Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

frères et sœurs

Lors de l’audience générale, mercredi matin place Saint-Pierre, le Pape François a poursuivi sa catéchèse sur la famille. Après avoir évoqué le rôle de la mère, du père, puis celui des enfants, il parle aujourd’hui des frères et sœurs. C’est ce que nous voulons vivre à notre manière dans l’Association de la Médaille Miraculeuse sous le regard de notre Sainte Mère qui nous conduit vers Jésus, son Fils et notre Frère.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 18 février 2015

« Frère », « sœur », sont des mots que le christianisme aime beaucoup, et que toutes les cultures et toutes les époques comprennent. Le lien de fraternité, formé en famille, dans un climat d’éducation à l’ouverture aux autres, est une grande école de liberté et de paix. La famille introduit la fraternité dans le monde ! La bénédiction que Dieu, en Jésus-Christ, répand sur ce lien de fraternité le rend capable de dépasser toute différence de nation, de langue, de culture et même de religion. La fraternité en famille resplendit particulièrement quand nous voyons la prévenance, la patience, l’affection dont sont entourés le petit frère ou la petite sœur plus faible, malade, handicapé. Il en va de même de la fraternité chrétienne. Les plus petits, les plus faibles, les plus pauvres, doivent ouvrir notre cœur. La parole et l’exemple du Seigneur nous disent qu’ils sont nos frères et nous devons les aimer et les traiter comme tels. Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire de mettre la fraternité au centre de nos sociétés. Alors la liberté et l’égalité prendront leur juste tonalité.

J’adresse un cordial salut aux pèlerins francophones, en particulier à la paroisse chaldéenne de Pontoise et aux nombreux jeunes. Alors que commence le temps du Carême, je vous invite à découvrir à nouveau la beauté de la fraternité, à la vivre et à la répandre autour de vous. Que Dieu vous bénisse !

 


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poussière, tu retourneras en poussière

Le mercredi des cendres signe le début du Carême pour la communauté chrétienne. 40 jours avant Pâques, les fidèles entament leur pénitence. Ils se préparent à la fête de Pâques. Prières et jeûne attendent les fidèles, avant la célébration de la résurrection du Christ. La période fait écho à la pénitence menée par Jésus-Christ pendant 40 jours dans le désert. Le Carême constitue une manière pour les catholiques, de s’unir au Christ, tout en se focalisant sur le chemin qui les mène vers Dieu.  Les fidèles reçoivent la bénédiction – une croix tracée avec de la cendre sur le front – qui marque la présence de Jésus pendant leur période de privation. La période de Carême est par ailleurs rythmée par le vendredi Saint et se termine avec la veillée pascale puis la fête de Pâques, moment de partage dans les foyers et dans les familles chrétiennes du monde entier.

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C’est le « mercredi des cendres », premier jour de Carême. Très austère est la leçon que la Liturgie nous donne aujourd’hui. Une leçon dramatisée par un geste rituel de grande efficacité. L’imposition des cendres a une signification si claire, si franche, que tout commentaire se révèle superflu: elle nous conduit à une réflexion réaliste sur le caractère précaire de notre condition humaine, vouée à l’échec de la mort qui, précisément, réduit en poussière ce corps, alors que sur sa vitalité, sa santé, sa vigueur, son audace nous avons édifié tant de projets! Le rite liturgique nous rappelle, avec une énergique franchise, cette donnée objective: il n’y a rien de stable, rien de définitif, ici-bas; le temps s’enfuit Inexorablement et, comme un fleuve rapide, il nous entraine sans halte vers l’embouchure mystérieuse de la mort.

La tentation de se soustraire à l’évidence de cette constatation est antique. Ne pouvant l’éviter, l’homme a tenté d’oublier ou de minimiser la mort, la dépouillant de cette dimension, de cette résonance qui en font un événement définitif de son existence. La maxime d’Épicure: « Quand nous y sommes, la mort n’y est pas, et quand la mort y est, nous n’y sommes pas » est la formulation classique de cette tendance, reprise et diversifiée de mille manières, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Mais en réalité, ce n’est là qu’un « artifice qui nous fait plutôt sourire que penser » (M. Blondel). La mort fait, en effet, partie de notre existence, elle conditionne son développement de l’intérieur. Saint Augustin en avait parfaitement l’intuition quand il déclarait: « Si quelqu’un commence à mourir, c’est-à-dire à être dans la mort, du moment que la mort commence à agir en lui, le soustrayant à la vie… alors certainement l’homme commence à être dans la mort dès le moment où celle-ci commence à être dans son corps » (la Cité de Dieu, 13, 10).

En parfaite concordance, donc, avec la réalité, le langage liturgique nous avertit: « Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière »; ce sont des paroles qui mettent en lumière le problème inéluctable de notre lent enfoncement dans le sable mouvant des temps et posent, de manière dramatiquement pressante, la « question du sens » de notre provisoire affleurement à la vie pour être ensuite, fatalement, happés dans l’ombre profonde de la mort. Vraiment « c’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son sommet » (Gaudium et Spes, 18).

Paul VI Cendres 1968

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Sainte Bernadette Soubirous

Sainte Bernadette - NeversEn tant qu’associés de la Médaille Miraculeuse, nous pouvons dire que la figure de Bernadette — si populaire à cause de sa simplicité et des pèlerinages à Lourdes dont elle est inséparable — est bien un exemple susceptible de fortifier la foi des chrétiens, de réconforter ceux qui doutent ou d’attirer ceux qui ont pris leurs distances par rapport à la religion. Car sans rien perdre de ses qualités naturelles de bon sens, de fermeté, de délicatesse, elle a été l’un des instruments les plus transparents qui soient pour servir de messagère à l’Immaculée Conception et, par elle, à l’Évangile dans ce qu’il a de plus fondamental.

Elle nous ramène, par son message et par toute sa vie, aux attitudes décisives demandées par le Christ pour entrer dans le Royaume de Dieu : pauvreté, prière, pénitence, conversion. Sa vie religieuse chez les Sœurs de la Charité de Nevers, sous le nom de Sœur Marie-Bernard, lui a permis d’approfondir ces exigences jusqu’à l’extrême, dans l’obéissance, l’humilité et une charité à toute épreuve, sans jamais se départir de cette solide simplicité qui fait son charme et la rend si accessible a tous.

Aujourd’hui, comme hier et peut-être davantage encore, jeunes et adultes, laïcs et personnes consacrées ont besoin de son témoignage et de sa prière : ils pourront en tirer grand profit, au cours de pèlerinages à Nevers, de retraites paroissiales ou diocésaines. Tout d’abord notre époque se laisse séduire par l’authenticité d’une telle vie, soucieuse de vérité, axée fidèlement sur l’essentiel, capable de déjouer les pièges de ceux qui ont tendance à obscurcir la transparence du mystère, ou à le réduire au gré de leurs analyses sophistiquées ou de leurs remises en question épuisantes.

Notre époque est sensible aussi à l’épreuve de la foi : elle s’attachera d’autant plus au témoignage de Bernadette que celle-ci a connu, à sa façon, la nuit de la souffrance physique et morale, vivant, pendant ses dernières années notamment, à l’unisson du Crucifié. Enfin, et surtout peut-être, on appréciera la Bonne Nouvelle qui rayonne de toute son histoire et qui avait illuminé son visage durant les apparitions : la proximité mystérieuse de Dieu et de Marie, l’espérance promise aux pauvres, aux petits, aux malades, la purification offerte aux pécheurs, la lumière aux mal-croyants, en un mot, la joie du salut.

Voilà la source vivifiante et pure où peuvent s’abreuver aujourd’hui nos contemporains. Que sainte Bernadette, heureuse maintenant dans l’autre monde, intercède pour eux ! Qu’elle les tourne sans cesse vers Marie Immaculée, qui est le plus pur reflet de la transparence et de la charité de Dieu ! Et que la Vierge continue à les ouvrir à l’Évangile et à guider leurs pas vers l’assemblée du Peuple de Dieu, comme elle le fait toujours à Lourdes.

D’après le Cardinal Jean VILLOT pour le centenaire de la mort de sainte Bernadette en 1879