Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Congrès sur la Divine miséricorde à Rome

logo année de la MiséricordeRome accueille le jubilé des baptisés qui vivent de la spiritualité de la Divine miséricorde et des mouvements qui s’en inspirent. Une veillée de prière a lieu ce soir samedi 2 avril 2016 à 18 heures sur la place Saint-Pierre. Demain, octave de Pâques et dimanche de la Divine miséricorde, le Pape François célébrera la messe à 10h30, sur cette même place.

Le 3° Congrès européen de la Miséricorde s’est ouvert ce jeudi 31 mars 2016 à Rome et s’achèvera le 3 avril, en présence notamment du cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, président des Congrès mondiaux apostoliques de la miséricorde.

La miséricorde politique en Europe, un thème d’actualité

Avant de faire l’objet d’un jubilé extraordinaire, la miséricorde est un sujet de dévotion et d’apostolat décliné en congrès nationaux, continentaux et mondiaux. Ces initiatives ont été lancées à la suite de la mort de Jean-Paul II survenue le 2 avril 2005, la veille du dimanche de la miséricorde divine, fête que le pape polonais avait lui-même instituée durant le jubilé de l’an 2000.

L’Année sainte en cours accueille donc le 3e Congrès apostolique européen. Des délégations du monde entier, dont le Nigeria, sont attendues. Il y aura également des musulmans, des sikhs et des bouddhistes. La rencontre aura lieu en l’église Sant’Andrea Della Valle, confiée aux pères Théatins. Le programme prévoit notamment la participation de témoins de la miséricorde en Europe.

La charité pour vaincre les peurs

L’Organisation des Cités de la compassion dans le monde dit comment vivre la miséricorde dans la société, notamment après des réfugiés et des pauvres. Mais surtout, le Congrès met en avant la figure de Robert Schuman. Le vice-postulateur de sa cause de béatification donnera une conférence sur Robert Schumann et la miséricorde politique en Europe, un thème plus actuel que jamais.

Comment ne pas penser au défi des réfugiés ? Pour le cardinal Schönborn, «Le danger est que chacun se retire dans ses limites, que reviennent les barrières et les murs.. L’Europe vit un moment critique et l’Église peut contribuer à la maintenir unie. La charité peut vaincre les peurs et les nouveaux nationalismes qui semblaient dépassés..Il ne s’agit pas seulement d’une dévotion, mais d’un apostolat, de la charité active, d’où l’importance des témoignages. La lutte contre la corruption, par exemple, c’est une œuvre de miséricorde». La rencontre prévoit aussi une lectio divina à partir de la miséricorde dans un passage biblique. C’est un thème très important pour toute l’Église et pour le dialogue interreligieux.  Comme l’affirmait Jean-Paul II, seule la miséricorde peut mettre un frein à l’inondation du mal.

filets remplis à se rompre de poissons

La pêche miraculeuse, Mosaïque de Monreale XIIDe la liturgie d’aujourd’hui, nous pouvons interpréter la pêche nocturne en Jean 21 comme la description symbolique du travail d’évangélisation – le confirme d’ailleurs le nombre de poissons capturés en jetant le filet de la Parole sur l’ordre de Jésus : le chiffre «cent cinquante-trois» correspond au total des nations connues à l’époque de la rédaction du quatrième évangile. Ainsi donc derrière le langage symbolique de la pêche, il nous faut entendre l’annonce de la Parole. Cependant, contre toute attente, les efforts des disciples demeurent mystérieusement stériles. Pourtant, ils connaissent leur « métier » : n’ont-ils pas été à l’école du Seigneur lui-même ? On imagine sans peine le désarroi de ces hommes devant la fin de non-recevoir qu’opposent leurs interlocuteurs à leurs efforts d’évangélisation. Le Seigneur les aurait-il abandonnés ? L’Esprit se serait-il retiré ?

Un indice se trouve sans doute dans le fait qu’il n’est question de Jésus que dans la seconde partie du récit ; avant son apparition sur la rive au petit jour, les disciples ne font aucune référence ni au Seigneur, ni à l’Esprit Saint. C’est Simon-Pierre qui prend l’initiative de la mission, un peu comme il le faisait alors qu’il était encore marin-pêcheur. Il semble vouloir aborder la campagne d’évangélisation à la manière dont il menait ses affaires professionnelles, c’est-à-dire ne comptant que sur son savoir-faire. La conséquence ne se fait pas attendre : l’équipe est dans la «nuit» et ses efforts sont stériles.

Tout va changer dès lors que les disciples se laissent interpeller par la présence du mystérieux personnage qui les sollicite depuis le rivage. En fait « Jésus était là » ; entendons : il avait toujours été là, mais les disciples ne pouvaient le percevoir, car leur attention n’était plus focalisée sur lui. On s’imagine sans peine que devant l’échec de leurs efforts, ils ont fini par se mettre en cause et se sont tournés vers le ciel. Du coup ils ont retrouvé la lumière, et «au lever du jour», ils ont aperçu le Maître, sans toutefois le reconnaître immédiatement. Disons qu’ils ont retrouvé la paix du cœur, la lumière de l’Esprit Saint ; mais là où est l’Esprit, là est le Seigneur. La jeune Église fait l’apprentissage de l’écoute intérieure de l’Esprit de son Seigneur ; elle ne « sait pas immédiatement que c’est Jésus » qui leur parle à travers le Paraclet, mais elle découvre que lorsqu’elle est docile à cette voix, ses efforts sont couronnés d’un succès tellement disproportionné, qu’il est évident que Dieu est à l’œuvre avec elle et en elle. Lire la suite →

en mémoire des martyrs d’aujourd’hui

24-03-2016 source : L’Osservatore Romano

palme du martyre« Peu peuvent être des héros » mais « tous nous pouvons être martyrs du Christ si nous vivons notre vie comme ses disciples, sans attendre les grandes occasions, mais en cueillant les petites occasions que la journée place devant nous. »

Le cardinal Stella* a voulu non seulement rendre hommage au sacrifice courageux de beaucoup, mais surtout, sur leur exemple, solliciter le témoignage quotidien de tous les chrétiens au cours de la veillée de prière qui s’est tenue mardi 22 mars à Rome, dans la basilique Santa Maria in Trastevere, en mémoire de tous ceux qui ces dernières années ont offert leur vie pour l’Évangile,.

Présidant la rencontre organisée par la communauté de Sant’Egidio,  il a évoqué un chemin possible, marqué par le contraste entre la logique du monde et celle des béatitudes : une logique rappelée précisément par qui, aujourd’hui encore, affronte le martyre avec la seule force de la rencontre avec Jésus.

« Leur vie et leur mort nous ramène à la beauté de l’Évangile des béatitudes, paroles de naïfs pour qui rejette le Christ, mais un bout de paradis pour nous qui avons la foi en lui. »

* Le cardinal Stella est Préfet de la Congrégation pour le clergé