut pas arriver à la perfection, mais au moins faites ce que vous pouvez, mettez-vous d’accord.»

«Ce sain réalisme de l’Église catholique : l’Église catholique n’enseigne jamais « ou ça, ou ça ». Ceci n’est pas catholique. L’Église dit : « ceci et ceci ». « Fais la perfection : réconcilie-toi avec ton frère. Ne l’insulte pas. Aime-le. Mais s’il y a un problème quelconque, au moins mettez-vous d’accord, pour ne pas déclencher la guerre. » Ce sain réalisme du catholicisme. Il n’est pas catholique (de dire) « ou ceci, ou rien » : ceci n’est pas catholique. C’est hérétique. Jésus sait toujours cheminer avec nous, il nous donne l’idéal, il nous accompagne vers l’idéal, il nous libère de cette cage de la rigidité de la loi et nous dit : mais, faites jusqu’au point où vous pouvez aller. Et lui, il nous comprend bien.»

Se réconcilier entre nous, c’est la petite sainteté de la négociation

Le Seigneur nous demande de ne pas être hypocrites, de ne pas aller louer Dieu avec la même langue avec laquelle on insulte le frère. «Faites ce que vous pouvez, c’est l’exhortation de Jésus, au moins évitez la guerre entre vous, mettez-vous d’accord».

«Et je me permet de vous dire cette parole qui semble un peu étrange : c’est la petite sainteté de la négociation. « Je ne peux pas tout,  mais je veux tout faire, je me met d’accord avec toi, au moins ne nous insultons pas, ne faisons pas la guerre, et vivons tous en paix. » Jésus est grand ! Ils nous libère de toutes nos misères. Aussi de cet idéalisme qui n’est pas catholique. Demandons au Seigneur qu’il nous enseigne, d’abord, à sortir de toute rigidité, pour pouvoir adorer et louer Dieu, qu’Il nous enseigne à nous réconcilier entre nous ; et aussi, qu’il nous apprenne à nous mettre d’accord jusqu’au point où nous pouvons le faire.»

premier signe de miséricorde fait à Cana

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 8 juin 2016
condensé

 

Frères et sœurs, le premier signe de miséricorde accompli à Cana illumine tout le mystère du Christ et ouvre le cœur des disciples à la foi. Jésus se manifeste comme l’époux du peuple de Dieu et révèle la profondeur de la relation qui nous unit à lui. Le vin exprime l’abondance du banquet et la joie de la fête à laquelle nous sommes appelés. L’ultime recommandation, simple mais essentielle, de la Vierge ­– faites tout ce qu’il vous dira – est le programme de toute vie chrétienne. Il s’agit de s’en remettre à la Parole de Dieu pour faire l’expérience de son efficacité dans la vie. À Cana, Jésus livre le secret de sa personne et le but de sa venue parmi nous : l’époux inaugure les noces qui s’accompliront dans le mystère pascal ; il se lie à ses disciples par une Alliance nouvelle et définitive.

Chers frères et sœurs, Jésus nous invite, chacun, à la joie de le connaître et de l’aimer. Par l’intercession de la Vierge Marie puissions-nous toujours entendre sa voix et avoir le courage de le suivre.

Que Dieu vous bénisse !


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana