Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Dieu ne nous identifie pas au mal

… que nous avons commis

13-03-2016 source : Radio Vatican

la femme adultèreAu cours de la prière de l’angélus, le Pape François est revenu sur l’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême, tiré de Saint-Jean qui relate l’épisode de la femme adultère. Il met en avant le thème de la miséricorde de Dieu, qui ne veut jamais la mort du pécheur mais qui souhaite qu’il se convertisse et vive.

Cette femme se trouve entre Jésus et la foule, entre la miséricorde du Fils de Dieu et la violence de ses accusateurs. Ceux-là ne sont pas venus en réalité pour demander au Maître un avis, mais bien pour lui tendre un piège : si Jésus devait suivre la loi, alors il aurait approuvé la lapidation de la femme adultère, mais en étant miséricordieux, il va contre la loi, lui qui a dit qu’il n’était pas venu pour l’abolir, mais pour l’accomplir.

Jésus, en ne répondant pas à la question provocatrice des scribes (« et toi, que dis-tu ? »,) invite au calme, à ne pas répondre de façon impulsive, invite à chercher la justice de Dieu.

Convertir notre liberté au bien

La réponse déconcertante de Jésus « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » éloigne un à un les accusateurs et Jésus se retrouve seul avec la femme pécheresse, la misère et la miséricorde sont l’une en face de l’autre. Le regard plein de miséricorde et d’amour du Christ fait sentir à cette personne, peut-être pour la première fois, qu’elle a une dignité, qu’elle ne peut être réduite à son péché, qu’elle peut changer de vie, sortir de l’esclavage et marcher sur un chemin nouveau.

Cette femme nous représente tous, nous pécheurs qui sommes adultères devant Dieu, qui avons trahi sa fidélité. Son expérience représente la volonté de Dieu pour chacun de nous : non pas notre condamnation mais notre salut en Jésus, qui sauve du péché et de la mort. Dieu ne nous cloue pas à notre péché, ne nous identifie pas au mal que nous avons commis. Il veut au contraire nous libérer et veut que nous soyons avec lui. Dieu veut que notre liberté se convertisse du mal au bien, et cela est possible avec sa grâce.

Que la Vierge Marie nous aide à pleinement compter sur la miséricorde de Dieu, pour devenir des créatures nouvelles.

Jésus, servant de Dieu

Ce samedi matin, 12 mars 2016, audience générale du Pape François. Lors de cette troisième audience jubilaire, le Pape François est revenu sur l’Évangile selon saint Jean qui relate le lavement des pieds.

Par le lavement des pieds Jésus nous a indiqué que le service est le chemin à parcourir pour vivre la foi en lui et témoigner de son amour. Jésus lui-même s’est appliqué l’image de « servant de Dieu » utilisée par le prophète Isaïe. En lavant les pieds de ses disciples, Jésus a aussi voulu révéler au monde la façon d’agir de Dieu à notre égard et donner l’exemple de son commandement nouveau, celui de «nous aimer les uns les autres, comme il nous a aimés».

«L’amour est un service concret que nous rendons aux autres, un service humble, fait dans le silence et le secret. Cela implique de mettre à disposition les dons que l’Esprit Saint nous a fait, pour que la communauté puisse croître. Cet amour s’exprime aussi dans le partage des biens matériels avec ceux qui sont le plus dans le besoin.»

«Jésus nous invite enfin à confesser nos manquements et à prier les uns pour les autres, afin que nous sachions pardonner avec le cœur, s’oublier soi-même et suivre le Christ sur la voie du service.»

Méditons les versets de l’Annonciation

En ce samedi, jour où nous aimons honorer la Vierge Marie, il est bon, comme Associés de la Médaille Miraculeuse, de  prendre connaissance de la conférence du Père Ermes Ronchi de ce vendredi matin 11 mars 2016 à Ariccia, au terme de la retraite spirituelle du Pape François et de la Curie romaine.

la Vierge de l'Annonciation Taddeo di Bartolo, vers 1400 - Musée du Petit Palais d'AvignonDieu est toujours proche de l’homme, dans une proximité “domestique”, proche de ses besoins quotidiens. Cela a été l’expérience de Marie dans ses 30 années à Nazareth, «sans clameurs» ni «visions». La réflexion du prédicateur était centrée sur le récit évangélique de l’Annonciation.

«Un jour quelconque, dans un lieu quelconque, une jeune femme quelconque». La scène d’un évènement «colossal», l’ange qui visite Marie à Nazareth, arrive dans un contexte de normalité désarmante.

Méditons les versets de l’Annonciation, l’évènement qui «arrive dans le quotidien, sans témoins, loin des lumières et des émotions du Temple». «La première annonce de grâce de l’Évangile a été transmise dans la normalité d’une maison», donc dans le lieu où chacun est lui-même. Et c’est là que «Dieu t’effleure et te touche».

«Sainte Thérèse d’Avila, dans le « Livre des Fondations » (…) a écrit pour ses moniales une lettre, avec ces mots : « mes sœurs, souvenez-vous, Dieu va parmi les marmites, en cuisine ». Mais comment, le Seigneur de l’univers qui se déplace dans la cuisine du monastère, entre les brocs, les marmites, la vaisselle, les casseroles, les poêles ? (…) Dieu en cuisine, cela signifie emmener Dieu dans un territoire de proximité (…). Si tu ne le sens pas domestique, c’est-à-dire dans les choses les plus simples, tu n’as pas encore trouvé le Dieu de la vie. Tu en es encore à la représentation rationnelle du Dieu de la religion.»

Promesse de bonheur

Nous regardons Marie justement «pour tenter de raccommoder la brèche la plus dramatique de notre foi» : le «Dieu de la religion» s’est séparé du «Dieu de la vie». La femme de Nazareth, «comme femme de maison, nous lance un défi énorme : passer d’une spiritualité qui se fonde sur la logique de l’extraordinaire à une mystique du quotidien». Et dans ce quotidien, le sentiment qui prévaut est la joie, qui se sent dans les premières paroles de l’Annonciation : «Réjouis-toi, Marie». Parce que quand Dieu se rapproche, il «apporte une promesse de bonheur».

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