Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

rencontrer la souffrance

11-02-2016 source : Radio-Vatican

Le Pape François a effectué, ce jeudi 11 février 2016, une visite privée à la Basilique Sainte Marie Majeure afin de prier, comme il le fait toujours à la veille d’un voyage apostolique, devant l’icône de la Vierge Salus populi romani. Le Saint-Père s’est ensuite rendu à la basilique Saint Jean du Latran, cathédrale de Rome où se déroulait une rencontre du clergé romain à l’occasion du début du Carême.

En cette année de la miséricorde cette rencontre a un caractère pénitentiel afin d’aider les prêtres à devenir des ministres de la miséricorde auprès des communautés à eux confiées. Au cours de sa visite, le Pape François a confessé quelques prêtres. Il a par ailleurs offert son livre : « Le nom de Dieu est miséricorde ».

La célébration de la vingt-quatrième journée mondiale du malade est un rappel pour tous les chrétiens qu’il n’est pas possible de tourner la tête de l’autre côté et que chacun est appelé, avec la même disponibilité que Marie, à se laisser interpeller par la souffrance : L’homme souffre en divers endroits , parfois il souffre terriblement et il appelle un autre homme. Et si parfois, le fait de ne pouvoir aider de façon satisfaisante nous intimide, nous devons êtres conscients que l’important est d’aller et de demeurer aux côtés de l’homme qui souffre, lui, sans doute davantage que de la guérison, a besoin de la présence de l’homme, du cœur humain plein de miséricorde, de la solidarité humaine. C’est un engagement pour tous. Et l’année de la miséricorde constitue une occasion propice pour intensifier l’esprit de la miséricorde en chacun de nous.

Patriarche Cyrille et Pape François à Cuba

Icône de la théotokosCuba accueillera le 12 février 2016 un évènement historique dans l’histoire du christianisme : le Pape François, qui fera escale à La Havane sur le chemin du Mexique, va y rencontrer le patriarche de Moscou, chef de l’Église orthodoxe russe. Il s’agit d’une étape importante, et de l’accomplissement d’une volonté déjà exprimée par les prédécesseurs du Pape François, Jean-Paul II et Benoît XVI.

«Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou ont la joie d’annoncer que, par la grâce de Dieu, Sa Sainteté le Pape François et Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, se rencontreront le 12 février 2016. Leur rencontre aura lieu à Cuba, où le Pape fera escale avant son voyage au Mexique, et où le Patriarche Cyrille sera en visite officielle. Elle comprendra un entretien personnel à l’aéroport international José Marti de La Havane, et se conclura avec la signature d’une déclaration commune.

Cette rencontre des Primats de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe russe, préparée depuis longtemps, sera la première dans l’histoire et marquera une étape importante dans les relations entre les deux Églises. Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou souhaitent que cela soit aussi un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté. Ils invitent tous les chrétiens à prier avec ferveur pour que Dieu bénisse cette rencontre, et qu’elle porte de bons fruits.»

Communiqué diffusé par le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou

L’annonce de la rencontre du Pape François avec le patriarche russe confirme sa volonté d’accélérer la réconciliation entre chrétiens, Si le patriarcat de Constantinople bénéficie de la primauté d’honneur, numériquement le patriarcat de Moscou représente les 2/3 de l’orthodoxie mondiale. L’Église orthodoxe russe compte en effet 130 millions de fidèles, pour 1,2 milliard de catholiques. L’Église orthodoxe a connu un rebond important en Russie depuis l’effondrement du système soviétique, avec la fondation ou la refondation de milliers de paroisses et de monastères. Mais l’indifférence et l’athéisme de facto restent des réalités très ancrées dans la mentalité d’une grande partie de la population russe.

Des ponts déjà établis entre Moscou et Rome
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purification contre fausseté et indifférence

CendresLe Pape François a présidé, ce mercredi 10 février 2016, la messe du Mercredi des Cendres qui marque le début du Carême, un temps de pénitence qui prend un relief particulier en cette Année jubilaire de la Miséricorde. Cette année, cette célébration s’est tenue à la basilique Saint-Pierre, et non à la basilique Sainte-Sabine, sur l’Aventin, selon la tradition. Cette cérémonie s’est tenue en présence des reliques de saint Padre Pio et de saint Leopold Mandic, les deux confesseurs capucins, exposées depuis vendredi au Vatican.

Dans son homélie, le Pape s’est adressé, notamment, aux plus de 700 missionnaires de la miséricorde présents pour leur envoi en mission, en centrant une nouvelle fois sa réflexion sur le thème de la réconciliation.

«Les missionnaires de la miséricorde sont présents à cette cérémonie pour recevoir le mandat d’être des signes et des instruments du pardon de Dieu. Chers frères, puissiez-vous aider à ouvrir les portes des cœurs, à dépasser la honte, à ne pas fuir de la lumière. Que vos mains paternelles bénissent et soulagent vos frères et sœurs ; qu’à travers vous le regard et les mains du Père se posent sur ses fils et guérissent leurs blessures !»

Le Pape François a construit sa méditation autour des appels de saint Paul : «Laissez-vous réconcilier avec Dieu», et du prophète Joël :«revenez à moi de tout votre cœur». Dieu «triomphe du péché et nous relève de nos misères, si nous les lui confions.» «C’est à nous que revient de reconnaitre notre besoin de miséricorde : c’est le premier pas du chemin chrétien ; il s’agit de franchir la porte ouverte qui est le Christ où Lui-même nous attend, le Sauveur, et nous offre une vie nouvelle et joyeuse.»

Des freins empêchent de nombreuses personnes de se laisser embrasser par le pardon de Dieu : «Il y a la tentation de blinder les portes, et de cohabiter avec son péché en le minimisant, en se justifiant toujours, en pensant de ne pas être pire que les autres ; mais en faisant ainsi, les verrous de notre âme se ferment, et nous restons enfermés en nous-mêmes, prisonniers du mal». C’est un obstacle «la honte d’ouvrir la porte secrète de notre cœur», «la honte en réalité est un bon symptôme parce qu’elle indique que nous voulons nous détacher du mal ; cependant elle ne doit jamais se transformer en crainte ou en peur». Il existe «un troisième piège, celui de nous éloigner de la porte. Cela arrive lorsque nous nous terrons dans nos misères, quand nous ruminons continuellement, reliant entre elles les choses négatives jusqu’à plonger de manière abyssale dans les caves les plus sombres de notre âme.»

Face à ces trois risques, la tradition chrétienne offre trois «médicaments» pour soigner nos maladies, nos névroses, nos freins intérieurs : ces trois remèdes sont la prière, la charité vécue activement, et le jeûne, ou plus largement, la pénitence.

«Que le Carême soit un temps bénéfique pour nous couper de la fausseté, de la mondanité, de l’indifférence ; pour ne pas penser que tout va bien si je vais bien ; pour comprendre que ce qui compte vraiment n’est pas l’approbation, la recherche du succès ou du consensus, mais le nettoyage du cœur et de la vie pour retrouver l’identité chrétienne, c’est-à-dire l’amour qui sert et non l’égoïsme qui nous sert.»