Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

se confier à Marie…

Le sanctuaire marial de Caacupé, à une cinquantaine de kilomètres d’Asunción, est considéré comme le centre spirituel du Paraguay. C’est au pied de la basilique de Notre-Dame-des Miracles qui le domine, que le Pape François a célébré la messe, devant des dizaines de milliers de fidèles. Une célébration dédiée à la Vierge Marie, dont l’exemple doit servir d’inspiration, selon ce qu’a développé le Pape François dans son homélie.

« Marie est la Mère du ‘‘oui’’. Oui au rêve de Dieu, oui au projet de Dieu, oui à la volonté de Dieu. Un “oui”  qui, comme nous le savons, ne fut en rien facile à vivre » a relevé le Pape, faisant référence aux épisodes difficiles que Marie a dû traverser, comme la naissance de Jésus dans une étable, la fuite forcée en Égypte et la mort de Jésus sur la croix. Pourtant, même dans ces moments éprouvants, elle a su garder la foi et l’espérance. Ces expériences douloureuses font que Marie peut nous comprendre quand nous lui confions nos propres souffrances : « nous voyons sa vie, et nous nous sentons compris, entendus. (…)  Nous pouvons nous identifier à beaucoup de situations de sa vie. Lui raconter nos réalités parce qu’elle les comprend ».

Même si Marie n’a pas compris l’annonce de l’ange Gabriel, elle a su dire oui car elle avait compris que cela venait de Dieu. Or, « sa vie témoigne que Dieu ne déçoit pas, n’abandonne pas son peuple, même s’il y a des moments ou des situations où il semble absent ». Nous pouvons donc nous confier à elle en toute confiance. Marie a toujours été et est toujours à coté de ses enfants, « toujours par une présence discrète et silencieuse. Dans le regard d’une statue, d’une image ou d’une médaille. Sous le signe d’un rosaire, nous savons que nous ne sommes pas seuls ».

Hommage aux femmes et mères uruguayennes

Cette force de la foi malgré les épreuves, les femmes paraguayennes l’ont démontré par le passé et continuent à le faire. Comme il l’avait fait à son arrivée à Asunción, vendredi soir, le Pape François a rendu un hommage appuyé au rôle joué par les femmes et les mères paraguayennes, après la guerre de la Triple alliance qui opposa le pays au Brésil, à l’Argentine et à l’Uruguay. « Quand tout semblait s’écrouler, vous avez continué à croire. Avec grand courage et abnégation, vous avez su relever un pays détruit, effondré, submergé par la guerre. Vous avez la mémoire, le patrimoine génétique de celles qui ont reconstruit la vie, la foi, la dignité de votre peuple. Comme Marie, vous avez vécu des situations très mais très difficiles, qui selon une logique commune seraient contraires à toute foi ». Cette confiance en Dieu a permis de « ne pas laisser cette terre dans le chaos,. Que Dieu bénisse cette ténacité, que Dieu bénisse et conforte votre foi, que Dieu bénisse la femme paraguayenne, la plus glorieuse d’Amérique ».

Ce sanctuaire de Caacupé « est une part vitale du peuple paraguayen ». Cet endroit où l’on se sent « à la maison », est « un appel à de pas perdre la mémoire, les racines, les nombreux témoignages que vous avez reçus du peuple croyant et que vous avez rendus pour ses causes. (…) Soyez, vous, les porteurs de cette foi, de cette vie, de cette espérance. Soyez, vous, les artisans de cet aujourd’hui et du demain paraguayens. » À la fin de la messe, le Pape François a renouvelé le vœu de confier le Paraguay sous la bénédiction de l’Immaculée Conception, comme l’avait fait Saint Jean-Paul II en 1988.

terre, toit, travail

10-07-2015 source : Radio Vatican

À Santa Cruz, le pape François a marqué son soutien aux mouvements qui combattent pour les «trois T : terre, toit, travail.»

«Notre foi est révolutionnaire, notre foi défie la tyrannie de l’idole argent. » Le Pape François en tire les conséquences concrètes. Jeudi après-midi -heure locale-, à Santa Cruz en Bolivie, lors de la deuxième «rencontre mondiale des mouvements populaires», le Pape a fait un grand discours contre l’économie de marché et la finance internationale.

Citant Saint Basile de Césarée, un Père de l’Église primitive, il a dénoncé «l’ambition sans retenue de l’argent qui commande» répandant sur terre l’odeur du «fumier du diable».

Il a demandé à tous les mouvements qui «luttent» pour les «droits sacrés», les «trois T», «terre, toit, travail» à s’unir sur le plan international pour qu’on entende partout «le cri des exclus» que soit exigé «un changement de structures» parce que «l’on ne peut plus supporter ce système» qui «porte atteinte au projet de Jésus».

«Il est indispensable que, avec la revendication de leurs droits légitimes, les peuples et leurs organisations sociales construisent une alternative humaine à la globalisation qui exclut.»

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la richesse d’une société…

se mesure dans la vie des gens

Beaucoup de Boliviens avaieChrist Rédempteur Santa Cruz Bolivient bravé le froid pour assister ce jeudi matin, sur la Place du Christ-Rédempteur, à Santa Cruz, à la messe d’ouverture du Ve congrès eucharistique national. La célébration a été présidée par le Pape François, arrivé la veille dans le pays. Lors d’une messe multilingue, on y a prié et chanté en espagnol, certes, mais également en guarani, quechua et aymara, les trois principales langues indigènes d’Amérique du Sud. Dans son homélie, le Saint-Père a appelé le peuple bolivien à prendre soin de sa mémoire, à aller à contre-courant d’une logique de rejet, pour promouvoir une culture de communion et d’inclusion.

A l’ombre de la monumentale statue du Christ-Rédempteur, un autel décoré avec simplicité. le Pape a appelé fidèles à préserver la mémoire de leur peuple. Une mémoire souvent anesthésiée, par des situations qui instillent une tristesse mortifère pour l’espérance. C’est cette tristesse qui « nous fait perdre la mémoire du peuple aimé, peuple élu ». Cette perte nous désagrège, fait en sorte que nous nous fermons aux autres, spécialement aux pauvres.

« Dans un cœur désespéré, il est très facile que prenne place la logique qui prétend s’imposer dans le monde d’aujourd’hui. Une logique qui cherche à tout transformer en objet d’échange, de consommation, qui rend tout négociable. Une logique qui prétend donner espace à un petit nombre, en écartant tous ceux qui ne ‘‘produisent’’ pas, qui ne sont pas considérés aptes ou dignes parce qu’apparemment ‘‘les comptes n’y sont pas’’ ».

Reprenant l’invitation du Christ lancée à ses disciples lors de l’épisode de la Multiplication des pains – « donnez-leur vous-mêmes à manger » -, le Pape a assuré que cette invitation résonne encore aujourd’hui sur cette place : « ça suffit avec ceux qui sont mis à l’écart, donnez-leur vous-mêmes à manger ». Jésus nous indique la route, celle du miracle. Il prend le pain, le bénit, et le partage : d’une logique de mise à l’écart, le Christ, par ces trois gestes, en fait une logique de communion, de communauté.

Le partage, finalité de la bénédiction
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