Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

prier sans se décourager

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 25 mai 2016
condensé

 

Frères et sœurs, la parabole de la veuve et du mauvais juge nous enseigne qu’il faut toujours prier, sans se décourager. Dieu exauce toujours sans tarder la prière de ceux qui crient vers lui jour et nuit. Mais cela ne signifie pas qu’il le fasse au moment ni de la manière dont nous le voudrions. La prière nous aide à garder la foi et à faire confiance à Dieu, même si nous ne comprenons pas sa volonté. Sans la prière, la foi vacille. Jésus a prié son Père sur la croix pour qu’il le sauve de la mort. Cette prière a été pleinement exaucée, mais le chemin pour obtenir la victoire est passé par la mort elle-même. Pour nous aussi, l’objet de la prière passe au second plan, l’important est la relation avec le Père. La prière transforme notre désir en le rendant conforme à la volonté de Dieu.

Frères et sœurs, n’abandonnons jamais la prière, même si, parfois, elle semble vaine. Dieu nous exauce toujours avec miséricorde d’une manière que nous n’attendons pas.

Que Dieu vous bénisse !

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

 

comment être saint au quotidien

Mardi 24 mai 2016 source : Radio Vatican

Lors de sa messe quotidienne ce mardi dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le Pape a souhaité que chacun se mette en marche vers la sainteté, mais cela suppose d’avoir un cœur qui sache espérer avec courage, se mettre en discussion et s’ouvrir «avec simplicité» à la grâce de Dieu.

Un chemin personnel

Le Pape commente la Première lettre de Pierre apôtre : ‘Ils ont prophétisé pour annoncer la grâce qui vous est destinée. C’est pourquoi mettez toute votre espérance en elle’ (1 P 1, 10-16). Il y voit «un petit traité de la sainteté» où il est dit que la sainteté, c’est avant tout «marcher en présence de Dieu de manière irrépréhensible»«La sainteté est un chemin, elle ne peut s’acheter, elle ne peut se vendre et on ne peut l’offrir. La sainteté est un chemin en présence de Dieu que je dois faire en personne. Personne d’autre ne peut le faire en mon nom. Je peux prier pour que l’autre soit saint, mais le chemin, c’est lui qui doit le faire, pas moi. Cheminer en présence de Dieu, de manière irrépréhensible».

La sainteté, cela ne s’achète pas. Les meilleures forces humaines ne peuvent la gagner en récompense. Non, «la sainteté simple de tous les chrétiens», «celle que nous devons faire tous les jours», est une route que l’on ne peut suivre que si elle est soutenue par quatre éléments indispensables : le courage, l’espérance, la grâce et la conversion.

Courage, espérance et grâce

Aujourd’hui, le Pape met en exergue plusieurs paroles clé qui «nous enseignent comment est la sainteté de chaque jour». Premier mot clé : le courage. «Le Règne des cieux de Jésus est pour ceux qui ont le courage d’aller de l’avant, et ce courage est mu par l’espérance», qui est la deuxième parole clé du voyage qui porte à la sainteté. Le courage d’espérer en une rencontre avec Jésus.

Pour le Pape, le troisième mot clé est la grâce,dont parle l’apôtre Pierre dans la première lecture du jour : ‘mettez toute votre espérance dans la grâce’. «La sainteté, nous ne pouvons pas l’obtenir tout seul. C’est une grâce. Être bon, être saint, faire un pas en avant tous les jours dans la vie chrétienne est une grâce de Dieu et nous devons la demander», nous montrer disponibles à la recevoir.

Le Pape a évoqué le chapitre 9 de la Lettres aux Hébreux qui raconte «le chemin de nos pères, des premiers hommes appelés par Dieu» qui sans savoir où ils allaient, mais plein d’espérance, ont répondu à cet appel. Il invite chacun à le lire.

Une conversion quotidienne

Revenant à la Première lettre de Pierre, le Pape souligne une quatrième caractéristique importante. Quand Pierre invite ses interlocuteurs à «ne pas se conformer aux désirs du temps», il les pousse essentiellement à changer en eux-mêmes leur propre cœur, lors d’un travail intérieur continu et quotidien.

Comme il le fait souvent, le Pape François imagine un dialogue entre un prêtre et un fidèle : «Ah mon père, pour me convertir, je dois faire pénitence, donnez-moi des coups de bâton ! Ce n’est pas cela». De petites conversions sont exigées. «Si tu es capable de ne pas médire sur le compte d’un autre, tu es sur le bon chemin pour devenir saint. C’est si simple !» Et si l’on a envie de faire une critique à son prochain, comme à son collègue de travail, le Pape encourage comme toujours à se mordre «légèrement» la langue. «Elle se gonflera un peu, mais votre esprit sera plus saint». Aucune grande mortification n’est nécessaire. Le chemin de la sainteté est simple. Il s’agit aussi de ne pas faire marche arrière, mais au contraire d’aller toujours de l’avant, et avec détermination.

hymne à la joie

23-05-2016 source : L’Osservatore Romano

«La carte d’identité du chrétien est la joie»: l’«étonnement» face à la «grandeur de Dieu», à son «amour», au «salut» qu’il a donnés à l’humanité ne peut que conduire le croyant à une joie que même les croix de la vie ne peuvent érafler, car dans l’épreuve aussi existe «la certitude que Jésus est avec nous».

La méditation du Pape François, au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe le lundi 23 mai, a été un véritable hymne à la joie. L’inspiration est venue de la liturgie du jour. Le Souverain Pontife a en particulier voulu relire le début du passage de la première Lettre de Pierre (1, 3-9) qui,  en raison de son «ton d’exultation», de sa «joie», de la manière de l’apôtre d’intervenir «de toute sa force» rappelle le début «de l’Oratorio de Noël de Bach».

Annnonce faite MarieCe sont des mots dans lesquels ont perçoit «l’étonnement devant la grandeur de Dieu», devant la «régénération que le Seigneur — ‘en Jésus Christ et pour Jésus Christ’ — a faite en nous». Et c’est «un étonnement plein d’allégresse, de joie»: immédiatement après, on trouve la «parole clé» dans le texte de la lettre, c’est-à-dire: «C’est pourquoi vous êtes comblés de joie».

La joie dont parle l’apôtre est durable. Voilà pourquoi, même si pendant quelque temps on est obligé d’être «affligés par les épreuves», cette joie du début «ne sera pas ôtée». En effet, celle-ci naît de «ce que Dieu a fait en nous: il nous a régénérés dans le Christ et nous a donné une espérance».

A partir de tout cela, on comprend que la joie est vraiment la «vertu du chrétien». Un chrétien «est un homme et une femme qui a la joie dans son cœur». Encore plus: «Il n’existe pas de chrétien sans joie». C’est pourquoi «la carte d’identité du chrétien est la joie, la joie de l’Évangile, la joie d’avoir été élus par Jésus, sauvés par Jésus, régénérés par Jésus; la joie de cette espérance que Jésus nous attend». Et également «dans les croix et les souffrances de cette vie», le chrétien vit cette joie, en l’exprimant d’une autre manière, c’est-à-dire avec la «paix» qui vient de la «certitude que Jésus nous accompagne, qu’il est avec nous».

Servant de contrepoint à cet hymne à la joie, la liturgie du jour propose «un autre mot», celui qui est lié à l’épisode de l’Évangile de Marc (10, 17-27) dans lequel on raconte l’histoire du jeune «qui s’était approché de Jésus pour le suivre». Jésus fait la proposition suivante à ce jeune: «Une seule chose te manque : va, ce que tu as, vends-le et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis, viens, suis-moi»; mais à ces mots il «s’assombrit et il s’en alla contristé ».

Ce jeune «n’a pas été capable d’ouvrir son cœur à la joie et il a choisi la tristesse». Mais pourquoi? La réponse est claire: «Car il avait de grands biens. Il était attaché à ses biens». Du reste, Jésus avait averti «que l’on ne peut pas servir deux maîtres: ou tu sers le Seigneur ou tu sers les richesses». En revenant sur ce thème, déjà affronté dans une homélie il y a quelques jours, le Pape a expliqué: «Les richesses ne sont pas mauvaises en elles-mêmes», ce qui est mauvais c’est «servir la richesse».

Et la tâche de chacun est d’aider les gens «à trouver Jésus, à ôter cette tristesse, afin qu’ils puissent se réjouir de l’Évangile, qu’ils puissent avoir cette joie qui est propre à l’Évangile».

Le Pape François a encore voulu approfondir ce concept central et lier la joie à l’étonnement qui naît — comme le rappelle saint Pierre dans sa lettre — «devant la révélation, devant l’amour de Dieu, devant les émotions de l’Esprit Saint». C’est pourquoi on peut bien dire que «le chrétien est un homme, une femme d’étonnement».

C’est pourquoi «nous demandons aujourd’hui au Seigneur qu’il nous donne d’être étonnés devant lui, devant les nombreuses richesses spirituelles qu’il nous a données; et qu’avec cet étonnement, il nous donne la joie, la joie de notre vie et de vivre avec la paix dans notre cœur les nombreuses difficultés; et qu’il nous garde de rechercher le bonheur dans tant de choses qui, à la fin, nous attristent: elles promettent beaucoup, mais elles ne nous donneront rien!». En conclusion : «Rappelez-vous bien: un chrétien est un homme et une femme de joie dans le Seigneur, un homme et une femme d’étonnement».