Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Le salut vient d’un cœur humble…

… qui fait confiance à Dieu

2014-12-16 Radio Vatican

Dieu sauve « le cœur repenti » alors que celui qui ne lui fait pas confiance attire sur soi la « condamnation » : voilà ce qu’a affirmé le Pape François lors de son homélie prononcée ce mardi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe.

« L’humilité sauve l’homme aux yeux de Dieu, l’orgueil le perd. La clef se trouve dans le cœur, celui de l’homme humble est ouvert, il sait se repentir, accepter la correction et faire confiance à Dieu. Celui de l’homme orgueilleux est à l’opposé : arrogant, fermé, qui ne connaît pas la honte et qui est imperméable à la voix de Dieu ». Le passage du prophète Sophonie et celui de l’Évangile suscitent une réflexion en parallèle : « les deux textes parlent d’un « jugement » dont dépend le salut et la condamnation. »

L’humilité est l’unique voie

La situation décrite par le prophète Sophonie est celle d’une ville rebelle où réside cependant un groupe repenti de ses propres péchés : le Pape souligne qu’il constitue le « peuple de Dieu » qui a en lui « trois caractéristiques » : l’humilité, la pauvreté et la confiance dans le Seigneur.

Mais dans la ville, il y a aussi ceux qui « n’ont pas accepté de correction et ne font pas confiance au Seigneur ». Ceux-ci seront frappés par la condamnation selon le Saint-Père. En revanche, le Seigneur dit : « Je laisserai subsister au milieu de toi, un peuple petit et pauvre : il fera confiance dans le nom du Seigneur pour toute la vie », « saint peuple de Dieu qui est humble, dont les richesses sont dans la foi et la confiance portée au Seigneur, ce peuple humble et pauvre est sauvé. Et l’Église doit emprunter ce même chemin, (…) pas l’autre chemin qui ne considère pas la voix du Seigneur, qui n’accepte pas les corrections et qui ne fait pas confiance au Seigneur. »

Sincèrement repentis

Le Pape s’appuie ensuite sur l’Évangile du jour, avec la parabole du père qui envoie ses deux fils travailler à la vigne. Le premier refuse mais ensuite, se repent et s’y rend. Le second dit oui au père mais en réalité, il lui ment et n’y va pas. Cet épisode est encore valable aujourd’hui : la situation est identique à celle de tant de chrétiens qui se sentent « purs » seulement parce qu’ils se rendent à la Messe et qu’ils communient. Mais Dieu a besoin d’autre chose : « si ton cœur n’est pas repenti, si tu n’écoutes pas le Seigneur, si tu n’acceptes pas la correction et que tu ne lui fais pas confiance, tu n’as pas un cœur repenti. »

Ce jugement « nous donne l’espérance, pourvu que nous ayons le courage d’ouvrir notre cœur à Dieu sans réserve », «  lorsque nous serons en mesure de reconnaître nos péchés et de les offrir au Seigneur, alors nous serons ce beau peuple, ce peuple petit et pauvre, qui fait confiance dans le nom du Seigneur. Que le Seigneur nous concède cette grâce. »

La leçon de communication…

… du Pape aux journalistes

14-12-20 source Radio Vatican

Le Pape François a délivré un cours de bonne communication, ce lundi matin, en recevant le personnel de la chaine de télévision des évêques italiens TV 2000. Le Saint-Père leur a proposé une réflexion en trois points sur le rôle et la lourde responsabilité des journalistes catholiques. Ceux-ci doivent tout d’abord s’exprimer avec franchise et en toute liberté, dans un monde où la communication est souvent pilotée par la propagande, les idéologies, les objectifs politiques, économiques ou techniques. Les journalistes doivent aussi s’affranchir des modes, des lieux communs, des formules toutes faites, qui annulent la capacité de communiquer.

Deuxième point, deux dangers menacent les communicateurs : celui de saturer la perception des destinataires à coup de slogans qui entravent la réflexion et celui au contraire, très fréquent dans une communication toujours plus rapide et superficielle, de courir immédiatement à la conclusion sans présenter la complexité de la vie réelle. Face à ces risques, les communicateurs catholiques doivent se laisser conduire par l’Esprit Saint.

Troisième point enfin, il faut s’adresser à la personne tout entière en évitant les péchés les plus répandus dans les médias : la désinformation, qui porte à dire les choses à moitié, la calomnie et la diffamation. La communication authentique n’a pas pour vocation de frapper, a insisté le Pape François en fustigeant les médias qui alternent entre alarmisme et catastrophisme d’un côté et désengagement consolatoire de l’autre. Il faut selon le Souverain Pontife s’adresser aux esprits et aux cœurs afin que les gens parviennent à voir au-delà de l’immédiat, d’un présent qui risque d’être oublieux du passé et craintif par rapport à l’avenir. Or, dans un contexte toujours plus pluraliste, il est nécessaire de favoriser la culture de la rencontre.

Un cœur faible et rigide ne s’ancre pas…

… dans le Christ»

15-12-2014 Radio Vatican

Lors de son homélie dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe ce lundi matin, le Pape est revenu sur l’hypocrisie des chefs des prêtres du Temple dans lequel Jésus était rentré, et qui lui demandaient d’où il tenait son autorité. «La vérité ne les intéressait pas, ils cherchaient juste leur intérêt et allaient dans le sens du vent, comme des girouettes. Ces chefs des prêtres négociaient tout : la liberté intérieure, la foi, la patrie, tout sauf les apparences, a poursuivi François, c’étaient des opportunistes à qui importait de toujours bien se sortir des situations difficiles.»

Le Pape a expliqué que ces personnes étaient fortes, montraient leurs vertus d’observance de la loi,  mais seulement de l’extérieur. En réalité, ils ne savaient pas en quoi croire et avaient un cœur faible, qui allait d’un côté comme de l’autre. «Jésus au contraire  nous enseigne que le chrétien doit avoir un cœur fort, solide, un cœur qui grandit sur le roc qui est le Christ, et qui avance avec prudence. On ne négocie pas le cœur, on ne négocie pas ce roc qui est le Christ !»

Jésus n’a jamais négocié son cœur de Fils, son cœur était si ouvert aux gens, de trouver un chemin pour les aider. Mais les chefs des prêtres répondaient que la doctrine, la discipline empêchaient de le faire, selon eux la loi était sacrée. Pour illustrer ses propos, le Pape a pris l’exemple de son prédécesseur Pie XII qui a assoupli la règle du jeûne eucharistique : «Certains d’entre vous s’en souviennent peut-être : on ne pouvait même pas boire une goutte d’eau !  Mais quand Pie XII a changé la discipline, tant de pharisiens ont crié à l’hérésie, se sont scandalisés ! En réalité, Pie XII a fait comme Jésus, il avait vu le besoin des gens.»

La grâce de se sentir pécheur

Tel est donc le drame de tous ces gens hypocrites et opportunistes. Le Pape a ainsi mis en garde contre cette tentation dans nos vies et a fait cette confession : «il m’est arrivé quelque fois, en voyant un chrétien ou une chrétienne avec le cœur faible et si rigide, de demander au Seigneur : « jette-lui une peau de banane, afin qu’il fasse une belle glissade, qu’il enrage d’être pécheur et ainsi puisse Te rencontrer, Toi qui est le Sauveur ». Tant de fois un péché nous met en colère et nous fait rencontrer le Seigneur, qui nous pardonne, comme les malades qui étaient là et allaient vers Jésus pour guérir.»

Le Saint Père a conclu son homélie en demandant au Seigneur «la grâce que notre cœur soit simple, lumineux de la vérité de Celui qui nous la donne, afin que nous puissions aimer, pardonner, être compréhensifs avec les autres, miséricordieux, et surtout de ne jamais condamner. Demandons au Seigneur la grâce qu’il nous donne cette lumière intérieure, qui nous convainc que seul, Lui est le rocher et non toutes nos histoires que nous estimons importantes. C’est le Seigneur qui nous montre le chemin, qui élargit le cœur pour que puissent y entrer les problèmes de tant de gens, c’est Lui qui nous donne une grâce que les chefs des prêtres du temps de Jésus n’avaient pas : la grâce de se sentir pécheur».