Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

jalousie et envie derrière les commérages

23-01-2014 source : Radio Vatican

Que les chrétiens ferment les portes aux jalousies, aux commérages qui divisent et détruisent nos communautés : voilà l’exhortation lancée par le Pape François, ce jeudi matin, durant la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe, au sixième jour de prière pour l’unité des chrétiens. La réflexion du Pape est partie de la première Lecture du jour qui parle de la victoire des israélites sur les philistins grâce au courage du jeune David. La joie de la victoire se transforme vite en tristesse et jalousie pour le roi Saül face aux femmes qui louent David pour avoir tué Goliath.

Alors « cette grande victoire commence à devenir défaite dans le cœur du roi » où elle s’insinue, comme cela arrive à Caïn, le « ver de la jalousie et de l’envie ». Et comme Caïn avec Abel, le roi décide de tuer David. « Voilà ce que crée la jalousie dans nos cœurs, c’est une méchante inquiétude, qui ne tolère nullement qu’un frère ou une sœur ait quelque chose que je n’ai pas. » Saül, « au lieu de louer Dieu, comme le faisaient les femmes d’Israël, pour cette victoire, préfère s’enfermer en soi-même », « se désoler » et « cuisiner ses sentiments dans le bouillon de l’amertume » :

« La jalousie porte au meurtre. L’envie porte au meurtre. C’est cette porte, la porte de l’envie, par laquelle le diable est entré dans le monde. La Bible dit : ‘Par l’envie du diable, le mal est entré dans le monde’. La jalousie et l’envie ouvrent les portes à toutes les mauvaises choses. Et cela divise la communauté. Une communauté chrétienne, quand elle souffre – certains de ses membres – d’envie, de jalousie, finit par être divisée : l’un contre l’autre. C’est un poison très puissant. Un poison que nous trouvons dans les premières pages de la Bible avec Caïn. »

La jalousie engendre l’amertume

Dans le cœur d’une personne frappée par la jalousie et par l’envie se passent « deux choses très claires ». La première chose, c’est l’amertume :

« La personne envieuse, la personne jalouse, est une personne amère: elle ne sait pas chanter, ni louer, elle ne sait pas ce qu’est la joie, vu qu’elle regarde ce qu’a l’autre et qu’elle n’a pas. Cette attitude crée une amertume, une amertume qui se répand sur toute la communauté. Ces personnes sèment l’amertume. Et la deuxième attitude qu’engendrent la jalousie et l’envie, ce sont les commérages. Parce que cette personne ne supporte pas qu’une autre ait telle ou telle chose, alors la solution c’est de l’abaisser. Par quel moyen ? Les commérages, les médisances. En cherchant vous verrez que derrière les commérages on trouve toujours la jalousie et l’envie. Et cela divise la communauté, la détruit. Ce sont les armes du diable. »

Celui qui déteste son frère est un assassin

« De si nombreuses communautés chrétiennes » allaient bien, mais ensuite chez quelques-uns de ses membres est entré le ver de la jalousie et de l’envie, et avec cela, la tristesse, le ressentiment des cœurs et les commérages. « Une personne qui est sous l’influence de l’envie et de la jalousie, tue », comme le dit l’apôtre Jean: « Celui qui hait son frère est un assassin”. Et « l’envieux, le jaloux, commence par détester son frère. »

« Aujourd’hui, durant cette Messe, prions pour nos communautés chrétiennes, pour que cette graine de jalousie ne soit pas semée parmi nous, pour que l’envie ne prenne pas place dans nos cœurs, dans le cœur de nos communautés, et que nous puissions aller de l’avant en louant le Seigneur, dans la joie. C’est une grâce immense, cette grâce de ne pas tomber dans la tristesse, dans la jalousie et l’envie. »

Le Christ est-il divisé ?

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 22 janvier 2014
Condensé

Frères et sœurs, nous sommes dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui a pour thème cette année : « Le Christ, est-il divisé ? ». Certainement, le Christ n’est pas divisé. Mais nous devons reconnaître avec douleur les divisions entre des communautés qui professent le nom du Christ. Or le nom du Christ crée la communion et l’unité, et non la division. Le Baptême et la Croix sont les éléments centraux du chrétien que nous avons en commun. L’apôtre Paul désapprouvait les querelles, mais il rendait grâce pour les dons faits par Dieu à la communauté. Il nous encourage à reconnaître les grâces accordées aux autres chrétiens, et à nous en réjouir. Nous sommes fils de Dieu par le Baptême, nous sommes disciples de Jésus qui portons la Croix et le suivons. Mais au-delà de nos communautés, d’autres fils de Dieu, d’autres disciples sont, comme nous, appelés à la sainteté.

Chers amis, je vous invite à prier pour l’unité entre baptisés et à accueillir ce que nous pourrons recevoir comme un don de la part d’autres chrétiens.

Bon pèlerinage !

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Audience générale du pape François 22 01 2014 (intégrale)

Préservons notre petitesse pour dialoguer avec le Seigneur

21-01-2014 source : Radio Vatican

Préservons notre petitesse pour dialoguer avec la grandeur du Seigneur. C’est ce qu’a affirmé le Pape lors de la Messe célébrée ce mardi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Pour le Souverain, le Seigneur entretient un rapport personnel avec nous, ce n’est jamais un dialogue de masse. Le Seigneur choisit toujours les petits, ceux qui ont moins de pouvoir car il voit notre humilité.

Le Seigneur et les petits. Le Pape François s’est concentré, lors de son homélie, sur ces deux concepts : « le rapport du Seigneur avec son peuple est un rapport personnel », c’est « toujours, de personne à personne » ; « Il est le Seigneur et le peuple porte un nom », « ce n’est pas un dialogue entre le puissant et la masse ». C’est un dialogue personnel :

« Et dans un peuple, chacun a sa place. Le Seigneur parle de cette façon aux gens mais jamais comme une masse. Il parle toujours personnellement, avec des noms. Et il choisit personnellement. Le récit de la création est une figure qui le démontre : c’est ce même Seigneur qui, avec ses mains, crée de façon artisanale l’homme et lui donne un nom. ‘Toi, tu t’appelles Adam’. Et ainsi commence ce rapport entre Dieu et la personne. Et il y a autre chose, il y a un rapport entre Dieu et nous, les petits : Dieu, le grand et nous, les petits. Dieu, lorsqu’il doit choisir les personnes et son peuple, il choisit toujours les petits ».

Le Seigneur choisit les petits, les plus petits

Dieu choisit son peuple pour qu’il soit « le plus petit », qu’il ait « moins de pouvoir » que les autres peuples. Il y a vraiment « un dialogue entre Dieu et la petitesse humaine ». Même la Sainte-Vierge dira : « Le Seigneur a vu mon humilité ». Le Seigneur « a choisi les petits ». Dans de la première lecture « on voit clairement le comportement du Seigneur ». Le prophète Samuel se tient devant le fils ainé de Jesse et pense qu’il est «une personne estimée parce que c’était un grand homme, haut de taille ». Mais le Seigneur lui dit « de ne pas regarder son aspect ni sa stature » et ajoute : « Moi, je l’ai écarté car ce que l’homme voit n’a pas d’importance ». En effet, « l’homme voit l’apparence mais le Seigneur voit le cœur ». Le Seigneur choisit selon ses critères. Et il choisit « les faibles et les débonnaires, pour confondre les puissants de la Terre ». À la fin, « le Seigneur choisit donc David, le plus petit », « qui n’avait pas d’importance pour le père ». « Il n’était pas à la maison, il était en train de garder les moutons. Et pourtant, c’est justement David ‘qui a été élu ‘ » :

« Nous tous, nous avons été élus par le Seigneur à travers le baptême. Nous sommes tous élus. Il nous a choisis un par un. Il nous a donné un nom et nous regarde. Il y a un dialogue car c’est ainsi qu’aime le Seigneur. David est également devenu roi et s’est trompé. Il a peut-être fait beaucoup de fautes mais la Bible nous raconte deux grosses erreurs, deux lourdes erreurs. Qu’a fait David ? Il s’est humilié. Il est retourné à sa petitesse et a dit : ‘Je suis un pécheur’. Il a demandé pardon et il a fait pénitence

Humilité, douceur, docilité font partie de la vie du chrétien

Après le deuxième péché, David dit au Seigneur : « Punis-moi, non pas le peuple. Le peuple n’est pas à blâmer, moi je suis coupable. David, qui a constitué la réflexion du Pape, a conservé sa petitesse, par la repentance, par la prière, par les pleurs ». « Pensant à cela, à ce dialogue entre le Seigneur et notre petitesse,  je me demande où se trouve la fidélité chrétienne » :

« La fidélité chrétienne, notre fidélité, consiste simplement à préserver notre petitesse afin de pouvoir dialoguer avec le Seigneur. Préserver notre petitesse. Pour cela, l’humilité, la douceur, la docilité sont tellement importants dans la vie du chrétien car ils permettent de protéger la petitesse, que le Seigneur aime regarder. Et ce sera toujours le dialogue entre notre petitesse et la grandeur du Seigneur. Que le Seigneur nous donne- par intercession de Saint-David et aussi par intercession de la Sainte-Vierge qui chantait joyeusement pour Dieu car elle avait vu son humilité- que le Seigneur nous donne la grâce de préserver notre petitesse devant lui. »