Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Un cœur faible et rigide ne s’ancre pas…

… dans le Christ»

15-12-2014 Radio Vatican

Lors de son homélie dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe ce lundi matin, le Pape est revenu sur l’hypocrisie des chefs des prêtres du Temple dans lequel Jésus était rentré, et qui lui demandaient d’où il tenait son autorité. «La vérité ne les intéressait pas, ils cherchaient juste leur intérêt et allaient dans le sens du vent, comme des girouettes. Ces chefs des prêtres négociaient tout : la liberté intérieure, la foi, la patrie, tout sauf les apparences, a poursuivi François, c’étaient des opportunistes à qui importait de toujours bien se sortir des situations difficiles.»

Le Pape a expliqué que ces personnes étaient fortes, montraient leurs vertus d’observance de la loi,  mais seulement de l’extérieur. En réalité, ils ne savaient pas en quoi croire et avaient un cœur faible, qui allait d’un côté comme de l’autre. «Jésus au contraire  nous enseigne que le chrétien doit avoir un cœur fort, solide, un cœur qui grandit sur le roc qui est le Christ, et qui avance avec prudence. On ne négocie pas le cœur, on ne négocie pas ce roc qui est le Christ !»

Jésus n’a jamais négocié son cœur de Fils, son cœur était si ouvert aux gens, de trouver un chemin pour les aider. Mais les chefs des prêtres répondaient que la doctrine, la discipline empêchaient de le faire, selon eux la loi était sacrée. Pour illustrer ses propos, le Pape a pris l’exemple de son prédécesseur Pie XII qui a assoupli la règle du jeûne eucharistique : «Certains d’entre vous s’en souviennent peut-être : on ne pouvait même pas boire une goutte d’eau !  Mais quand Pie XII a changé la discipline, tant de pharisiens ont crié à l’hérésie, se sont scandalisés ! En réalité, Pie XII a fait comme Jésus, il avait vu le besoin des gens.»

La grâce de se sentir pécheur

Tel est donc le drame de tous ces gens hypocrites et opportunistes. Le Pape a ainsi mis en garde contre cette tentation dans nos vies et a fait cette confession : «il m’est arrivé quelque fois, en voyant un chrétien ou une chrétienne avec le cœur faible et si rigide, de demander au Seigneur : « jette-lui une peau de banane, afin qu’il fasse une belle glissade, qu’il enrage d’être pécheur et ainsi puisse Te rencontrer, Toi qui est le Sauveur ». Tant de fois un péché nous met en colère et nous fait rencontrer le Seigneur, qui nous pardonne, comme les malades qui étaient là et allaient vers Jésus pour guérir.»

Le Saint Père a conclu son homélie en demandant au Seigneur «la grâce que notre cœur soit simple, lumineux de la vérité de Celui qui nous la donne, afin que nous puissions aimer, pardonner, être compréhensifs avec les autres, miséricordieux, et surtout de ne jamais condamner. Demandons au Seigneur la grâce qu’il nous donne cette lumière intérieure, qui nous convainc que seul, Lui est le rocher et non toutes nos histoires que nous estimons importantes. C’est le Seigneur qui nous montre le chemin, qui élargit le cœur pour que puissent y entrer les problèmes de tant de gens, c’est Lui qui nous donne une grâce que les chefs des prêtres du temps de Jésus n’avaient pas : la grâce de se sentir pécheur».

attendre le Seigneur dans la joie

14-12-2014 : source Radio Vatican

A l’Angélus de midi, ce 14 décembre,  troisième dimanche de l’Avent, le Pape François a invité les fidèles réunis place Saint-Pierre à attendre dans la joie la venue du Christ. « Depuis déjà deux semaines le temps de l’Avent nous a invité à la vigilance spirituelle pour préparer la voie au Seigneur, le Seigneur qui vient. Dans ce troisième dimanche la liturgie nous propose une autre attitude intérieure avec laquelle vivre cette attente du Seigneur, c’est-à-dire la joie. (…) Mais quelle est la joie que le chrétien est appelé à vivre et à témoigner ? C’est celle qui vient de la proximité de Jésus, de sa présence dans notre vie. Depuis que Jésus est entré dans l’histoire, avec sa naissance à Bethléem, l’humanité a reçu les semences du Royaume de Dieu, comme un terrain qui reçoit le semis, promesse de le future récolte. »

Pour le Pape François il ne doit pas s’agir d’une joie différée, qui renverrait l’espérance vers l’Au-delà. Non, Dieu s’est incarné dans le monde terrestre, dans l’histoire des hommes et dans leur présent. « Il ne faut plus chercher ailleurs ! Jésus est venu apporter la joie à tous et pour toujours. Il ne s’agit pas d’une joie seulement espérée ou renvoyée au paradis – « ici sur la terre nous sommes tristes mais au paradis nous serons joyeux » – non, ce n’est pas cela, mais une joie déjà réelle et expérimentable maintenant, parce que jésus lui-même est notre joie. (…) Il est vivant, il est le Ressuscité, il œuvre en nous et entre nous spécialement avec la Parole et les sacrements. »

De cette présence du Seigneur découle cet appel universel à la sainteté souvent rappelé par le Pape François, dans la lignée de ses prédécesseurs. « Nous tous, baptisés, fils de l’Église, nous sommes appelés à accueillir toujours de nouveau la présence de Dieu au milieu de nous et à aider les autres à la découvrir, ou à la redécouvrir si nous l’avions oubliée. Il s’agit d’une très belle mission, similaire à celle de Jean-Baptiste : orienter les gens vers le Christ – et non vers nous-mêmes. Parce que c’est Lui que tend le cœur de l’homme quand il cherche la joie et le bonheur. »

Le Pape François a voulu rappeler le lien entre joie et sainteté. « On n’a jamais entendu parler d’un saint triste ou d’une sainte avec le visage funèbre ! On n’a jamais entendu cela ! Ce serait un contresens. Le chrétien est une personne qui a le coeur plein de paix parce qu’il sait mettre sa joie dans le Seigneur aussi quand il traverse les moments difficiles de la vie. Avoir la foi ne signifie pas ne pas avoir de moments difficiles mais avoir la force de les affronter en sachant que nous ne sommes pas seuls. Et ceci est la paix que Dieu donne à ses enfants.»

Le Pape François a enfin invité les fidèles à cheminer joyeusement vers la fête de Noël. « Avec le regard tourné vers Noël désormais proche, l’Église nous invite à témoigner que Jésus n’est pas un personnage du passé. C’est la Parole de Dieu qui continue à illuminer le chemin de l’homme. Ses gestes, les sacrements, sont la manifestation de la tendresse, de la consolation et de l’amour du Père vers tout être humain. Que la Vierge Marie, cause de notre joie, nous rende toujours heureux dans le Seigneur, qui vient nous libérer de tant d’esclavages intérieurs et extérieurs.»

Troisième dimanche de l’Avent

Outre son grand privilège d’être la Mère de Dieu, Marie est aussi le premier disciple de son Fils. Elle est souvent appelé le modèle de l’Église. En suivant son exemple, nous marchons avec elle à travers les Évangiles comme nous réfléchissons sur sa réponse à Dieu dans sa vie.

14 décembre 2014

Troisième dimanche de l’Avent

Jean 1: 6-8, 19-28

L’Évangile d’aujourd’hui semble familier. Dimanche dernier, nous avons entendu Saint-Marc décrire le ministère de Jean-Baptiste comme la voix de celui qui crie dans le désert: « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. » Aujourd’hui, nous passons à l’Évangile de Jean, et les mots du prophète Isaïe sont à nouveau entendus, exprimés par Jean-Baptiste: «Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Aplanissez le chemin du Seigneur. »

La grandeur de Jean est montrée en son honnêteté et son humilité. Il assure à ceux qui l’interrogent qu’il n’est pas un prophète de l’Ancien Testament ressuscité des morts, ni l’un de ces prophètes prédit : «Je ne suis pas le Christ. » Jean baptise avec de l’eau, un baptême de repentir pour aider les gens à se préparer à celui qui vient après lui, Jésus-Christ.

La lecture d’aujourd’hui amène à un autre thème qui est important dans l’Évangile de Jean, le contraste entre l’obscurité de ce monde et la lumière de la vie de Dieu. Jean est venu témoigner de cette lumière, la lumière du Christ. Trente ans plus tard, Jésus dira : «Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie» (Jean 8:12).

Il y a de l’obscurité dans notre monde qui n’est pas causée par la configuration du soleil. Il y a les ténèbres du péché. Il y a les ténèbres de la peur, du désespoir, de l’inquiétude, et d’autres ombres qui obscurcissent nos jours. Quand une telle obscurité menace, Jean-Baptiste nous invite à nous tourner vers le Christ, notre Lumière.

Il en va de même de notre Sainte Mère. Sur sa Médaille Miraculeuse, des rayons de lumière brillante, la lumière de la grâce du Christ, se répandent de ses mains pour dissiper nos ténèbres. Le Christ notre Lumière est toujours près lorsque nous portons la médaille et disons :

« O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. »
Et si cette prière paraît familière, que c’est bien !

d’après le Père Oscar Lukefahr, CM