Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

suivre et vivre les Béatitudes

Suivre et vivre les Béatitudes, qui comme un «navigateur», un GPS, indiquent aux chrétiens le juste itinéraire de la vie. C’est l’invitation que le Pape François a envoyé durant l’homélie de la messe matinale célébrée à la Maison Sainte-Marthe. Le Pape a invité, au contraire, à ne pas glisser le long des trois grades de «l’anti-loi chrétienne, l’idolâtrie des richesses, de la vanité et de l’égoïsme».

Pour ne pas se perdre le long de la voie de la foi, les chrétiens ont un précieux indicateur de direction : les Béatitudes. Les ignorer peut vouloir dire glisser les longs des trois marches des idoles de l’égoïsme, l’idolâtrie de l’argent, la vanité, la satiété d’un cœur qui rit de satisfaction individuelle, en ignorant les autres.

Les navigateurs de la vie chrétienne

Le Pape a délivré une série de réflexions tirées de l’Évangile de Matthieu, qui montre Jésus s’adresser aux foules avec le célèbre sermon sur la montagne. «Il enseignant la nouvelle loi, qui n’annule pas l’antique loi mais la perfectionne en la portant à sa plénitude.»

«Celle-ci est la loi nouvelle, celle que nous appelons les Béatitudes. C’est la nouvelle loi du Seigneur pour nous. Elles sont le plan de navigation, le plan de route de la vie chrétienne. Justement ici nous voyons, sur cette route, selon les indications de ce navigateur, nous pouvons aller de l’avant dans notre vie chrétienne.»

Les trois marches de la perdition

Le Pape François a poursuivi son homélie en complétant, d’une certaine façon, le texte de Matthieu avec les considérations que l’évangéliste Luc met à la fin du même récit des Béatitudes, c’est-à-dire, comme il l’a appelé, « la liste des quatre gardes » : « garde aux riches, aux repus, à ceux qui rient, à ceux dont tout le monde dit du bien ». «Les richesses sont bonnes», mais «ce qui fait mal, c’est l’attachement aux richesses», qui deviennent ainsi «une idolâtrie».

«Ceci est l’anti-loi, c’est le mauvais navigateur. C’est curieux : ce sont les trois marches qui mènent à la perdition, justement comme ces Béatitudes sont les marches qui font avancer dans la vie. Et ces trois marches qui mènent à la perdition sont l’attachement aux richesses, parce que je n’ai besoin de rien. La vanité, pour que tous disent du bien de moi : je me sens important, trop encensé… et je crois être juste.» «Pensons à la parabole du pharisien et du publicain, a ajouté le Pape, reprenant une réflexion abordée récemment lors d’une audience générale : « je te remercie parce que je ne suis pas comme celui-là… » « Merci, Seigneur, pour être à ce point un bon catholique, pas comme la voisine, le voisin. » Tous les jours cela arrive. Donc, deuxièmement la vanité. Et troisièmement, l’orgueil, c’est-à-dire la satiété, les ricanements qui ferment le cœur.»

La clé est dans la douceur

Parmi toutes les Béatitudes, une est essentielle : «Bienheureux les doux».

«Jésus dit lui-même : apprenez de moi qui suis doux et humble de cœur. La douceur est une façon d’être qui nous rapproche tellement de Jésus. Au contraire, l’attitude contraire toujours procure les inimitiés, les guerres… tant de choses mauvaises qui arrivent. Mais la douceur, la douceur du cœur qui n’est pas une bêtise, non : c’est une autre chose. C’est la profondeur dans la compréhension de la grandeur de Dieu, c’est l’adoration»,

Jeune homme je te l’ordonne lève-toi

Aujourd’hui, deux cortèges se rencontrent. Un cortège qui accompagne la mort, et un autre qui accompagne la vie. Une pauvre veuve, suivie par ses familiers et amis, amenait son fils au cimetière et soudainement, voit la multitude qui allait avec Jésus. Les deux cortèges se croisent et s’arrêtent, et Jésus dit à la mère qui allait enterrer son fils: «Ne pleure pas» (Lc 7,13). Tous les regards se posent sur Jésus, qui ne demeure pas indifférent à la douleur et à la souffrance de cette pauvre mère, sinon au contraire, qui sent la compassion et rend la vie à son fils. C’est que croiser Jésus, c’est trouver la vie, ce qu’il dit de lui-même: «Je suis la résurrection et la vie» (Jn 11,25).

Avec la lecture du fragment de l’Évangile qui nous parle de la résurrection du jeune de Naïm, on pourrait insister à nouveau sur la divinité de Jésus, en disant que seulement Dieu peut rendre la vie à un jeune; mais aujourd’hui je préfèrerais mettre en évidence son humanité, pour que nous ne voyons pas Jésus comme un être lointain, comme un personnage tant différent à nous, ou comme quelqu’un si excessivement important qui ne nous inspire pas la confiance que peut nous inspirer un bon ami.

Les chrétiens doivent apprendre à imiter Jésus. Nous devons demander à Dieu qu’il nous donne la grâce d’être Christ pour les autres. Si seulement tous ceux qui nous voyaient pouvaient contempler une image de Jésus sur la terre! Qui voyait Saint François d’Assis, par exemple, voyait l’image vivante de Jésus. Les saints sont ceux qui portent Jésus dans leurs paroles et leurs œuvres et imitent sa façon d’agir et sa bonté. Notre société a soif de saint et tu peux être l’un deux dans ton entourage.

Abbé SERRA i FONTANET

Jésus Bon Pasteur

Le bon PasteurC’était la dernière étape du Jubilé des prêtres : en la solennité du Sacré Cœur de Jésus, le Pape François a présidé une concélébration eucharistique ce vendredi 3 juin dans la matinée, place Saint-Pierre, devant 6000 prêtres venus du monde entier et une petite foule de fidèles. Ce fut une nouvelle occasion pour lui de brosser le portrait idéal du prêtre selon le cœur de Jésus et de lancer quelques mises en garde. Le prêtre « n’est pas un comptable de l’esprit. » « Gare aux pasteurs qui privatisent leur ministère. »

Le Pape François brosse le portrait d’un prêtre qui, comme le Bon Pasteur, cherche la brebis perdue, sans délai, sans avoir peur de s’aventurer hors du pâturage et hors des horaires de travail. « Le cœur qui cherche ne privatise pas les temps et les espaces, il n’est pas jaloux de sa légitime tranquillité, et il n’exige jamais de ne pas être dérangé. » Le pasteur selon le cœur de Dieu ne défend pas ses propres aises, il n’est pas préoccupé de conserver sa bonne réputation ; au contraire, sans craindre les critiques, il est disposé à risquer même d’imiter son Seigneur, d’être calomnié comme Lui. Il ne demande pas qu’on lui paie ses heures supplémentaires.

Le Souverain Pontife met en garde contre les multiples initiatives qui remplissent le ministère sacerdotal : catéchèse, liturgie, charité, engagements pastoraux et administratifs. Il ne faudrait surtout pas que cela pousse le prêtre à perdre de vue la question fondamentale : où est fixé mon cœur, quel trésor cherche-t-il ? Le cœur du prêtre n’est pas replié sur lui-même, il est tourné vers Dieu et vers les frères. Ce n’est plus « un cœur instable », qui se laisse attirer par la suggestion du moment ou qui va çà et là en cherchant des consensus et de petites satisfactions.

Être proche des autres

Le prêtre est un pasteur, non un inspecteur du troupeau. Il est obstiné dans le bien. Pour cela, non seulement il tient les portes ouvertes, mais il sort à la recherche de celui qui ne veut plus entrer par la porte. Le prêtre ne jette jamais l’éponge ; il trouve parce qu’il prend des risques et parce qu’il ne se laisse pas décourager par les déceptions et les difficultés.

Le prêtre du Christ ne doit pas choisir ses propres projets, mais être proche des gens concrets que Dieu, par l’Église, lui a confiés. Personne n’est exclu de son cœur, de sa prière et de son sourire. Et, quand il doit corriger, c’est toujours pour approcher ; il ne méprise personne, mais il est prêt à se salir les mains pour tous. Il tend la main en premier, rejetant les bavardages, les jugements et les venins. Il écoute les problèmes avec patience et il accompagne les pas des personnes, accordant le pardon divin avec une généreuse compassion. Il ne gronde pas celui qui laisse ou qui perd la route, mais il est toujours prêt à réinsérer et à calmer les querelles.

Enfin, la joie de Jésus Bon Pasteur n’est pas une joie pour soi, mais c’est une joie pour les autres et avec les autres, la vraie joie de l’amour. Il est transformé par la miséricorde qui donne gratuitement. La tristesse pour lui n’est pas normale, mais seulement passagère : la dureté lui est étrangère, parce qu’il est pasteur selon le Cœur doux de Dieu. Enfin, malgré leurs limites et leurs péchés, les prêtres ont la certitude d’être choisis et aimés.