Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

l’Évangile de la souffrance

L’Évangile de la souffrance parle d’abord en différents endroits de la souffrance « pour le Christ », « à cause du Christ », et cela à travers les paroles mêmes de Jésus ou de ses Apôtres. Le Maître ne cache pas à ses disciples et à ceux qui le suivent la perspective d’une telle souffrance. Au contraire, il la révèle très franchement tout en annonçant les forces surnaturelles qui les accompagneront au milieu des persécutions et des tribulations subies « à cause de son nom ». Celles-ci seront en même temps comme un test particulier de ressemblance au Christ et d’union avec lui. « Si le monde vous hait, sachez que moi, il m’a pris en haine avant vous…; mais parce que vous n’êtes pas du monde, puisque mon choix vous a tirés du monde, pour cette raison, le monde vous hait… Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, vous aussi, ils vous persécuteront… Mais tout cela, ils le feront contre vous à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé » (Jean 15, 18-20).

« Je vous ai dit ces choses, pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage! J’ai vaincu le monde. » (Jn 16, 33)

La Croix du Christ, par laquelle nous avons tous été sauvés, est source de paix. Appelé à l’union avec le Christ (cf. Col 1, 24) et à souffrir comme le Christ (cf. Lc 9, 23; 21, 12-19; Jn 15, 18-21), le chrétien, par l’acceptation et l’offrande de la souffrance, annonce la force constructrice de la Croix. En effet, si la guerre et la division sont le fruit de la violence et du péché, la paix est le fruit de la justice et de l’amour, qui ont leur sommet dans l’offrande généreuse de la souffrance que l’on éprouve, poussée – si nécessaire – jusqu’au don de sa vie en union avec le Christ.  Plus l’homme est menacé par le péché, plus sont lourdes les structures de péché que le monde actuel porte en lui-même, et plus est éloquente la souffrance humaine en elle-même. Et plus aussi l’Église éprouve le besoin de recourir à la valeur des souffrances humaines pour le salut du monde.

Jean-Paul II – Salvifici doloris, 25 et 27

Notre mois de Marie de la Médaille Miraculeuse avec Sœur Catherine Labouré : 9 MAI

l’Esprit saint crée du mouvement…

… et de l’harmonie dans l’Église

08-05-2015 source :  Radio Vatican

L’Esprit Saint crée du mouvement dans l’Église, qui peut sembler être synonyme de confusion, mais qui au contraire, s’il est accueilli dans la prière et dans un esprit de dialogue, génère toujours de l’unité entre les chrétiens. Le Pape l’a dit ce vendredi 8 mai, lors la messe célébrée à la maison Sainte-Marthe, dédiée par François à sa « patrie », en ce jour de la fête de Notre Dame de Lujan, patronne de l’Argentine.

« C’est le Dieu inconnu qui remue les eaux de l’Église et chaque fois que les chrétiens, depuis les Apôtres, se sont confrontés avec franchise et dans la dialogue, et non en fomentant des trahisons et des scissions internes, ont toujours compris la chose juste à faire, grâce à l’inspiration de l’Esprit Saint.» Le Pape François le dit en revenant, guidé par les Actes des Apôtres, aux situations d’affrontement que la première communauté chrétienne a été amenée à vivre.

La lecture du jour évoque la conclusion du premier Concile de Jérusalem, qui avait stabilisé, après de nombreuses frictions, les quelques simples règles que les nouveaux convertis à l’Évangile devaient observer. Le problème est que précédemment s’était déroulée une lutte intestine entre ceux qu’il définit comme « fermés », le groupe de chrétiens « très attachés à la loi » qui voulaient « imposer les conditions du judaïsme aux nouveaux chrétiens », et Paul de Tarse, l’apôtre des païens, totalement opposé à cette contrainte.

« Comme résolvent-ils le problème ? Ils se réunissent, et chacun donne son jugement, son opinion. Ils discutent, comme des frères, pas comme des ennemis. Ils ne font pas des cordées pour vaincre, il ne viennent pas des pouvoirs civils pour vaincre, ils ne tuent pas pour vaincre. Ils cherchent le chemin de la prière et du dialogue. Ceux qui étaient sur des positions opposées dialoguent et se mettent d’accord. Ceci est l’œuvre de l’Esprit Saint. »

« La décision finale, souligne François, est prise dans la concorde. Et c’est sur cette base qu’est écrite à la fin du Concile la lettre à envoyer aux frères qui proviennent des païens, dans laquelle ce qui est communiqué est fruit d’un partage bien différence des manœuvres et des altercations provoqués par ceux qui sèment la zizanie. »

« Une Église dans laquelle il y a encore des problèmes de ce genre me fait penser que l’Esprit n’y est pas tellement présent. Dans une Église où l’on discute toujours, où il y a des « cordées », et où les frères se trahissent les uns les autres, là l’Esprit est absent ! L’Esprit est celui qui fait la nouveauté, qui fait bouger la situation pour aller de l’avant, qui crée de nouveaux espaces, qui crée la sagesse que Jésus a promise : « Il vous l’enseignera ». Ceci crée du mouvement, mais c’est aussi ce qui à la fin crée l’unité harmonieuse entre tous. »

« Demandons au Seigneur Jésus, qui sera présent entre nous, qu’il nous envoie toujours l’Esprit Saint, à nous, à chacun de nous. Qu’il nous envoie vers l’Église et que l’Église sache être fidèles aux mouvements de l’Esprit Saint. »

Notre mois de Marie de la Médaille Miraculeuse avec Sœur Catherine Labouré : 8 MAI

Moins de paroles, plus de faits

07-05-2015 source : L’Osservatore Romano

Pour distinguer le véritable amour du faux « de feuilleton télé », le Pape François a suggéré « deux critères »: avant tout « du concret, des faits, pas des paroles », pour ne pas voir « un Dieu éloigné » comme les gnostiques: puis une « communication », parce que celui qui aime n’est jamais isolé. En suivant ces deux critères, on arrive à vivre l’amour comme une joie authentique, a assuré le Pape au cours de la Messe célébrée dans la matinée du jeudi 7 mai, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

« Le Seigneur nous demande de rester dans son amour, c’est-à-dire de rester dans l’amour qu’il a », a dit le Pape en se référant au passage évangélique de Jean (15, 9-11), proposé par la liturgie du jour, et en posant immédiatement la question centrale: « Quel est cet amour? ».

Cette réalité du véritable amour, « il faut bien la comprendre ». Donc, « comment est l’amour de Jésus? Comment puis-je savoir que je ressens le véritable amour? ». « Deux critères nous aideront à distinguer le véritable amour de celui qui n’est pas véritable ». Le premier critère est que « l’amour doit reposer davantage sur les faits que sur les paroles ». Et le « deuxième critère » consiste dans le fait que « le propre de l’amour est de communiquer: l’amour se communique ». Ce n’est « qu’avec ces deux critères que nous pouvons trouver le véritable amour de Jésus dans les faits, mais dans les faits concrets ».

Le concret est donc fondamental. « Nous pouvons regarder un feuilleton télé: c’est un produit de l’imagination. Oui, il y a des histoires, mais elles ne nous prennent pas. Elles nous font battre un peu le cœur, mais rien de plus ». Pour sa part, en revanche, Jésus avertissait les siens: « Ce ne sont pas ceux qui crient ‘Seigneur Seigneur’ qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui ont fait la volonté de mon père, qui ont observé mes commandements. Si vous observez mes commandements, vous resterez dans mon amour ». Ces paroles nous conduisent à l’ « amour concret de Dieu ». Celui-ci « est concret, il est dans les faits, pas dans les paroles ».

Jésus montre que « le véritable amour est concret, il est dans les œuvres, c’est un amour constant; ce n’est pas un simple enthousiasme ». Mais « très souvent, c’est aussi un amour douloureux: pensons à l’amour de Jésus qui porte la croix ».

Pour confirmer l’importance de ce caractère concret, François a rappelé que « l’une des premières hérésies du christianisme a été celle de la pensée gnostique », qui voyait « un Dieu, éloigné et il n’y avait rien de concret ». Donc « le premier critère est l’amour: il est davantage dans les œuvres, dans les faits, que dans les paroles ».

Le « deuxième critère », en revanche, est que « l’amour se communique, il ne demeure pas isolé: l’amour se donne soi-même et se reçoit, devient la communication qui existe entre le Père et le Fils, une communication qui est réalisée par l’Esprit Saint ». C’est pourquoi « il n’y a pas d’amour sans communiquer, il n’y a pas d’amour isolé ». Quelqu’un pourrait dire que « les moines et les religieuses de clôture sont isolés ». Il n’en est pas ainsi, parce que ce sont des personnes qui « communiquent, et beaucoup, avec le Seigneur, et aussi avec ceux qui sont à la recherche d’une parole de Dieu ».

« Le véritable amour ne peut s’isoler », parce que « s’il est isolé, ce n’est pas de l’amour » et il devient plutôt une forme spiritualiste d’égoïsme, une fermeture sur soi, en cherchant son propre profit ». En un mot, c’est de l’« égoïsme ». Ainsi « demeurer dans l’amour de Jésus signifie faire, pas seulement dire; demeurer dans l’amour de Jésus signifie capacité de communiquer, de dialogue, tant avec le Seigneur qu’avec nos frères ».

En poursuivant la célébration eucharistique, « avec le Seigneur qui viendra à nous sur l’autel », le Pape a demandé la grâce « de demeurer dans son amour: avec nos faits et avec nos communications ». Que le Seigneur nous donne également « la grâce de la joie, la joie que le monde ne peut donner ».

Notre mois de Marie de la Médaille Miraculeuse avec Sœur Catherine Labouré : 7 MAI