avec jeunes, catéchistes et enseignants

27-11-2015 source : Radio Vatican

Le Pape François est arrivé en Ouganda ce vendredi 27 novembre vers 17h heure locale, pour la deuxième étape de son périple africain. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le président Yoweri Museveni et par les évêques locaux.

Après une adresse aux autorités civiles au palais présidentiel à Kampala, il  s’est rendu en fin de journée à Munyonyo, lieu du martyre de Saint André Kaggwa en 1886, sous le règne du roi Lwanga, pour rencontrer les catéchistes et enseignants catholiques du pays.

Le Pape leur a souligné que sa visite avait pour but également «d’attirer l’attention sur l’Afrique dans son ensemble, sur sa promesse, ses espérances, ses luttes et ses succès». 

Outre les richesses naturelles qu’il possède, l’Ouganda a pour principale richesse sa population. Et ces hommes et ces femmes, «il est important qu’on leur donne de l’espérance, des opportunités d’éducation et d’un travail rémunéré, et surtout l’opportunité de partager pleinement la vie de la société».

Placé au cœur d’une région tourmentée politiquement, l’Ouganda fait face depuis de nombreuses années à la présence de réfugiés sur son sol. Un problème dont il est largement question en ce moment au Proche-Orient et en Europe. Le Pape François profite de l’occasion pour expliquer que la façon dont nous accueillons ces personnes, «est un test de notre humanité, de notre respect de la dignité humaine et surtout de notre solidarité envers nos frères et sœurs dans le besoin».

Le Pape espère ainsi plus globalement, encourager «les nombreux efforts en cours pour prendre soin des pauvres, des malades et de ceux qui sont, de quelque manière, en difficulté. C’est par ces petits signes que nous voyons la vraie âme d’un peuple». Une âme qui doit faire face à «la globalisation d’une culture de rejet qui nous rend aveugles par rapport aux valeurs spirituelles, endurcit nos cœurs face aux besoins des pauvres, et prive nos jeunes d’espérance».

Dans ce sens, les martyrs du pays «nous rappellent le rôle important que la foi, la rectitude morale et l’engagement pour le bien commun ont joué, et continuent de jouer dans la vie culturelle, économique et politique» de l’Ouganda. Ils rappellent aussi  que «malgré nos différentes croyances et convictions, nous sommes tous appelés à rechercher la vérité, à travailler pour la justice et la réconciliation, comme à nous respecter, nous protéger et à nous aider mutuellement en tant que membres de la même famille humaine».

Cette intervention visait à rendre hommage à l’engagement des laïcs dans l’œuvre d’évangélisation en Afrique. Dans ce continent, le rôle des catéchistes est souvent beaucoup plus central et formalisé qu’il ne l’est dans la plupart des paroisses européennes.

le Pape a rendu hommage à leur titre de maître, rappelant que Jésus, lui-même, est le premier Maître. «Merci pour votre dévouement, pour l’exemple que vous donnez, pour la proximité au peuple de Dieu dans sa vie quotidienne et pour toutes les manières dont vous semez et cultivez la foi sur cette immense terre. Merci spécialement d’enseigner aux enfants et aux jeunes comment prier. C’est un travail important d’apprendre à vos enfants à prier !»

«Que votre exemple fasse voir à tous la beauté de la prière, le pouvoir de la miséricorde et du pardon, la joie de partager l’Eucharistie avec tous les frères et sœurs !», a dit le Saint-Père dans ce lieu fondateur du christianisme pour l’Afrique des Grands Lacs.

«Nous sommes aujourd’hui ici à Munyonyo, à l’endroit où le Roi Mwanga a décidé d’éliminer les disciples du Christ. Il n’a pas réussi dans cette tentative, comme le Roi Hérode n’a pas réussi à tuer Jésus. La lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres n’ont pas prévalu (cf. Jn 1, 5). Après avoir vu le témoignage courageux de saint André Kaggwa et de ses compagnons, les chrétiens en Ouganda sont devenus encore plus convaincus des promesses du Christ.»

Le Pape s’est donc montré encourageant pour l’œuvre d’évangélisation, les chrétiens représentent environ 85% de la population ougandaise, avec un équilibre relatif entre catholiques et anglicans. «Allez sans peur dans chaque ville et village de ce pays répandre la bonne semence de la Parole de Dieu, et ayez confiance dans sa promesse que vous retournerez joyeux, avec des gerbes plantureuses d’une récolte abondante !»

C’est sur un autre lieu de mémoire des martyrs de 1886 qu’il se rendra samedi, à Namugongo, lieu du martyre commun des compagnons anglicans et catholiques de Saint Charles Lwanga. Il y célèbrera une messe samedi matin pour commémorer le cinquantième anniversaire de la canonisation des martyrs de l’Ouganda par le Pape Paul VI, qui fut le premier souverain pontife à visiter le pays, c’était en 1969.

Il reviendra ensuite à Kampala dans l’après-midi pour une rencontre avec les jeunes du pays, sur l’aérodrome désaffecté de Kololo Air Strip. En fin de journée, il se rendra à Nakulongo pour visiter un centre caritatif géré par les sœurs du Bon Samaritain. Il retrouvera ensuite les évêques du pays à l’archevêché de Kampala, avant les vêpres à la cathédrale avec le clergé et les religieux de l’Ouganda.

Il est à noter que l’Ouganda est le premier pays d’Afrique à recevoir les visites de trois Papes différents : Paul VI était venu en 1969, et Jean-Paul II en 1993.