Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

terre, toit, travail

10-07-2015 source : Radio Vatican

À Santa Cruz, le pape François a marqué son soutien aux mouvements qui combattent pour les «trois T : terre, toit, travail.»

«Notre foi est révolutionnaire, notre foi défie la tyrannie de l’idole argent. » Le Pape François en tire les conséquences concrètes. Jeudi après-midi -heure locale-, à Santa Cruz en Bolivie, lors de la deuxième «rencontre mondiale des mouvements populaires», le Pape a fait un grand discours contre l’économie de marché et la finance internationale.

Citant Saint Basile de Césarée, un Père de l’Église primitive, il a dénoncé «l’ambition sans retenue de l’argent qui commande» répandant sur terre l’odeur du «fumier du diable».

Il a demandé à tous les mouvements qui «luttent» pour les «droits sacrés», les «trois T», «terre, toit, travail» à s’unir sur le plan international pour qu’on entende partout «le cri des exclus» que soit exigé «un changement de structures» parce que «l’on ne peut plus supporter ce système» qui «porte atteinte au projet de Jésus».

«Il est indispensable que, avec la revendication de leurs droits légitimes, les peuples et leurs organisations sociales construisent une alternative humaine à la globalisation qui exclut.»

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la richesse d’une société…

se mesure dans la vie des gens

Beaucoup de Boliviens avaieChrist Rédempteur Santa Cruz Bolivient bravé le froid pour assister ce jeudi matin, sur la Place du Christ-Rédempteur, à Santa Cruz, à la messe d’ouverture du Ve congrès eucharistique national. La célébration a été présidée par le Pape François, arrivé la veille dans le pays. Lors d’une messe multilingue, on y a prié et chanté en espagnol, certes, mais également en guarani, quechua et aymara, les trois principales langues indigènes d’Amérique du Sud. Dans son homélie, le Saint-Père a appelé le peuple bolivien à prendre soin de sa mémoire, à aller à contre-courant d’une logique de rejet, pour promouvoir une culture de communion et d’inclusion.

A l’ombre de la monumentale statue du Christ-Rédempteur, un autel décoré avec simplicité. le Pape a appelé fidèles à préserver la mémoire de leur peuple. Une mémoire souvent anesthésiée, par des situations qui instillent une tristesse mortifère pour l’espérance. C’est cette tristesse qui « nous fait perdre la mémoire du peuple aimé, peuple élu ». Cette perte nous désagrège, fait en sorte que nous nous fermons aux autres, spécialement aux pauvres.

« Dans un cœur désespéré, il est très facile que prenne place la logique qui prétend s’imposer dans le monde d’aujourd’hui. Une logique qui cherche à tout transformer en objet d’échange, de consommation, qui rend tout négociable. Une logique qui prétend donner espace à un petit nombre, en écartant tous ceux qui ne ‘‘produisent’’ pas, qui ne sont pas considérés aptes ou dignes parce qu’apparemment ‘‘les comptes n’y sont pas’’ ».

Reprenant l’invitation du Christ lancée à ses disciples lors de l’épisode de la Multiplication des pains – « donnez-leur vous-mêmes à manger » -, le Pape a assuré que cette invitation résonne encore aujourd’hui sur cette place : « ça suffit avec ceux qui sont mis à l’écart, donnez-leur vous-mêmes à manger ». Jésus nous indique la route, celle du miracle. Il prend le pain, le bénit, et le partage : d’une logique de mise à l’écart, le Christ, par ces trois gestes, en fait une logique de communion, de communauté.

Le partage, finalité de la bénédiction
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éviter les conflits entre les peuples

09-07-2015 source : Radio Vatican

Juste après son arrivée à la Paz dans la soirée de mercredi, le Pape François a appelé à œuvrer en faveur du « bien commun », à ne pas confondre avec le « bien être » qui « fait référence seulement à l’abondance matérielle, tend à être égoïste, à défendre les intérêts de parties, à ne pas penser aux autres, et à se laisser porter par la tentation du consumérisme. (…) Il engendre le mal de la corruption ». « Le bien commun, au contraire », a insisté le Saint-Père, « est supérieur à la somme des intérêts particuliers (…) et il comprend tout ce qui donne cohésion à un peuple : objectifs communs, valeurs partagées, idéaux qui aident à élever le regard au-delà d’horizons individuels ».

Le Pape François a exhorté les nations à ne pas « se replier » sur elles-mêmes, et alors que certaines tensions ternissent actuellement les relations entre la Bolivie et le Chili, le Saint-Père a rappelé que « le développement de la diplomatie avec les pays voisins, dans le but d’éviter des conflits entre des peuples frères et de contribuer à un dialogue franc et ouvert sur les problèmes est aujourd’hui indispensable ». « Je suis en train de penser à la mer ». « Le dialogue est indispensable ». « Il faut construire des ponts plutôt qu’ériger des murs. Tous les thèmes, aussi épineux soient-ils, ont des solutions communes, raisonnables, équitables et durables ».

Dans ce discours, le Saint-Père a insisté sur le défi de l’unité de la « solidarité et de la responsabilité entre les personnes », de l’« unité et du développement de la société » et de l’« intégration ». « Dans cette terre où l’exploitation, l’avidité, les multiples égoïsmes et les perspectives sectaires ont jeté des pans d’obscurité sur son histoire, aujourd’hui, ce peut être le temps de l’intégration. Aujourd’hui, la Bolivie peut créer de nouvelles synthèses culturelles ». Et l’Église a là un rôle important à jouer. Les chrétiens sont ainsi « appelés à être levain au milieu du peuple », à apporter « leur propre message à la société ». « La lumière de l’Évangile du Christ n’est pas la propriété de l’Église ; celle-ci en est plutôt la servante, afin que cette lumière atteigne les confins du monde ». Le Saint-Père a donc appelé à « reconnaître le rôle spécifique des religions dans le développement de la culture et les bienfaits qu’elles peuvent apporter à la société ».

Lors de cette intervention, le Pape François a aussi évoqué la nécessité de poser « les bases d’une écologie intégrale, qui comprenne clairement toutes les dimensions humaines dans la résolution des graves problèmes socio-environnementaux de nos jours ». Pour cela, « puisque tout est lié, nous avons besoin l’un de l’autre ». « Si la politique se laisse dominer par la spéculation financière ou si l’économie s’aligne seulement sur le paradigme technocratique et utilitariste de la production maximale, on ne pourra même pas comprendre, et encore moins résoudre les grands problèmes qui affligent l’humanité ».