Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Par la Résurrection l’identité chrétienne s’accomplit

19-09-2014 source : Radio Vatican

Le parcours du chrétien s’accomplit par la Résurrection. C’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée ce vendredi matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Le Souverain Pontife, commentant les paroles de Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens, a souligné que les chrétiens semblent avoir des difficultés à croire à la transformation de leur propre corps après la mort.

Le Pape François a concentré son homélie sur la première lecture qui voit Saint Paul s’employer à une “rectification difficile”, “celle de la Résurrection”. L’apôtre des gentils s’adresse à la communauté des chrétiens de Corinthe. « Ces derniers acceptaient que « Jésus soit ressuscité » et qu’ « il nous aide depuis le Ciel » mais le fait que « nous aussi, nous ressuscitons » ne leur était pas clair. Le Pape François dit qu’ils pensaient d’une autre manière : oui, les morts sont justifiés, ils n’iront pas en enfer- c’est très beau ! Mais ils iront dans le cosmos, dans l’air et leur âme sera devant Dieu mais seulement leur âme ».

Du reste, même Saint-Pierre « le matin de la Résurrection, s’est rendu en vitesse au Sépulcre car il pensait qu’ils l’avaient volé ». Et Marie Madeleine également. « Une réelle résurrection ne leur venaient pas à l’esprit ». Ils ne réussissaient pas à comprendre « notre passage de la mort à la vie » à travers la Résurrection. Finalement, « ils ont accepté la Résurrection de Jésus car ils l’ont vue » mais « celle des chrétiens n’était pas comprise de la même manière ». De plus, lorsque Saint Paul se rend à Athènes et commence à parler de la Résurrection du Christ, les sages et philosophes grecs ont eu peur.

« La résurrection des chrétiens est un scandale, ils ne peuvent pas le comprendre. C’est pour cela que Paul suit ce raisonnement. Il raisonne ainsi, de façon claire : « Si le Christ est ressuscité, comment pouvez-vous dire qu’il n’y a pas de résurrection pour les morts ? Si le Christ est ressuscité, les morts ressusciteront également. Il y a de la résistance à la transformation, de la résistance à ce que l’œuvre de l’Esprit que nous avons reçu par le Baptême se transforme jusqu’à la Résurrection. Et lorsque nous parlons de cela, nous nous exprimons ainsi: « Mais, moi je veux aller au Ciel, je ne veux pas aller en Enfer » mais nous nous arrêtons là.  Personne d’entre nous ne dit : « Moi je ressusciterai comme le Christ : non.  Il est difficile pour nous aussi de comprendre cela. »

Il est plus facile « de penser à un panthéisme cosmique ». Et cela parce qu’« il y a de la résistance à être transformé. C’est la parole qu’utilise Paul: « Nous serons transformés. Notre corps sera transformé ». Lorsqu’un homme ou une femme doit subir une intervention chirurgicale, il ou elle a peur car ou on leur enlèvera quelque chose ou on leur appliquera quelque chose…il ou elle sera transformé (e) pour ainsi dire ». Et « avec la Résurrection, nous serons tous transformés. »

« C’est le futur qui nous attend et c’est ce qui nous amène à opposer une résistance : une résistance à la transformation de notre corps. Mais aussi, la résistance à l’identité chrétienne. Je dirais même plus : peut-être avons-nous moins peur de l’Apocalypse, du Malin, de l’Antéchrist ;  peut-être avons-nous moins peur. Peut-être avons-nous moins peur des voix de l’Archange ou du son de la trompette : ce sera la victoire du Seigneur. Mais nous avons peur de notre résurrection : nous serons tous transformés. Cette transformation marquera la fin de notre parcours chrétien ».

Cette « tentation de ne pas croire à la Résurrection des morts est née” aux premiers jours de l’Église”. Et lorsque Paul a du parlé de cela aux Thessaloniciens « finalement, pour les consoler et les encourager, il dit une des phrases les plus porteuses d’espoir qui figure dans le Nouveau Testament : « À la fin, nous serons avec Lui ». Voilà ce qu’est l’identité chrétienne : « Être avec le Seigneur. Ainsi, avec notre corps et notre âme ». Nous, « nous ressusciterons pour être avec le Seigneur et la Résurrection commence ici, comme disciples, si nous sommes avec le Seigneur et si nous marchons avec le Seigneur ». C’est « le chemin vers la Résurrection. Et si nous sommes habitués à être aux côtés du Seigneur, cette peur de la transformation de notre corps s’éloigne ».

La Résurrection “sera comme un réveil”. Job nous dit : « Moi, je le verrai de mes propres yeux ». « Non pas spirituellement, non », « mais avec mon corps et mes yeux transformés ». « L’identité chrétienne ne finit pas en un triomphe temporel, ne finit pas par une belle mission », l’identité chrétienne s’accomplit « par la Résurrection de nos corps, avec notre Résurrection ».

« Et à la fin, se rassasier de l’image du Seigneur. L’identité chrétienne est un chemin où l’on est aux côtés du Seigneur ; comme ces deux disciples qui « sont restés toute la soirée avec le Seigneur », toute notre vie, nous sommes appelés à être avec le Seigneur pour à la fin, après la voix de l’Archange et le son de la trompette, rester et être avec le Seigneur.

Le Pape François à Sainte Marie Majeure

19-09-2014 source : Radio Vatican

 

Jeudi, en fin d’après-midi, le Pape François s’est rendu en privé en la Basilique de Sainte Marie Majeure pour prier en silence devant l’icône de Marie, Mère de Dieu, connue sous le nom de Salus populi romani, à la veille de son voyage apostolique en Albanie. Le Pape s’y était rendu déjà lors de ses précédents voyages.

La prière a été accompagnée d’un simple hommage floral. La présence du Pape dans la Basilique a duré environ une demi-heure.

Ouvrons-nous au pardon de Jésus…

… en confessant nos péchés

2014-09-18 Radio Vatican

Le courage de nous reconnaître pécheurs nous ouvre à la caresse de Jésus, à son pardon: voilà ce qu’a déclaré le Pape François durant la messe de ce jeudi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

La liturgie du jour nous livre l’évangile de la pécheresse qui lave les pieds de Jésus avec ses larmes et les couvre de parfum, pour ensuite les sécher avec ses cheveux. Jésus est invité dans la maison d’un pharisien, “une personne d’un certain niveau culturel” qui “voulait entendre Jésus”, sa doctrine, en savoir plus. Et il juge dans sa tête non seulement la pécheresse, mais aussi Jésus parce que « s’il était un prophète, il saurait quel genre de femme est celle qui le touche ». « Il n’était pas méchant, mais « il ne réussit pas à comprendre le geste de cette femme »

« Il ne réussit pas à comprendre les gestes élémentaires : les gestes élémentaires des gens. Peut-être cet homme avait-il oublié comment l’on caresse un enfant, comment l’on console une grand-mère. Dans ses théories, dans ses pensées, dans sa vie de responsable- parce qu’il était peut-être un conseiller des pharisiens – avait-il oublié les gestes élémentaires de la vie, les premiers gestes que nous tous, à peine nés, nous avons commencé à recevoir de nos parents ».

Jésus réprimande le pharisien « avec humilité et tendresse » : « sa patience, son amour, la volonté de sauver tout le monde » l’amène à lui expliquer ce qu’a fait la femme et les gestes de courtoisie que lui n’a pas fait. Et sur fond de murmures scandalisés de toute l’assemblée il déclare à la femme : « Tes péchés sont pardonnés ». « Va en paix, ta foi t’a sauvée ! » :

« La parole salut – ‘Ta foi t’a sauvée’ – il la dit seulement à la femme, qui est une pécheresse. Et il le dit parce qu’elle a réussi à pleurer ses péchés, à confesser ses péchés, à dire ‘moi je suis une pécheresse’, à se le dire à elle-même. Il ne la dit pas à ces gens, qui n’étaient pas spécialement méchants : mais ils ne se croyaient pas des pécheurs. Les pécheurs c’étaient les autres : les publicains, les prostituées…Ceux-là, les autres, oui, étaient des pécheurs. Jésus dit cette parole – ‘tu es sauvé, tu es sauvée, tu t’es sauvée’- seulement à ceux qui réussissent à ouvrir leur cœur et à se reconnaître pécheurs. Le salut n’entre dans notre cœur que lorsque nous ouvrons notre cœur dans la vérité de nos péchés ».

« L’endroit privilégié de la rencontre avec Jésus-Christ, ce sont nos péchés ». Cela semble une « hérésie, mais Saint Paul le disait déjà » qui se vantait de deux choses seulement : de ses péchés et du Christ qui l’a sauvé.

« Et c’est pour cela que reconnaître ses propres péchés, reconnaître notre propre misère, reconnaître ce que nous sommes et ce que nous sommes capables de faire ou avons fait, c’est la porte même qui s’ouvre à la caresse de Jésus, au pardon de Jésus, à la parole de Jésus ‘Va en paix, ta foi t’a sauvé ! », parce tu as été courageux, tu as été courageuse en ouvrant ainsi ton cœur à Celui qui est le seul à pouvoir te sauver ».

Jésus dit aux hypocrites : « les prostituées et le publicains vous précéderont dans le Règne des Cieux ». «  C’est fort non ? » – parce que tous ceux qui se sentent pécheurs « ouvrent leur cœur dans la confession des péchés, à la rencontre avec Jésus, qui a donné son sang pour nous tous ».